météo
dans vingt jours ou environ, on peut l’espérer, il fera beau. voilà qui porte la pensée à sa conséquence véritable : se taire. le corps suit enfin une nécessité impérieuse, qui le résume à la longitude de ses jambes, géographie plus aimable que celle apprise dans les livres. le paysage : il y a dedans tout ce qui peut tenir lieu d’opinions, enroulées dans chaque objet comme une évidence, qui aurait la politesse de ne pas se redoubler en se désignant elle-même. les yeux sont pleins du lange de ce qui peut sans efforts se soutenir. il n’est de joies faciles, coutumières que l’indéterminé. par quoi elles s’annoblissent. sous la lumière tout présente un visage semblable aux miroirs lorsqu’on les fait lentement tourner sur eux-mêmes, récoltant la moisson des angles d’incidence. pas une forme qui ne vaille la peine d'être tenue, je sais le soleil par coeur. c'est un babil qui arrive de part et d’autre, prend corps, se fait vent. pendant ce temps on disperse les pensées comme à la marelle. le vent n'est qu'un ruban qui insiste. je ne ferai pas aux objets leur petite récitation. là dessus, on troquerait contre le premier inaccoutumé venu n'importe quelle de ses habitudes. je suppose qu'exister est une habitude de pensée ; il doit y en avoir de pires, car ce serait trop d’efforts, à s’y déprendre. toutes les opinions me sont passées, même si je n'ai jamais pu en tenir une sans en rire : pour le reste, on s'ennuie. lorsque les objets respirent, ils passent un guillemet sous leurs doigts, s'alourdissent d'une densité comme on fait lorsqu'on la sent de sa présence. le reste s'endort sous les palmes des parenthèses. qu'on mette les présences au porte-manteau, j(ouvre ma vie comme un livre en plein milieu. les phrases sont des fruits qui en gardent la mémoire. je recrache mon imagination comme un chewing-gum qui pourrit dans ma bouche.
météo
c'est terriblement narcissique et nombriliste ces textes.
météo
j'étais constipé
météo
plutôt solipsiste, ce qui est un bon début
météo
dh aussi
météo
oui, c'est ça : solipsiste.
météo
être solipsiste cest ne pas arriver à faire caca le monde
météo
c'est un poème amer. comme si tu en voulais aux choses et aux opinions de se dénouer sans cesse sous ton regard, de se démultiplier et finalement de totalement se dissoudre, te laissant dans une solitude, dans l'ennui du déjà connu déjà mâché.
mais en fait on n'y croit pas tout à fait, à cet ennui, à cette inexistence, à cause de la beauté du texte qui témoigne d'autre chose que de ce qu'il dit.
mais en fait on n'y croit pas tout à fait, à cet ennui, à cette inexistence, à cause de la beauté du texte qui témoigne d'autre chose que de ce qu'il dit.
météo
"à cause de la beauté du texte qui témoigne d'autre chose que de ce qu'il dit."
Sinon ça n'est pas de la poésie, mais le mode d'emploi d'un appareil électro-ménager.
Sinon ça n'est pas de la poésie, mais le mode d'emploi d'un appareil électro-ménager.