Étude sur une danseuse

par vagabond vagabondant, dimanche 24 juillet 2016, 11:42 (il y a 2835 jours)

Tes mains sauvages, ouvre-les comme des plages
de fleurs ouvertes sur tes joues, sur le chiffon
poupon de ton visage.
Tends ton bras droit bien haut, que ton petit index
couleur de sable blanc suive sa voie céleste
et ta taille-clarté taillée comme un silex,
tu l'étires, l'étirant tu arrêtes le flux
du sang qui incendiait nos âmes trop alertes.

Au cours de tes gestes l'espace fait juste-haut-corps
épouse la lenteur du soir, le bleu des nuits.
À ton ventre la neige a l'air faite de terre :
le coeur est allongé pour nos yeux qui t'adorent.
La scène sous ton pied comme d'un ricochet
ondoie, ton corps résonne, tes tendons d'eau s'élancent,
tes cheveux longs et noirs soulèvent la sonate,
Ange, quand tu retombes, le silence dit : oui.

Étude sur le nu

par vagabond vagabondant, mardi 26 juillet 2016, 11:06 (il y a 2833 jours) @ vagabond vagabondant

Étude sur le nu


voûtes pareilles à tes épaules
légères légères
pierres douces de ta peau
petits lierres du frisson
que l'hiver enlace à ses bras
d'aqueduc d'aqueduc
les dômes sous les vents guillerets
les montagnes où parut ton visage
(miracle miracle)
les nuées d'oiseaux
qui migraient migraient
(vers quelle Provence?)
ton parfum d'été regretté
l'église svelte aux hanches
dessinées à ton idée
les psaumes les hymnes
l'ecclésiaste récité
oublié oublié
les fontaines à notre image
taries taries
dans les bras de l'hiver
qui furent aussi mes bras
d'aqueduc d'aqueduc
en ruines douces en ruines éparses
aux pierres démolies
le plan du corps déshabillé
gommé jusqu'à la moelle
et recommencé
dans la solitude solitude
de la chair