petits bouts d'un grand truc où il sera question d'une falaise et d'un type accroché
distance,
inavouable durée
pourtant d’un clignement,
claque l’onde
d’hier.
tu vois son corps tremblé
battu comme ça, suspendu
comme ça. contre falaise,
flotté.
une illusion parfaite il a 10 ans tu vois.
gracieux
au-dessus d’un vide
sans margelle,
ses os d’ange décalcifiés.
et, dans le repliement
du rêve,
ainsi suspendu, des couches de
vêtements usés.
long de jambes,
linéaments lambrissés dix ans
vingt ans trente ans quarante ans cinquante ans
le bruit tape
résonné
sur la peau :
qui pour l’entendre,
nue.
sans que rien ne pèse
son nom.
vidé,
plus peur de chute ni vide,
car sa substance vidée
- corps
et crâne-.
prend place au centre exact
de l’instant,
même.
plus de mal, non
plus vertige que dix ans toujours,
a quitté ses habits larges :
l’horizon de ses cheveux,
barre le ciel
à la renverse.
sentir tout, est rien :
l’avalanche des visages ou tenir
sous l’averse pesante.
l’âge confond décors et puanteurs
-tabac froid verdure
masques d’hiver-
des lames inouïes serpentant le regard :
tels souvenirs
desserrent le poing
du manche.
retour à-pic tâché d’ombres lentes.
or la promiscuité acides
de leurs eaux, vivants et presque
vivants
se donnent
leurs voix,
lézardes grises
pourtant passées comme
dans l’air promu :
des mots imprononçables.
qui parleraient telle perte d’équilibre
et sur la peau
de quel unique sillon
jamais entendu.
inavouable durée
pourtant d’un clignement,
claque l’onde
d’hier.
tu vois son corps tremblé
battu comme ça, suspendu
comme ça. contre falaise,
flotté.
une illusion parfaite il a 10 ans tu vois.
gracieux
au-dessus d’un vide
sans margelle,
ses os d’ange décalcifiés.
et, dans le repliement
du rêve,
ainsi suspendu, des couches de
vêtements usés.
long de jambes,
linéaments lambrissés dix ans
vingt ans trente ans quarante ans cinquante ans
le bruit tape
résonné
sur la peau :
qui pour l’entendre,
nue.
sans que rien ne pèse
son nom.
vidé,
plus peur de chute ni vide,
car sa substance vidée
- corps
et crâne-.
prend place au centre exact
de l’instant,
même.
plus de mal, non
plus vertige que dix ans toujours,
a quitté ses habits larges :
l’horizon de ses cheveux,
barre le ciel
à la renverse.
sentir tout, est rien :
l’avalanche des visages ou tenir
sous l’averse pesante.
l’âge confond décors et puanteurs
-tabac froid verdure
masques d’hiver-
des lames inouïes serpentant le regard :
tels souvenirs
desserrent le poing
du manche.
retour à-pic tâché d’ombres lentes.
or la promiscuité acides
de leurs eaux, vivants et presque
vivants
se donnent
leurs voix,
lézardes grises
pourtant passées comme
dans l’air promu :
des mots imprononçables.
qui parleraient telle perte d’équilibre
et sur la peau
de quel unique sillon
jamais entendu.
in memoriam
hypnotique...
in memoriam
ah bon ?
in memoriam
oui, ça demande un peu de concentration et d'ouverture, bien sûr, c'est comme l'hypnose.
et de ma nouvelle, tu en penses quoi denis ?
et de ma nouvelle, tu en penses quoi denis ?
in memoriam
je l'ai pas encore lue.
in memoriam
je te taquine, tu n'es pas obligé.
petits bouts d'un grand truc où il sera question d'une valise et d'un type qui s'y accroche
- pas de texte -
Dehors, recueil sans abri (collectif au profit d'Action Froid)
Parution d'un recueil collectif dont la totalité des bénéfices est reversé à Action Froid. 107 auteurs contemporains dont Florian et moi. Toutes les infos ici:
http://www.editions-janus.fr/po%C3%A9sie/dehors-recueil-sans-abri/
http://www.editions-janus.fr/po%C3%A9sie/dehors-recueil-sans-abri/
Dehors, recueil sans abri (collectif au profit d'Action Froid)
pas mal de gens un peu connu là-dedans. c'est bien.
Dehors, recueil sans abri (collectif au profit d'Action Froid)
Ce qui serait bien ce serait qu'il se vende pour que ça serve à quelque chose. Pas encore reçu mon exemplaire mais le casting laisse augurer de jolies choses, donc un vrai plaisir de lecture.
Dehors, recueil sans abri (collectif au profit d'Action Froid)
Oui belle idée et sûrement beau livre. Je vais acheter et relayer.
Si je comprends bien j'ai fait un contresens sur ton poème, je pensais à un suicide, mais bon...
Si je comprends bien j'ai fait un contresens sur ton poème, je pensais à un suicide, mais bon...
in memoriam
Pas de suicide,non. juste au long d'une cinquantaine de textes/fragments cette falaise et ce type accroché comme une métaphore de la vie avec les peurs, la recherche et les pertes d'équilibre, l'ivresse aussi et la mort possible, autour... et d'autres trucs... la vie quoi.
in memoriam
ce qui a troublé ma lecture ce sont des réminiscences très anciennes : j'avais écrit un poème dans une série appelée "l'âge adulte" qui décrivait le sentiment d'être accroché à une falaise, la mer en dessous...et Ludovic Kaspar l'avait repris sur un blog, plusieurs années avant de se suicider.
Par ailleurs beaucoup de notations évoquent un cadavre encore revêtu de loques, accroché, et en même temps un corps vivant, résistant.
Par ailleurs beaucoup de notations évoquent un cadavre encore revêtu de loques, accroché, et en même temps un corps vivant, résistant.
in memoriam
Oui il y a ce type de motif assez régulièrement dans le texte mais qui se mêle à d'autres.
La mer en-dessous apparaît aussi à plusieurs reprise... c'est marrant.
La mer en-dessous apparaît aussi à plusieurs reprise... c'est marrant.
le voilà
Finir ce qui fut commencé
On se maintient à mi-chemin
entre les extrêmes. Plaqué comme le ciel sur le haut des falaises,
(loin au-dessus) gardant de son mieux la tension du grimpeur
et la sueur jamais suffisante pour la craie qu’on étreint - on monte
pourtant la mer chante en dessous sa chanson répétée, verte et grise, longues écharpes pâles,
annulaires,
autour des galets brillants. Plate elle meurt et revient
Ce n’est pas très haut pourtant, mais c’est difficile
surtout le vertige -
d’où vient le vertige ?
l'instant d’avant tout était faisable, le ciel vous chauffait le dos et rien ne glissait
voici que la noirceur monte du bas et vous tend, rien ne bouge plus
en vous
je pourrais devenir SDF
sans recours
et tu continuerais à te réveiller le matin et te sécher entre les orteils et
le monde n’a qu’une place provisoire, pour soi
on le sait mais on oublie : il se refermera, comme la mer, c’est ainsi.
On se maintient à mi-chemin
entre les extrêmes. Plaqué comme le ciel sur le haut des falaises,
(loin au-dessus) gardant de son mieux la tension du grimpeur
et la sueur jamais suffisante pour la craie qu’on étreint - on monte
pourtant la mer chante en dessous sa chanson répétée, verte et grise, longues écharpes pâles,
annulaires,
autour des galets brillants. Plate elle meurt et revient
Ce n’est pas très haut pourtant, mais c’est difficile
surtout le vertige -
d’où vient le vertige ?
l'instant d’avant tout était faisable, le ciel vous chauffait le dos et rien ne glissait
voici que la noirceur monte du bas et vous tend, rien ne bouge plus
en vous
je pourrais devenir SDF
sans recours
et tu continuerais à te réveiller le matin et te sécher entre les orteils et
le monde n’a qu’une place provisoire, pour soi
on le sait mais on oublie : il se refermera, comme la mer, c’est ainsi.
le voilà
Ce serait un peu comme si mon texte observait/rendait compte de chaque pensée, association, fragment d'émotion, réminiscence du personnage de ton texte. En le lisant j'ai été frappé de voir exactement la même image que celle qui m'accompagne depuis deux mois et me sert de "terrain de jeu".
le voilà
oui, et ma réaction première à ton texte le reliait par un condensé à moitié inconscient à ce qui m'avait fait écrire le mien...et à ce qu'il est devenu après l'histoire de Ludo.
C'est tout cela, toutes ces correspondances qui m'ont semblé si précieuses sur un forum de poésie, qui viennent alimenter une forme d'énergie particulière, un fond commun...c'est cette lecture-là que j'ai toujours eu tendance à pratiquer, parce qu'elle donne quelque chose au texte lu, à son auteur, mais elle me donne aussi un "courant" pour ma propre écriture.
j'ai parfois l'impression d'être la seule à le ressentir encore, ici.
mais quand je vois le livre commun dont tu viens de nous parler, je me dis que ça se fait ailleurs, même si ce n'est pas tout à fait la même démarche.
C'est tout cela, toutes ces correspondances qui m'ont semblé si précieuses sur un forum de poésie, qui viennent alimenter une forme d'énergie particulière, un fond commun...c'est cette lecture-là que j'ai toujours eu tendance à pratiquer, parce qu'elle donne quelque chose au texte lu, à son auteur, mais elle me donne aussi un "courant" pour ma propre écriture.
j'ai parfois l'impression d'être la seule à le ressentir encore, ici.
mais quand je vois le livre commun dont tu viens de nous parler, je me dis que ça se fait ailleurs, même si ce n'est pas tout à fait la même démarche.