Méditation de la chair

par Ecrire, samedi 23 janvier 2016, 13:51 (il y a 3023 jours)

Dans un premier temps, vous n'entrâtes dans rien de concret. Au seuil de l'action vous demeurâtes. Interdit et tenté, vous observiez. Certes, il y avait un orifice, bel et bien inoccupé. Une ouverture toute prête, apparemment accessible quoique repliée sur elle même, introvertie. Méditation de la chair ou pli soucieux d'anonymat, ce n'était pas gagné. L'oignon n'a pas été conçu pour réceptionner un allochtone mais, tout au contraire, pour éjecter les indésirables qui cheminent jusqu'à lui par des méandres invisibles à l'œil seul. Cette rude fonction suffirait à expliquer qu'il affiche de prime abord une mine de terminaison patibulaire. Videur têtu, impulsif et monotâche, le fignard refoule rondement. D'où cet air chiffonné. Quand on passe son temps à expulser, ça laisse nécessairement des traces dans la physionomie. Les huissiers apprécieront.