vert
les grandes flaques immobiles
fine couche de vase
brun gris vert
sous l’eau transparente. les éclats aigus du bois vert.
le jus de sève sur les sécateurs.
l’herbe drue, le bruit des molaires
de chevaux broyant les dents-de-lion amères
après en avoir secoué la terre. les feuilles
à contre-jour, dont nul n'a dessiné
les nervures. l'herbe sous le pied nu
si fraîche, son humidité particulière.
les algues ondoyant dans les eaux claires
et - dans la chute du jour le changement
des plantes. leurs bruissements, imbriqués dans l’ombre,
sous le bleu-vert du ciel.
fine couche de vase
brun gris vert
sous l’eau transparente. les éclats aigus du bois vert.
le jus de sève sur les sécateurs.
l’herbe drue, le bruit des molaires
de chevaux broyant les dents-de-lion amères
après en avoir secoué la terre. les feuilles
à contre-jour, dont nul n'a dessiné
les nervures. l'herbe sous le pied nu
si fraîche, son humidité particulière.
les algues ondoyant dans les eaux claires
et - dans la chute du jour le changement
des plantes. leurs bruissements, imbriqués dans l’ombre,
sous le bleu-vert du ciel.
vert
c'est vrai qu'en ce moment les verts sont à la fête, magie du printemps
attention le vert m'attire parfois le verre
attention le vert m'attire parfois le verre
vert
le vert, c'est sûr, le blanc caillouteux et ensoleillé aussi, et ne parlons pas du bleu piscine :)
Je viens de finir de corriger le recueil qui s'appelle "maisons et arbres" (ouf, ça devenait obsessionnel), ce petit-là en fait partie.
Je viens de finir de corriger le recueil qui s'appelle "maisons et arbres" (ouf, ça devenait obsessionnel), ce petit-là en fait partie.
vert
bon te voila soulagée
et l'anthracite couleur tacite déclinant jusqu'au noir de l'âme, les ors de la République,
et l'anthracite couleur tacite déclinant jusqu'au noir de l'âme, les ors de la République,
vert
oui ! très beau ce vers (de champagne)...
vert
quelle belle observation !
et les mots sensibles suffisamment minimums pour laisser place au lecteur
c'est un arrêt sur l'instant
je m'en sens de plus en plus incapable depuis un certain temps
je cavale d'une chose à l'autre et les mixe
j'apprécie votre capacité et à Soledad aussi
cette façon de recevoir le moment, vous en imprégner, le restituer par votre écriture, l'attention au perceptible,
cet abandon au moment révèle une poésie de la présence, qui devient connaissance pour le lecteur
je trouve en ce moment que le site s'enrichit de textes de qualité et avec des échanges constructifs réconfortant
et les mots sensibles suffisamment minimums pour laisser place au lecteur
c'est un arrêt sur l'instant
je m'en sens de plus en plus incapable depuis un certain temps
je cavale d'une chose à l'autre et les mixe
j'apprécie votre capacité et à Soledad aussi
cette façon de recevoir le moment, vous en imprégner, le restituer par votre écriture, l'attention au perceptible,
cet abandon au moment révèle une poésie de la présence, qui devient connaissance pour le lecteur
je trouve en ce moment que le site s'enrichit de textes de qualité et avec des échanges constructifs réconfortant
vert
Je retrouve des procédés cinématographiques. Celui-ci n'est pas que visuel. Je trouve que cette succession de plans donnent au texte une allure surréaliste. On passe d'un plan à l'autre: lumière, sons, goût et senteurs suggérés. L'action est réduite au maximum et je suis à nouveau immergé dans l'émerveillement de l'instant et l'inconnu de l'après.
vert
Oups! Je n'ai pas répondu à la bonne personne/
Je retrouve des procédés cinématographiques. Celui-ci n'est pas que visuel. Je trouve que cette succession de plans donnent au texte une allure surréaliste. On passe d'un plan à l'autre: lumière, sons, goût et senteurs suggérés. L'action est réduite au maximum et je suis à nouveau immergé dans l'émerveillement de l'instant et l'inconnu de l'après.
Je retrouve des procédés cinématographiques. Celui-ci n'est pas que visuel. Je trouve que cette succession de plans donnent au texte une allure surréaliste. On passe d'un plan à l'autre: lumière, sons, goût et senteurs suggérés. L'action est réduite au maximum et je suis à nouveau immergé dans l'émerveillement de l'instant et l'inconnu de l'après.
vert
Merci Periscope.
A vrai dire, il ne s'agit pas vraiment d'une observation de l'instant. Il s'agit plutôt de ruminations autour du mot "vert", et des images qui "remontent" d'un passé parfois lointain, voire d'un imaginaire né d'une lecture. Je suis donc plus vache que cheval dans ce poème, même si l'image du cheval secouant la touffe de pissenlit que je lui avais offert pour en faire tomber la terre est un souvenir assez précis.
L'ensemble du poème me fait penser à un tableau de Caillebotte, qui représente le surface verte d'une rivière ridée par des gouttes de pluie. On a vraiment le sentiment d'"y être".
A vrai dire, il ne s'agit pas vraiment d'une observation de l'instant. Il s'agit plutôt de ruminations autour du mot "vert", et des images qui "remontent" d'un passé parfois lointain, voire d'un imaginaire né d'une lecture. Je suis donc plus vache que cheval dans ce poème, même si l'image du cheval secouant la touffe de pissenlit que je lui avais offert pour en faire tomber la terre est un souvenir assez précis.
L'ensemble du poème me fait penser à un tableau de Caillebotte, qui représente le surface verte d'une rivière ridée par des gouttes de pluie. On a vraiment le sentiment d'"y être".
vert
Moi ça me fait penser à quelqu'un qui taille sa haie dans sa propriété privée, à défaut d'être présente dans un tableau de Caillebotte. Et c'est bien ça. C'est pas que ça manque d'intensité : ça manque d'immensité.
vert
oui, je ne le défendrai pas plus que ça. Au départ c'était presque un exercice de style, j'avais écrit aussi rouge, bleu, et je ne sais plus. Je l'ai retravaillé pour le recueil, mais d'une certaine façon il reste très formel.
vert
Je l'ai bien aimé, mais le terme de sécateur renvoie directement à une situation que l'on ne peut occulter.
vert
sécateur et broyer, oui ils vont ensemble.
et ton image de quelqu'un qui taille sa haie n'est pas fausse, même si elle fait imaginer une haie rectiligne et conventionnelle, dont je ne voudrais pas dans mon jardin.
Mais ça me renvoie à des questions très intéressantes sur le jardinage, la violence attentive et affectueuse faite à la nature pour la transformer, la dompter, la dominer, l'enrichir, faute de qui on se retrouve propriétaire d'un jardin de ronces et d'orties, impénétrable, qui ne tolère plus votre présence ni votre circulation.
Jardiner c'est comme faire du cheval (et écrire de la poésie), il faut tenir quelque chose dont la force et la sauvagerie restent pourtant l'origine et la nécessité.
et ton image de quelqu'un qui taille sa haie n'est pas fausse, même si elle fait imaginer une haie rectiligne et conventionnelle, dont je ne voudrais pas dans mon jardin.
Mais ça me renvoie à des questions très intéressantes sur le jardinage, la violence attentive et affectueuse faite à la nature pour la transformer, la dompter, la dominer, l'enrichir, faute de qui on se retrouve propriétaire d'un jardin de ronces et d'orties, impénétrable, qui ne tolère plus votre présence ni votre circulation.
Jardiner c'est comme faire du cheval (et écrire de la poésie), il faut tenir quelque chose dont la force et la sauvagerie restent pourtant l'origine et la nécessité.
vert
Il y a aussi un caractère de repli sur soi au jardinage. Bien sûr peu de poètes sont des aventuriers et ils ont tendance à poétiser dans leur jardin, qui est le cadre idéal. Mais bien souvent ils s'arrangent pour faire croire à des étendues plus vastes et sauvages.
C'est un peu ça qui m'a marqué chez le vagabond : il avait totalement quitté son jardin, sa demeure.
C'est un peu ça qui m'a marqué chez le vagabond : il avait totalement quitté son jardin, sa demeure.
vert
tu poses une autre question qui m'empêche presque d'écrire en ce moment : le fait que l'imaginaire - un imaginaire finalement assez confortable puisqu'il est imaginaire - puisse prendre la place de la vie. C'est le thème d'un autre poème que j'ai posté ici :
le lieu du désir
Il est très formel aussi : 4 strophes de 6 vers de 8 mots chacun.
le lieu du désir
Il est très formel aussi : 4 strophes de 6 vers de 8 mots chacun.
vert
Et si c'était le thème du vagabond que j'ai vu, l'imaginaire qui prend le dessus sur la vie et que cela avait un impact plus fort que dans le travail secondaire de la création littéraire ?
vert
Cest vrai que j'ai vu beaucoup de choses en le voyant. Un imaginaire total, aussi fort que le mien. Cependant j'ai toujours était assez lucide pour garder une relation normale avec le monde du dehors.
vert
je ne peux pas m'empêcher de faire le lien avec Rimbaud qui, après avoir beaucoup fugué, beaucoup erré (y compris dans une relation passionnelle) tout en écrivant, cesse d'écrire et investit l'espace du monde entier, par le voyage sans retour. Pour lui en tout cas, l'imaginaire anticipant du Bateau Ivre n'a plus suffi.
Je crois que je saisis mieux ce qui t'a frappé dans cette scène du vagabond et du bus, les réflexions qu'elle a ouvertes, réflexions et émotions. Et ce que tu m'as dit de mes deux poèmes me parle de la même chose.
La poésie, finalement, ne peut être seulement une activité intellectuelle, elle est aussi un appel à un certain type de vie, une ouverture dont l'errance est peut-être l'extrême, qui va vers le danger, le vide, la perte du sens. C'est vrai que quand on écrit de la poésie, une partie de soi est aspirée vers cela. La plupart du temps, on prend soin de ne pas s'y livrer totalement, connaissant les risques physiques et psychologiques, l'exclusion de la communauté des hommes, la folie.
Mais on sait que c'est une des clefs de l'inspiration.
Je te remercie de m'avoir réouvert ce territoire.
Je crois que je saisis mieux ce qui t'a frappé dans cette scène du vagabond et du bus, les réflexions qu'elle a ouvertes, réflexions et émotions. Et ce que tu m'as dit de mes deux poèmes me parle de la même chose.
La poésie, finalement, ne peut être seulement une activité intellectuelle, elle est aussi un appel à un certain type de vie, une ouverture dont l'errance est peut-être l'extrême, qui va vers le danger, le vide, la perte du sens. C'est vrai que quand on écrit de la poésie, une partie de soi est aspirée vers cela. La plupart du temps, on prend soin de ne pas s'y livrer totalement, connaissant les risques physiques et psychologiques, l'exclusion de la communauté des hommes, la folie.
Mais on sait que c'est une des clefs de l'inspiration.
Je te remercie de m'avoir réouvert ce territoire.
vert
Il faut savoir ouvrir ses bras à la folie, qui est une des véritables sources du logos occidental, comme je l'ai appris parmi mes lectures - qui n'ont fait que confirmer ma pensée.