Monotonie
j'ai l'impression d'être ce roi qui n'a pas trouvé de royaume
à serrer dans sa paume un roi pris dans les proses les plus pures
la beauté suppure par les pores des choses par l'hyper présence
et l’hiver descend pend aux sens se repend dans la peau puis s'ancre
reste dans le ventre au seuil des os sous une large chape de chair
sous une tendance à rester dans les saccages les plus chers
un chien sans caresses un père mort un enfer aux bords incertains
un être au mors imaginé qui se cabre et ploie sous l'effort
de simplement rester vivant quand sur son dos la honte pèse
alors que l'ombre s'évapore je parle d'un cheval sauvage
comme je parle d'un roi sourd d'un salaud pourri par l'enfance
et par ses aveux de faiblesse et par ses chaos quotidiens
quand tout devrait lui réussir ce sire a des trous aux chaussures
se signe sans prier sans croire en quoi que ce soit sans l'espoir
de s'époumoner pour l'espèce de s’enténébrer jusqu'aux siècles
tout lui réussit et jamais rien ne reste ou perle un peu pour
lui l'illisible signature l'illustre et cynique imposture
je suis la brûlure de la neige je suis le frisson d'un désert
qui ne cessera de remplir vos pensées je hurlerai bien
vous verrai je régnerai sur la part saignante de vos âmes
je suis du corps jusqu'à la gueule je suis de l'ombre et de l'opale
et la pâleur des rêves flous et la rancœur sans le sujet
je suis l'immensité des mains des pieds la petite sueur
et la couleur sans bouche claire quand tout se rouge pour trouver
l'accord juste et le juste râle et la journée sans désespoir
je veux vous exister sans peine vous croire creuser à en crever
jusqu'au cri sali des écrins je vous écris depuis mon crâne
béant ouvert aux impossibles je vous écris depuis ma bile
depuis ma bite électrifiée depuis l'ébène qui habite
l'aridité habituelle de me asiles sans chaleur
je suis amoureux d'une étoile qui ne peut m'apparaître encore
tant n'est pas morte de chagrin celle pour qui ma porte s'ouvre
on a parlé monotonie et dilapidé le trésor
ô déraison j'écris ton nom car la liberté me désole
à serrer dans sa paume un roi pris dans les proses les plus pures
la beauté suppure par les pores des choses par l'hyper présence
et l’hiver descend pend aux sens se repend dans la peau puis s'ancre
reste dans le ventre au seuil des os sous une large chape de chair
sous une tendance à rester dans les saccages les plus chers
un chien sans caresses un père mort un enfer aux bords incertains
un être au mors imaginé qui se cabre et ploie sous l'effort
de simplement rester vivant quand sur son dos la honte pèse
alors que l'ombre s'évapore je parle d'un cheval sauvage
comme je parle d'un roi sourd d'un salaud pourri par l'enfance
et par ses aveux de faiblesse et par ses chaos quotidiens
quand tout devrait lui réussir ce sire a des trous aux chaussures
se signe sans prier sans croire en quoi que ce soit sans l'espoir
de s'époumoner pour l'espèce de s’enténébrer jusqu'aux siècles
tout lui réussit et jamais rien ne reste ou perle un peu pour
lui l'illisible signature l'illustre et cynique imposture
je suis la brûlure de la neige je suis le frisson d'un désert
qui ne cessera de remplir vos pensées je hurlerai bien
vous verrai je régnerai sur la part saignante de vos âmes
je suis du corps jusqu'à la gueule je suis de l'ombre et de l'opale
et la pâleur des rêves flous et la rancœur sans le sujet
je suis l'immensité des mains des pieds la petite sueur
et la couleur sans bouche claire quand tout se rouge pour trouver
l'accord juste et le juste râle et la journée sans désespoir
je veux vous exister sans peine vous croire creuser à en crever
jusqu'au cri sali des écrins je vous écris depuis mon crâne
béant ouvert aux impossibles je vous écris depuis ma bile
depuis ma bite électrifiée depuis l'ébène qui habite
l'aridité habituelle de me asiles sans chaleur
je suis amoureux d'une étoile qui ne peut m'apparaître encore
tant n'est pas morte de chagrin celle pour qui ma porte s'ouvre
on a parlé monotonie et dilapidé le trésor
ô déraison j'écris ton nom car la liberté me désole
Monotonie
il y a du souffle, c'est sûr, mais ça ne me touche pas du tout.
c'est le ton qui me gêne, ce côté type cultivé qui veut se la jouer petite frappe avec sa street credibility au top, ça sonne faux.
et puis l'assonance en "bite"...bof...
c'est le ton qui me gêne, ce côté type cultivé qui veut se la jouer petite frappe avec sa street credibility au top, ça sonne faux.
et puis l'assonance en "bite"...bof...
Monotonie
ô déraison j'écris ton nom car la liberté me désole >>>
ça sonne pas mal mais c'est faible au niveau sens.
la déraison ne s'oppose pas à la liberté, pour le sens commun.
Monotonie
en bref c'est bien pour du slam / rap, mais qu'on ne vienne pas me dire que c'est de la poésie.
Monotonie
pour le sens commun, oui, mais...
Monotonie
peux tu me dire en quel sens la déraison s'oppose à la liberté ?
liberté = raison ?
liberté = raison ?
Monotonie
c'est très kantien cette façon de penser.
Monotonie
Je maintiens, la déraison c'est la perte de toute liberté. Sinon merci, c'est intéressant cette opposition entre slam et poésie, et je dis ça sans ironie.
Monotonie
tout dépend ce qu'on entend par déraison.
Monotonie
Tu as raison, certains ne peuvent
Monotonie
hohoho
Monotonie
:)
Monotonie
?
Monotonie
quoi qu'est drôle ? explique !
Monotonie
certains ne peuvent pas entendre dans quel sens la déraison ( la folie) s'oppose à la liberté (ce qui est pour moi assez évident).
ce qui était drole c'était le jeu de mot avec : tu as raison.
ce qui était drole c'était le jeu de mot avec : tu as raison.
Monotonie
la déraison ( la folie)
ah bon ? déraison = folie ?
mouais...
ah bon ? déraison = folie ?
mouais...
Monotonie
ça serait pas un petit peu "petit bourgeois", cette façon de voir les choses ?
Monotonie
par exemple, il peut sembler déraisonnable à certains d'écrire des poèmes, mais cela doit il être considéré comme une "folie", au sens pathologique du terme ?
Monotonie
j'espère que notre logicien rémy va nous débroussailler cet épineux problème...
proposition d'explication
dans mon nuancier de sens >
la déraison suppose le libre-arbitre, et donc ne s'oppose pas à la liberté.
alors que la folie nie le libre arbitre.
qu'en pensez vous ?
la déraison suppose le libre-arbitre, et donc ne s'oppose pas à la liberté.
alors que la folie nie le libre arbitre.
qu'en pensez vous ?
proposition d'explication
rien.
Monotonie
disons que le mot était utilisé ainsi à l'époque classique : folie, passion extrême. Et ça s'oppose bien à la liberté.
mais c'est vrai que c'est plein de paradoxes et de points de vue possibles.
mais c'est vrai que c'est plein de paradoxes et de points de vue possibles.
claire ? un avis ?
- pas de texte -
Monotonie
ok.
Monotonie
plutôt rap que slam, je trouve, le rap étant généralement une forme de négatif (j'ai tendance à trouver que le rap à sa base a un fond de ressentiment), mais plutôt slam que rap niveau rythme ..?
(pas touché par celui-ci en fait)
(pas touché par celui-ci en fait)
Monotonie
perso je trouve que quand tu dis ça tu fais pas mal "petit bourgeois" toi-même (et chaque fois) lol
proposition d'explication
ben pourquoi la déraison supposerait-elle un quelconque libre-arbitre, explique ça un peu déjà
..me semble que plus on a de connaissances et donc de moyens plus on a de libre-arbitre, la déraison n'a rien à voir là.
la déraison c'est de glisser hors du libre-arbitre, non? donc donc... tant qu'à moi ton affaire ne tient pas la route
..me semble que plus on a de connaissances et donc de moyens plus on a de libre-arbitre, la déraison n'a rien à voir là.
la déraison c'est de glisser hors du libre-arbitre, non? donc donc... tant qu'à moi ton affaire ne tient pas la route
Monotonie
quand est-ce que tu nous postes un texte de pouésie là, qu'on puisse te dire toutes sortes de remarques bébêtes qui rabaissent complètement ton travail de pouème, qui s'opposent juste pour s'opposer de la manière la plus gratuite plate et basse qui soit, évidemment.. hm ?
Monotonie
oui! on pourrait même faire un concours du pire commentaire, ça serait chouette !!
Monotonie
merci pour ce mouvement
Monotonie
mdr
et comme ça on pourrait nous aussi lui mettre les couilles dans l'potage et lui faire avaler sa soupe aux poils
et comme ça on pourrait nous aussi lui mettre les couilles dans l'potage et lui faire avaler sa soupe aux poils
Monotonie
(paardon, ça n'est pas classieux)
Monotonie
! trop drôle
Monotonie
Certes, mais c'est rigolo.
Monotonie
Le vers en cause est "Déraison j'écris ton nom parce que la liberté me désole".
Frouade logicque : la liberté le désolant, il s'agissait de trouver autre chose pour en écrire le nom. Il n'est pas indispensable que cette autre chose soit l'opposé de la liberté, ni y opposée, il est seulement indispensable qu'elle soit autre. Déraison et liberté ne sont pas identiques, le but est donc atteint.
Il me semble que dans ce vers, la déraison n'est pas opposée à la liberté mais au-delà d'elle.
Pour autant que j'aie bien compris le texte, le narrateur se désole que les gens libres soient banals et monotones ; ce dernier vers serait à traduire par "je réclame plus d'extravagance".
Il serait alors basé sur le sens qu'on confère aux mots comme "raisonnable" ou "sage" quand on les utilise pour éduquer les enfants, assavoir "calme, silencieux, obéissant, poli". Ce sens s'oppose surtout à "agité, bruyant, remuant, indiscipliné", mais il est de coutume d'y voir une opposition avec "original, extravagant, inventif". Je ne suis personnellement pas d'accord du tout avec ce préjugé, je trouve qu'on peut tout-à-fait être à la fois raisonnable, sage ET original, extravagant, inventif ; mais je ne peux pas nier qu'il soit habituel, en particulier dans une certaine idéologie bobo postrimbaldienne (ou néo-soixante-huitarde), de considérer que ces deux groupes de mots s'opposent. Il me semble que c'est dans ce cadre qu'il faut comprendre ce vers, qu'il constitue le rappel final d'un credo. Et, tout en n'étant pas d'accord avec ce credo, je trouve qu'il l'exprime parfaitement et qu'il est très bien formulé, avec une référence bien choisie et tout et tout.
Total : à supposer que j'aie compris ce vers, j'en conteste l'idéologie, mais pas du tout la formulation, que je trouve excellente.
C'est comparable à ce que je ressens à propos du texte entier : son écriture m'enchante, j'aime beaucoup l'évolution de la densité d'assonances, et quelques vers par-ci par-là me parlent bien, mais je ne comprend pas tellement ce qu'il raconte, et surtout, sa teneur générale jérémio-râleuse ne me plaît pas.
Frouade logicque : la liberté le désolant, il s'agissait de trouver autre chose pour en écrire le nom. Il n'est pas indispensable que cette autre chose soit l'opposé de la liberté, ni y opposée, il est seulement indispensable qu'elle soit autre. Déraison et liberté ne sont pas identiques, le but est donc atteint.
Il me semble que dans ce vers, la déraison n'est pas opposée à la liberté mais au-delà d'elle.
Pour autant que j'aie bien compris le texte, le narrateur se désole que les gens libres soient banals et monotones ; ce dernier vers serait à traduire par "je réclame plus d'extravagance".
Il serait alors basé sur le sens qu'on confère aux mots comme "raisonnable" ou "sage" quand on les utilise pour éduquer les enfants, assavoir "calme, silencieux, obéissant, poli". Ce sens s'oppose surtout à "agité, bruyant, remuant, indiscipliné", mais il est de coutume d'y voir une opposition avec "original, extravagant, inventif". Je ne suis personnellement pas d'accord du tout avec ce préjugé, je trouve qu'on peut tout-à-fait être à la fois raisonnable, sage ET original, extravagant, inventif ; mais je ne peux pas nier qu'il soit habituel, en particulier dans une certaine idéologie bobo postrimbaldienne (ou néo-soixante-huitarde), de considérer que ces deux groupes de mots s'opposent. Il me semble que c'est dans ce cadre qu'il faut comprendre ce vers, qu'il constitue le rappel final d'un credo. Et, tout en n'étant pas d'accord avec ce credo, je trouve qu'il l'exprime parfaitement et qu'il est très bien formulé, avec une référence bien choisie et tout et tout.
Total : à supposer que j'aie compris ce vers, j'en conteste l'idéologie, mais pas du tout la formulation, que je trouve excellente.
C'est comparable à ce que je ressens à propos du texte entier : son écriture m'enchante, j'aime beaucoup l'évolution de la densité d'assonances, et quelques vers par-ci par-là me parlent bien, mais je ne comprend pas tellement ce qu'il raconte, et surtout, sa teneur générale jérémio-râleuse ne me plaît pas.
Monotonie
proposition d'explication
mon intervention préférée sur ce forum depuis des semaines
super humour
je like à donf
bravo Kelig
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bravo Kelig
Monotonie
je ne lis pas du tout les mêmes choses que toi. pour moi il s'agit d'une texte qui parle des liens entre l'écriture libre et la folie (au sens de l'aliénation) et je ne le vois nullement jérémiesque, au contraire, il y a une sorte de défi et d'invocation à un paradoxe fécond.
proposition d'explication
(moi aussi après coup j'étais mdr lol)