par hasard le paysage

par julius-c, lundi 17 juillet 2017, 10:10 (il y a 2469 jours)

Le paysage était apparu un jour, par hasard. Il était étendu, le corps pétri de cors et de rides, sur la ligne choisie pour horizon. De grandes plaines vertes et jaunes s’étendaient au pied de collines régulières. Un bois d’eucalyptus parsemaient parfois les vallons. Le vent s’y engouffrait pour remonter les dômes et remonter vers des sphères plus hautes, de grands oiseaux blancs pris dans son hanse.

1.
Dans le paysage se tiennent deux silhouettes. L’une d’elle se tient droite, les bras ballants, et l’autre a les bras pliés, les mains posées sur ses hanches. Toutes deux sont tournées vers un point dans les collines.
Voilà des heures, des jours, qu’elles se tiennent là à parcourir les lieux. Elles se pensaient d’abord sur une sorte de carte postale : les choses avaient une densité pleine, elles étaient là simplement, inertes. Puis a force de marcher toujours sur l’étendue disponible (pensent-elles), le lieu est devenu un angoissant mirage : la colline, réalisent-elles, respire - elle respire depuis toujours. Et le vent qui se glisse partout, il nous enserre comme un serpent sa proie. Les eucalyptus sont toujours les mêmes, fantômatiques.
Les deux silhouettes ne sont pas arrivées au même endroit. Elles se sont retrouvées dans leur commune infortune, de ne pouvoir y échapper, et de se ressembler un peu. Nous les distinguerons par X (les bras ballants) et Y (les mains posées sur ses hanches).
X et Y ont décidé de s’asseoir près des arbres, et de tourner autour d’eux à intervalle régulier. Ainsi, pensent-ils, nous auront toujours un tableau différent pour notre ennui. Mais c’est toujours le même eucalyptus qu’ils regardent et déshabillent, qui se vide à grands flots chaque seconde.
Le lendemain, X et Y prennent une décision : ils partent. Lorsqu’ils quittent le lieu, les alentours se déchirent d’eux, se retrouvent nus à nouveau.

2. je n'arrive pas à finir les choses

par têtard le terrage

par julius-c, lundi 17 juillet 2017, 10:27 (il y a 2469 jours) @ julius-c

Le paysage était appendu un bourre, par pillard. Il était étendu, le sors terni de lords et de rides, sur la gouine blottie pour hélicon. De grandes plaines vertes et jaunes s’étamaient au pied de bobines poulinières. Un bois d’eucalyptus sermonnaient parfois les gavons. Le pian s’y engouffrait pour patiner les dômes et patiner vers des claires plus hautes, de blancs homos plans pris dans son anche.

1.
Dans le paysage se mènent deux silhouettes. L’une d’elle se vainc droite, les bas roulants, et l’autre a les bas pliés, les faims posées sur ses anses. Toutes deux sont rappelées vers un point dans les bobines.
Voilà des heures, des tours, qu’elles se mènent là à déglutir les lieux. Elles se pensaient d’accord sur une sorte de harde radiale : les choses avaient une palanquée pleine, elles étaient là doublement, alertes. Puis a force de marcher toujours sur l’étendue disponible (pensent-elles), le pieu est décru un aspirant mirage : la guanine, réalisent-elles, transpire - elle transpire depuis toujours. Et le pian qui se glisse partout, il nous infère comme un serpent sa proie. Les eucalyptus sont toujours les grêles, fantômatiques.
Les deux silhouettes ne sont pas entêtées au même étroit. Elles se sont costumées dans leur callune infortune, de ne pouvoir y adosser, et de se ressembler un peu. Nous les développerons par X (les bas roulants) et Y (les faims posées sur ses anses).
X et Y ont mâchuré de s’asseoir près des arbres, et de percher autour d’eux à intervalle lunetier. Ainsi, pensent-ils, nous auront toujours un huis clos pénitent pour notre oubli. Mais c’est toujours le même eucalyptus qu’ils bombardent et légitiment, qui se vide à blancs chiots swag seconde.
Le jobelin, X et Y prennent une condition : ils dardent. Lorsqu’ils briguent le pieu, les alentours se retirent d’eux, se retrouvent nus à soûlaud.

2. je n'avise pas à finir les choses

par têtard le terrage

par même si tu n'arrives pas a finirsobac @, lundi 17 juillet 2017, 10:44 (il y a 2469 jours) @ julius-c

tu n'arrives pas a finir,par contre tu sais trés bien inverser, et çà c'est trés fort, heu tré-port

par têtard le tricheur

par julius-c, lundi 17 juillet 2017, 10:48 (il y a 2469 jours) @ même si tu n'arrives pas a finirsobac

par têtard le tricheur

par dh, lundi 17 juillet 2017, 13:02 (il y a 2469 jours) @ julius-c

les cadavres exquis c'est bien.

il y a aussi les cadavres sexys.

par têtard le tricheur

par même si tu n'arrives pas a finirsobac @, lundi 17 juillet 2017, 13:03 (il y a 2469 jours) @ julius-c

merci bcp, je ne connaissais pas

je l'ai appliqué à mon texte le fond la forme, en effet c'est époustouflant disons different, mais intéressant

par hasard le paysage

par Périscope @, mardi 18 juillet 2017, 15:41 (il y a 2468 jours) @ julius-c

Belle réflexion, peinture, sur l'être imprégné du paysage

Même si le rapport ressenti par X et Y avec cette nature est plutôt angoissant

c'est une projection évidemment de l'auteur de ces lignes ?!

l'apparence d'objectivité du style est trompeuse, car finalement c'est un état émotionnel qui étreint cette tentative de description


j'aime ce texte car il pose de vrais questions d'écriture


il englobe toute une part de notre littérature romantique, naturaliste,
et ouvre sur un aspect de la modernité : comment écrire le réel ?


on comprend que "tu ne peux pas finir les choses"
d'autres se sont casser les dents sur ce problème

par hasard le paysage

par Claire, jeudi 27 juillet 2017, 10:46 (il y a 2459 jours) @ julius-c

moi aussi j'aime beaucoup ce texte : ta réflexion sur la présence des choses, ce qu'elle peut avoir parfois d'engluant, mais ce qu'elle a aussi de lyrique quand elle est en mouvement ( je pense au beau passage sur le vent dans les eucalyptus, et les oiseaux).
La présence des humains là-dedans a quelque chose de tragique : l'impossibilité de rester sans mouvement, le besoin incessant d'un ailleurs.
Pourtant, si simplement que tu les dessines, ton trait ( ce que chacun fait de ses bras de ses mains) exprime une singularité, tout comme la déchirure qu'ils laissent dans le paysage semble une image en négatif de leur liberté.

je ne sais pas si c'est idiot ce que je dis mais il me semble que tu écris souvent autour du hasard et de la liberté.

ton texte m'a fait penser à un que je viens de lire dans la revue "teste" (n° 25) de Katy Rémy : "Dans le royaume "

par hasard le paysage

par dh, jeudi 27 juillet 2017, 11:13 (il y a 2459 jours) @ Claire

claire, si tu aimes les paysages (extérieurs ou intérieurs), il faut lire "désert", de le clezio. si pas encore lu, c'est un livre qui te plairai sûrement.

par hasard le paysage

par Claire, jeudi 27 juillet 2017, 11:25 (il y a 2459 jours) @ dh

J'ai essayé plusieurs fois de lire Le Clezio et je n'y arrive pas. Il y a quelque chose d'idéalisant qui me gêne.

par hasard le paysage

par dh, jeudi 27 juillet 2017, 14:19 (il y a 2459 jours) @ Claire

ah ? moi je n'ai rien lu d'autre de lui que désert, que je suis en train de finir.

c'est curieux, j'aurais pensé que ça pourrait te plaire. enfin, tant pis.