Quarantièm's rugissants poème de Fabrice Selingant

par le Rouge-gorge, mardi 02 mai 2017, 09:36 (il y a 2550 jours)

Quarantièm's rugissants puis cinquantièm's hurlants,
Cap Horn, ton passag' n'est que partie de plaisir,
où des couteaux de glac's vienn'nt disputer au vent,
déchirer avec joie, briser net et en rir'

Quel tour de terr' nommerait Pacifiqu' ce phar'
heurts, murs d'eau, vagu's scélérat's, o flots croisés
froid du bus du matin, bris de glac' des regards
l'amitié se partag', tiens, un parfum boisé

Le bonheur, tôt, se lit, et le jour n'a pas d'âge
un rictus passe-temps, que grimac'nt mes pareils
moteur bourbonnement quiétud' que troubl'nt mill' abeill's
les gars qui distribuent ont pour deux du courag'

Ceux qui ne prennent pas passent vit' en grognant
de vrais sourir's se form'nt pour ceux qui se connaiss'nt
attention d'un instant, un bonjour qu'on adress'
bénévol's, oui, vous êt's ce soleil se levant.

Fabrice Selingant
[image]

Quarantièm's rugissants poème de Fabrice Selingant

par sobac @, mardi 02 mai 2017, 10:27 (il y a 2550 jours) @ le Rouge-gorge

allusion a la réalité politique du moment, franchir le cap est en effet un passage dangereux, pleins d'écueils d'incertitudes, d'aléas du lendemain

"Oh combien de marins, combien de capitaines Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, Dans ce morne horizon se sont évanouis ! Combien ont disparu, dure et triste fortune ! Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune, Sous l'aveugle océan à jamais enfouis !"

Quarantièm's rugissants poème de Fabrice Selingant

par le Rouge-gorge, mardi 02 mai 2017, 11:48 (il y a 2550 jours) @ sobac

Merci pour cette lecture commentée et doublement circonstanciée avec cette citation de Victor Hugo.

La période peu faste, me fait travailler sur une mise en page d'une traduction préexistante du roman inachevé de Jack London le Talon de fer.

ces temps ont besoin d'instruction et de lecture...

Cordialement. Fraternellement. Fabrice le Rouge-gorge

Quarantièm's rugissants poème de Fabrice Selingant

par --, mardi 02 mai 2017, 12:08 (il y a 2550 jours) @ sobac

Édité à la demande de l'auteur.

Quarantièm's rugissants poème de Fabrice Selingant

par le Rouge-gorge, mardi 02 mai 2017, 19:32 (il y a 2550 jours) @ --

Cap Horn, pas celui de bonne Espérance... Alors parfois garder le cap n'est pas aisé.

Fraternellement toujours, Kelig.

Fabrice

Quarantièm's rugissants poème de Fabrice Selingant

par --, mardi 02 mai 2017, 22:48 (il y a 2550 jours) @ le Rouge-gorge

Édité à la demande de l'auteur.

Quarantièm's rugissants poème de Fabrice Selingant

par le Rouge-gorge, mardi 02 mai 2017, 22:56 (il y a 2550 jours) @ --

Suivre le conseil de sa moitié, et ne pas le faire à moitié, un homme dans ce cas aura sa jugeote complétée.

Fraternellement.
Fabrice

Quarantièm's rugissants poème de Fabrice Selingant

par Rémy @, mercredi 03 mai 2017, 22:15 (il y a 2549 jours) @ le Rouge-gorge

Il y a une faute de phrappe sur l'image : Selingany au lieu de Selingant.

Le coup de remplacer les e par des apostrophes, ça part d'une bonne intention, mais tu ne peux pas non plus complètement contredire la langue en amuissant arbitrairement tel e et pas tel autre. Surtout une telle quantité. L'idée des apostrophes, c'est d'aider le lecteur à lire comme toi, pas de lui imposer une tâche artificielle ou impossible. Le comble est atteint là : "que troubl'nt mill' abeill's" - on ne peut pas prononcer oublmi, ça devient oublemi malgré tes apostrophes, et ça révèle à quel point elles sont incongrues.

Non, vraiment, si tu veux faire des vers mesurés, compte les pieds correctement, et si tu veux faire des vers libres, débrouille-toi pour qu'ils le soient visiblement et qu'ils n'aient pas l'air juste-un-peu-loupés ni rafistolés d'apostrophes. Ce n'est pas difficile, il faut juste y mettre un peu de soin.

Quarantièm's rugissants poème de Fabrice Selingant

par le Rouge-gorge, jeudi 04 mai 2017, 04:06 (il y a 2549 jours) @ Rémy

Quarantièm's rugissants puis cinquantièm's hurlants,
Cap Horn, ton passag' n'est que partie de plaisir,
où des couteaux de glac's vienn'nt disputer au vent,
déchirer avec joie, briser net et en rir'

Quel tour de terr' nommerait Pacifiqu' ce phar'
heurts, murs d'eau, vagu's scélérat's, o flots croisés
froid du bus du matin, bris de glac' des regards
l'amitié se partag', tiens, un parfum boisé

Le bonheur, tôt, se lit, et le jour n'a pas d'âge
un rictus passe-temps, que grimac'nt mes pareils
moteur ronflement quiétud' que troublent mill' abeill's
les gars qui distribuent ont pour deux du courag'

Ceux qui ne prennent pas passent vit' en grognant
de vrais sourir's se form'nt pour ceux qui se connaiss'nt
attention d'un instant, un bonjour qu'on adress'
bénévol's, oui, vous êt's ce soleil se levant.

Fabrice Selingant

[image]

Quarantièm's rugissants poème de Fabrice Selingant

par le Rouge-gorge, jeudi 04 mai 2017, 04:12 (il y a 2549 jours) @ le Rouge-gorge

Dont acte, Rémy merci, modification du texte musicalité oblige, merci pour la frappe incorrecte du Y au lieu du T sur le visuel. les apostrophes sont utiles pour la prononciation du texte, un pied en trop donc bourdonnement devient ronflement.

Fabrice

Un exemple

par Rémy @, vendredi 05 mai 2017, 01:37 (il y a 2548 jours) @ Rémy

Amsterdam, par Brel. Les e muets sont naturellement élidés à la fin des vers sans qu'on les remplace par des apostrophes ; évidemment aussi quand ils sont suivis d'une voyelle ; la plupart des e muets au milieu des vers sont prononcés et correspondent à une note sur la partition ; quelques uns sont passés sous silence conformément à l'accent du nord de la France, et la plupart de ceux-ci sont remplacés par des apostrophes sur la partition pour aider le lecteur quand il n'y a pas de note qui les porte (même pas tous tellement les élisions sont évidentes). L'important là-dedans c'est "conformément à l'accent du nord de la France" : les apostrophes ne sont pas arbitraires ni artificielles. De même le remplacement de "il y a" par "y a", ce n'est pas une lubie, c'est l'usage dans la langue parlée : l'écriture ne fait que refléter la diction normale, elle ne tente pas d'en imposer une qui serait fausse.
À remarquer ici aussi avec quelle habileté les e muets sont de plus en plus élidés au fur et à mesure que le morceau s'anime.



Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui chantent
Les rêves qui les hantent
Au large d'Amsterdam
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui dorment
Comme des oriflammes
Le long des berges mornes
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui meurent
Pleins de bière et de drames
Aux premières lueurs
Mais dans l'port d'Amsterdam <---
Y a des marins qui naissent
Dans la chaleur épaisse
Des langueurs océanes

Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui mangent
Sur des nappes trop blanches
Des poissons ruisselants
Ils vous montrent des dents
A croquer la fortune
A décroisser la lune
A bouffer des haubans
Et ça sent la morue
Jusque dans l'cœur des frites <---
Que leurs gross'mains invitent <---
A revenir en plus
Puis se lèv'nt en riant <---
Dans un bruit de tempête
Referment leur braguette
Et sortent en rotant

Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui dansent
En se frottant la panse
Sur la panse des femmes
Et ils tournent et ils dansent
Comm'des soleils crachés <---
Dans le son déchiré
D'un accordéon rance
Ils se tordent le cou
Pour mieux s'entendre rire
Jusqu'à c'que tout à coup <---
L'accordéon expire
Alors le geste grave
Alors le regard fier
Ils ramèn'nt leur batave <-- (même pas indiquée sur la partition)
Jusqu'en pleine lumière

Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui boivent
Et qui boivent et reboivent
Et qui reboivent encore
Ils boivent à la santé
Des putains d'Amsterdam
De Hambourg ou d'ailleurs
Enfin ils boivent aux dames
Qui leur donnent leur joli corps
Qui leur donnent leur vertu
Pour une pièce en or
Et quand ils ont bien bu
Se plantent le nez au ciel
Se mouch'nt dans les étoiles <-- (même pas indiquée sur la partition)
Et ils piss'nt comm'je pleure <-- (la 2e seulement sur la partition)
Sur les femmes infidèles
Dans le port d'Amsterdam
Dans le port d'Amsterdam

Quarantièm's rugissants poème de Fabrice Selingant

par --, vendredi 05 mai 2017, 09:15 (il y a 2547 jours) @ le Rouge-gorge

Édité à la demande de l'auteur.

(traductions et original)

par --, vendredi 05 mai 2017, 12:51 (il y a 2547 jours) @ --

Édité à la demande de l'auteur.