Un texte
Je ne saurais dire lequel me mina le premier, je pourrais dire son nom, ça n'a pas d'importance, voici son nom. Il faut bien rentrer dans l'œuf. Faire rentrer tout ceci dans l'œuf. Rien ne doit dépasser surtout. Retourner dans l'œuf si jamais, ô grand Dieu jamais, un petit bout seul dépasse, il faut le rentrer de toutes ses forces. Coûte que coûte. Et ça coûte beaucoup. Il s'agissait simplement de ces quelques mots qui me détruisirent les premiers, s'agissait-il des premiers mots, n'y en avait-il pas eu avant, de ces mots qui me détruisirent, me mirent plus bas que terre ? Je ne suis plus sûr. C'est certain. C'étaient des chuchotements même. À vrai dire ils étaient si insignifiants, prononcés par une bouche si faible, je les ai peut-être inventés. Comme une excuse montée en épingle. Une tête, un cheveux hors-limite, qui apparaît au grand jour, ça n'est pas tolérable, il faut cesser d'exister sur le champ, il faut être raisonnable. Mourir avant l'heure, comme tout le monde. Allons bon, tu n'es plus vraiment conforme, tu déraisonnes, tu es peut-être fou, y as-tu songé, pourquoi donc vouloir à tout prix être toi-même, puisque tu es fou ? On a pas idée de se lancer dans des acrobaties pareilles. Ça ne colle plus avec l'image, le gentil deviendrait-il atroce, par la force des choses peut-être, sois donc un petit universel dérisoire, attends la mort sagement dans l'œuf, emmitouflé, pour accélérer le temps long. Cet énorme mal pour rentrer un bras, une jambe, comment ont-ils pu concevoir un œuf aussi malingre et confiné, un fœtus y entrerait à peine, mais j'en suis un. Une civilisation de fœtus. Voilà une somme infinie de diversions pour passer le temps, se divertir, faire diversion de quoi après tout, de l'étroitesse de l'œuf personnel malingre et confiné ? Le signal d'alerte est réglé au millimètre, on ne met pas le nez dehors, sous peine d'on ignore quoi. Le danger est partout, il rôde, prêt à nous abattre sur-le-champ au premier faux-pas, le danger on ignore quoi. Peut-être exister un court instant, un instant infinitésimal, être profondément soi-même, au moins pour essayer, savoir ce que ça fait. Comme un jeu. Laisser le surhomme contorsionniste et illusionniste dans son œuf.
- Et cela fait quoi, raconte-moi ?
- Et cela fait quoi, raconte-moi ?
Un texte
"De l'inconvénient d'être né" de Emil Cioran
On y pense en lisant ton texte.
Etre mort avant d'être né ; folie ? En effet faire diversion de quoi ?
Joli texte agréable sur une utopie mortifère.
Se focaliser sur l'œuf pour parler de ce sujet est bien vu.
Trouille de vivre, quelle utilité ?
Mais quand sensation et conscience de vivre sont là, on ne peut plus s'en défaire.
Il n'y a que les poètes, les philosophes (certains), et les pisseurs d'encre, comme nous, pour oser s'aventurer dans la rature d'être.
Encore un des textes qu'il ne faut surtout pas jeter dans la fosse...
On y pense en lisant ton texte.
Etre mort avant d'être né ; folie ? En effet faire diversion de quoi ?
Joli texte agréable sur une utopie mortifère.
Se focaliser sur l'œuf pour parler de ce sujet est bien vu.
Trouille de vivre, quelle utilité ?
Mais quand sensation et conscience de vivre sont là, on ne peut plus s'en défaire.
Il n'y a que les poètes, les philosophes (certains), et les pisseurs d'encre, comme nous, pour oser s'aventurer dans la rature d'être.
Encore un des textes qu'il ne faut surtout pas jeter dans la fosse...
Un texte
les pisseurs d'encre, comme nous>>>
parlez pour vous !
Un texte
c'était un peu d'humour et de modestie
Un texte
Il a un peu de mal avec les deux.
Un texte
bonjour jean michel.
Un texte
Le passage "Ça ne colle plus", un peu avant un peu après, c'est le moment où l'acteur-diseur se mettrait à crier à contre-rythme et à faire des gesticuleries. Mutatis mutandis c'est comme en jazz quand ça part en scat. Ç'a l'avantage que l'artiste et le public sont en terrain connu, mais... c'est moins fin que le reste... Tu le voulais comme ça, ou bien ça s'est produit pendant l'écriture-improvisation ?
Un texte
Des pisseurs de bits, tout au plus.
Un texte
Ça s'est produit comme ça, comme une ironie.
Un texte à dire tout haut
Arbres ! Secouez-vous, et vous, câbles, sifflez, et mâts du port, tintez. Je veux du vent. Ce séjour sent le renfermé. Ces jours sans bouger m'engluent, je veux laver mon âme aux larmes de mélopées, aux airs aigres des Tsiganes aux guitares aux accords endiablés -
Arbres ! Secouez-vous, et vous, câbles, sifflez, et mâts du port, tintez. Aux corps tentés de trépigner les castagnettes jetteront leur cliquetis jusque tard dans la nuit. Jusqu'à devoir rentrer, repus de rythme, ivres, privés du moindre air à répéter pour s'endormir -
Arbres ! Calmez-vous, et vous, câbles, cessez, et mâts du port, faites enfin silence.
Arbres ! Secouez-vous, et vous, câbles, sifflez, et mâts du port, tintez. Aux corps tentés de trépigner les castagnettes jetteront leur cliquetis jusque tard dans la nuit. Jusqu'à devoir rentrer, repus de rythme, ivres, privés du moindre air à répéter pour s'endormir -
Arbres ! Calmez-vous, et vous, câbles, cessez, et mâts du port, faites enfin silence.
Un texte
C'est fort d'arriver à en ressortir, en tout cas.
Un texte
ah manteau je sais pas qui c'est, mais agabardine, c'est jm, sûr !