dans le musée de la chasse...

par seyne, lundi 22 octobre 2018, 15:10 (il y a 2014 jours)

...



...les murs sont de bois sombre et de tissus veloutés

riches comme les feuilles que l’automne oxyde et rougit

martèle, cueille, engloutit.

dans le musée de la chasse

on voit aux murs les beaux animaux morts

avec leurs yeux brillants et leurs armes aiguës

de cornes et de griffes

de dents, avec leurs douceurs :

poils et plumes - grands et petits, tous différents.



sont aussi rangées savamment les armes

qui servent à les tuer, de métal et de bois,

imaginées fabriquées, ornées ou simples

lissées par l’usage.



et les dieux habitant les bois

les hommes-animaux, les hommes-arbres

les femmes au sein découvert ou même nues

dans le grand labyrinthe de la forêt

la grande étendue de la plaine.



les hommes chassent avec leurs épieux

entre les lances serrées des arbres, sous les cimes

dressées qui cachent le ciel.

le rouge du sang signe en bas le tableau

et une sorte de fureur inconnue

luit dans les yeux peints, multiples

que le peintre voudrait capter, rendre éternelle.

bêtes et gens traversent quelque chose, un instant étrange.



puis chaleur et mouvement quittent le corps sauvage

et il faudrait un musée de la cuisine

tout près pour lui rendre justice.



mais rien n’est triste

dans ce musée où le mystère des forêts,

de la vie n’est qu’effleuré par la mort.

terre, arbres et nuit, désir et lumières

sont là et des savoirs anciens cachés

dans les vitrines et les petits tiroirs.

on ouvre, curieux, et l’art se glisse

comme chez lui, dans ce domaine.



art de reconnaître et de voir

art de traquer art d’attendre

art de flairer et d’entendre

art de viser art de prendre

art de nommer et de comprendre

art de peindre et de sculpter.

arithmonyme : 8 puis 6 mots

par seyne, lundi 22 octobre 2018, 15:35 (il y a 2013 jours) @ seyne

toutes les pièces sont tapissées de bois sombre
et de tissus veloutés, riches comme les feuilles
que l’automne oxyde, rougit et martèle...puis
fait tomber. Dans le musée de la chasse
on voit aux murs les beaux animaux morts
avec leurs yeux brillants et leurs armes aiguës
de cornes et de griffes, de dents, et
leurs douceurs : poils et plumes - grands et petits
tous différents. sont aussi rangées savamment les armes
qui servent à les tuer, fer et bois,
imaginées fabriquées et ornées, lissées par leur usage.
et les dieux habitant les bois, hommes-animaux
femmes au sein découvert, et les hommes chassant
leurs épieux, entre les lances serrées des arbres
cimes dressées comme pour cacher le ciel. le
rouge du sang signe les tableaux, une sorte
de fureur inconnue luit dans les yeux peints
que le peintre voudrait capter et rendre éternelle.
bêtes et gens traversent quelque chose, un bref
instant de vérité après la poursuite puis tout
s’arrête, la chaleur quitte le corps sauvage
(il faudrait aussi un musée de la cuisine
pour lui rendre justice). Pourtant rien n’est
triste dans ce musée, le mystère des forêts
de la vie juste effleuré par la mort.
terre et arbres et nuit désir et lumières
et tous les savoirs anciens sont à demi-
cachés dans les vitrines et les petits tiroirs
où l’art se glisse comme chez lui :

Art de reconnaître et de voir
Art de traquer art d’attendre
Art de flairer et d’entendre
Art de viser art de prendre
Art de nommer et de comprendre
Art de peindre et de sculpter.

non, la contrainte n’apporte rien, au contraire.

par seyne, mardi 23 octobre 2018, 14:01 (il y a 2013 jours) @ seyne

- pas de texte -

dans le musée de la chasse...

par sobac @, mardi 23 octobre 2018, 09:56 (il y a 2013 jours) @ seyne

on se croirai dans une grotte
je ne suis pas chasse, mais j'apprécie l'écrit qui narre bien une ambiance, qui parfois me révolte par sa violence

dans le musée de la chasse...

par seyne, mardi 23 octobre 2018, 13:57 (il y a 2013 jours) @ sobac

Je ne chasse pas non plus et mes sentiments face aux chasseurs sont mitigés, surtout dans un monde où l’on mange beaucoup de viande, où la chasse a perdu sa valeur de subsistance.
Mais c’est comme tout : il faut voir briller les yeux des petits garçons que leur père emmène « dans la colline » à la chasse aux sangliers, ou passer la nuit « à la hutte » pour les canards. Et les écouter expliquer tout ce qu’ils savent déjà sur le gibier, les endroits sauvages. C’est autre chose que d’aller au supermarché.
Mon souvenir d’enfance c’est le lièvre qu’avait ramené tonton Jules, que j’avais pris dans mes bras comme un bébé, et qui m’avait fait caca dessus, dans un réflexe post-mortem.

Le musée de la chasse à Paris est d’une beauté extraordinaire, je suis contente que tu aies senti ce côté « grotte ».

dans le musée de la chasse...

par au phil de la vie, mardi 23 octobre 2018, 18:13 (il y a 2012 jours) @ seyne

https://www.google.com/search?q=le+mus%C3%A9e+de+la+chasse&client=firefox-b-ab&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=0ahUKEwiZ2IGF_JzeAhVHOBoKHaG0DSgQ_AUIDygC&biw=1366&bih=613

Pardon, mais, ce n'est pas beau du tout. Au contraire, c'est horrible.

Permets-moi de penser que les artistes de Lascaux étaient bien plus civilisés et avaient infiniment plus de goût.

dans le musée de la chasse...

par seyne, mardi 23 octobre 2018, 18:33 (il y a 2012 jours) @ au phil de la vie

Est-ce que tu te rends compte que tu me cherches sans arrêt ? Lâche-moi un peu c’est lassant, et retourne sur Google.com/search...

dans le musée de la chasse...

par au phil de la vie, mardi 23 octobre 2018, 18:41 (il y a 2012 jours) @ seyne

Pas du tout, Claire. C'est toi qui me cherche généralement, souvent, et depuis longtemps.

Là j'ai simplement écrit sincèrement ce que je pensais du Musée de la chasse.

dans le musée de la chasse...

par Timothée, mardi 23 octobre 2018, 20:51 (il y a 2012 jours) @ seyne

Ça donne envie de se balader en forêt...

dans le musée de la chasse...

par seyne, mercredi 24 octobre 2018, 14:32 (il y a 2012 jours) @ Timothée

oui mais là c'est trop tard, elles ont mis leurs doudounes, faudra attendre l'été prochain. ;)

dans le musée de la chasse...

par Timothée, mercredi 24 octobre 2018, 20:48 (il y a 2011 jours) @ seyne

Pourquoi pas après tout. L'été c'est quelque part, et c'est vite arrivé. Et puis une doudoune, c'est rien qu'une seconde peau, un filtre du froid et du chaud. En somme, pour passer au travers, il faut la durée et la chaleur. C'est pourquoi d'ailleurs, j'avais entendu ça un jour, les couples qui se forment à l'aube des plus rudes hivers sont les plus solides et les plus durables.

dans le musée de la chasse...

par Périscope @, mardi 30 octobre 2018, 09:26 (il y a 2006 jours) @ Timothée

j'aime bien cette manière de décrire avec sérénité, sans jugement, le temple des chasseurs

la violence n'en ressort que mieux

je trouve que lé précision, la douceur, dénonce encore plus un sujet qui parait bien polémique

évitons le manichéisme, el le bipolaire, ceci pour phil de la vie !


(la 2ème présentation est mieux, en vers de 8 mots)

dans le musée de la chasse...

par au phil de la vie, mardi 30 octobre 2018, 10:05 (il y a 2006 jours) @ Périscope

Dire que j'avais lu ce poème comme une louange sans nuance, une fascination univoque, une admiration sans fard, heureusement que tes yeux de biche y perçoivent une dénonciation cachée à ma vue grossière. C'est plus douçâtre.