disclaimer

par loulou, mardi 02 octobre 2018, 22:24 (il y a 2032 jours)

je suis un grand écrivain de ce temps qui a les écrivains qu'il mérite. malgré moi je suis un grand écrivain de ce temps même si je suis de plus en plus petit mais je ne disparais pas à l'horizon mais reste dans l'oeil de mon siècle. je suis un grand écrivian de ce temps je dis des choses essentielles très rarement mais il suffit d'en dire une pour etre un écrivain et plusieurs pour être un grand aussi je suis un des grands écrivains de ce temps petit en grands écrivains. sachez le. je délaisse la littérature comme je délaisse de nombreuses choses dans ma vie, avec lenteur. c'est comme lorsqu'on traine à table lors des repas de famille parce que s'en aller vous met en face de la vacuité de ce qu'on vient de vivre. je délaisse l'écriture et l'écriture me délaissera aussi un jour. mais sachez le : je suis un grand écrivain de ce temps. et il serait peut-être bon que l'un de vous s'en souvienne pour constituer en temps voulu mes archives. vous y trouverez de quoi appuyer cette sentence : je suis un des grands écrivains de ce temps. il y a un style "loulou". il y a une école "loulou", stylistiquement parlant. on voit la trace de ma lecture dans la sensibilité de ceux qui me lisent et me comprennent. je suis un grand écrivain qui n'écrira jamais rien de grand.

sur ces entrefaites...

par loulou, mercredi 03 octobre 2018, 01:36 (il y a 2032 jours) @ loulou

Tout conspire parfois à vous dégoûter de tout, sauf vous-même, puisque la plupart des gens sont très mauvais en machinations, ce qui permet de se supporter. Le point commun entre le talent et la nullité c'est que ce n'est pas fait exprès, comme par hasard. Le point commun entre les points c'est qu'il y passe un nombre infini de droites contrairement aux rêves qui sont récurrents et à l'imagination qui goutte. Il y a encore des choses qui valent la peine qu'on se donne du mal : l'amitié, l'amour, les sushis à volonté. L'indigestion est le seul risque qui vaille vraiment le coup d'être pris avec le sida. Parlons maintenant de l'amour. Il y a des mots qui sont plus grands que d'autres mais ce sont paradoxalement ceux sur lesquels l'on n'arrête pas de se pencher. La vie moderne a détraqué la sensibilité et tout part à yo-l'eau (rires). Cependant il reste encore des gens consciencieux : je mets un grand soin à ne parler que de choses stupides parce que c'est important de connaître son sujet. La succession de ces phrases n'en cache pas la nullité, ce serait malhonnête. Je pense d'une façon relativement désordonnée, ce qui masque difficilement l'absence d'idées, au fond. Si on a vraiment quelque chose à dire on en trouvera toujours la structure. Les dialogues ne fonctionnent pas autrement. Lorsqu'on parle aux commerçants : brèves pallabres échangées comme des flèches dont on a même pas besoin de vérifier qu'elles atteignent leur cible. J'attends un langage qui dira le flou dans toute sa précision. Se lever tard est le seul poème que j'exécute avec talent : l'après-midi prend alors de faux airs surréalistes et trempe son spéculoos dans le noisette de l'inspiration.

disclaimer

par sobac @, mercredi 03 octobre 2018, 10:49 (il y a 2032 jours) @ loulou

je suis un scribouillard, donc acte

SCRIBOUILLARD

L’adjectif tue ou guéri
Scribouillard, drogué du stylo
Ou du clavier à l’ère de l’ordi
Écrivaillon en langage sténo
Quel sort peu enviable
Pour tous ceux qui rimaillent
Galérien de la page
À noircir vaille que vaille
Des émotions que l’on envisage
Quelle est la motivation
Le fruit de la passion
Le kif d’être dans une oasis
La sensation de la souris
La liberté de se comporter
En spectateur attitré
D’une œuvre inachevée
D’espoirs contenus
D’un contexte retenu
La page doit être abattue
C’est une chaîne au pied
Un boulet à supporter
Une intraveineuse cutanée
Des milliers d’aiguilles qui tatouent
Ton corps de partout
Enfin, apparais
Une ébauche, une esquisse
Mais scribouillard tu es resté
C’est le plus dur à supporter
Addiction affection
Le temps paraît moins long
Enfermé dans des mots
Qui sont l’expression
De ta logique et ton ego
Mais nul besoin de cure
De repos en chambre hospitalisée
Juste respecter la procédure
Pour goûter à l’ivresse engendrée
D’accomplir ta satisfaction
Que procure l’illusion
De gribouiller
Quitte à recommencer