L'acide

par zeio @, dimanche 02 novembre 2014, 02:59 (il y a 3461 jours)

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L'ACIDE


Le temps se fait long
et je n’y ai rien changé
Que disent donc les têtes croisées
les paroles échangées, criées à tue-tête
ou mutiques ?
elles disent encore et toujours
que c’est un grand vide qui se raconte
et qu’en moi-même je me tais
Animal subordonné à la substance primitive
renard albinos, erreur génésique, dernier de la portée
il aurait dû mourir à la première lutte
mais ici les faibles au combat survivent
et s’emparent d’autres desseins
invisibles aux yeux de tous
Ils traînent leur décadence sur les trottoirs épais
ou, assis sur une chaise de bureau pivotante
ils écrivent des poèmes comme moi
dédiés au matin clair
ou au néant qui augmente

..

par Florian, dimanche 02 novembre 2014, 12:14 (il y a 3461 jours) @ zeio

pourquoi tant de pessimisme ? les poètes sont forts, traditionnellement, c'est une chance qu'il ont de pouvoir exprimer ce que les autres saisissent à peine, privilégiés qu'ils sont.

oui...

par Claire @, dimanche 02 novembre 2014, 12:37 (il y a 3461 jours) @ Florian

...il ne faut pas oublier ça, et garder la joie au milieu du reste.

oui...

par zeio @, dimanche 02 novembre 2014, 14:48 (il y a 3461 jours) @ Claire

J'ai un peu augmenté le texte (mais pas forcément dans ton sens remarque) quoi que

oui...

par Florian, dimanche 02 novembre 2014, 14:50 (il y a 3461 jours) @ Claire

Le reste et ce qu'il y a autour des poètes est génial. Le seul problème, c'est ceux qui travaillent beaucoup car c'est là leur seul bonheur et qui veulent se suicider en rentrant, parce que leur femme est laide et ennuyeuse. Pour remédier à ce problème, il suffit de faire attention en traversant, car il tentent tous les jours de percuter les poètes charmeurs comme moi. Sans ça, la vie est sensasse, je vis de leurs impôts putain lol.

oui...

par zeio @, dimanche 02 novembre 2014, 15:55 (il y a 3461 jours) @ Florian

Heureusement les femmes ne sont pas toutes laides et ennuyeuses (j'ai la chance d'en savoir quelque chose :-)
Sinon, les herbivores mangent toujours à heure fixe, ce phénomène peut surtout être observé en période de fin d'année, quand bien même les joueurs de bilboquets préfèrent le pourpre au bleu du ciel, et salent toujours trop les plats.

..

par zeio @, dimanche 02 novembre 2014, 14:35 (il y a 3461 jours) @ Florian

Le pessimisme n'est pas envers les poètes eux-mêmes mais plutôt dans ce qui se passe autour d'eux. De plus ils ne sont pas forts du point de vue des luttes ordinaires ou physiques. C'est notamment ce que ce texte a voulu exprimer du moins.

..

par Florian, dimanche 02 novembre 2014, 15:11 (il y a 3461 jours) @ zeio

C'est faux. Le pessimisme est ici adressé aux poètes, tout comme le cliché de leur faiblesse, alors que tout homme accompli est fort, et que poète accompli aussi. De plus force et faiblesse sont le même muscle, la même puissance globale qui demande à être active ou relâchée.

Et puis tout le monde est faible, poète ou pas, tout le monde a peur, musclé ou pas, de droite ou de gauche, pdg ou prolo. Tu sembles bien influencé par des schémas perceptifs trompeurs.

..

par zeio @, dimanche 02 novembre 2014, 15:36 (il y a 3461 jours) @ Florian

Non, n'oublie pas que j'ai été "formé" notamment à l'école baudelairienne, et je crois toujours aux poètes, plus que jamais d'ailleurs, et à ces ailes de géants qui "empêchent de marcher". Observe tes propres influences et œillères.

L'acide

par Kel, dimanche 02 novembre 2014, 14:59 (il y a 3461 jours) @ zeio

j'aime bien ce poème et ce qu'il dit

L'acide

par zeio @, dimanche 02 novembre 2014, 17:30 (il y a 3461 jours) @ Kel

Salut Kel, merci à toi

Descente

par zeio @, mardi 04 novembre 2014, 23:09 (il y a 3459 jours) @ zeio

Il va falloir descendre. C’est bien beau, attendre. Attendre quoi ? que ça vienne ? Comme ça, rien ne vient jamais, et si par miracle quelque chose devait arriver, tu serais le premier déçu. Tu ne sais pas comment t’y prendre. Tu ne sais même pas ce que tu attends. Vas-y voir. Ce qu’il y a au fond. Tu t’attends à trouver quoi ? Ton double ? prostré au fond d’un puits abject ? Ton cauchemar, folie peut-être ? Comment pourrais-je le savoir, moi ? Tu n’y trouveras peut-être rien. Des confettis, de la poussière. Une hache. Un perdant. Qui se réalise. Une obscénité. Un grand vide sidéral. Tu y trouveras peut-être des vaches à traire, une escalope de poulet, un sédatif. Si tu veux mon avis, ce que tu risques d’y découvrir, c’est un grand rire, du genre qui te cloue au mur pour de bon. Tu t’en remettras pas. Mais au moins, tu auras cessé de jouer au con. C’est tout. Rien d’autre. Un grand rire. N’est-ce pas là ce que tu cherches, très exactement ? Un de ces grands rires qui va clouer au mur ta peau immaculée, sans cicatrices, sans histoires, sans coups de chaleur, cloué sur place, pour la foutue éternité, qui plus est ? J’aimerais voir ton visage au retour d’entre les morts, brûlé par le gel, par les coups, par la vie, jusqu’au sang. Tu auras peut-être enfin quelque chose à raconter, autre chose que la sempiternelle rengaine. C’en sera fini de toi. Et tu pourras tout commencer. Tu mettras un pied en dehors du manège et tu réaliseras à quel point il est déglingué… Tu iras crier ta mère, que tu as perdu déjà depuis bien longtemps… tu la retrouveras peut-être… dans les arbres, dans une fleur… dans la cuisine, en train de préparer le déjeuner… Qui sait, ton monde reprendra peut-être des couleurs, t’en as pas la moindre idée… tu ne sais pas à quel point tu es déglingué… va falloir tout démonter… ça se fera pas tout seul… va falloir tout mettre au jour… étalé comme ça, à l’air libre… ce sera moche. Et merveilleux…