la neige
le goût du bonheur,
si particulier,
je ne le sens que longtemps après.
c’est devant un tableau de Sisley
que se révèle enfoui dans ma mémoire profonde
le goût du froid d’un
jour de neige.
l’allée vers l’horizon,
rectiligne et blanche comme une nappe de fête
et - à la lisière du soir, très loin - la buée brune ou grise
que font contre le ciel qui s’assombrit déjà
les branches nues de grands arbres,
alignés sur l’horizon.
tout revient : le parc immense, la minute où l’on pose la main
sur la balustrade glacée, l’odeur de la neige
dans la tombée du jour.
dans quel parc élevé, près de Paris ?
qui était là ?
peu importe, le passé
était présent et le temps coulait
comme dans ce tableau grand-ouvert devant mes yeux.
si particulier,
je ne le sens que longtemps après.
c’est devant un tableau de Sisley
que se révèle enfoui dans ma mémoire profonde
le goût du froid d’un
jour de neige.
l’allée vers l’horizon,
rectiligne et blanche comme une nappe de fête
et - à la lisière du soir, très loin - la buée brune ou grise
que font contre le ciel qui s’assombrit déjà
les branches nues de grands arbres,
alignés sur l’horizon.
tout revient : le parc immense, la minute où l’on pose la main
sur la balustrade glacée, l’odeur de la neige
dans la tombée du jour.
dans quel parc élevé, près de Paris ?
qui était là ?
peu importe, le passé
était présent et le temps coulait
comme dans ce tableau grand-ouvert devant mes yeux.
la neige
Échange standard :
https://www.babelio.com/auteur/Franz-Bartelt/8333
https://www.youtube.com/watch?v=Mn60Seq4DbE
Je n'ai encore rien lu de lui, mais je trouve le personnage intéressant, et l'interview peut beaucoup aider à écrire.
Bien à toi
https://www.babelio.com/auteur/Franz-Bartelt/8333
https://www.youtube.com/watch?v=Mn60Seq4DbE
Je n'ai encore rien lu de lui, mais je trouve le personnage intéressant, et l'interview peut beaucoup aider à écrire.
Bien à toi
la neige
euh...ça a un rapport avec le poème ? ( pas terrible du tout maintenant que je le relis).
la neige
oui, je vois le rapport :-)
la neige
La neige...ça fait tellement longtemps que je ne l'ai pas vue...
Le souvenir que j'en garde est l'ivresse du froid, la magie d'une matière légère capable de devenir dure et compacte. J'en garde aussi le souvenir des doigts rouges et engourdis, glacés à l'extérieur et qui brulaient de l'intérieur. Le crissement sous les semelles, les irrégularités des paysages qui s'estompaient sous un voile blanc.
Bientôt, je ne pourrai plus emprunter les sentiers d'autrefois ; d'ailleurs, existent-ils encore ? La vie me redonnera-t-elle la force de gravir les pentes navarraises des printemps camomille ?
Le souvenir que j'en garde est l'ivresse du froid, la magie d'une matière légère capable de devenir dure et compacte. J'en garde aussi le souvenir des doigts rouges et engourdis, glacés à l'extérieur et qui brulaient de l'intérieur. Le crissement sous les semelles, les irrégularités des paysages qui s'estompaient sous un voile blanc.
Bientôt, je ne pourrai plus emprunter les sentiers d'autrefois ; d'ailleurs, existent-ils encore ? La vie me redonnera-t-elle la force de gravir les pentes navarraises des printemps camomille ?
merci d’avoir pris la suite !
- pas de texte -
merci d’avoir pris la suite !
Pas de problème. Oui, c'est beaucoup mieux. On sent que c'est beaucoup plus toi. Comment on dit en psychanalyse déjà, le " ça " ou le " moi " beaucoup plus que le " surmoi " qui nuit trop souvent à la beauté.
la neige
un hommage au tableau de Sisley
ce tableau réveille des souvenirs, sensations personnelles
de quelle manière est-tu la captive du tableau ?
pourtant je sens une limite dans ta démarche (pour ce texte-ci)
ce souci d'introspection, la minutie de ta transcription
peut-être il y a t'il quelque chose à dépasser avec ce sujet
l'écriture ici est au service de ta mémoire, ton ressentie
le fait d'écrire n'amène rien de plus si ce n'est de témoigner
ce tableau réveille des souvenirs, sensations personnelles
de quelle manière est-tu la captive du tableau ?
pourtant je sens une limite dans ta démarche (pour ce texte-ci)
ce souci d'introspection, la minutie de ta transcription
peut-être il y a t'il quelque chose à dépasser avec ce sujet
l'écriture ici est au service de ta mémoire, ton ressentie
le fait d'écrire n'amène rien de plus si ce n'est de témoigner
la neige
rien de plus si ce n'est de témoigner >>>>
l'important est de témoigner.
le reste n'est que graphomanie.
la neige
oui mais il y a différentes manières de "témoigner"
Burroughs, Ginsberg, Ferlinghetti, et d'autres témoignaient
Est-ce des graphomanes ?
sinon pourquoi écrire si on n'est que le journaliste de soi-même ?
Burroughs, Ginsberg, Ferlinghetti, et d'autres témoignaient
Est-ce des graphomanes ?
sinon pourquoi écrire si on n'est que le journaliste de soi-même ?
la neige
il faut témoigner pour sortir de l'universel reportage du tunnel de l'époque,
ce qui est justement l'exact contraire du journalisme.
ce qui est justement l'exact contraire du journalisme.
la neige
je ne sais pas si tu as eu la curiosité de visionner la vidéo que proposait en guise de critique (si délicate et charmante) senile ll (désolée, c'est trop long à copier).
L'intéressant se trouve dans les dernières minutes, où l'auteur dit que le roman (ou le poème) doit être bête...même un tout petit peu d'intelligence gâte tout, parce qu'un texte ou un poème n'est "pas fait d'idées mais de mots". Or je suis à 90% d'accord avec lui, et j'ai immédiatement vu en quoi mon poème était gâté par une lourdeur conceptuelle affligeante. Moi qui ai toujours défendu le renoncement à la pensée conceptuelle pendant l'écriture du poème.
Bien entendu toute œuvre artistique est irriguée et nourrie par tout ce que l'auteur a pu penser, lire, apprendre, mais cela ne doit pas être présent à son esprit pendant qu'il écrit, ne doit pas présider à l'écriture, faute de quoi le texte est ravalé au rang d'illustration d'une pensée conceptuelle.
Pour la défense de ce poème, il est né d'un moment d'émotion et non d'idées abstraites : moment - dans le musée - où je me suis rappelé ce que c'était d'être dans un paysage enneigé (exactement ce que décrit le poème qu'a posté Seyne, qui qu'il soit, à la suite).
Mais ce qui a donné son intensité à cette émotion, c'est l'art avec lequel le peintre partage avec nous cela : son ressenti d'être dans un paysage enneigé. Le soin incroyable qu'il met dans la couleur du ciel, l'éclat lumineux et pourtant atténué de l'allée, l'ambiance de cette fin de journée d'hiver, et qui parvient à nous faire venir, des années et des années plus tard, là, à côté de lui.
Et l'autre source de l'émotion c'est de sentir de quelle façon ma mémoire, comme un merveilleux instrument, trouve un moment qui ressemble, m'y transporte.
et donc le poème reste à écrire, ou plutôt à corriger, pour dire sans lourdeur l'ensemble de ces émotions, de cette gratitude, de cette nostalgie aussi.
si je disais que je suis d'accord à 90%, c'est parce que je m'autorise quand même à mettre des idées dans un poème, parce qu'elle font partie de l"être là" que nous promenons partout avec nous. Mais ce ne sont pas elles qui mènent le poème.
L'intéressant se trouve dans les dernières minutes, où l'auteur dit que le roman (ou le poème) doit être bête...même un tout petit peu d'intelligence gâte tout, parce qu'un texte ou un poème n'est "pas fait d'idées mais de mots". Or je suis à 90% d'accord avec lui, et j'ai immédiatement vu en quoi mon poème était gâté par une lourdeur conceptuelle affligeante. Moi qui ai toujours défendu le renoncement à la pensée conceptuelle pendant l'écriture du poème.
Bien entendu toute œuvre artistique est irriguée et nourrie par tout ce que l'auteur a pu penser, lire, apprendre, mais cela ne doit pas être présent à son esprit pendant qu'il écrit, ne doit pas présider à l'écriture, faute de quoi le texte est ravalé au rang d'illustration d'une pensée conceptuelle.
Pour la défense de ce poème, il est né d'un moment d'émotion et non d'idées abstraites : moment - dans le musée - où je me suis rappelé ce que c'était d'être dans un paysage enneigé (exactement ce que décrit le poème qu'a posté Seyne, qui qu'il soit, à la suite).
Mais ce qui a donné son intensité à cette émotion, c'est l'art avec lequel le peintre partage avec nous cela : son ressenti d'être dans un paysage enneigé. Le soin incroyable qu'il met dans la couleur du ciel, l'éclat lumineux et pourtant atténué de l'allée, l'ambiance de cette fin de journée d'hiver, et qui parvient à nous faire venir, des années et des années plus tard, là, à côté de lui.
Et l'autre source de l'émotion c'est de sentir de quelle façon ma mémoire, comme un merveilleux instrument, trouve un moment qui ressemble, m'y transporte.
et donc le poème reste à écrire, ou plutôt à corriger, pour dire sans lourdeur l'ensemble de ces émotions, de cette gratitude, de cette nostalgie aussi.
si je disais que je suis d'accord à 90%, c'est parce que je m'autorise quand même à mettre des idées dans un poème, parce qu'elle font partie de l"être là" que nous promenons partout avec nous. Mais ce ne sont pas elles qui mènent le poème.
la neige
je suis d'accord avec le poème bête (ou roman)
surtout que l'auteur ne se croit pas plus intelligent que ce qu'il transmet, c'est insupportable
Rimbaud aimait les "idioties"
Simenon écrit de la poésie dans ses polars (qu'on appelait il y a un temps par la jolie expression "littérature de gare")
mais pas de démagogie, ni populisme
la pari c'est de savoir oublier tout ce qu'on sait,
mais pour cela il faut d'abord le savoir (le fameux désapprendre)
en peinture, en jazz, c'est possible
avec l'écriture, c'est plus difficile,
puisque le médium premier n'est pas le corps... mais le prisme de la pensée
surtout que l'auteur ne se croit pas plus intelligent que ce qu'il transmet, c'est insupportable
Rimbaud aimait les "idioties"
Simenon écrit de la poésie dans ses polars (qu'on appelait il y a un temps par la jolie expression "littérature de gare")
mais pas de démagogie, ni populisme
la pari c'est de savoir oublier tout ce qu'on sait,
mais pour cela il faut d'abord le savoir (le fameux désapprendre)
en peinture, en jazz, c'est possible
avec l'écriture, c'est plus difficile,
puisque le médium premier n'est pas le corps... mais le prisme de la pensée
la neige
je suis d'accord avec le poème bête (ou roman)>>>>
oui, le crétinisme est à la mode, en poésie.
la neige
c'est pour ça que tu ne comprends rien à ce qu'on dit ? je ne te croyais pas si grégaire ;)
la neige
oui, comme l'écrivait beckett :
ma chère incompréhension, c'est à toi, à la fin, que je devrai d'être moi-même.
ma chère incompréhension, c'est à toi, à la fin, que je devrai d'être moi-même.
la neige
dh ne veut lire que ce qui l'arrange, caricaturant ainsi les autres
si on ne rentre pas dans ses critères on est couillon
dommage parce que par ailleurs il dit et aime des choses intéressantes
si on ne rentre pas dans ses critères on est couillon
dommage parce que par ailleurs il dit et aime des choses intéressantes
la neige
dh a parfois une image caricaturée des écrivants, des poètes, (de lui-même qu'il projette ?)
mais il fait des efforts car on le lui rappelle.
remarque on a tous cette tendance, plus ou moins refoulée.
mais il fait des efforts car on le lui rappelle.
remarque on a tous cette tendance, plus ou moins refoulée.
la neige
alors kelig, tu l'as commencé "rouge impératrice" ?
c'est bien ? ça te plait ?
moi je lis un grand classique > moby dick.
c'est bien ? ça te plait ?
moi je lis un grand classique > moby dick.
la neige
et non denis, pas encore, je manque de temps, je n'ai même pas eu le temps de passer à la librairie.
je n'ai pas lu en entier moby dick, faut s'accrocher.
je n'ai pas lu en entier moby dick, faut s'accrocher.
la neige
je ne suis pas allé en classe de neige
j'ai vu partir ceux et celles
avec dans les yeux l'étincelle
et moi le cul sur mon siege
j'ai vu partir ceux et celles
avec dans les yeux l'étincelle
et moi le cul sur mon siege
la neige
le bonheur est dans le tableau
- caché - son odeur de neige
c’est la bande brune et grise
que font loin contre le ciel
les branches nues de grands arbres
alignés sur l’horizon..
sa couleur c’est la lumière
de l’allée qui vers l’horizon,
s’étend rectiligne et blanche
longue nappe de mariage
c’est dimanche soir en hiver.
le peintre a des gants et une écharpe
l’enfant lèche la rambarde
de métal glacé.
le parc est immense
dans le tableau de Sisley.
- caché - son odeur de neige
c’est la bande brune et grise
que font loin contre le ciel
les branches nues de grands arbres
alignés sur l’horizon..
sa couleur c’est la lumière
de l’allée qui vers l’horizon,
s’étend rectiligne et blanche
longue nappe de mariage
c’est dimanche soir en hiver.
le peintre a des gants et une écharpe
l’enfant lèche la rambarde
de métal glacé.
le parc est immense
dans le tableau de Sisley.