true love waits

par Claire, lundi 27 juin 2016, 15:22 (il y a 2861 jours)

le vrai amour attend
près de la rivière
près du lavoir
où personne ne lave
et où les algues laissent aller leur cheveux verts dans le courant.
le vrai amour ne peut aller nulle part, il est de garde
il faut qu’il puisse donner à boire, baigner.

le vrai amour attend en haut de la grange
près du trou dangereux
où on bascule le foin
même grains de blé oubliés
même nourriture
le vrai amour n’a jamais trop chaud
il sent l’odeur qu’on aime.

le vrai amour attend dans sa propre maison, rivière, grange.

d'après Radiohead

par Claire, lundi 27 juin 2016, 15:44 (il y a 2861 jours) @ Claire

- pas de texte -

association

par Claire, lundi 27 juin 2016, 15:49 (il y a 2861 jours) @ Claire

je réfléchissais aux nuances entre "true" et "very" comme il est utilisé dans la chanson de Cohen :

"...I left the lady meditating
on the very love whitch i do not wish to clame"
("Love calls you by your name")

true love waits

par Lina, mardi 28 juin 2016, 19:25 (il y a 2860 jours) @ Claire

on retrouve ici ce temps en suspens que tu sais bien rendre
attente, espaces désertés mais encore emplis de présence

quelque chose m'étonne cependant
venant de toi qui reproches souvent les références passéistes ou démodées

pourquoi avoir choisi ces lieux désuets: grange, lavoir ...?

true love waits

par Écrire, mardi 28 juin 2016, 20:05 (il y a 2860 jours) @ Lina

La remarque est judicieuse. Lavomatic, c'est plus moderne.

true love waits

par Claire, mardi 28 juin 2016, 20:58 (il y a 2860 jours) @ Écrire

oui mais baigner quelqu'un dans un lavomatic n'est pas apprécié par les assistantes sociales ;)

true love waits

par Écrire, mardi 28 juin 2016, 21:43 (il y a 2860 jours) @ Claire

Mince. J'ignorais qu'elles assuraient aussi des rondes dans les lavomatics.

true love waits

par Claire, mardi 28 juin 2016, 20:56 (il y a 2860 jours) @ Lina

oui, c'est une bonne question, que je ne m'étais pas posée.
Le poème est en écho avec la chanson de Radiohead qui porte ce nom. (je parle de la version du dernier CD).
Quand on l'écoute, on entend le bruit de l'eau, et j'ai tout de suite "vu" une eau qui s'écoulerait dans une sorte de construction en ciment ou en pierre, pas un ruisseau ni une source. Il y a des échos aussi aux paroles qui parlent de "laver tes pieds gonflés" et de nourriture.

C'est une image impersonnelle de l'amour, une sorte de génie ou d'entité, qui attend celui qui aime et en prend soin. Je voulais donner une idée d'attente infiniment vivante, immémorielle, c'est pourquoi le lavoir est envahi d'algues et le grenier de poussière. C'est pourquoi néanmoins on peut toujours y être désaltéré, baigné et même nourri de vieux grains de blé.

Après, je suis en train d'imaginer un recueil sur des poèmes de maisons, et le lavoir et la grange allaient avec cette maison-là.