L'intermède Calypso

par Écrire, lundi 10 juillet 2017, 22:51 (il y a 2478 jours)

Sur le circuit de sa peau, le plein des sens s’effectue au fur et à mesure des déplacements. Les pneumatiques bonifient à chaque accélération. La suspension s’améliore dans les chaos. Sur le circuit de sa peau, la vitesse s’évalue en frissons minute. En murmures synchrones. Les perceptions se disposent à s’évanouir et d’ici là, s’enorgueillissent d’une inédite acuité. Les mots rentrent dans leurs coquilles et diffusent l’écho caverneux d’une articulation désordonnée.

Un commissaire de piste agite le drapeau rouge. C’est la fin de la session. Nous devrions entamer un tour de refroidissement. Au lieu de quoi, nous roulons, roulons d’un bord à l’autre de la fusion. La ligne d’arrivée se liquéfie sous l’impact de la foudre et nos souffles brulants crèvent l’épaisseur de la nuit.

L'intermède Calypso

par Périscope @, mardi 11 juillet 2017, 15:39 (il y a 2478 jours) @ Écrire

jolie métaphore filée : de la peau comme un circuit automobile

la loi des écarts, l'unité des différences

une adroite ficelle poétique

pardon pour ce démontage

cela ne m'empêche pas d'aimer beaucoup

L'intermède Calypso

par Écrire, vendredi 14 juillet 2017, 16:36 (il y a 2475 jours) @ Périscope

Merci pour ton "démontage" sympathique

L'intermède Calypso

par Rémy @, mardi 11 juillet 2017, 18:30 (il y a 2478 jours) @ Écrire

Tiens j'ai vu et entendu hier l'opéra de chambre "Jakob Lenz", de Rihm, d'après le roman de Büchner racontant la vie du même, enfin plus exactement son sombrement dans la folie, et vu que ce Lenz vivait du temps de Goethe, il y faut une femme idéale, entraperçue, inaccessible, morte, et tout le tralala. De nos jours il semblerait que cette personnage soit nettement plus présente, palpable, et munie d'une agréable concrétude qui n'eût certes pas libéré Lenz de ses pensées profanes mais bien du malheur qu'elles lui causèrent en siècle puritain.

Au niveau de l'écoute, c'est du contempo, mais sans flûtes ni violons, donc assez tolérable. dh trouverait certainement que ça sent la choucroute avec tous ces Lenz, Rihms, Büchners et autres Goethes barbares (surtout que l'action se passe dans les environs de Strasbourg), mais en fin de compte, c'est un aboutissement possible de la musique qu'il compose, et le thème ne lui déplairait sûrement pas.