article du mon sur poezibao

par dh, mercredi 06 juillet 2016, 15:01 (il y a 2852 jours)

article du mon sur poezibao

par Rémy @, jeudi 07 juillet 2016, 02:52 (il y a 2852 jours) @ dh

J'en pense que l'idée n'est pas fondamentalement mauvaise mais qu'il ne devrait pas écrire "la culture" comme s'il n'y en avait qu'une alors qu'il explique qu'il y en a deux : la grande pour les riches et les pratiques amateurs pour les autres. La phrase "lancer un plan massif pour faire entrer la culture à l'école, multiplier les actions dans les quartiers, développer les pratiques amateurs" est extrêmement malvenue, elle annule pile ce qu'il a dit au-dessus en réclamant ce que le gouvernement prétend déjà pratiquer.

J'en pense que Rocard est bien gentil mais que la lecture, non, c'est passé.

J'en pense que le sociocu dont il vante les mérites est mort de deux maladies : d'une part l'idée de faire parvenir à toute force la grande culture aux masses, d'autre part l'idée d'utiliser ces espaces pour faire de la politique à la place de la culture en n'y invitant que des "artistes" pseudo-contestataires et/ou œuvrant sur l'actualité. La quinze-millième expo sur l'intégration, les réfugiés ou les ravages des OGM sur les paysans en Inde, y'en a marre.

J'en pense qu'il se trompe complètement : la culture populaire est plus vivante que jamais, simplement, elle n'est plus gouvernée par l'État mais par les majors américaines. Les jeunes des banlieues écoutent plus de musique et de poésie (du rap) que dans les années 60, ils vont plus en boîte que dans les années 80, ils regardent plus de photo et de peinture (grafitti) que dans les années 90, et évidemment des monceaux de films et de vidéo. Les cours de djembé et de hip-hop ne désemplissent pas. Je ne suis pas d'accord du tout pour que l'État subventionne la culture populaire identifiée comme telle, c'est-à-dire des chanteurs ultracélèbres et déjà richissimes (ou le foot) ; je ne suis pas non plus d'accord pour qu'il finance des cultures mortes (genre Shakespeare-en-banlieue ou les-pauvres-peuvent-toucher-un-Stradivarius) ; et encore moins pour qu'il organise de la récrimination politique convenue sous le nom d'art ; et pas du tout non plus pour qu'il participe au financial art (genre Kapoor à Versailles). Ce serait bien s'il payait seulement l'apprentissage des techniques artistiques par les amateurs, c'est-à-dire les cours de musique, de vidéo, de peinture, de danse, de design, de couture, de cuisine etc. dans les conservatoires municipaux ouverts à tous ; je veux bien qu'il accorde des bourses à de jeunes artistes prometteurs à condition que leurs œuvres soient visiblement apolitiques et orientées art-pour-l'art (ou décoration). Quant à l'école, surtout, que ce mammouth moisi s'abstienne ! Et qu'il libère plutôt deux heures par jour pour que les enfants apprennent ailleurs ce qu'il n'est pas foutu d'enseigner correctement.

article du mon sur poezibao

par Rémy @, jeudi 07 juillet 2016, 13:04 (il y a 2851 jours) @ Rémy

NB À propos de sociocu : l'État pourrait très bien financer un engagement politique digne de ce nom et revendiqué comme tel, par exemple en soutenant les lanceurs d'alerte, les organisateurs de cafés citoyens, les organisations qui font le boulot de ses services déficients (genre inspection des abattoirs), les villes qui expérimentent telle ou telle organisation originale, etc.. Ce qui n'est pas admissible, c'est d'appeler "art" de la récrimination en images et d'allouer l'argent de nos impôts à cette minable poudre aux yeux.

NB À propos de scènes de banlieues : les salles de spectacle construites par les mairies communistes de banlieue dans les années 60 et 70 ont parfaitement fonctionné et continuent à le faire. Des spectacles de fin d'année aux invitations d'artistes en passant par les festivals d'un peu tout et les conférences diverses, ce sont des lieux bien vivants de culture populaire. L'article semble l'ignorer ou les tenir pour quantité négligeable...
Il faudrait seulement vérifier que leurs usagers représentent bien la population des villes en question : il est vraisemblable que les enfants et petits-enfants d'anciens immigrés aient des difficultés à s'intégrer là comme partout ailleurs. Multiplier les missions ponctuelles en banlieue est peu prometteur, il vaudrait mieux financer des écoles de danse, de dessin, de vidéo et de mille activités culturelles permanentes ouvertes à tous.

Quant aux MJC, en guise de culture, elles organisaient surtout de la garderie, du soutien scolaire et des tournois de foute... Et ce qui les perd, c'est tout bêtement le manque de locaux : la population a triplé depuis leur fondation, impossible de mettre un studio à la disposition de tous les groupes de rap qui veulent taper le décibel et de dresser un mur pour chaque bande de graffeurs. C'est un peu nul de réclamer du gouvernement je ne sais quelles actions dans les écoles et des interventions pour ci pour ça quand ce qui manque, c'est tout bêtement des bâtiments publics.

article du mon sur poezibao

par dh, vendredi 08 juillet 2016, 10:13 (il y a 2851 jours) @ Rémy

J'en pense que Rocard est bien gentil mais que la lecture, non, c'est passé. >>>


le type sur poezibao pense comme toi :

http://poezibao.typepad.com/poezibao/2016/07/lettre-ouverte-de-patrick-beurard-valdoye-en-r%C3%A9ponse-%C3%A0-la-chronique-de-michel-guerrin.html

ma réponse à trocmé

par dh, vendredi 08 juillet 2016, 10:49 (il y a 2850 jours) @ dh

"La lecture reste désespérément du côté de l'apprentissage et du devoir, du patrimoine, voire de la culpabilité..."

"La lecture est rarement du côté de l'art, de l'invention, de la création, de l'audace, de l'insolence, de la transgression et du vivant"

cette propagande lisible sur VOTRE site confirme ce que je pensais : collusion et identité des buts chez les publicitaires de l'ultra libéralisme et chez la micro élite pseudo transgressive subventionnée par l'état.

dh

ma réponse à trocmé

par Rémy @, vendredi 08 juillet 2016, 18:24 (il y a 2850 jours) @ dh

Non, le type n'est pas vraiment d'accord avec moi... Il accuse l'autre de cantonner la lecture au rang de pensum sur papier alors que lui trouve quelques exemples de lecture orale vivante, mais l'un comme l'autre s'imaginent que la lecture va sauver le monde et cultiver les masses. Moi je dis : laissez tomber cette obsession de la lecture pour les masses, nous sommes sortis de la civilisation de l'écrit ; les idées que vous développez à propos de lecture doivent s'adresser à la minorité savante qui la pratique encore, et pas prendre prétexte de quelques réussites ponctuelles en banlieue pour s'imaginer fallacieusement que la lecture concernerait la population entière.


À part ça, dans ta réponse à Trocmé, on a du mal à voir si ce sont les phrases entre guillemets que tu qualifies de propagande ou si tu les cites pour y abonder, traitant l'article d'origine de propagande... Et puis ton message est trop lapidaire pour faire réflexion ; avec aussi peu d'arguments, ça passera à la poubelle sans même faire dispute, c'est dommage. Moi je ne vais pas aller débattre avec les momies de chez Trocmé, mais toi, tant qu'à prendre la peine de leur répondre, tu devrais bien au moins adopter un peu de leur style pour établir un minimum de communication, sinon tu perds ton temps à crier contre les murs...


Tu fais toujours du piano ? Mon violoncelle avance petit à petit... Il faut de la persévérance !