mauvaises pensées (début d'un roman) - delivre.net

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parfois au travail, j'ai des mauvaises pensées. ce sont des pensées de haine, et la haine est un sentiment avilissant et destructeur, pour moi tout au moins. je repense à mon parcours professionnel commencé en 1995, et je me remémore les pires ordures que j'ai du côtoyer à cette occasion. il n'y en a pas beaucoup, peut-être cinq ou six en plus de vingt ans, c'est peu, mais j'ai dû les subir sur une période de temps assez longue pour certains. eux et elles m'ont tous oublié c'est certain, mais moi je me souviens très bien. parfois, sans vraiment que je le veuille, ils me reviennent à l'esprit. d'un certain côté, je suis content de leur avoir échappé, mais la possibilité qu'ils poursuivent leur existence en toute impunité me fait du mal. je ne voudrais pas devenir un homme du ressentiment. je comprends les gens qui préfère travailler à domicile pour leur propre compte et ainsi échapper au monde parfois effrayant du travail salarié. ce n'est pas le chemin que j'ai pris. faut-il le regretter ? j'ai parfois envie de faire une liste de ces personnes, de les décrire, d'établir la dose de culpabilité dont ils devraient rendre compte, et de prononcer la sentence. mais à quoi bon ? pourquoi remuer cette sanie ? ce qui est passé est passé.

non ?

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J.Y.B

D.F

N.C

J.W

C.B

F.B

j'ai écrit cette liste. j'en ressens un vague soulagement.

que faire maintenant ?

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écrire a des vertus

se soulager en ait une

ensuite, la vie offre d'autres aventures, l'important c'est de toujours faire le pas suivant

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- pas de texte -

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il faudra que j'y travaille.

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un bon exercice serait d'écrire un court porttrait (1/2 page a4) de chacun de ces personnages.

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Des descriptions, ça ne ferait pas un roman, tout au plus des documents préparatoires pour cerner les personnages... Dans un roman il faut que le lecteur perçoive leur personnalités odieuses et apprenne leurs affreuses turpitudes pendant le déroulement du récit. On les juge sur leurs actes, pas sur une description. D'une manière générale, décrire les gens de manière critique, ou avec haine, c'est odieux, donc si tu fais ça, c'est toi qui apparaîtras comme un sale con ; si tu veux convaincre le lecteur, il faut décrire ce que ces gens ont fait de vilain, leurs agissements concrets.

Un travail qui se rapprocherait mieux du roman, ce serait d'écrire pour chaque personnage une petite scène où il se comporterait de manière à ce que le lecteur voie à qui il a affaire. Vu le nombre de personnages, le mieux serait d'en faire intervenir plusieurs dans chaque historiette.

Et si c'est un travail de thérapie, le bon exercice serait peut-être de chercher, ou d'inventer, des qualités à ces vilains, pour faire la paix avec eux dans ta tête. Tu peux commencer par des explications de pourquoi ils sont devenus vilains, ensuite tu trouves des excuses à pourquoi ils sont restés vilains, et après tu inventes comme quoi ils ne sont pas 100% vilains ni finalement si vilains que ça. Mais c'est un sacré boulot, bien sûr.

Tu peux aussi enchaîner ces exercices, mais alors il faut réduire un peu le nombre de sujets. Tu commences par une description bien haineuse, on se dit ptin quel abominable cet auteur, ensuite tu mets un exemple de comportement du personnage, on se dit ptin quel abominable ce personnage, et dans un troisième chapitre tu travailles à vous rédempter tous les deux.

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Sinon, une autre question qu'il faut te poser avant d'écrire ce roman, c'est si les vilains ont fait des misères à d'autres que toi. Prendre la défense de quelqu'un d'autre est évidemment plus fort que se plaindre soi-même, et un vilain qui nuit à plusieurs est beaucoup plus vilain que s'il n'a pris que toi en grippe.

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(ouais.. c'est pas mal) et aussi faudra faire un gros gros gros chapitre pour bien que le lecteur puisse cerner "ton propre personnage", ton caractère tes vilainies et tes haines bien sales, pour bien faire saisir que t'as saisis que toi non plus t'es pas parfait, que t'as fait bien des conneries, et des biens méchantes aussi et que finalement si tu y regardes bien t'es pas vraiment plus mieux qu'eux, que même, au fond t'es semblable à tes semblables en te racontant que tu l'es pas et qu'au fond du fond c'est ça qui est pire. puis faisant amende honorable, tu les amendes aussi, et ça ...c'est la démonstration par A + B de tout l'humanisme de l'écrivain (ça, les gens en veulent comme des petits pains, si si)... puis un jour t'auras ton Goncourt.

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un chapitre par tête de pipe ?

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yes.

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... euh.. pourquoi ?
...primo, j'enlèverais les dates pour "libérer" le contexte, l'ouvrir à l'atemporalité
.. secundo, je ne dirais pas d'emblée "ce qu'est la haine pour moi" le livre devrait le faire
et... tertio, peut-être serait-il judicieux de choisir la troisième personne du singulier... ?
question de ..distanciation
ensuite... c'est à voir...

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ma réponse est pas très sérieuse, dh, désolée. dis, tu as combien de début de roman dans tes tiroirs ?

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parfois j'ai des idées de roman/nouvelle. mais en général ça ne donne rien.

sinon ce que tu dis, ça se discute...

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bien évidemment que ça se discute — c'est d'ailleurs le but, non ? autrement tu ne déposerais pas cela ici...

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- pas de texte -

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.. tu trouves ? sincèrement je sais pas.. j'crois que je tiquerais ou.. peut-être que je fermerais le livre ipso facto, c'est terrible à dire... très sincèrement je redoute le pathos romantico-lyrique et toutes ses déclinaisons et/ou autres baroqueries littéraires s'y rapportant en qualité de sujets, tons ou traitements... et ..redoute également l'auto-apitoiement (mes doigts s'embrouillent-ils ou j'ai écrit ce mot-là tout à l'endroit?) euh... oui, je disais l'otoaapitoiyeumen' là... (genre: allo la terre entière et l'univers, j'existe et j'ai mal, j'ai si mal vois comme j'ai mal, comprends-tu? mais non tu ne peux pas parce que je l'ai vécu, moi, moOAA ! et j'ai mal et tu ne peux paaAAs coOmpREendREUH comment j'ai maaaAAAALEeuuhuhu.. —«ha misère» — dixit Charlie Brown.)

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Je suis assez d'accord avec ce que te propose Rémy, et il me semble que la première question est ce que tu souhaites faire de ces haines : elles peuvent t'être très utiles, en te servant de ressort et d'aiguillon pour l'écriture d'un roman vengeur, ou jubilatoire, ou exploratoire. Ces personnages, tu peux les maltraiter de la façon la plus épouvantable sans un poil de culpabilité, tu peux les amener à la rédemption, tu peux les humilier et les tuer.
Elles peuvent aussi te servir de portemanteau pour accrocher une haine bien plus générale et intime, impersonnelle, auquel cas il ne faut pas trop y toucher, les respecter, les faire reluire.
Si elles te rendent malade, te saturent de vapeurs méphitiques et que tu souhaites t'en débarrasser, alors oui, il faut chercher à imaginer ce qui a pu rendre ces gens si mauvais, et par quels mécanismes, et les histoires que tu imagineras pourraient bien être assez proches de celles qu'ils ont vécues. Et tu sentiras de l'empathie, de l'indulgence, et surtout tu te sentiras à nouveau leur égal (voire discrètement supérieur). On a toujours tendance à prêter une grande puissance aux méchants.

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Plutôt que de dire le ressentiment, peut-être devrais tu lui donner une expression litérale, pour trouver plus de latitude et de liberté.

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(..ha c'est de cette manière que j'aurais dû le lui proposer... ha zut..) :/

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J'ai vu aussi qu'on a fait la même remarque. C'est drôle car j'ai trouvé que tu l'as mieux dit que moi.

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hahahAHAHAHahahha ça c'est drôle !

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ah oui alors trop drôle hyper fun méga lol.

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Denis, ce portrait est superbe, tout simplement.
magnifique. qui en est le photographe ?

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c'est un étudiant de la fac où je bosse qui a fait la photo : amaury blin.

ils ont du super matériel, très pro.

en échange je leur ai filé des bouquins de poésie.

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Le matériel ne fait pas tout en photo, sinon cette discipline ne serait pas de l'art.
Tout est question de lumière, souvent, et l'éclairage de ce portrait me paraît un brin trop cru, trop frontal si je peux me permettre une critique visant à être constructive, et surtout pas à discréditer le modèle. J'ai retenu de mes cours de photo amateur et de mes échanges avec des photogrpahes professionnels que l'éclairage du portrait gagnait à dessiner un triangle sous l’œil, enfin c'est peut-être réservé à certains effets, ou dépassé,il faudrait en discuter avec vos étudiants.
Il me semble aussi que le noir et blanc aurait sublimé ce portrait, par ailleurs original : il n'est pas si fréquent de fixer un visage les yeux fermés.
Un instantané-posé de poète tourné vers les profondeurs d'où vont resurgir tout ce qu'il a vu , un visage de poète dont on se demande : que pense-t-il, quelle alchimie derrière ce visage hiératique ?

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https://www.google.fr/search?q=pierre+gonnord&client=firefox-b&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwjtl7G31-7SAhUGB8AKHZBYDjcQ_AUICCgB&biw=1366&bih=635#imgrc=az9PgNDT7KQZyM: [image]

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- pas de texte -

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hé quoi petit père, tu voudrais qu'on pleure amèrement pendant des lustres ? mais....ça me tente pas !
je préfère mille fois découvrir des opinions autres, y réfléchir, et être abasoudie quand je découvre dans un commentaire une opinion qui va dans le même sens que la mienne que de rester seule dans le noir-vide-nihiliste maladif qu'engendre toute l'indifférence égotique ultra-contemporaine..

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