Héritage - delivre.net

Dans ma famille j'étais très apprécié quand j'étais petit, on me déposait sur un lit ou à même le sol et je ne bougeais pas, j'étais un objet. Comme la plupart des gens je faisais ce que mes parents me disaient de faire. Je digerais la même nourriture qu'eux, je vivais dans leur odeur. Je n'avais pas conscience que j'étais heureux.

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Tu as quel âge Marion ?

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Ce que génère mon texticule, ce sont des spéculations sur mon âge ?

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Ben oui. Et d'ailleurs avez vous des testicules ?

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J'ai trente ans et des testicules, oui (désolé Denis), j'écris (si on peut dire que j'écris...) sous un nom de femme.

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marion,

le mieux est de poster une photo de vous en tenue légère.

nous verrons ainsi si vous êtes digne de rejoindre notre panel d'écrivains.

( non, je plaisante, hein.. )

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Je l'aime beaucoup ce texticule, qui en dit long sur les joies de l'enfance et tout ce que nous avons perdu en devenant des adultes,
qui constamment projettent, décident, supputent, agissent, bref, ce poids que nous mettent sur les épaules la "liberté" et la "responsabilité.
C'est marrant parce que je n'en ai pris conscience que depuis peu : l'enfant n'est pas vraiment un objet, mais il est effectivement où les adultes le mettent, et libre de toutes ces questions de décision et de choix que les parents font à sa place, il garde un espace mental ouvert
pour regarder, écouter, jouer, imaginer, apprendre, sentir, souffrir et jubiler.

Et c'est très beau aussi ce que tu dis de la nourriture et des odeurs qui l'entourent, qu'il n'a pas choisies non plus et qui, plus tard, auront le parfum si particulier de l'enfance -le bonheur, oui, souvent.

pourtant les enfants rêvent de devenir adultes et de tout décider enfin...tant mieux d'ailleurs.

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Claire C., moi aussi je me suis rendu compte hier que quand on est enfant on n'a pas de responsabilité, et qu'on est influençable. Je me suis même dit que peut-être qu'on intègre certaines choses parentales, mais je n'en suis pas encore tout à fait sûr. Je suis également touché et percuté par l'innocence de ce texte, sa force révélatrice toute en nuances. Il y a comme un poids lesté de toute matière qui crée un espace de liberté, pas comme une baudruche remplie d'hélium, s'envolant dans les airs, mais comme une empreinte indicible, résistant aux âges, et s'installant tel un diadème dans les esprits, sans rien soulever qu'un supplément d'âme.

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Mais cela m'amène à me poser une question essentielle à laquelle j'aimerais que tu m'apportes des éléments de réponse. Est-ce qu'un jeune adolescent, qui écrit sur son enfance toute fraiche, encore présente en lui, est-ce que ce jeune adolescent est vraiment encore dans l'innocence s'il se voit enfant et en érige les bases ? C'est à dire s'il conceptualise l'enfance, s'il se voit de manière réflexive ? Ne pourrait-on pas plutôt supposer qu'un enfant, ou un jeune adolescent au sortir de l'enfance ne peut avoir une vision claire de cela, mais au contraire, tentera tout type d'écriture témoignant de cet exil de l'enfance, sans pouvoir le saisir, sans pouvoir réaliser ce principe essentiel ? N'est-ce pas le propre du tourment, et en un certain sens de l'innocence, de ne pas voir ce qui se voit, de ne pas se voir ? Bien sûr on connait les schémas, les bases, mais est-ce que participer à ce point, c'est à dire en se disant "heureux" dans une période encore toute récente et en exprimant avoir perdu ce bonheur là, n'est-ce pas en vérité le principe d'une vieillesse précoce, lorsque le jeune adolescent devrait être submergé par l'ampleur des possibilités nouvelles qui s'offrent à lui, plutôt que de s'enterrer dans des visions anciennes, une sagesse adulte confortable ?

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J'ignore si l'emphase de ton message est ironique. Mais qu'importe. Merci pour tes mots (je prends quand même).

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Merci pour ta réaction. J'aimerai bien développer ce texte mais je bloque dessus et je lis, relis et relis encore ces quelques phrases sans arriver à y ajouter un second paragraphe. J'écris puis j'efface. Du coup je me dis que ça reste un peu léger comme évocation de l'enfance.

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Peut-être que tu bloques parce que tu as du mal à trouver aussi essentiel, aussi juste et aussi simplement dit.
À mon avis il faut que tu attendes : des intuitions de ce genre, il n’en tombe pas du ciel tous les jours.

Si tu tiens à prolonger, à creuser, peut-être il faudrait changer de forme. Un récit par exemple...enfin, c’est juste une idée.
.

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hériter cela n'est rien mais vieillir oh vieillir ( pour singer le grand jacques

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