Ne que
En certaines régions,
ta peau, bien plus proche du talc ou du gré rouge
que de la peau, suspend
le désir de l'effleurer, de l'inspirer,
de l'embrasser. Retient le geste
à sa pétrifiante origine : l'idée
qu'elle ne pût être que l'enveloppe ineffective
d'un corps à deux.
Alors quelque chose éclôt. Le regret
de n'être qu'un amant sur qui colle l'amour
comme le papier peint sur les murs de la chambre.
et non le mouvement sculpté
du bassin de terre friable enlacé par tes mollets,
et non la dure souplesse du drap que réchauffe la vie,
et non les poutres anguleuses, les fenêtres qui fondent l'espace,
et non la plénitude rêveuse, immense.
N'être qu'un amant,
gros malin mimant tant d'autres fantômes,
gros malin écoeuré par ce qui se répète
et non le doigt qui s'émietterait comme une craie sur l'ardoise de tes cernes
qui tracerait, sous tes grands yeux fermés ou entrouverts,
les arches de viaducs imaginaires.
N'être qu'un amant sur le corps de qui chevauchent sommeils et béatitudes
guetté par l'éternel sanglot.
N'être que cela : retenu, soudain figé.
Le lit, vidé, jauni de sueurs et de leurres,
de deux corps absurdes, bientôt dos à dos.
Et dehors, le béton froid, sans héros, où courent à perte
d'autres choses, qui heurtent, meurtrissent, trahissent
d'autres choses - et l'interminable mécanisme des temps qui courent
sans dedans.
ta peau, bien plus proche du talc ou du gré rouge
que de la peau, suspend
le désir de l'effleurer, de l'inspirer,
de l'embrasser. Retient le geste
à sa pétrifiante origine : l'idée
qu'elle ne pût être que l'enveloppe ineffective
d'un corps à deux.
Alors quelque chose éclôt. Le regret
de n'être qu'un amant sur qui colle l'amour
comme le papier peint sur les murs de la chambre.
et non le mouvement sculpté
du bassin de terre friable enlacé par tes mollets,
et non la dure souplesse du drap que réchauffe la vie,
et non les poutres anguleuses, les fenêtres qui fondent l'espace,
et non la plénitude rêveuse, immense.
N'être qu'un amant,
gros malin mimant tant d'autres fantômes,
gros malin écoeuré par ce qui se répète
et non le doigt qui s'émietterait comme une craie sur l'ardoise de tes cernes
qui tracerait, sous tes grands yeux fermés ou entrouverts,
les arches de viaducs imaginaires.
N'être qu'un amant sur le corps de qui chevauchent sommeils et béatitudes
guetté par l'éternel sanglot.
N'être que cela : retenu, soudain figé.
Le lit, vidé, jauni de sueurs et de leurres,
de deux corps absurdes, bientôt dos à dos.
Et dehors, le béton froid, sans héros, où courent à perte
d'autres choses, qui heurtent, meurtrissent, trahissent
d'autres choses - et l'interminable mécanisme des temps qui courent
sans dedans.
j'hésite à ne garder que la première strophe
- pas de texte -
Ne que
En certaines régions,
ta peau, bien plus proche du talc ou du gré rouge
que de la peau, suspend
le désir de l'effleurer, de l'inspirer,
de l'embrasser. Retient le geste
à sa pétrifiante origine : l'idée
qu'elle ne pût être que l'enveloppe ineffective
d'un corps à deux.
Alors quelque chose éclôt. La crainte
de n'être qu'un amant sur qui colle l'amour
comme du papier peint.
N'être qu'un homme sur qui chevauchent sommeils et béatitudes
guetté par l'éternel sanglot.
Rien que cela : immobile, soudain défait.
Le lit vidé, jauni de sueurs et de leurres.
Et dehors, le béton froid, sans héros, où courent à perte
d'autres choses, qui heurtent, meurtrissent, trahissent
et l'interminable mécanisme du monde
ta peau, bien plus proche du talc ou du gré rouge
que de la peau, suspend
le désir de l'effleurer, de l'inspirer,
de l'embrasser. Retient le geste
à sa pétrifiante origine : l'idée
qu'elle ne pût être que l'enveloppe ineffective
d'un corps à deux.
Alors quelque chose éclôt. La crainte
de n'être qu'un amant sur qui colle l'amour
comme du papier peint.
N'être qu'un homme sur qui chevauchent sommeils et béatitudes
guetté par l'éternel sanglot.
Rien que cela : immobile, soudain défait.
Le lit vidé, jauni de sueurs et de leurres.
Et dehors, le béton froid, sans héros, où courent à perte
d'autres choses, qui heurtent, meurtrissent, trahissent
et l'interminable mécanisme du monde
Ne que
Tir bien ajusté, qui loge une flèche à la jonction de l'intimité des corps et du mécanisme du monde.
autre version (vous commencez à connaître mes péchés non-mignons...)
En certaines régions,
ta peau, bien plus proche du talc ou du gré rouge
que d'une peau, suspend mon désir
de l'effleurer, de
l'inspirer, de l'embrasser. Retient le geste
à sa pétrifiante origine : l'idée
qu'elle ne pût être que l'enveloppe illusoire
d'un corps à deux.
Alors quelque chose éclôt. Le regret
de n'être qu'un amant
au lieu de pouvoir me sentir comme cela:
statue
dont le bassin de pierre friable, enlacé par tes mollets,
dont le bras de craie fondu à ton dos, et la tempe à ta main
eussent, de craie, été friables immuablement. Peut-être,
statue, aurais-je aimé sentir
la souplesse des draps se mêler
à ce que d'autres yeux verraient luire en nous
de pleine sensation.
Peut-être aurais-je aussi voulu, comme ces poutres
de bois anguleuses
et ces fenêtres qui fondent, en nuit et jour, l'espace de la chambre,
fonder, moi aussi, l'espace érotiquement. Que mon désir, à toute matière,
se glisse et se révèle. Comme la lumière du ciel entre les persiennes.
Mais je ne suis qu'un amant
et tes cernes, à peine réelles, qu'effleurent en pensée mes doigts
à la recherche des pensées couchées en tes yeux
ne sont encore ces bouts d'ardoises où j'écris cette tendresse.
Tu n'es pas là.
*
Dehors, je le sais, le béton est froid, peut-être pas sans beauté.
Dehors, je le sais, bien d'autres choses courent à perte.
Courent les temps, les vents, le morne de la ville.
Courent la fureur et l'ennui.
Court l'indifférente mécanique du monde
et bien d'autres choses
ta peau, bien plus proche du talc ou du gré rouge
que d'une peau, suspend mon désir
de l'effleurer, de
l'inspirer, de l'embrasser. Retient le geste
à sa pétrifiante origine : l'idée
qu'elle ne pût être que l'enveloppe illusoire
d'un corps à deux.
Alors quelque chose éclôt. Le regret
de n'être qu'un amant
au lieu de pouvoir me sentir comme cela:
statue
dont le bassin de pierre friable, enlacé par tes mollets,
dont le bras de craie fondu à ton dos, et la tempe à ta main
eussent, de craie, été friables immuablement. Peut-être,
statue, aurais-je aimé sentir
la souplesse des draps se mêler
à ce que d'autres yeux verraient luire en nous
de pleine sensation.
Peut-être aurais-je aussi voulu, comme ces poutres
de bois anguleuses
et ces fenêtres qui fondent, en nuit et jour, l'espace de la chambre,
fonder, moi aussi, l'espace érotiquement. Que mon désir, à toute matière,
se glisse et se révèle. Comme la lumière du ciel entre les persiennes.
Mais je ne suis qu'un amant
et tes cernes, à peine réelles, qu'effleurent en pensée mes doigts
à la recherche des pensées couchées en tes yeux
ne sont encore ces bouts d'ardoises où j'écris cette tendresse.
Tu n'es pas là.
*
Dehors, je le sais, le béton est froid, peut-être pas sans beauté.
Dehors, je le sais, bien d'autres choses courent à perte.
Courent les temps, les vents, le morne de la ville.
Courent la fureur et l'ennui.
Court l'indifférente mécanique du monde
et bien d'autres choses
Ne que
Du grès rouge
éclot sans ^
L'idée qu'elle pourrait n'être que
(d'abord c'est grammaticalement plus correct que cet imparfait du subjonctif qui n'a rien n'à chercher là, ensuite "n'être" est quand même un plus beau mot que "pût").
Çtum pouem d'oreiller, comme il y a des conversations d'oreiller. Il y a une chanson de Catherine Lara, Avant le petit jour
https://www.youtube.com/watch?v=oxo8eq_S9WY
(Le son est atroce sur la vidéo, il est meilleur sur le disque.)
éclot sans ^
L'idée qu'elle pourrait n'être que
(d'abord c'est grammaticalement plus correct que cet imparfait du subjonctif qui n'a rien n'à chercher là, ensuite "n'être" est quand même un plus beau mot que "pût").
Çtum pouem d'oreiller, comme il y a des conversations d'oreiller. Il y a une chanson de Catherine Lara, Avant le petit jour
https://www.youtube.com/watch?v=oxo8eq_S9WY
(Le son est atroce sur la vidéo, il est meilleur sur le disque.)