"Le chemin d'Arthur" de Christian Edziré Déquesne

par Claire @, jeudi 18 septembre 2014, 12:41 (il y a 3508 jours)

LE CHEMIN D’ ARTHUR. -jour où nous avons marié Marie à Rudy.-

À Robin Bibo




Par plus qu’hier, par plusieurs fois j’ai emprunté le chemin d’Arthur. Arthur Des-Chênes est mon père Et je suis le fils d’Arth tel le Roi à l’Excalibur Et je suis moi-même Arth car plusieurs fois j’ai longuement avancé sur le chemin de mes Arthurs… -Arth Des Chênes, le Roi Arth de la Ronde Table et le poète Roi, Rimbaud-. Multiple, je suis désiré… -nommé ainsi par mon père sur le chemin d’Arthur.-

Hier, sous le soleil de l’épouse absente mais à jamais bienveillante, nous avons vu notre bon Roi, en Notre Dame des Fièvres, embrassé Marie la jeune marié et son prince Rudy. Nous avons vu ma sœur en bleu-Roi. Nous avons vu l’homme qui a croisé à Paris, il y a fort longtemps, Francis Bacon et qui me recommande Parquet Court et Ty Seaguell. Nous vu en Village des Peuples un père se transmuter en Tala indien Apache. Nous avons vu la danse de P’tit Jean qui danse comme un Loup-fou délié… et la salsa du démon… et assis sur une chaise, j’ai la danse de Saint-Guy…

et passe le carnaval de Dunkerque au travers de…. -l’ avenue- …la venue de mes souvenirs comme quand Léonce monte entre marées basses et hautes de la Mer du Nord. Nous avons vu des acadiens sautillants sur le pont Louisania de la Jouvence retrouvée. Nous avons vu Martine d’Humbert et Casque d’Or se remémorer La cité Courtecuisse, les rues de Lambres et de Douai… et la Rue de la Gare. Nous avons vu la fille-belle être douce-attentive à la fatigue du fils Clément,…

Aussi, nous avons mangé des biscuits apéritifs, des amuses gueules, des fois gras, des viandes rouges, des légumes vert, de la purée légère et douce de patate, des fromages de France, des gâteaux aux fraises… -d’autres au chocolat, autres encore des crêpes chaudes au Grand Marnier-, des dragées multicolores. Aussi, nous avons bu du champagne -certains des whisky et Robin des ricards-, du vin blanc, du vin rouge, de l’eau plate et d’autres gazeuses de saints amants, de la Pils, du champagnes encore… -et Robin des ricards-cassis formule satanique-déstop-, du cafés noir et serré avant d’entrer dans le matin qui arrive par le chemin d’Arthur.

…j’ai encore entendu Alice de la Duègne faire strip-tease au pays des merveilles de Juliette et Roméo dans le métro d’après minuit pour un dernier tango à Paris, et en-corps nous avons vu aussi Casque d’Or et ses deux fils danser Girls and Boys de Blur, nous avons vu encore aussi des lanternes allumées s’envoler dans les cieux noirs et vers la lune brillante… -âme d’Yvette-, nous avons vu aussi encore… -en-corps un encore !- …étincelles de Feux d’anges brillants sur les gâteaux de Marie et Rudy.

Plus tard… -c’est toujours en ces instants là que se déroule les scènes de grands mystères- …vers deux heure et demi de la nuit, après avoir embrassé la Marié et son époux, je quitte la salle du banquet dans la cour, je salue dans mon départ deux fort jolies gentes jeunes dames,… j’en titube ! pourtant d’alcools, je n’ai bu que si peu ? -elles sont assises sur le banc de bois- …et trois jeunes seigneurs, je m’apprête à emprunter la voie de cailloux blanc-gris qui même aux véhicules quand nez à nez, je tombe sur une plaque de rue qui indique que là, on entre dans Le chemin d’Arthur !... -et c’est à ce moment précis… en-corps un mystère ! où je termine d’ar-taper ce poème que sonne le ‘phone que je décroche que je découvre pour la fois première la Voix de Toulon de Philippe Jaffeux !? AH ! Grande Picardie Mentale quand tu nous tiens, Fidèle ! c’est pour toujours.- …demi-tour, je tourne les talons et m’en re-tourne vers les deux gentes dames et les trois jeunes seigneurs puis leur lâche ces mots Extraordinaire, incroyable vous avez vu ? Non ! alors venez regarder cela et quelqu’un peut-il avec son portable photographier cette vision… Vite Robin, Camille et Louison… -les trois jeunes seigneurs- …et moi, nous nous en re-tournons pour faire face à cette vision

…alors Robin s’exclame Mieux qu’une photo… -La Dignité n’a jamais pu être photographiée ! dixit Bob Dylan- …tiens !.. il arrache d’un geste vif, puissant la plaque de rue de son poteau ! et me la tend en me l’offrant …c’est pour toi maintenant et fais-en bon usage ! Maintenant LE CHEMIN D’ARTHUR est pour toujours partout avec moi et je vous invite à l’emprunter. Mon père se prénomme Arthur et son épouse Yvette. Fils Désiré, je suis aussi Arthur, mon frère est Arthur, ma sœur est Arthur… et tout le monde en chemin... -il suffit d’avoir l’œil… est Arthur ! ce n’est pas Rimbaud qui repasse toujours par cette voie… -voix ?- ...qui va nous contredire, cela non ! ARTHUR ! Oui !

Et maintenant, à jamais une Orchidée blanche dans l’âme, je vais sur Le Chemin d’Arthur.

Premier poème de la quatrième branche/version de : Les Nouveaux Chants du Mabigoni de Christian-Edziré Déquesnes. Déssaqué le 15.09.14 d’après notes prises à l’aurore du 14.09.2014.

"Le chemin d'Arthur" de Christian Edziré Déquesne

par Claire @, jeudi 18 septembre 2014, 12:49 (il y a 3508 jours) @ Claire

je n'ai pas pu reproduire la mise en pages assez complexe, toutes mes excuses à l'auteur..mais j'aime trop le poème pour renoncer à le poster.

"Le chemin d'Arthur" de Christian Edziré Déquesne

par dh, jeudi 18 septembre 2014, 13:14 (il y a 3508 jours) @ Claire

ce n'est pas un poème.

"Le chemin d'Arthur"

par Claire @, jeudi 18 septembre 2014, 13:30 (il y a 3508 jours) @ dh

Si, je t'assure.
Je le reposterai avec le découpage des vers et tutti quanti.

"Le chemin d'Arthur"

par dh, jeudi 18 septembre 2014, 13:55 (il y a 3508 jours) @ Claire

Idée de la prose : G. Agamben

par Claire @, samedi 20 septembre 2014, 17:41 (il y a 3506 jours) @ dh

« Aucune définition du vers, on n’y réfléchira jamais assez, n’est vraiment satisfaisante, sinon celle qui fait de l’enjambement, ou du moins de sa possibilité, le seul gage d’une différence entre le vers et la prose. Ni la quantité, ni le rythme, ni le compte des syllabes- autant d’éléments qu’on retrouve aussi bien dans la prose- ne fournissent, de ce point de vue, un critère suffisant; mais à coup sûr on qualifiera de poésie, tout discours dans lequel il est possible d’opposer la limite métrique et la limite syntaxique, (tout vers dans lequel l’enjambement n’est que virtuel, devenant un vers à enjambement zéro), et à coup sûr de prose tout discours dans lequel l’opposition est impossible.

Idée de la prose : G. Agamben

par dh, samedi 20 septembre 2014, 20:10 (il y a 3506 jours) @ Claire

tu as oublié de fermer le guillemet, à la fin.

Idée de la prose : G. Agamben

par Claire @, samedi 20 septembre 2014, 20:17 (il y a 3506 jours) @ dh

T'as l'air fatigué.

Idée de la prose : G. Agamben

par zeio, samedi 20 septembre 2014, 21:07 (il y a 3506 jours) @ Claire

Merci Claire pour cette citation d'un auteur d'ailleurs que je n'ai jamais lu.
Quelque part, cette porosité entre le vers et la prose, réduire la différence à la seule question de l'enjambement, je trouve ça réducteur, atrophiant...et le symptôme ou signe supplémentaire de la dilution de la poésie. À la fin, la prose aura cet enjambement (elle l'a déjà d'ailleurs), et le mot poésie ne signifiera plus rien, ne sera plus un genre à part entière, mais un morceau d'histoire littéraire, caduque, suranné, englouti, un souvenir qu'on raconte à l'école... On ne trouvera plus, pour la distinguer, que des définitions occultes qui toucheront au fond mais plus jamais à la forme. Je suis sûrement vieux jeu, mais cette soi-disante liberté totale est aussi une régression, je pense (ça n'est que mon avis vieux jeu - bien que je considère au fond qu'il soit réellement moderne) qu'il est important d'en avoir conscience. Il existe une différence entre la réinvention et la ruine, d'une liberté totale dans la forme, où ne subsiste que l'enjambement, on atteint même pas la pâte à tarte. C'est quand même oublier le plaisir de la symétrie,. Et l'art de la variation qui n'a lieu qu'au sein d'un certain agencement rythmique, qui me paraît indispensable et propre absolument au vers. Agencement rythmique, "centre de suspens vibratoire" qui répond au besoin de musicalité propre au vers et qui peut d'ailleurs se passer de forme fixe, il y a d'autres moyens.

Idée de la prose : G. Agamben

par Claire @, samedi 20 septembre 2014, 22:34 (il y a 3506 jours) @ zeio

oui,à vrai dire, définir par telle ou telle forme la poésie ne m'intéresse guère, sinon la notion de "license", et donc de liberté quasi anarchiste dans le jeu du langage. L'emjambement en est un exemple....
C'était par rapport au poème de Christian Déquesne que j'ai cité ce texte.

Idée de la prose : G. Agamben

par zeio, samedi 20 septembre 2014, 23:42 (il y a 3506 jours) @ zeio

Un message a disparu, y a pas de mal, je vais mettre ma réponse quand même :
Le rythme me semble pourtant essentiel, sitôt qu'on élimine les dépôts qui se sont agglomérés autour de ce mot, il s'agit de musicalité, de pulsations, une chose qui va peut-être plus profondément à l'intérieur que les mots, seuls. Le rythme qui répond à "l'éternel besoin de monotonie" qui envoûte l'homme depuis qu'il a écouté les battements du cœur de la mère à travers la membrane placentaire, du fond de son silence amniotique. Le premier son de la vie est un rythme, c'est l'enchantement, la vie, la mémoire reptilienne agitée. Comment peut-on dès lors le qualifier de superficiel ? Si j'allais jusqu'au fond de ma pensée, je dirais que la poésie trempe ses linéaments dans ce bain magique et sonore qu'est la rythmique, c'est sa puissance, sa fondation. Sa présence, pour reprendre ton terme. Qu'est-ce qu'une présence d'ailleurs sinon un battement ?
Le reste, l'enjambement, la rime, la métrique ou leur absence, sont secondaires je suis bien d'accord. Mais ils comptent tout de même. On ne fait pas une cathédrale sans liant. Je suis aussi en accord avec ce que tu dis dans le reste de ton commentaire, il ne me semble pas être allé dans le sens contraire.

Idée de la prose : G. Agamben

par 'trine, dimanche 21 septembre 2014, 01:18 (il y a 3506 jours) @ zeio

le message qui a disparu est celui-ci enlevé parce que complètement en écart :





«je ne vous suis pas là-dedans. votre discours sur la poésie-prose est issu de la culture européenne de ladite poésie, pourtant que sa racine soit grecque. faut-il rappeler qu'il s'agissait alors du plus haut moyen de l'expression, utilisée par les philosophes. faut-il rappeler encore que cette forme d'expression était aussi pratiquée par les médecins qui travaillaient au tout de l'être, soit coeur tête corps, afin que ledit être puisse rimer avec lui-même en lui-même ainsi qu'avec ses proches et le monde. alors, cette poésie, passée par le chat de l'aiguille du temps, si elle se libère de certains carcans, se libéralise (on va dire) tout en persistant, c'est que sa fonction première demeure : permettre la résonance d'une présence réelle, une pleine présence.

ce n'est ni le rythme, ni l'enjambement, ni la rime, ni la métrique, ni la forme, ni quelqu'autre idée (que je qualifierais de superficielle) qui puisse définir ou enfermer un sens de ce qu'est la poésie, mais au contraire ce qui se cache tout au fond comme au fond de l'être, cette résurgence subtile qui permet justement que celui-ci "traverse" et se rende vers dans par parmi le monde. toutes les formes données sont à l'image du contrôle exercé sur et dans l'être, la marque du contexte historico-social, une manière de miroir sociétal d'une époque données, aussi tous les carcans et les gangues retirés parlent des capacités rendues et réacquises, elles sont autant de libertés (ce n'est pas le bon mot..) d'espace que l'être écrivant reconquière, oui, c'est ça je crois (un moyen d'espacement en soi-même), dans une époque qui étouffe systématiquement la vie. et plus la poésie court dans le monde plus elle parle de cet étouffement. poésie est une survie. un acte de survie profond, une arme de sauvegarde, pour ne pas s'éteindre et mourir intérieurement.

le reste, ce qu'on en dit, c'est de la mousse intellectuelle, ça n'a rien de vital, ni rien de crucial, ça ne se rapporte pas à la qualité de la présence. ce n'est que faire valoir. et, si je peux me permettre, c'est précisément là que réside le vide... enfin, je veux dire, j'en suis là, dans ma réflexion.. et pardon, je dis certainement d'affreuses énormités..»

voilà

aussi je pense que la résonance est plus pronfonde que la rythmique, je pense que la résonance est l'assise réelle. en général on pense que la résonance fait écho à.. pourtant il me semble que c'est vraiment le contraire, et qu'on cherche toujours à construire ce qui maintient cette prime résonance à laquelle on s'accorde depuis le premier moment senti, celle qui nous arrime.

Idée de la prose : G. Agamben

par 'trine, dimanche 21 septembre 2014, 01:35 (il y a 3506 jours) @ 'trine

.. et j'en suis rendue à penser que toutes les théorisations, en somme, sont des voies d'évitement, des fuites en avant, pour ne pas toucher/approcher (à) ce fondement impalpable et réel ... d'une part parce qu'aucune philosophie ni discours philosophique ne s'en est approché, jamais, et d'autre part, parce que la dimension impalpable fait partie des tabous liés à la mystique. mais ça n'a rien de mystique.. le tout premier moment de conscience/présence senti ..c'est primordialement vivant... et je crois que c'est ce que Poesia sauvegarde.

Idée de la prose : G. Agamben

par 'trine, dimanche 21 septembre 2014, 04:09 (il y a 3506 jours) @ 'trine

je promets solennellement de ne jamais écrire le livre qui élaborerait ce que je viens d'avancer ! ce serait subversif !!

non sérieusement.. ce que je veux dire c'est que je crois qu'on aborde peut-être ces choses par le mauvais bout (consensuel pourtant) de la lorgnette et depuis très longtemps, simplement parce que la "créativité exprimée" n'est pas intellectuelle ni rationnelle à la base. la pulsion de créativité appel/répond dans un même geste à quelque chose qu'on ne "saisit" pas (répond à un chant que l'oreille ne capte pas, mais qui existe pourtant, et qu'une part de l’être capte).. et si la poésie est un chant, tend à l'être.. ne serait-ce pas justement vers par pour et depuis cette résonance..? depuis très longtemps maintenant je pense que la poésie est au-dessus de tout intellectualisme ou rationalisation, et qu'on essaie de la faire rentrer dans des définitions qui nous rassurent et nous plaisent et complaisent, mais si on y pense bien, elle n'est pas là. elle a beau être tissée de langage, le langage lui-même, par la voix, est un "tissus sonores de résonances" accordé auquel notre pensée est acclimatée a donner tel ou tel sens. hors nous résonnons/raisonnons dans un langage donné dont nous connaissons le code. l'écriture réécrit le code sans arrêt, pourquoi ? pourquoi si ce n'est pour atteindre à "une autre fréquence" ?

tiens, par exemple et pour illustrer un peu ce que j'avance ( jpassûrequejdevraisautantenavancer... ), les corps des planètes émettent des fréquences d'ondes, bien qu'on ne les entendent pas elles résonnent dans le cosmos (voir sur youtube nasa voice of the univers, pourquoi pas..) et nous traversent tout autant que les photons, la nasa dépense des milliards pour enregistrer ce genre de chose, curieusement, personne n'enregistre la signature ou la fréquence d'ondes de corps humain, hors cette fréquence existe (et fait partie de ce que je nomme impalpable réel) et nous traverse... il a fallu des milliers d'années pour découvrir et comprendre ce qu'étaient des photons (et parcourir des milliards de fois 940 millions de kilomètres autour du soleil) il faudra combien de temps pour que des êtres humains comprennent qu'ils incarnent des corps de résonances et qu'ils recherchent une echo-cohérence .. ? ces vidéos vus et entendus il y a deux trois ans (les enregistrements de la nasa sur youtube) je n'ai pas pu m'empêcher de faire des rapprochements sonores avec l'instrument des aborigènes australiens, les bols tibétains, la flûte-piano africaine aux sons répétitifs, et certaines pièces de musique électronique..et zeio, tu disais "vibratoir" et je pense que oui, vraiment..

mais bon.. j'ai conscience d'ouvrir un champ... d'estrangement

Idée de la prose : G. Agamben

par zeio, dimanche 21 septembre 2014, 04:09 (il y a 3506 jours) @ 'trine

oui, mais j'ai aussi envie d'ajouter, histoire de t'embêter un peu, que la théorisation ou son absence n'a pas d'importance, ce qui me semble réellement important, et incroyablement difficile et simple à la fois, c'est de garder cet œil d'enfance qui est, lui, curieux, de tout, des théorisations comme de leur contraire. Pour cet œil d'enfance tout est mystérieux et potentiellement nouveau... en quelque sorte, cet œil ne cherche pas à démêler le vrai du faux, il voit à travers et récolte ce qu'il y a de vivant en toute chose.

Idée de la prose : G. Agamben

par 'trine, dimanche 21 septembre 2014, 04:48 (il y a 3506 jours) @ zeio

j'embrasse aussi cette manière de voir
mais j'appelle ça candeur et étonnement


embête-moi tant que tu veux ))

Idée de la prose : G. Agamben

par zeio, dimanche 21 septembre 2014, 14:45 (il y a 3505 jours) @ 'trine

Sinon, je suis d'accord avec toi qu'il doit exister une expérience "hors language" (comme j'en parlais plus bas à Claire), hors définitions, et donc hors explications etc.

La caudalie

par zeio, dimanche 21 septembre 2014, 03:59 (il y a 3506 jours) @ 'trine

Je crois que vois ce que tu veux dire par résonance, peut-être que le terme est plus approprié. Tu as raison, la résonance n'est pas (seulement) un écho mais une fréquence sonore amplifiée, la recherche d'un régime d'équilibre. Il n'est pas simple de relier le concept de résonance à la poésie. Qu'est-ce qui joue dès lors le rôle d'archet et de "caisse de résonance" dans le poème si ça n'est pas la rythmique, la variation et répétition des sonorités ? C'est là que j'ai du mal à suivre. Peut-être que la résonance est la recherche de cet accord, ce régime d'équilibre, entre la pensée, la sensation et son expression écrite, quant tout cela nous fait entrer dans un état symbiotique. Si c'est ça je ne peux qu'être d'accord, mais peut-être que j'ai saisi de travers.

La caudalie

par 'trine, dimanche 21 septembre 2014, 04:42 (il y a 3506 jours) @ zeio

non, tu es dedans, (et oui "mesure de persistance aromatique" tu saisis très justement) et aussi il y a une notion d'harmonie ou d'harmonisation, et donc c'est très près de la musique en tant que telle. c'est la raison pour laquelle certains poèmes ne sont n'étaient que chantés (d'ailleurs c'était traditionnel et la fonction même du bard, d'harmoniser le poème pour qu'il résonne longtemps) c'est une question de portée.. autant musicale que temporelle..

ensuite la rythmique et tout ça sont venus habiller le chant et remplacer d'office le bard, donc ce sont des attributions de temps sociaux, de modes, d'étapes dans la pensées des siècles que Poesia aura traversés.. et selon les caprices des rois et autres personnes.. en fonction de la culture... et d'une idée de l'élévation de l'esprit... (et tu peux voir l'idée de l'élévation de l'esprit comme l'empreinte que la Grèce antique aura laissée à Poesia...)

Poesia est née il y a de cela très longtemps, autour des feux de nuit qui préservaient des prédateurs. le chant frappé conservait alors vivante une mémoire des actes importants, aidait à garder courage dans l'adversité... puis à ne pas s'endormir.. au cas.. ;) Poesia est aussi la mère des comptines d'enfants, cent mille fois répétées et qu'on n'oublie jamais.. comme c'était la toute première école. alors tu vois que les concepts et idées modernes ressemblent beaucoup aux sociétés qui les ont vus naître et les ont promus, en somme, ce sont des artéfacts.. en quelques sorte.. ils ont tous été importants pour la poésie elle-même et chacun à une période précise... c'est un peu comme des strates en paléontologie... si on les retire une à une que reste-t-il ? .. une résonance dans la nuit.

(c'est fascinant ce tout de la poésie)

La caudalie

par 'trine, dimanche 21 septembre 2014, 07:32 (il y a 3506 jours) @ 'trine

et pardon, j'ai fait plein de raccourcis... je ne voulais pas m'étendre autant non plus .. désolée.

en résumé, ce n'est pas une franche opposition, mais plutôt une position "autre" et en écart qui je pense permet autant d'envisager le tout historique de la poésie que de s'extraire du fourre-tout (contemporain) de ce qui est considéré comme étant de la poésie, tout en lui conservant un "arrimage" qui ne triche pas avec "la belle pensée"... fluctuante des époques.. (qui parfois est intéressante)

ha oui, autre chose que je voulais te dire : la poésie est en devenir constant (en expansion, comme l'univers). elle ne meurt pas, ne s'épuise pas, ne dort pas, elle se transforme au gré des apports de chacun en chaque époque. à l'instar de nos sociétés, elle a ses révolutions, ses régressions, des spasmes, des essors, et tous ces aléas concourent à sa pérennité, et figurent "sa respiration"...




..là dessus, je m'en retourne dans mes papiers ;)

La caudalie

par zeio, dimanche 21 septembre 2014, 14:57 (il y a 3505 jours) @ 'trine

Je suis bien d'accord, à 100% avec ce message. Certains ont dit que l'absence actuelle de la poésie dans le brouhaha ambiant, sa situation "hors marché" est un signe qu'elle est toujours vivante car non réductible à ce marché, au marketing, à la marchandise culturelle, non vendable. Elle respire, irradie dans le "corps obscur".

La caudalie

par zeio, dimanche 21 septembre 2014, 14:50 (il y a 3505 jours) @ 'trine

C'est intéressant ce que tu dis, sur l'origine de poesia. D'ailleurs n'est-elle pas apparue avant le language. Comme dirait Mandelstam "Le murmure peut-être est plus vieux que les lèvres"

La caudalie

par VeM, dimanche 21 septembre 2014, 16:30 (il y a 3505 jours) @ zeio

C'est intéressant ce que tu dis sur poesia. D'ailleurs n'est-elle pas apparu avant le langage.

c'est vrai, il me semble aussi que souvent la poésie dit ce que ne dit pas le langage, ou dit quelque chose d'avant le langage, quand les choses n'étaient pas encore désignées par des mots qui les figent et les rendent distinctes de nous.
Ou bien exprime-t-elle la nostalgie que nous avons d'un état premier, quand nous ne voyions pas encore et ne connaissions de la parole que son bruit, quand nous étions "tout ouïe", bercés par le tempo du coeur et le sourd tumulte des entrailles maternelles.

La caudalie

par zeio, dimanche 21 septembre 2014, 19:52 (il y a 3505 jours) @ VeM

Oui Lina, je le pense aussi. J'ai toujours crû en cette "sorcellerie évocatoire" dont ont parlé baudelaire, mallarmé, rimbaud, breton et beaucoup d'autres, transmise par la voix avant de l'être par les mots. Nostalgie d'un état premier, oui, je le crois fermement aussi. Nostalgie d'un état qui précède cette "tombée dans le temps" comme l'expriment aussi les cultures anciennes, indiennes, amérindiennes notamment...

La caudalie

par Florian, dimanche 21 septembre 2014, 21:24 (il y a 3505 jours) @ zeio

C'est bien pour cela que c'est tout sauf de la sorcellerie mais de la lucidité, la sorcellerie étant une conjuration du temps, une incompréhension des origines.

La caudalie

par 'trine, dimanche 21 septembre 2014, 21:59 (il y a 3505 jours) @ Florian

..mais remarque que longtemps une trop grande clairvoyance était considérée comme de la sorcellerie..
mais je pense surtout qu'il l'entend dans un sens pur, au sens du sachant caché, au sens d'une maîtrise fabuleuse de ce sachant caché, et savoir au sens où l'entendaient les philosophes grecs c.a.d. ésotérique - soit, divulgué qu'aux initiés.

..par contre ce qui me gène un tout petit peu est cette idée d'initiés, une notion par trop élitiste... j'hésite beaucoup... suis mitigée

La caudalie

par zeio, dimanche 21 septembre 2014, 22:25 (il y a 3505 jours) @ 'trine

Je ne sais pas, pour être tout à fait franc, pas sorcellerie j'entend quelque chose que je ne pourrai pas vraiment bien expliquer, là, comme ça. Je dirais que c'est avant tout quelque chose de sauvage.
Mais Florian doit savoir très bien ce que j'entends par là. Je ne sais pas d'ailleurs pourquoi florian tu opposes sorcellerie et lucidité.

Je ne crois pas non plus à cet élitisme, je considère que chacun possède, chacun est sensible à cette pulsation vitale qui n'est pas un savoir à proprement parler, bien qu'il demande une certaine maîtrise. et parfois les êtres les plus simples en sont le mieux dotés.



"Il y a dans le mot, dans le verbe, quelque chose de sacré qui nous défend d’en faire un jeu de hasard. Manier savamment une langue, c’est pratiquer une espèce de sorcellerie évocatoire. C’est alors que la couleur parle, comme une voix profonde et vibrante ; que les monuments se dressent et font saillie sur l’espace profond ; que les animaux et les plantes, représentants du laid et du mal, articulent leur grimace non équivoque ; que le parfum provoque la pensée et le souvenir correspondants ; que la passion murmure ou rugit son langage éternellement semblable"
Baudelaire (L'Art romantique)



Les points les plus importants à mes yeux sont "quelque chose de sacré" et "langage éternellement semblable"
Langage éternellement semblable est en soi un paradoxe : la langue mue à travers les âges si tant est qu'elle est vivante.
Éternellement semblable (language de la passion en l'occurrence) semble dénoter une pensée de baudelaire, selon laquelle il y a un point sacré, situé au-delà du language, qui peut toucher les poèmes aussi bien que les parfums et les fleurs, et qui date "d'avant les lèvres".

Le verbe "rugir" tombe ici à point nommé. --> sauvage

La caudalie

par 'trine, dimanche 21 septembre 2014, 23:15 (il y a 3505 jours) @ zeio

j'aime ça, ça me parle et me rejoint, et puis c'est bien cohérent avec la notion de nagual
(tiens, je me sens presque "chez moi" là-dedans)


merci pour l'éclairement, zeio

La caudalie

par zeio, lundi 22 septembre 2014, 00:50 (il y a 3505 jours) @ 'trine

Levi-Strauss exprime bien la quasi impossibilité pour un occidental ou un civilisé/mondialisé de cerner ces réalités culturelles comme celle du nagual et c'est là je crois qu'on s'approche du pourquoi il nous est difficile d'en percevoir autre chose qu'une vague nostalgie.


"Car, dès notre naissance, l'entourage fait pénétrer en nous, par mille démarches conscientes et inconscientes, un système complexe de référence consistant en jugements de valeur, motivations, centres d'intérêt, y compris la vue réflexive que l'éducation nous impose du devenir historique de notre civilisation, sans laquelle celle-ci deviendrait impensable, ou apparaîtrait en contradiction avec les conduites réelles. Nous nous déplaçons littéralement avec ce système de références, et les réalités culturelles du dehors ne sont observables qu'à travers les déformations qu'il leur impose, quand il ne va pas jusqu'à nous mettre dans l'impossibilité d'en apercevoir quoi que ce soit."

(Claude Lévi-Strauss, Race et Histoire, chap. 6)



Figure-toi que je suis tombé sur cet extrait par "hasard", en cherchant totalement autre chose (je cherchais un morceau de nietzche sur un autre sujet, que je n'ai pas retrouvé), juste avant de lire ton message.
Il tombe à pic.
Peut-être dans ce hasard on peut y voir un exemple de la synchronicité de Jung.
Je crois qu'il y a un parallèle entre la "recherche" (ou l'expérience) de castaneda qui a popularisé la notion de nagual et le travail de Jung dans ce qu'il a appelé la synchronicité, dans laquelle la notion de cause à effet est remplacée par une constellation de faits autour d'un noyau de destin. Il y est aussi question de différents niveaux de perception de la réalité.

aparté

par zeio, lundi 22 septembre 2014, 00:58 (il y a 3505 jours) @ zeio

"que le parfum provoque la pensée et le souvenir correspondants"
Sans le savoir, à travers cette notion (à l'intérieur de laquelle il a laissé infuser sa manière de sentir et son œuvre) Baudelaire a planté une graine qui germera plus tard sous le nom de Proust.

"Le chemin d'Arthur" (bonne mise en page)

par Claire @, jeudi 18 septembre 2014, 23:27 (il y a 3508 jours) @ Claire

"Le chemin d'Arthur" (bonne mise en page)

par Claire @, mercredi 24 septembre 2014, 22:30 (il y a 3502 jours) @ Claire

Je crois que personne n'a lu ce poème...dommage.

Verre rouge

par zeio, dimanche 21 septembre 2014, 16:56 (il y a 3505 jours) @ Claire

(pardon pour le hors-sujet mais je ne voulais pas créer un nouveau fil pour ça, et de plus c'est volontairement que je le poste à la suite d'un de tes messages, Claire, car je sais que tu t'intéresses aux rêves, ayant aussi écrit de nombreux articles à ce sujet)

La nuit dernière j'ai fait un rêve que j'ai maintenant quasi oublié.
Mais il me reste un vers qui a été prononcé à la toute fin de ce rêve et que j'ai noté sur le champ, à mon réveil, au mot près.

C'est si beau
Pour se jeter d'un verre rouge



Cette phrase était chantée par un homme, et une césure avait eu lieu entre « c’est si beau » et le reste de la phrase.
Je me souvenais aussi parfaitement de la mélodie.
Dans mon rêve ce vers me semblait parfaitement sensé, profond voire important c'est pour cette raison que je l'ai noté.
Il sonnait comme une réponse à quelque chose.
Désormais, la fonction rationnelle ayant repris inéluctablement le dessus, il me semble tout à fait opaque si ce n'est comique...
J'ai la vague intuition que cela a un rapport avec notre discussion d'hier soir avec Catrine : la résonance.
De plus avant de dormir j'ai lancé le souhait de faire un rêve lucide, histoire de le "provoquer". Il n'a pas eu lieu je crois, en lieu et place j'ai eu cette réponse.
Un vers, un timbre qui résonne encore à mes oreilles.

Verre rouge

par Claire @, lundi 22 septembre 2014, 22:53 (il y a 3504 jours) @ zeio

dans un des rêves que j'ai posté ici il était question d'une vallée où je devais me rendre, célèbre pour sa beauté et pour ses fromages. Je passais toute la fin du rêve à tenter de mémoriser le nom de cette vallée, c'était très important...et bien entendu au réveil...envolée.
Il m'a fallu six mois pour la retrouver, c'était "abondance".
Il faudrait bien longtemps pour comprendre ce qui se cache derrière ces étrangetés...sûrement quelque chose. Je n'ai plus le temps.

Verre rouge

par zeio, mardi 23 septembre 2014, 01:47 (il y a 3504 jours) @ Claire

C'est étonnant, qu'il a fallu 6 mois pour que le mot remonte à la surface.

Un aspect intéressant de cet épisode réside dans le fait que je me souviens parfaitement m'être dit à moi-même à la fin du rêve (l'instant avant le réveil), "de quoi s'agit-il ?". Sans mots, une sorte de réflexion enclenchée laquelle, bien sûr, allait faire appel progressivement à ma conscience et provoquer le réveil. Mais j'étais toujours entre deux eaux à ce moment-là. L'image du verre de vin rouge sautait aux yeux bien sûr, mais j'avais rapidement compris que cette piste facile était un leurre, et tout d'un coup cette sensation m'est venue, très forte : "Bien sûr ! C'était ça...". J'avais la ferme conviction d'avoir démêlé le nœud, d'avoir trouvé la clef. Désormais il ne me reste que la mémoire d'avoir trouvé la clef, quand bien même je ne la comprends plus et que le sens de ce vers (verre) m'est tout à fait opaque désormais.
Tout cela m'amène à penser que le rêveur du-dedans sait la solution, celle-ci a déjà été trouvée, insufflée et qu'il est vain, inutile pour moi de chercher la signification de ce vers désormais, à l'aide de l'intelligence rationnelle. C'est inutile car le rêveur connaît la réponse, elle est inscrite, elle a été saisie, bien que celle-ci ne puisse remonter jusqu'à ma conscience logique, elle est inscrite, comme une graine qui aura été plantée dans les profondeurs, un arbre va croître, des fruits vont naître, fruits dont je ne comprendrai pas vraiment la signification ni l'action, mais qui auront tout de même une repercussion quelque part dans ma vie intérieure et réelle, j'en suis convaincu.


C'est aussi pour cette raison que je ne crois pas qu'il "faudra bien longtemps pour comprendre ce qui se cache derrière ces étrangetés" car, fondamentalement, nous les comprenons déjà en quelque sorte elles ont déjà été vécues et saisies. Nous avons le sentiment de ne pas y avoir accès, quand bien même elles sont inscrits au-dedans. C'est simplement la pointe de l'iceberg qui ne sait pas : l'esprit rationnel. Ce sentiment est donc une illusion je pense, et le but ne serait pas de comprendre, mais plutôt de se remémorer, de remonter le fleuve. Sous la surface des eaux, le savoir ne consisterait pas à comprendre, mais à découvrir ce que nous savons déjà : ôter les écailles.

Verre rouge

par vem, mardi 23 septembre 2014, 11:21 (il y a 3503 jours) @ zeio

J'ai le souvenir d'une phrase semblable retenue au réveil comme une parole prophétique et pourtant rationnellement absurde.
Après le décès de ma grand mère j'ai rêvé qu'elle me disait, et j'entendais la phrase scandée à la manière des messages codés et surréalistes de "Radio Londres" pendant l'Occupation:

"Le blanc est orange...le Blanc est Orange !!"

:-)

Verre rouge

par Florian, mardi 23 septembre 2014, 14:31 (il y a 3503 jours) @ zeio

Je suis convaincu que le monde des rêves n'appartient qu'au monde des rêves, et qu'il n'a qu'une influence légère lors de la journée, mais se rend à lui-même à nouveau chaque nuit. Bien sûr il permet de réguler le trop plein de l'éveil, mais la réparation se produit dans un monde clos.

Verre rouge

par zeio, mardi 23 septembre 2014, 15:04 (il y a 3503 jours) @ Florian

Je pense le contraire là-dessus, je crois qu'il a une influence immense sur la vie intérieure, sur la vie intellectuelle, sur l'affect, sur la trajectoire prise pendant l'éveil.
Ça me fait penser à une nouvelle de Maupassant, dont j'ai oublié le titre mais qui se trouve dans le recueil "Le Horla". Dans cette nouvelle le narrateur parle d'une femme, plutôt "ordinaire" à première vue pour laquelle il n'avait aucune attirance particulière voire une certaine répulsion. Puis une nuit, il se prend à rêver d'elle. Dès lors à la suite de ce rêve monte en lui une obsession pour cette femme qui va finir par l'envoûter tout entier : il va tomber fou amoureux d'elle. Après est-ce que ce rêve a été un élément déclencheur ou un simple révélateur de ce qu'il n'avait pas encore bien mesuré en lui, c'est une autre affaire. Reste qu'il a joué un rôle clef ce rêve et ses conséquences ont largement débordé sur sa vie de tous les jours.
C'est une nouvelle qui est racontée là mais pas une simple lubie je pense car pour ma part le même genre de choses m'est arrivé. Le rêve module et nourrit l'affect et c'est par le rêve, que celui-ci soit inscrit dans la mémoire consciente ou non, que l'on tombe amoureux d'un être.

Verre rouge

par Florian, mardi 23 septembre 2014, 21:30 (il y a 3503 jours) @ zeio

Ce sont des récits d'hallucination qu'il y a dans le Horla, précisément ce qui vient dérégler la réalité des choses. Je préfère lire les humoristes en la matière, ils sont souvent bien plus créatifs, même si je ne me souviens plus très bien de Maupassant. Il y a Landolfi, Palazzeschi et bien sûr Gombrowicz pour citer qu'eux, qui ont une écriture bien plus jouissive dans l'avènement de l'étrange. Les Français m'ennuient en général dans la branche du fantastique, leur orgueil les ridiculise et il leur manque bien trop de nuances.

Verre rouge

par zeio, mardi 23 septembre 2014, 22:52 (il y a 3503 jours) @ Florian

Oui je considère aussi Maupassant comme un écrivain de second plan, mais cette nouvelle touchait le thème précis de notre discussion. Il y aurait aussi Borgès, Poe, Proust, les romantiques, symbolistes... Merci pour les noms que tu as cité, je n'ai pas lu les 2 premiers, je vais m'y intéresser. Mais au-delà de ça, je disais que j'en avais fait moi-même l'expérience : un rêve qui déclenche un sentiment amoureux pour un être envers lequel nous croyions être indifférent.

Verre rouge

par Florian, mercredi 24 septembre 2014, 00:40 (il y a 3503 jours) @ zeio

Et si c'était parce que tu t'étais tout simplement rendu compte qu'une personne t'aimait en rêvant, car tu n'avais pas tout à fait réalisé ou refoulé certains signes pendant la période d'éveil et qu'ils se révélaient dans le sommeil ? Ce qui, en effet, une fois cette conscience nouvelle ferait sûrement changer les choses.

Verre rouge

par Florian, mercredi 24 septembre 2014, 00:50 (il y a 3503 jours) @ Florian

Les 2 premiers sont italiens, issus du manifeste d'avant-garde de la nouvelle littérature italienne Italia Magica. Ce n'est pas fantastique, mais fantaisiste, grossier, bizarre et tout de même, empathique.


Les "fin de siècle" Français ne m'ont jamais donné cette impression. Lorrain un peu. Sûrement Richepin ou Huysmans, mais je ne les connais pas, trop dans le verbe, la lourdeur qui tue le germe anxieux.


Stevenson par exemple, est super nul dans son Jekyll et Hyde mais bon ailleurs.

Avion au sol

par zeio, mardi 23 septembre 2014, 16:51 (il y a 3503 jours) @ Claire

Histoire de continuer un peu sur le même thème (mais pas trop quand même), je voulais aussi faire part d'éléments récurrents.

-Une situation très récurrente a lieu dans mes rêves, j'en parle, car cela a de nouveau eu lieu la nuit dernière... Je me trouve dans un avion, mais surtout, cet avion est au sol et roule à assez grande vitesse sur des routes normalement prévues pour les voitures. L'avion est utilisé comme une voiture en quelque sorte.
Les ailes arrachent les arbres et d'autres éléments. Ou plutôt c'est une crainte que j'ai perpétuellement que les ailes touchent les obstacles sur le bord des routes. La nuit dernière en l'occurrence l'avion avançait le long d'une large route sur laquelle marchaient des passants. L'avion les évitait et je croyais parfois que les ailes risquaient de blesser les passants, voire leur couper la tête. Ça n'est jamais moi qui pilote l'avion. C'était un avion espagnol dans ce cas précis (les membres d'équipage étaient espagnols - habituellement, pas de nationalité particulière), je m'étais levé au mauvais moment car l'avion a commencé son décollage alors que j'étais éloigné de mon siège. Je ne voyais plus l'extérieur à ce moment là. Dans la queue de l'appareil il y avait une chambre avec un grand lit. Je me trouvais dans celle-ci quand j'ai entendu les moteurs vrombir. Ayant réalisé que je n'aurais pas le temps de récupérer mon siège je décidais de me glisser sous le lit et de m'accrocher aux lattes. Par la suite une hôtesse est venue me voir pour me dire qu'on me cherchait, que j'aurais dû rester sur mon siège, mais que ça n'était pas grave.

Avion au sol

par Claire @, mercredi 24 septembre 2014, 22:23 (il y a 3502 jours) @ zeio

un psychanalyste commencerait par te demander : ca vous fait penser à quoi ? en insistant sur le petits détails saugrenus, sur ce qui est oublié et qui manque. Comme mon histoire d'abondance....les psychanalystes sont des emmerdeurs, qui ne trouvent d'intéret que dans ce qui n'intéresse personne, les trous, les anomalies et les barrières :)


mais il y a bien d'autres choses intéressantes, et puis je crois comme toi que la beauté de l'iceberg tient beaucoup dans son immense partie cachée, et aussi dans l'interface miroitante qui la voile, et dans ce qu'on en devine, par plongées brèves.

Avion au sol

par zeio, jeudi 25 septembre 2014, 04:53 (il y a 3502 jours) @ Claire

Je dirais que je pense être cet avion, collé aux bitume, qui zigzague sur les routes, qui a peur de s'esquinter les ailes contre les arbres, qui a peur de blesser les passants.
Par ailleurs j'étais phobique de l'avion, car l'avion condense en lui-même plusieurs de mes phobies : phobie du contact physique rapproché, claustrophobie, hauteur...

Lors de mon prochain rêve lucide, je voudrais tenter une nouvelle chose : faire qu'il ne se passe rien dans mon rêve. Pourquoi doit-il toujours se passer quelque chose ? Pourquoi ces scènes cinématographiques incessantes ? Peut-être simplement s'allonger et regarder passer les nuages lentement. Ou fixer un arbre, dans un va et vient léger du regard pour ne pas provoquer le réveil. Cela me paraît extrêmement difficile. C'est presque atteindre à l'arrêt du défilement des scènes du rêve selon Don Juan, cette "attention seconde", je ne crois pas en être capable. Mais c'est un jeu, comme tout. Un jeu qui peut être parfois sérieux. Malgré les angoisses nocturnes paroxystiques dont je suis la proie depuis 2011, qui repoussent sans cesse le sommeil, elles ne m'ont pas lâché.



PS : la nuit dernière, j'ai rêvé que je rencontrais un dresseur de crocodiles. C'était un homme sud américain. Disons une sorte de crocodile, plus petits que d'ordinaire. Ils les appelaient les "Montana". Ils avaient une longue queue molle et turbulente, au bout de laquelle frétillait une sorte de plumeau coloré (rouge/rose). À un moment donné un de ces crocodiles miniatures se fraye un chemin jusque dans mon oreille droite. J'essaye de le retirer en tirant plusieurs fois sur sa queue souple mais coriace. Il ne vient pas. Impossible de l'en extirper.
Je peux sentir quelque chose dans mon oreille, sensation désagréable, peur que la bestiole se mette à "creuser".
J'ai sa queue touffue qui me pendouille sur la joue et je crains de paraître ridicule.
Plus tard je me dis, "ça doit pas être bien dangereux, le dresseur a dû subir ce genre d'évènements de nombreuses fois, il est toujours vivant". J'ai donc cessé de vouloir l'extraire de mon oreille. Il n'en est jamais sorti.

Ma catmobile bleue pétrole

par 'trine, jeudi 25 septembre 2014, 08:53 (il y a 3502 jours) @ zeio

j'ai retrouvé mes clés et je descends précipitamment un escalier tournant en pierre, et la descente est sombre, mais mes yeux de chats sont réparés et je vois très bien. au bas des marches je reconnais la porte de bois et ferrures, elle est couverte de poussière. depuis combien de siécles je n'avais pas ouvert cette porte, je me le demande justement, mais mes mains font un geste et la porte s'ouvre d'elle-même.
je suis dans la pièce large et sombre dont le plafond est vraiment bas, mais c'est fait pour moi, j'y tiens debout, quiconque m'y suivrait serait plié en deux sans formule magique. une douce lueur bleue émane de sous une masse couverte d'un vieux tissus sale. mes yeux clignent et le tissus est plié sur ce qui est apparemment mon établi — bon sang, combien de siècles ai-je dormi ? — pendant que je me pose cette question mais qu'en fait la question se pose à moi comme si une voix extérieure m'interrogeait, j'applique ma clé comme on pousse du doigt un bouton d'ascenseur, la clé ressemble drôlement à un sceau antique, rien de plus normal... pour une telle voiture. la portière s'ouvre et le tableau de bord s'illumine doucement en pulsant comme si un vrai coeur l'actionnait. je m'assoie avec un plaisir immense et une sensation de complétude m'emplit.
ma voiture vibre un peu comme un ronron de chat dès que mes doigts frôlent le tableau de bord ou le revêtement du volant, d'ailleurs ça me fait l'effet d'un très léger champ magnétique ondulant. le tableau de bord allume complètement tous ses cadrans et ses écrans afficheurs un par un. je lui dit : tu en es où ? elle me répond : au changement d'huile Cato san, et vous ? je regarde la voiture, puis je regarde mes grandes bottes de cuir, mes gants, tout est bleu, bleu pétrole, la couleur parfaite de ma fourrure interne. et je souris.





j'ai fait ce rêve il y a une dixaine d'années au moment où je changeais radicalement de vie. dans les mois qui ont suivis le rêve revenait régulièrement et je conduisais avec allégresse et confiance ma catmobile bleue pétrole qui se déplaçait dans différentes villes où je ne suis jamais allée autrement qu'en rêve. il faut noter que je n'ai jamais conduit de voiture dans la vie.. jamais, sauf une fois dans une situation d'urgence, sur cinquante mètre... en fait je suis terrifiée à l'idée de conduire.

Ma catmobile bleue pétrole

par zeio, jeudi 25 septembre 2014, 14:44 (il y a 3501 jours) @ 'trine

Le rôle du véhicule dans le rêve est en effet intéressant. Symboliquement c'est clairement une extension de soi.

moi un jour j'ai conduit sans permis avec florian et un ami blessé, sur l'autoroute.

Ma catmobile bleue pétrole

par zeio, jeudi 25 septembre 2014, 14:47 (il y a 3501 jours) @ zeio

Un jour lointain aussi nous avions pris la voiture de ma mère (pareil, je n'avais à peu près jamais conduit de ma vie) et j'avais conduit florian dans une balade nocturne dans les forêts et les collines autour de la ville.


ps : il ne s'agit pas de rêves.

Ma catmobile bleue pétrole

par Florian, jeudi 25 septembre 2014, 17:37 (il y a 3501 jours) @ zeio

et j'ai découvert dead can dance en plus.

Ma catmobile bleue pétrole

par zeio, jeudi 25 septembre 2014, 18:02 (il y a 3501 jours) @ Florian

Content que tu n'aies pas oublié.




Ma catmobile bleue pétrole

par Florian, jeudi 25 septembre 2014, 22:55 (il y a 3501 jours) @ zeio

Pourquoi aurais-je oublié ? De plus tu sais très bien que j'ai une excellente mémoire des faits.

Ma catmobile bleue pétrole

par zeio, vendredi 26 septembre 2014, 00:13 (il y a 3501 jours) @ Florian

On est parfois content d'apprendre une chose que l'on sait déjà.

Ma catmobile bleue pétrole

par dh, vendredi 26 septembre 2014, 11:10 (il y a 3500 jours) @ zeio

Ma catmobile bleue pétrole

par vem, vendredi 26 septembre 2014, 12:05 (il y a 3500 jours) @ dh

Should we entrust our love advocated in zeio and Floflo ?

Ma catmobile bleue pétrole

par zeio, vendredi 26 septembre 2014, 15:24 (il y a 3500 jours) @ dh

J'ai tout écouté et c'était agréable

Ma catmobile bleue pétrole

par cat, samedi 27 septembre 2014, 14:58 (il y a 3499 jours) @ dh

c'est super, je nage dedans

Ma catmobile bleue pétrole

par catrine, vendredi 26 septembre 2014, 00:49 (il y a 3501 jours) @ zeio

haw :( la page est bloquée ... muh

Ma catmobile bleue pétrole

par catrine, vendredi 26 septembre 2014, 00:48 (il y a 3501 jours) @ Florian

j'aime beaucoup leur musique