Le récidiviste de Noël

Le récidiviste de Noël

Le canapé bleu
s’enflamme
au salon
des couleurs jaillies du jardin.
Les seins demandent aux Robert une prière pour les rendre canons.
Les guirlandes apportent à la ville une lueur fournie par le pédalage des ouvriers.
Les cafards se consolent à la cave dans les vieux vêtements abandonnés par les hommes.
La pierre suggère au sculpteur de lui tailler des larmes et de la faire danser.
Thomas Pesquet
dans son immeuble spatial
dit à la France
« Vous êtes ma maisonnette ».
Les amants se caressent au-milieu des machines agricoles attristées de ne pas pouvoir être utiles.
Les crottes en chocolat attirent les mouches à merde affamées en hiver.
Le soleil imprime sur les joues des vieilles la guipure du rideau derrière laquelle elles épient la rue.
Arsène Lupin détrousse sur l’autoroute
deux Qatariennes richissimes
qui n’ont plus que leurs yeux pour pleurer.
Une fenêtre allumée toutes les nuits éclaire la solitude de la veuve au bout du village.
Les bonbons
sont
dans la tête d’un Père Noël
qu’il faudra décapiter.
La littérature permet au lecteur de vivre le pire sans en être victime.
L’automobile du pilote François Fillon franchira
en mai la ligne d’arrivée du Championnat de France.
L’homme est un magicien faisant disparaître à ses yeux la lune, quand il passe sous un grand arbre ou devant des monuments majestueux.
Les malades se regardent dans la salle d’attente sans oser poser un regard sur eux-mêmes.
Victor écrit un poème sur les mains des amoureux et des prisonniers.
L’herbe fraîche
pousse
sous les fesses de maman
occupée à tricoter un pull pour l’hiver.
Une vague géante s’est invitée en bord de mer dans la brasserie où les clients ce jour-là préféraient l’eau plate.
La « sénescence » ralentit chez le vieillard sa vitalité en laissant pourtant encore entendre une « naissance ».
La chanson de la pluie dans les arbres attise maintenant les braises où grillent nos belles pommes de terre en robe d’argent.