Le sourire de Bercy

par Ecrire, dimanche 10 janvier 2016, 21:02 (il y a 3036 jours)

Ensuite, les secours surgiraient, dressés sur des sirènes bleues. Ils jailliraient, tout de blanc sapés, avec l’aplomb performant des cellules agréées. Ils encercleraient les peines, les entendraient, les comprendraient. Ils désinfecteraient les âmes meurtries et penseraient les séquelles têtues. Les blessures somatiques seraient prises en charge par la chaîne médicale et réparties dans les services d’urgence ou du lendemain. Quant aux trépassés, ils gagneraient les entreprises aux funèbres pompes avantageusement concurrentielles par des moyens fatalement étrangers à leurs volontés, puisqu'ils n'en disposeraient plus. Toutes ces activités, sans parler des autres, contribueraient à la richesse nationale brute. Certes, les discours, les commentaires et les manifestations de soutien ne renverraient pas les balles dans les chargeurs. L'intelligence rétrospective ne remonterait pas jusqu'à la racine des maux et laisserait leurs causes indemnes. Mais le miracle économique opérerait la conversion du carnage, son recyclage et sa promotion. Transmutée en or, l'horreur nous sourirait depuis Bercy et adresserait un bras d'honneur pécunieux aux sanguinaires non diplomates.

Le sourire de Bercy

par kelig, dimanche 10 janvier 2016, 21:10 (il y a 3036 jours) @ Ecrire

Le sourire de Bercy

par zeio @, lundi 11 janvier 2016, 01:07 (il y a 3036 jours) @ Ecrire

panseraient ?

Le sourire de Bercy

par Écrire, lundi 11 janvier 2016, 04:52 (il y a 3036 jours) @ zeio

Bonjour Zeio. J'ai retenu "penseraient" volontairement. Mais peut être vaudrait-il mieux écrire "panseraient". Ou penseraient, car ainsi, le lecteur comprendra qu'il s'agit d'un choix.

Le sourire de Bercy

par kelig, lundi 11 janvier 2016, 06:50 (il y a 3036 jours) @ Écrire

Ca ne m'a pas posé de problème de lecture, j'ai compris que c'était volontaire.

Le sourire de Bercy

par Ecrire, lundi 11 janvier 2016, 12:15 (il y a 3035 jours) @ kelig

Tu étais attentif. Un bon point !

Le sourire de Bercy

par kelig, lundi 11 janvier 2016, 12:33 (il y a 3035 jours) @ Ecrire

Merci l'écrivain.

Le sourire de Bercy

par Ecrire, lundi 11 janvier 2016, 20:19 (il y a 3035 jours) @ kelig

Écrivain, sûrement pas. Juste quelqu'un qui éprouve le désir de s'exprimer. Il se trouve que c'est par l'écrit, parce que c'est dans cette discipline qu'il est le moins handicapé ou le plus habile. Selon que l'on conçoit la bouteille à demie consommée ou à moitié à boire.

Le sourire de Bercy

par kelig, mardi 12 janvier 2016, 06:36 (il y a 3035 jours) @ Ecrire

Le sourire de Bercy

par zeio @, lundi 11 janvier 2016, 11:33 (il y a 3035 jours) @ Écrire

Tu as raison, je pense qu'en fait tu peux garder penseraient.
"Les blessures somatiques" qui suivent confirment que cela vient de l'esprit.

compromis

par Ecrire, lundi 11 janvier 2016, 12:36 (il y a 3035 jours) @ zeio

"tu peux garder penseraient"

Il me semble aussi que c'est préférable, surtout comparé à l'usage des italiques, qui pourrait sembler excessivement didactique. Le lecteur pourrait légitiment s'en formaliser.

De ce point de vue, "panseraient" offre l'avantage de redonner l'initiative au lecteur, lui laissant le plaisir d'effectuer lui-même le parallèle. Autrement dit, il offre plus de champ créatif à l'auteur qui ne sommeille guère chez le lecteur averti. Mais il présente néanmoins le risque que certains passent complétement à côté... Alors qu'avec "penseraient", l'esprit est aiguillé de façon discrète (à telle enseigne qu'il est possible de le louper !), sans peser.

Où l'on voit que le choix du verbe "penseraient" est le fruit d'un compromis, cherchant à susciter le plaisir d'un lecteur attentif.

compromis

par Claire, lundi 11 janvier 2016, 12:41 (il y a 3035 jours) @ Ecrire

le jeu de mots "penser-panser" est extrêmement apprécié dans les colloques de psy, vous vous en doutez.

compromis

par dh, lundi 11 janvier 2016, 13:34 (il y a 3035 jours) @ Claire

oui, et puis la voie et la voix, le champ et le chant ...

compromis

par Ecrire, lundi 11 janvier 2016, 17:20 (il y a 3035 jours) @ Claire

Oui. Surtout chez les psy d'obédience Lacanienne, j'imagine.

soin par les plantes

par Claire, lundi 11 janvier 2016, 18:46 (il y a 3035 jours) @ Ecrire

l'obédience lacanienne a infusé dans toutes les tisanes psychothérapeutiques.

soin par les plantes

par Ecrire, lundi 11 janvier 2016, 20:13 (il y a 3035 jours) @ Claire

Je le crois volontiers :-)

soin par les fruits macérés :)) :)) :))

par LECTRICE :)), mardi 12 janvier 2016, 09:01 (il y a 3034 jours) @ Ecrire

Ne n'ai que 2 trophés -hors Internet- à mon actif :)) 2 greluches, cela va de soi :))
Il n'est pas nécessaire de fréquenter leur lieu pro pour les trouver sur notre route :))
Elles sont PARTOUT ! :))
La première, j'y suis allée cool
La seconde, j'étais rodée :))

Les métiers psy sont utiles pour la cour des miracles :)) Que le patient/patiente non patient/patiente (hystériques et compagnie)soit friqué(e) ou pas

Mais certainement pas pour les Artistes :)) :)) :))
les Artistes existaient AVANT ces métiers passablement modernisés

S'il y en avait une de psychieuse quelconque qui pointoit :)) ( la langue fourche :)) le bout de son nez sur Delivre en voulant se la péter, Denis saurait lui souhaiter la bienvenue :)) :))

Je pense donc je pince
Rémy et Lectrice :)) :)) :))


Belle journée les Artistes :))

compromis

par Rémy @, lundi 11 janvier 2016, 21:20 (il y a 3035 jours) @ Claire

Sauf chez les psychologues savoyards, lyonnais ou même chtis, chez qui c'est "penser-pincer" qui s'impose.

compromis

par Écrire, lundi 11 janvier 2016, 21:35 (il y a 3035 jours) @ Rémy

compromis

par zeio @, lundi 11 janvier 2016, 14:51 (il y a 3035 jours) @ Ecrire

Une autre solution serait de relier les deux passage à l'aide d'un deux-points :
"Ils désinfecteraient les âmes meurtries et penseraient les séquelles têtues : les blessures somatiques seraient"...
L'aiguillage serait légèrement moins discret, mais le lecteur aurait toujours l'initiative.
Mais je crois, sauf erreur de ma part, que tu n'utilises presque jamais ce signe. Peut-être que, justement, ce serait trop didactique ?

compromis

par Ecrire, lundi 11 janvier 2016, 20:39 (il y a 3035 jours) @ zeio

En effet. Je les utilise assez peu. Peut être en partie parce que j'essaie de mettre un maximum de fluidité dans le texte et que les deux points contrarient cette visée ? Je ne sais pas...

On peut recourir aux deux points avant une citation, une énumération ou pour présenter une relation de cause à effet. L'énoncé concerné ne se prête à aucun de ces cas de figure. C'est pourquoi je n'y ai pas recouru. Cela dit, j'ai négligé cette option sans en être explicitement conscient, par automatisme. Il s'agit d'une mise en œuvre de la règle incorporée.