forumologie
est-ce que quelqu'un connait ce forum ?
http://jeunesecrivains.superforum.fr/
je me suis inscrit. ça a l'air assez actif...
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personne ne connait ? pourtant ça existe depuis dix ans.
la modération a l'air assez musclée.
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je viens de me rendre compre que j'y étais déjà inscrite (pour lire)...j'avais completement oublié.
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normal, tu t'es inscrite quand tu étais jeune ;)
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tu as bien fait de corriger, c'était un peu grossier ce que tu disais.
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j'ai relevé parce que je t'apprécie, et que j'avais l'impression que c'est réciproque...mais je pense que j'interviens trop.
passons à autre chose, pas besoin de plomber le forum pour cet incident.
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par julien 
, lundi 09 mai 2016, 12:12 (il y a 2916 jours) @ Claire
Si tu t'adresses à moi, je ne sais même pas (plus?) de quoi tu parles, Claire. J'aurais fait cette petite blague à n'importe qui aurait dit qu'il ne se rappelait plus s'être inscrit sur ce forum des "jeunes écrivains". Désolé si j'ai choqué (?).
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ok.
je continue un peu
Tout ça me fait bien réfléchir. D'abord à ce que disait Rémy du côté "conversation"/"écriture" du forum, où on navigue entre l'écrit et l'oral, et de l'impression de "présence" qu'on peut avoir des autres participants. Parce que je n'ai jamais caché mon âge sur le forum bleu, ni sur internet, la plupart des gens d'ici le connaissent (j'ai 63 ans) et j'étais persuadée que toi aussi. Du coup, ce que tu avais écrit prenait une allure agressive. Désolée d'avoir foncé là-dedans.
L'autre côté, plus personnel, c'est la difficulté que j'ai - que presque tout le monde a je crois - à faire pénétrer dans mon sentiment d'identité le fait de devenir vieille. Comme s'il fallait tout le temps se le répéter pour y croire, et qu'une conviction intime opposée venait toujours l'effacer. D'où une susceptibilité, un malaise, parce que c'est une identité qu'il est très difficile d'habiter, où l'on se sent tout le temps en porte à faux. Mais je le vois aussi comme un défi intellectuel et émotionnel, c'est à dire trouver comment ne pas cesser d'être soi-même, comme on a été enfant, comme on a été adolescent puis adulte sans que votre personne ne perde sa continuité.
Et la question de la créativité s'y mêle aussi, ainsi que celle du rapport aux autres...
Enfin, je me rends compte que lire et réagit ici finit par attaquer ma propre capacité à écrire, pour plein de raisons, mais l'une d'elles m'apparaît à la lumière de cet incident : lire et commenter me fait être moi, ici, dans ma personne.
Alors que créer, écrire, vous dissout.
C'est comme si je m'étais donné une mission de service public sur delivre : maintenir un flux d'échanges. Et je crois que c'est bien déconnant. Aussi je vais un peu me reculer.
Je reviendrai avec une nouvelle, c'est ça qui me plaît en ce moment : le récit, les personnages, les lieux.
à +
L'autre côté, plus personnel, c'est la difficulté que j'ai - que presque tout le monde a je crois - à faire pénétrer dans mon sentiment d'identité le fait de devenir vieille. Comme s'il fallait tout le temps se le répéter pour y croire, et qu'une conviction intime opposée venait toujours l'effacer. D'où une susceptibilité, un malaise, parce que c'est une identité qu'il est très difficile d'habiter, où l'on se sent tout le temps en porte à faux. Mais je le vois aussi comme un défi intellectuel et émotionnel, c'est à dire trouver comment ne pas cesser d'être soi-même, comme on a été enfant, comme on a été adolescent puis adulte sans que votre personne ne perde sa continuité.
Et la question de la créativité s'y mêle aussi, ainsi que celle du rapport aux autres...
Enfin, je me rends compte que lire et réagit ici finit par attaquer ma propre capacité à écrire, pour plein de raisons, mais l'une d'elles m'apparaît à la lumière de cet incident : lire et commenter me fait être moi, ici, dans ma personne.
Alors que créer, écrire, vous dissout.
C'est comme si je m'étais donné une mission de service public sur delivre : maintenir un flux d'échanges. Et je crois que c'est bien déconnant. Aussi je vais un peu me reculer.
Je reviendrai avec une nouvelle, c'est ça qui me plaît en ce moment : le récit, les personnages, les lieux.
à +
je continue un peu
Claire, j'ai trouvé ta réflexion aussi touchante qu'intéressante. S'il y a une "étape" de la vie que notre société ne valorise pas, c'est bien celle du "troisième âge", formule narcotique (avec senior), pour ne pas dire "vieux", ce dernier terme ayant pris une tournure à ce point péjorative qu'il en devient quasi tabou. Donc, la réalité étant ce qu'elle est, on l'édulcore en modifiant les appellations.
Cela dit, Claire, je ne te considère pas comme "vieille". L'âge n'est pas tout. Il contribue mais ne suffit pas à déterminer une identité. Je te vois d'abord comme une personne active, investie, concernée et créative. Mon propos n'est en aucun cas démagogique. C'est ainsi que je te perçois.
Cela dit, Claire, je ne te considère pas comme "vieille". L'âge n'est pas tout. Il contribue mais ne suffit pas à déterminer une identité. Je te vois d'abord comme une personne active, investie, concernée et créative. Mon propos n'est en aucun cas démagogique. C'est ainsi que je te perçois.
je continue un peu
merci Ecrire.
à vrai dire, la difficulté n'est pas de ne pas se sentir vieille, mais d'arriver à se sentir vieille :)
ma chère maman, 88 ans, alzheimer bien installé, tente de régler le problème avec l'espagnol de son enfance : elle répète tout le temps : "Que vieja soy !...on dit "soy" et pas "estoy", c'est important la différence en espagnol, hein !..."
(les hispanisants apprécieront)
à vrai dire, la difficulté n'est pas de ne pas se sentir vieille, mais d'arriver à se sentir vieille :)
ma chère maman, 88 ans, alzheimer bien installé, tente de régler le problème avec l'espagnol de son enfance : elle répète tout le temps : "Que vieja soy !...on dit "soy" et pas "estoy", c'est important la différence en espagnol, hein !..."
(les hispanisants apprécieront)
le silence des organes
"arriver à se sentir vieille"
Oui. Tu l'exprimes sous forme de boutade mais c'est très juste. C'est un peu comme lorsque tu circules sur l'autoroute. Le moteur ronronne à merveille, tous les voyants sont au vert. Tout à coup, tu entends une sirène. C'est sûrement un malentendu... Tu ranges ton véhicule sur le bas côté. Un motard vient à ta hauteur et là... Il te demande d'un air soupçonneux à quelle date remonte le dernier contrôle technique... C'est bien beau de posséder une voiture de collection, qu'il ajoute le malotru.. mais ça suppose des soins rapprochés, voire constants.. Une vigilance accrue... Tu ne comprends pas. Il y a un écart irréductible entre le discours alarmant du gendarme et le silence des organes mécaniques... Il parle d'une autre automobile...
Oui. Tu l'exprimes sous forme de boutade mais c'est très juste. C'est un peu comme lorsque tu circules sur l'autoroute. Le moteur ronronne à merveille, tous les voyants sont au vert. Tout à coup, tu entends une sirène. C'est sûrement un malentendu... Tu ranges ton véhicule sur le bas côté. Un motard vient à ta hauteur et là... Il te demande d'un air soupçonneux à quelle date remonte le dernier contrôle technique... C'est bien beau de posséder une voiture de collection, qu'il ajoute le malotru.. mais ça suppose des soins rapprochés, voire constants.. Une vigilance accrue... Tu ne comprends pas. Il y a un écart irréductible entre le discours alarmant du gendarme et le silence des organes mécaniques... Il parle d'une autre automobile...
révélateurs
oui, il y a cette question-là.
Et puis il y a la question de la place qu'a pris très tôt pour nous la sexualité, l'idée de plaire, d'être beau ou belle, d'être touché par la beauté d'un autre.
Cet espèce de soleil qui a coloré le monde, sans qu'on s'en rende bien compte, même si on est la personne la plus sage. Ce soleil s'éteint, et le monde perd du relief. Ce n'est pas simplement une question d'ego, c'est une question de perception, et de sa propre place dans le monde.
C'est marrant, j'étais convaincue que je prendrais cela sans problème, que je n'étais pas de ces femmes qui ont trop misé sur l'apparence. Mais ce n'est pas vrai, finalement.
Et ici, où cela ne se voit pas, c'est piégeux parce que c'est présent seulement à l'intérieur de l'esprit, mais qu'on ne peut pas tricher si on a un peu de respect de soi. Je me suis dit que ce n'est finalement pas surprenant que ce soit ici qu'éclate mon dépit, alors que je le tiens parfaitement invisible dans la vraie vie :)
Et puis il y a la question de la place qu'a pris très tôt pour nous la sexualité, l'idée de plaire, d'être beau ou belle, d'être touché par la beauté d'un autre.
Cet espèce de soleil qui a coloré le monde, sans qu'on s'en rende bien compte, même si on est la personne la plus sage. Ce soleil s'éteint, et le monde perd du relief. Ce n'est pas simplement une question d'ego, c'est une question de perception, et de sa propre place dans le monde.
C'est marrant, j'étais convaincue que je prendrais cela sans problème, que je n'étais pas de ces femmes qui ont trop misé sur l'apparence. Mais ce n'est pas vrai, finalement.
Et ici, où cela ne se voit pas, c'est piégeux parce que c'est présent seulement à l'intérieur de l'esprit, mais qu'on ne peut pas tricher si on a un peu de respect de soi. Je me suis dit que ce n'est finalement pas surprenant que ce soit ici qu'éclate mon dépit, alors que je le tiens parfaitement invisible dans la vraie vie :)
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par Rémy , mercredi 11 mai 2016, 01:12 (il y a 2914 jours) @ Claire
Alors là c'est pas vrai du tout. Un chanteur que j'accompagne a 62 ans et tombe tous les minets qui passent rien qu'à cause de sa barbe bourrue.
Bon évidemment j'imagine que ta barbe est moins bourrue que la sienne. Mais t'es pas non plus obligée de viser les minets, il y a des gens d'un âge tout-à-fait sexys.
La question c'est surtout si on a encore envie de se déguiser et d'aller rôder jusqu'à pas d'heure pour récolter trois compliments et une partie de jambes en l'air. Avec l'âge, ça devient fatigant. Heureusement qu'il y a l'internet : on se prend en photo un jour qu'on est en forme, bien coiffée et de bonne humeur, et hop, le profil reçoit des petits cœurs jusqu'à nouvel ordre - et en cas de concrétisation, ma foi, on n'a pas la peau tellement plus grise que son vis-à-vis, qui, en fin de compte, ne manque pas de charme ni d'ardeur même si sa barbe était plus bourrue en photo qu'en vrai.
Bon évidemment j'imagine que ta barbe est moins bourrue que la sienne. Mais t'es pas non plus obligée de viser les minets, il y a des gens d'un âge tout-à-fait sexys.
La question c'est surtout si on a encore envie de se déguiser et d'aller rôder jusqu'à pas d'heure pour récolter trois compliments et une partie de jambes en l'air. Avec l'âge, ça devient fatigant. Heureusement qu'il y a l'internet : on se prend en photo un jour qu'on est en forme, bien coiffée et de bonne humeur, et hop, le profil reçoit des petits cœurs jusqu'à nouvel ordre - et en cas de concrétisation, ma foi, on n'a pas la peau tellement plus grise que son vis-à-vis, qui, en fin de compte, ne manque pas de charme ni d'ardeur même si sa barbe était plus bourrue en photo qu'en vrai.
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cher Rémy, j'attendais ta réponse, et j'attendais celle-là...comme quoi delivre ressemble un peu à un repas de famille :)
alors écoute : je te parle femme, hétérosexuelle, mariée et tu me réponds homme, homosexuel, libre. Je te parle ressenti, processus, et tu me réponds conduites.
bien sûr que si j'étais seule je me précipiterais dans les montagnes russes mythiques et j'aurais mon content de petits coeurs, de rendez-vous et d'exaltations suivies de kleenex. Peut-être même qu'il n'y aurait pas de kleenex.
Mais ça n'enlève rien à la véracité de ce que j'ai dit ici - qui n'est pas à dire, je le sais bien.
Et cher cousin Rémy, après avoir plusieurs fois rendu hommage à tes talents de contradicteur, j'ai envie de te dire : tu devrais aussi, juste avant ou après, te laisser pénétrer par la justesse de ce que dit ton interlocuteur. Qui peut cohabiter avec la justesse de ce que tu penses.
bon, à la fin des repas de famille, des fois on chante, alors chantons tous ensemble : "la-vieil-lesse-ça-n'exi-te-pas" !!
alors écoute : je te parle femme, hétérosexuelle, mariée et tu me réponds homme, homosexuel, libre. Je te parle ressenti, processus, et tu me réponds conduites.
bien sûr que si j'étais seule je me précipiterais dans les montagnes russes mythiques et j'aurais mon content de petits coeurs, de rendez-vous et d'exaltations suivies de kleenex. Peut-être même qu'il n'y aurait pas de kleenex.
Mais ça n'enlève rien à la véracité de ce que j'ai dit ici - qui n'est pas à dire, je le sais bien.
Et cher cousin Rémy, après avoir plusieurs fois rendu hommage à tes talents de contradicteur, j'ai envie de te dire : tu devrais aussi, juste avant ou après, te laisser pénétrer par la justesse de ce que dit ton interlocuteur. Qui peut cohabiter avec la justesse de ce que tu penses.
bon, à la fin des repas de famille, des fois on chante, alors chantons tous ensemble : "la-vieil-lesse-ça-n'exi-te-pas" !!
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par Rémy , jeudi 12 mai 2016, 01:25 (il y a 2913 jours) @ Claire
Hu ? J'comprends pas... Tu expliques que tu te sens vieille parce que tu as 63 ans, alors je me moque de toi, voilà tout. Dans ma famille, les gens qui disent qu'ils sont vieux, on essaie de les faire rire. Ça aide contre ce genre de chagrin, en général.
La vieillesse, ça existe, mais c'est à 83 ans, pas à 63 ans, et puis ça n'est pas en y réfléchissant gravement qu'on la soigne. Des inquiétudes esthétiques, j'en ai à chaque fois que je vois un beau gars, 10 ans plus jeune que moi, puis 15 ans plus jeune que moi, puis 20 ans plus jeune que moi - ça n'est pas à 63 ans que ça commence. Si ça peut te faire rire, moi c'est à 35 ans que je me suis senti vieux : je suis allé au club de gymnastique, et en quatre séances d'essai j'ai constaté que j'arrivais encore très bien à faire la roue ou un saut périlleux, mais que c'était devenu désagréable : ça cogne de partout, on a la tête en bas, on tombe de haut, boum, tonk - insupportable, y'a pas eu moyen. Ça fait trois ans que je n'ose plus aller à la patinoire de peur de subir la même déconvenue. En guise de vengeance j'ai acheté des tapis de gym pour faire mes étirements à la maison - à 25 ans j'en rêvais et j'en aurais eu l'usage, à 45 je les ai et tout ce que je fais dessus, c'est le poirier. La vieillerie, ça consiste à dépenser 1000 € et 12 m² d'appartement pour faire le poirier !
J'te fais une bise de consolation entre vieux cousins, pouic ! Mais dis bien de ma part à ton mari que c'est à lui de le faire, et qu'il ne compte pas sur les forums internet pour chasser le vague-à-l'âme de sa femme.
Et à part ça, j'ai l'intention de faire le poirier jusqu'à au moins 105 ans, alors tiens-toi prête à venir à mon enterrement le jour où ça tournera mal - les tapis de gym, ça finit toujours par s'user, et là, gare au col du fémur sur le sol dur - tu auras alors 120 ans et tu t'y connaîtras parfaitement en enterrements, donc tu seras chargée d'organiser ma cérémonie. Je veux des fleurs, et des qui sentent fort, qu'au moins les allergiques aient une bonne raison pour pleurer.
La vieillesse, ça existe, mais c'est à 83 ans, pas à 63 ans, et puis ça n'est pas en y réfléchissant gravement qu'on la soigne. Des inquiétudes esthétiques, j'en ai à chaque fois que je vois un beau gars, 10 ans plus jeune que moi, puis 15 ans plus jeune que moi, puis 20 ans plus jeune que moi - ça n'est pas à 63 ans que ça commence. Si ça peut te faire rire, moi c'est à 35 ans que je me suis senti vieux : je suis allé au club de gymnastique, et en quatre séances d'essai j'ai constaté que j'arrivais encore très bien à faire la roue ou un saut périlleux, mais que c'était devenu désagréable : ça cogne de partout, on a la tête en bas, on tombe de haut, boum, tonk - insupportable, y'a pas eu moyen. Ça fait trois ans que je n'ose plus aller à la patinoire de peur de subir la même déconvenue. En guise de vengeance j'ai acheté des tapis de gym pour faire mes étirements à la maison - à 25 ans j'en rêvais et j'en aurais eu l'usage, à 45 je les ai et tout ce que je fais dessus, c'est le poirier. La vieillerie, ça consiste à dépenser 1000 € et 12 m² d'appartement pour faire le poirier !
J'te fais une bise de consolation entre vieux cousins, pouic ! Mais dis bien de ma part à ton mari que c'est à lui de le faire, et qu'il ne compte pas sur les forums internet pour chasser le vague-à-l'âme de sa femme.
Et à part ça, j'ai l'intention de faire le poirier jusqu'à au moins 105 ans, alors tiens-toi prête à venir à mon enterrement le jour où ça tournera mal - les tapis de gym, ça finit toujours par s'user, et là, gare au col du fémur sur le sol dur - tu auras alors 120 ans et tu t'y connaîtras parfaitement en enterrements, donc tu seras chargée d'organiser ma cérémonie. Je veux des fleurs, et des qui sentent fort, qu'au moins les allergiques aient une bonne raison pour pleurer.
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J'comprends pas...oui, je vois bien. Tu ne comprends pas l'intérêt de prêter attention de temps en temps à des ressentis un peu sombres, de les écouter et les traduire en mots. Mais je te rassure, la plupart du temps je fais comme toi, je leur donne une bonne tape sur le museau :)
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par Rémy , vendredi 13 mai 2016, 21:17 (il y a 2911 jours) @ Claire
Mééééé j'essaie de te faire rire et toi tu joues les renfrognées. Si je mets un nez rouge et toi un habit blanc, on pourra postuler chez Médrano. Le discours sur le ressenti de vieillir et le rire (un peu jaune) à propos de vieillissement sont deux faces d'une même médaille, il n'y a pas là la moindre exclusion ni incompréhension, il y a réponse et dialogue.
je continue un peu
par Rémy , mercredi 11 mai 2016, 00:39 (il y a 2914 jours) @ Claire
À 63 ans, de nos jours, on est loin d'être vieille ! Et on n'a pas besoin de se persuader qu'on l'est, ça se manifeste tout seul le moment venu, je le vois bien avec mes vieux, qui vieillissent tous les deux, chacun à sa manière - la vieillerie ça vient avec les misères, et l'œil qui voit soudain double, et le bouton sur le visage qu'il faut opérer, et les statines qui vous font les jambes lourdes, mais c'est ça ou un infarctus, a dit le docteur, et l'assouplit-veines antipalpitations qui vous réduit la tension à en tomber dans les pommes, et la sciatique, et les rhumatismes, et l'arthrose, et le genou à changer, et la hanche qui bat de l'aile, et le frère bien diminué après son AVC, et l'amie qu'on enterre, et quand on ne peut plus rendre service aux autres parce que ça vous coûte trop. Pas d'urgence, tu verras bien quand ça t'arrivera !