Mathilde — (carrelage • blanc-érotique)

par catr @, dimanche 02 avril 2017, 21:01 (il y a 2600 jours)

..tous les jeudi Mathilde regarde. plus fort qu'elle, la main — la lame — la main. la lame. précise. le reflet argenté du métal, son flirt avec la blancheur. l'éblouissante porcelaine du comptoir que macule, poisse, la tâche. l'agilité délicate du pénétrant. la perfection du glissement. ce fil si lisse et fin qu'il paraît fendre la soie d'un coussin d'air. un rêve. une nappe de crème. mais les écailles. et la chair. le long des vertèbres. plus fort qu'elle. la main — la lame — la main. la main. large — si sûre d'elle — sur... Mathilde regarde, tremble légèrement des lèvres. fuir l'oeil merveille d'or et de nuit insondable. par réflexe. Mathilde soupire sans s'en apercevoir, frissonne. elle savoure. la danse aérienne. mais l'autre main. ferme. le gant de velours tenant ce corps... Mathilde s'agite malgré elle (Ho la belle prise ! — dit-elle, plus fort qu'elle, les yeux pétillants, le souffle coupé aussi habilement que si...). Mathilde vacille discrètement. regarde émue les cent reflets miroitants évadés du cuir huileux. cette peau souple. mais la main, les doigts en fuseaux. Mathilde mange des yeux le dessin des phalanges, le croissant des lunules, s'absorbe dans l'aigu des jointures, voudrait rire au milieu d'un ballet d'écailles irisées qui se déposent dans le sang pâle. Mathilde a faim d'une faim comparable à une fièvre, une fièvre qui semble s'évanouir pour revenir chaque fois trop vive. foudroyante. le ventre de Mathilde brûle tandis qu'elle frissonne de tout son corps devant l'art cru* qui s'ébat là. ce jeudi. chez le poissonnier. pour un filet de chair onctueuse. lactescent. à peine rosé. d'une teinte si ténue qu'aucune fleur n'en est vêtue. et Mathilde tremble et son coeur s'accélère encore. les jeudi. oui, les jeudi, plus tard le soir, Mathilde flotte dans sa cuisine en apprêtant la plus délicieuse de ses rêveries inondées de lumières et de vivances. dans la joie du désir, sa fête inopinée. soudaine. tous les jeudi. depuis des mois. car Mathilde ne trouve pas les mots.

des oui des non ?

par catr @, dimanche 02 avril 2017, 21:23 (il y a 2600 jours) @ catr

... pour la Mathilde ?

des oui des non ?

par zeio, dimanche 02 avril 2017, 22:53 (il y a 2600 jours) @ catr

des oui des non ?

par catr @, lundi 03 avril 2017, 02:53 (il y a 2600 jours) @ zeio

allo zeio
hé y a pas de soucis, je plante ça là exactement et exprès pour, je ne me prends au sérieux là-dedans (surtout pas), alors j'aime mieux quand c'est dit que pas. d'ailleurs c'est plus intéressant aussi. ensuite, ce n'est pas mon truc non plus, ni la prose, ni d'autres forme. mais bon faut que je fasse "cette gymnastique", autre chose que ce qui est à moi (et particuliérement, et répététivement après chaque nouvelle publication ; si j'essaie plein de choses c'est pour casser toutes les routines), alors je plonge, jusqu'au cou, je me pète la gueule, je dégringole, remonte un truc, une piste, glisse, me trompe, recommence "parce qu'il n'y a pas de chemin", m'amuse, ris (enfin je ris). tu vois, j'essaie ; j'avais lancé l'idée. il fallait bien que je la porte..

et bon ce que tu penses de... c'est à toi au fond. moi, ce qui me parle vraiment dans un commentaire c'est la confiance que l'autre a à donner son regard (et je t'en remercie grandement). sinon t'as pas tort dans ce que tu me dis ;) par contre j'ai trouvé quelque chose dedans, quelque chose en dessous (vraiment senti) que je pense que plein de femmes et d'êtres touchent ou frôlent, dans un très grand et surprenant silence, et aussi, j'ai cherché à m'éloigner le plus possible de la convention du littéraire érotique, ce formatage d'images, formatage de désirs. et plus encore je suis ravie que le regard de Claire ait été frustré, et que ça vienne d'une femme


aussi
: je pense que le territoire érotique féminin véritable, personne (ou presque) n'en parle et n'y touche — hors des standards (qui n'ont rien de féminins) s'entend..

: je ne pense pas qu'il soit possible qu'un homme puisse orienter d'une quelconque manière l'intériorité féminine intime qui lui est parfaitement étrangère parce que bien souvent étrangère à la femme elle-même.. honnêtement, si j'y pense bien, je ne vois pas comment il pourrait s'y prendre et c'est justement à cet effet et pour contrer cet état que les lois et conditionnements ancestraux ont été renforcés de génération en génération, dans le but précis de ne pas rencontrer cet autre continent

: flavie (17 ans) me dit : c'est touchant là, dans ses émotions toutes confuses, pas identifiées, violentes, retenues mais c'est sur le bord de chavirer, c'est en plein ça, (des fois on veut/veut-pas) vraiment ouf le couteau... le trip des doigts... c'est la texture de la chair de poisson qui est le vrai "hot trip" de ton texte, han maman ? (j'ai sourit tout grand) ...et la fin ( elle ne finit pas la phrase et me fais "un minois japonais") je me suis écroulé de rire ! ha tout est bien

des oui des non ?

par catr @, lundi 03 avril 2017, 04:11 (il y a 2600 jours) @ catr

et sais tu, ce que j'aime le plus, c'est tout l'autour du texte, comment parfois les écritures se raccordent les unes aux autres, et les textes de l'autre, ce qui est venu avant parce que délivre s'est fait un bon tapis de discours, d'images, d'entre-référencements, ce qui s'avance et comment, puis les commentaires (quand il y en a), les discussions (quand il y en a...). de bons textes on en fera combien ? je ne prétends même pas à ça...








(autrement, le bon mot aurait été "débâcle" - comme le st-laurent - et n'aies pas peur c'est passager)
est-ce que ça fait peur, la vie ?

des oui des non ?

par catr @, lundi 03 avril 2017, 08:36 (il y a 2600 jours) @ catr

mais dans tous ça... j'peux être dans l'champ aussi...

des oui des non ?

par catr @, lundi 03 avril 2017, 04:28 (il y a 2600 jours) @ zeio

mais zeio... je ne veux pas que ce soit abouti !
il ne FAUT PAS que ce soit abouti !
ça ne peut pas l'être, justement... (m'enfin !)

je ne veux pas écrire du zeio ou du Claire ou Louis ou du Écrire ou du DH ou l'autre et l'encore,
je ne veux pas écrire ma langue comme tu écris ta langue (merde, quoi !) c'est aussi impossible qu'inutile

kesse ke je ris
allez, je déménage..

des oui des non ?

par catr @, lundi 03 avril 2017, 19:20 (il y a 2599 jours) @ zeio

ha merde...

au panier la boulette, hop ))

par catr @, lundi 03 avril 2017, 08:47 (il y a 2600 jours) @ catr

(je m'ailleurs)

— Aubergiste ! servez les soifs !

au panier la boulette, hop ))

par sobac @, lundi 03 avril 2017, 10:30 (il y a 2600 jours) @ catr

Mathilde ferait-elle une forme d'autisme, se focalisant tour a tour sur les objets les gens mais sans un regard sur elle

au panier la boulette, hop ))

par catr @, lundi 03 avril 2017, 13:48 (il y a 2600 jours) @ sobac

.. lorsque que le désirant "ne se regarde pas lui-même" c'est qu'il est autiste ?


ta question m'étonne beaucoup, et en lève 36 de mon côté...

au panier la boulette, hop ))

par sobac @, lundi 03 avril 2017, 20:14 (il y a 2599 jours) @ catr

susciter des interrogations des questionnements me semble le principal intérêt de poster des textes
nous sommes tous proche de l'autisme par nos comportements nos contradictions nos incompréhensions , ce qui me fait penser que l'autisme est en fait une composante de notre façon de vivre et donc une remise en question de sa definition

au panier la boulette, hop ))

par catr @, mardi 04 avril 2017, 09:46 (il y a 2599 jours) @ sobac

"[...] nous sommes tous proche de l'autisme [...]”


...qui ça, nous...?

une question pour ta question

par catr @, lundi 03 avril 2017, 20:54 (il y a 2599 jours) @ sobac

est-ce que l'homme désirant "qui se regarde" est narcissique et homosexuel ?

une question pour ta question

par sobac @, mardi 04 avril 2017, 09:41 (il y a 2599 jours) @ catr

pas forcement
est ce que narcissisme est homosexualité ont un point commun, je ne crois pas

une question pour ta question

par catr @, mardi 04 avril 2017, 09:52 (il y a 2599 jours) @ sobac

..ta question m'a fait le même effet, exactement



elle soulève notamment une interrogation sous jacente et relative à la capacité d'oubli de soi (même momentané...)

une question pour ta question

par sobac @, mardi 04 avril 2017, 09:58 (il y a 2599 jours) @ catr

je pense que dans cette société on etiquette trop facilement

se regarder dans le miroir c'est un truc de fille donc si c'est un homme il est homo
en fait c'est plus compliqué que cela
le miroir révèle le physique mais l'esprit et l'âme vont de pair

+ une réponse

par catr @, mardi 04 avril 2017, 10:23 (il y a 2599 jours) @ sobac

comme on parle de désir (qui est du domaine de l'intime),
il m'apparaît indubitable que le miroir ici ne puisse se rapporter
qu'à l'intériorité
..non ?
(...)



..pour finalement te répondre : ... je pense que (et je prends des risques..)
Mathilde n'est pas dans l'image, ni dans la surface, ni en elle-même,
non plus qu'elle ne regarde l'homme, son image, son apparence,
elle regarde plutôt ce que l'homme agit, la qualité de ce qui est agi,
l'outil dont il se sert, la maîtrise, ce que ces actes évoquent en elle, produisent,
génèrent dans un moment très "présent" pour elle et qui finalement
n'existe que parce qu'elle y est plus que présente.. hm...

... et ...je ne crois pas que ce soit là une "description" de l'autisme












...foin de ce sérieux, morbleu, quel piège !
... ! mince ! j'allais oublier de rapporter la chasse...

Aubergiste ! Aubergiste !? ha.. vous voilà !
j'ai ici vos zàplumeszéàpoils...

+ une réponse

par Claire, mardi 04 avril 2017, 11:59 (il y a 2599 jours) @ catr

ce qui en nous vibre devant la maîtrise ? et qu'on garde en soi pour sa propre contemplation, consommation ?

+ une bulle

par catr @, mardi 04 avril 2017, 20:45 (il y a 2598 jours) @ Claire

peut-être y aurait-il un lien à faire avec un certain état fiévreux et emporté, un certain emballament d'affects, de réponses organiques et hormonales, qui prépareraient le verre et le tain (l'outil et le conditionnement) chez les jeunes filles adolescentes, soit "la surface réfléchissante de la représentation" (qui pour les doigts du guitariste de tel groupe hyper en vogue, qui pour la voix de X chanteur, qui pour la prouesse sportive, qui pour un acte altruiste...), une sorte de comble de l'admiration sur lequel s'appuierait plus tard un mécanisme de valorisation penchant au systématique puisque l'acte de valorisation est en lui-même valorisant... [ en ref. au contexte de l'essai de V.W. et du mode "contemplatif" du non-sujet-Mathilde] ?
(euh... te suis-je lisible ?)

+ une bulle

par Claire, mardi 04 avril 2017, 21:07 (il y a 2598 jours) @ catr

je ne sais pas si je te suis...mais l'admiration, malgré ou avec ses pièges, c'est quand même la force qui nous construit positivement et qui nous met en mouvement.

+ une bulle

par catr @, mardi 04 avril 2017, 21:34 (il y a 2598 jours) @ Claire

ho oui, ça c'est clair
(sans jeu de mot)





(c'est drôle... on a des modes de pensée qui me font des effets ou impressions "mitoyennes-contiguës"
je ne vois pas comment l'exprimier autrement..)


Merci pour tous tes commentaires et éclairages !

+ une bulle

par le Rouge-gorge, mercredi 05 avril 2017, 11:45 (il y a 2598 jours) @ catr

Claire et Catr ; je vous lis toutes deux et cela résonne (raisonne) en moi. En tous cas, j'ai un grand intérêt à vous lire toutes deux, même si je ne tape pas immédiatement sur le clavier, même si je ne sais comment prolonger les idées évoquées, reprises, retravaillées par vous deux.

Fraternellement.
Fabrice le Rouge-gorge

+ une bulle

par Claire, mercredi 05 avril 2017, 12:42 (il y a 2598 jours) @ le Rouge-gorge

merci Fabrice, n'hésite pas à intervenir en tout cas.

+ une bulle

par catr @, mercredi 05 avril 2017, 13:59 (il y a 2598 jours) @ le Rouge-gorge

hello Fabrice,

sens-toi bien à l'aise, les portes sont toutes ouvertes, j'adore les courants d'air, de vie, et les courants d'eau aussi..
(je suis dans la "cour arrière”, à la serre des intuitions, parce que leurs drôles de fleurs poussent trop vite... comme d'habitude..)

+ une bulle

par le Rouge-gorge, mercredi 05 avril 2017, 15:20 (il y a 2598 jours) @ catr

Recevoir est aussi une bonne habitude, la quête qui est nôtre passe par éponger ce qui fait sens, et ce petit coucou, en passant, est pour vous dire que vous êtes lues et qu'on y prend plaisir. L'imprégnation donne par fois lieu à restitution, et le mec que je suis, se sent féministe à part entière.

Je suis père, il est vrai, de deux filles formidables, alors, comment ne pas l'être ? Aucun mérite pour moi, c'est juste un constat des choses.

Fraternellement.

Fabrice le Rouge-gorge

+ une bulle +

par catr @, mercredi 05 avril 2017, 21:09 (il y a 2597 jours) @ le Rouge-gorge

y a pas de soucis, Fabrice ! ;)




.. mais, pour ma part à tout le moins (mon expression sourit gentiment) je ne suis pas sûre... pour le terme "féministe"...
(voire ses formes nord-américaines et leurs lignes dures et/ou les formes extrêmes). c'est que je suis plutôt fâchée avec
"les moyens utilisés", moyens somme toute violents. violents dans la manière des actes et des discours (au ton revanchard,
dénigrant jusqu'au mépris), qui castrent et/ou versent dans l'androgynisme et la forme de mensonge que cela contient —
miroir exact de ce qui est décrié (tout aussi mensonger), pauvrement retourné et reproduit, calqué — manière qui, au bout
du compte, n'a absolument rien de féminin (je trouve ça — et je trouve aussi que cela n'apporte rien au mouvement féministe
lui-même non plus qu'à sa cause, ni ne résout quoi que ce soit dans le sens de ses intérêts) et qui contribue à plus de rejets
et de séparations que de reconnaissance.s et de communicabilité.s ...
..certains hommes sont bien plus féministes que ces féministes.. d'un type de féminisme qui n'a pas encore de nom,
type non-issu des féminintes et dont je me sens beaucoup plus proche (curieusement)...

+ un +

par catr @, jeudi 06 avril 2017, 07:07 (il y a 2597 jours) @ catr

(..j'ai peur de le dire.. bon j'le dis..: en ce sens, je me sens un peu comme un(e) paria ( par rapport aux féministe du Québec) :/ pourtant ce n'est pas que je sois contre-féministe mais pour un "re-féminisme"...c.à.d. repensé..) (et euh..j'retourne à mes bébelles.. euh.. bidules. tourlou)

+ un +

par Chrys, jeudi 06 avril 2017, 07:24 (il y a 2597 jours) @ catr

+ une réponse

par catr @, mardi 04 avril 2017, 12:18 (il y a 2599 jours) @ catr

j'hésite...



j'hésite.. V.W. dans son essai "une chambre à soi" aborde dans un certain passage le rôle obligatoire de "l'épouse", celui de "miroir grossissant" flattant l'homme, de peur que celui-ci ne se mette à se sous-estimer, boudant alors à ses affaires comme l'enfant à qui est refusé la friandise (elle le fait mieux et en d'autres termes bien sûr, quoiqu'approchants). Lu il y a 20 ans, relu plusieurs fois depuis, certains regards portés autant sur la femme que l'homme ont nourri chez moi (parmi beaucoup d'autres auteurs et titres lus) l'idée que si la femme des années 2000 à pu se défaire de ce rôle précis (parmi d'autres) et n'y est plus assujettie, il n'en reste pas moins que 100 ans plus tard, cette "contemplation" (son mode passif) persiste "dans" la femme...

+ une réponse

par Claire, mardi 04 avril 2017, 12:25 (il y a 2599 jours) @ catr

l'admiration pour la maîtrise est bien plus large que l'admiration pour les gestes des hommes, elle naît aussi devant l'activité des femmes, l'art, toute pratique aboutie. Tu sais tu parlais de la "justesse".
Et je crois que ce n'est pas forcément féminin ce mouvement vers l'intérieur, qui naît devant elle. Ce recueillement. Mais là, le désir sexuel ajouté sa partition.

+ une réponse

par catr @, mardi 04 avril 2017, 12:32 (il y a 2599 jours) @ Claire

oui, probablement, de notre point de vue, maintenant... mais je ne suis pas certaine de ..
mais je parle plutôt d'une sorte d'empreinte transgénérationnelle, transmise, dormante et/ou inconsciente...

+ une réponse

par Claire, mardi 04 avril 2017, 12:38 (il y a 2599 jours) @ catr

je pense aussi à l'infantile, le tout-petit devant l'éblouissante puissance des adultes, qui a été repris, annexé dans la position de maîtrise au masculin.

+ une réponse

par catr @, mardi 04 avril 2017, 13:03 (il y a 2599 jours) @ Claire

hm... et par rapport à l'infantile autant en l'homme qu'en la femme ce quelque chose agi à la réciproque, comme un tire croisé, maternalisme et paternalisme ... encore un truc réductionniste à se décoller et déprogrammer (mutuellement)...



euh... est-ce qu'on s'éloigne du sujet ?

+ une réponse

par Claire, mardi 04 avril 2017, 13:08 (il y a 2599 jours) @ catr

l'infantile fait partie du plus vivant de nous, personnellement je n'ai aucune envie de m'en défaire :)
Oui, peut-être on s'éloigne.

+ une réponse

par catr @, mardi 04 avril 2017, 13:12 (il y a 2599 jours) @ Claire

ha... oui, non, on en parle pas de la même façon
je voulais dire ...cette façon que des femmes ont de regarder l'homme comme "un pauvre petit" ; cette façon que des hommes ont de regarder la femme comme la "petite chose sans défense", c'est éculé, mais preignant, et ça court sur la planète comme du chiendent... avec de tristes effets

+ une réponse

par catr @, mardi 04 avril 2017, 13:14 (il y a 2599 jours) @ Claire

ouais, on glisse un peu...

+ une réponse

par Claire, mardi 04 avril 2017, 13:44 (il y a 2599 jours) @ catr

normal, dans une poissonnerie...:)

;)

par catr @, mardi 04 avril 2017, 19:22 (il y a 2598 jours) @ Claire

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>{{{(°}
>((((``°>

une question pour ta question

par catr @, lundi 03 avril 2017, 21:00 (il y a 2599 jours) @ sobac

est-il possible ou nécessaire de statuer du présumé autisme de Mathilde en 5 minutes chez le poissonnier ?

une question pour ta question

par catr @, lundi 03 avril 2017, 21:19 (il y a 2599 jours) @ catr

le texte n'est pas bon, je le sais, mais apparemment il soulève ...de drôles de choses...


pourquoi
et
comment

questions pour ta question

par catr @, lundi 03 avril 2017, 21:22 (il y a 2599 jours) @ sobac

comment fonctionne le désir féminin ?

comment le traduire au plus près ?

comment "en toucher" la justesse ?

de quoi est-il nourrit ?

carrelage • blanc-érotique — 1.1

par catr @, lundi 03 avril 2017, 23:46 (il y a 2599 jours) @ catr

(tous les jeudi)





Mathilde regarde
plus fort
qu'elle
la main — la lame
la lame
précise
des reflets flirtent avec
l'éblouissante porcelaine
que macule,
poisse
la tâche l'agilité
du pénétrant
la perfection
du fil si lisse et fin
à fendre un coussin d'air
une nappe de crème
mais des écailles
et la chair
le long des vertèbres

plus fort qu'elle
Mathilde
regarde la main — la lame —
la main
large — si sûre d'elle — sur...
Mathilde regarde tremble et soupire
elle savoure
une danse aérienne
mais l'autre main
ferme
le gant de velours
tenant ce corps...
Mathilde s'agite.
Mathilde vacille.
Regarde
émue
de cent reflets évadés
du cuir huileux
cette peau souple
mais la main — les doigts
leurs fuseaux
Mathilde les mange des yeux
par phalanges,
lunules,
s'absorbe
aux noeuds des jointures
et voudrait rire

des éclailles
irisées
se déposent
dans le sang pâle
Mathilde
Mathilde a faim
faim-fièvre
qui revient — revient
chaque fois
trop vive
foudroyant
le ventre
tout le corps
Mathilde brûle
elle frissonne
devant l'art cru
ce jeudi
chez le poissonnier
pour un filet de chair
lactescent
à peine rosé
et Mathilde tremble
et son coeur
s'accélère
encore,
comme
tous les jeudi
Mathilde
ne trouve pas
ses mots.










je me poursuis, je ne sais pas vraiment où..
depuis ma mise à zéro au compteur d'un hiver
..voyons voir comme disait l'autre
ça m'emmerde ce grand filament...

— 1.1.2

par catr @, mardi 04 avril 2017, 01:38 (il y a 2599 jours) @ catr

(main — lame)















comme une langue tranche
les reflets les éblouissements
se lèchent entre eux


toi, tranche — macule

toute pénétrance est perfectible












ta langue forte tend des fils à fendre
une robe d'écailles parole
pour laquelle choir
n'est pas
un choix
une lame frôle
pique
la chair
le long des vertèbres
comme le feu
court
plus fort la lame













quel gant de velours tient ce corps
par les cheveux
ta lame
s'agite émue
— le corps vacille
(se Regarde) (il)













cent vies n'évadent rien
ni du cuir huileux
— ni n'assouplissent
leurs brefs faisceaux












main — lame
mange
des yeux
des phalanges
tout ce qu'absorbent
les noeuds des jointures
mange la main

lèche la lame
...lèche mieux













repose dans le sang pâle de ta faim
la fièvre qui revient chaque fois trop vive
la foudre
dans le ventre
la foudre dans tout le corps
ou brûle

brûle dans le coeur lactescent du désir
tremble
à ce coeur
qu'accélère encore
le silence























...

— 1.1.3

par catr @, mardi 04 avril 2017, 02:28 (il y a 2599 jours) @ catr

.








lame — main
comme une langue
tranche
les éblouissements
se lèchent entre eux

tout pénétrant est perfectible












quelle force tend ses fils
qui fend
une robe d'écailles
fend la parole
pour laquelle choir
n'est pas

une lame

court
le long des vertèbres
comme le feu
court

plus fort














quel gant tisse ce corps
par les cheveux

une lame s'agite émue
— le corps vacille
(se Regarde) (il)













cent vies n'évadent rien

— ni n'assouplissent
nos peaux
nos brefs faisceaux












lame — main, la faim
mange des yeux
des phalanges
tout ce qu'absorbent
les noeuds des jointures
mange
la main
lèche la lame
...lèche mieux













ta faim repose dans le sang pâle

la fièvre
revient chaque fois
trop vive
foudre dans le ventre
foudre dans
tout le corps
brûle

dans le coeur lactescent du désir
tremble
un coeur
qu'accélère encore
le silence























.

— 1.1.4

par catr @, mardi 04 avril 2017, 02:46 (il y a 2599 jours) @ catr

.









comme une langue lèche
la main
des éblouissements
un pénétrant parfait de quelle force
se tend
fend une robe
d'écailles une parole
pour laquelle choir n'est pas

une lame
court le long des vertèbres comme le feu
court
plus fort le gant tisse un corps
par les cheveux
lame s'agite émue
— ton corps vacille
(se Regarde) (il)






cent vies n'évadent rien ni n'assouplissent
nos peaux nos brefs faisceaux
la faim se mange des yeux
des phalanges
tout ce qu'absorbent les noeuds des jointures mange
la main
lèche la lame
...lèche mieux

la faim repose dans le sang pâle où
la fièvre revient chaque fois trop foudre
dans le ventre
foudre dans tout le corps
et tout brûle
de désir
et de silence























.

— 1.1.4

par Claire, mardi 04 avril 2017, 10:58 (il y a 2599 jours) @ catr

très intéressantes ces variations.
Ta fille avait bien raison quand elle parlait de : "japonais". Le texte, et l'ensemble de ses colorations blanches, subtiles, m'a beaucoup fait penser à Yoko Ogawa. Aussi à sa façon de faire résonner subtilement douleur et contemplation, sensorialité.
J'ai lu un livre où elle allait plus loin, du côté du bondage (je ne sais plus comment on appelle ça traditionnellement au japon, mais il a quelque chose d'érotique et de mortel dans sa tradition : certains techniques servaient à tuer le gens lentement)...bref il y a quelque chose d'extrême oriental dans cet érotisme culinaire, que j'ai retrouvé aussi dans un livre taoïste, "Les contes du livre intérieur", de Zhuangzi : L'histoire du cuisiner Ding, qui débitait un boeuf en quelques minutes, la chair semblant tomber d'elle-même séparée des os.
A celui qui l'interroge il dit : "Aujourd'hui, je ne me sers plus de mes yeux pour voir mais m'accorde au rythme naturel des choses. Se fondant sur le nature intime des choses, ma lame décèle les grandes lignes de séparation et se dirige spontanément vers les articulations. Elle suit les espaces naturels et ne rencontre plus aucun obstacle.(...) Les articulations possèdent des interstices et ma lame est fine, dès lors elle a toute la place pour se mouvoir".

Je crois que ces réminiscences s'opposaient en moi à la lecture des débordements émotionnels de Mathilde, beaucoup plus occidentales, romantiques comme je disais, et que cela explique peut-être l'impression de déséquilibre dont parlait zeio.

— 1.1.4

par Claire, mardi 04 avril 2017, 11:13 (il y a 2599 jours) @ Claire

après, c'est aussi la rencontre des deux courants si opposés qui est intéressante.

— 1.1.4

par catr @, mardi 04 avril 2017, 11:56 (il y a 2599 jours) @ Claire

oui ! voilà ! oui !
(ha... suis débusquée, elle a tout vu !) :)

j'ai grand plaisir à lire ton généreux commentaire (bien vu)
en te lisant me sont aussi revenus à l'esprit des textes écrits ici, celui des femmes samouraï, l'introduction aussi, précédant le "néo-bishido", puis encore "la danse des petits couteaux".. etc.. c'est certain au niveau des résonnances, clair comme la source !
je vais de ce pas chercher les titres et auteurs que tu nommes... euh.. non...éventuellement...
(parce que là il fait bien noir encore par chez nous) ;)

..aussi je pense que l'affaire de déséquilibre.. serait plutôt une question d'émulsion des contraires ...
et ..je vais devoir expérimenter avec la recette (ultérieusement).
également...il y là-dedans un piège de baroquisme (c'est d'époque) aussi difficile à défaire qu'une gaine...

(et puis, il y a encore du grain à moudre, mais la dernière tombée replace "ma main" et la retrouve)

merci beaucoup pour tes lectures !

— 1.1.4

par catr @, mercredi 05 avril 2017, 21:59 (il y a 2597 jours) @ catr

et je me rends compte qu'il y a une étonnante cohésion de technique/forme-fond/sujet... (étonnement - puissance 3)

c'est flyé ! (enthousiasme) cela (s')agit !!
théorie ET application, direct et en action,
avec pour résultat que le processus
de taille établit une/la distanciation puis
signe et sèvre l'objet produit dit "poème" !!)
EÛREKA. c.q.f.d. !

...euh... je crois que je vais aller faire une ...promenade
et mettre ma tête dans le vent