Ostinato
il y a ce lit où tu te lèves
où tu t’endors et penses et sues
dans des draps blancs de 2013
dans une pensée sans issue
il y a ce lit ce bleu lino
et puis ce petit coin bureau
où tu écris où tu te saignes
gavant de signes tes cahiers
où tu retrouves la parole
sous l'effet d'un fouillis baroque
il y a la mort
des sentiments
de quelques uns des sentiments
quelques naissances de délires
divers mais toujours convaincants
et tu te sens comme engourdi
il y a des cris parfois la nuit
tant certains sont hallucinés
il y a le réveil à 7h
la prise des petits cachets
puis la bataille du p’tit dèj
où chacun cherche un pain moins mou
et fait main basse sur le beurre
on se dispute
la confiture
assis par 4
on se regarde
boit le café
sans caféine
et puis on fume
on fume
et puis après on fume
et certains pleurent
d’autres s’en foutent
le coin fumeur est le poumon
de nos malheurs de nos outrages
qui font parfois baisser les têtes
de honte
d’effroi
ou de colère
le coin fumeur cour des miracles
où se défont les mots d’un sens
compréhensible par à-coups
et lise marche et lise est rouge
tant sa colère l’envahit
puis lise tombe en dépression
et ça peut durer la saison
nico lisse inlassablement
les plis de son pantalon bleu
abdel s’est perdu dans ses doigts
on fait circuler du poppers
et puis on rit
15 secondes
et ça suffit
bleu devient cri
un beau vermeil
des signes naissent
dans le soleil
nicolas lisse
lise est lassée
abdel contemple ses doigts fins
on se croirait dans un coussin
les infirmiers tâchés de blanc
veillent sur tes pathologies
ils sont si blancs les infirmiers
et chaque nuit tu te répètes
comme un verset comme un mantra
que demain sera le grand jour
que tu seras le seul absent
*
où tu t’endors et penses et sues
dans des draps blancs de 2013
dans une pensée sans issue
il y a ce lit ce bleu lino
et puis ce petit coin bureau
où tu écris où tu te saignes
gavant de signes tes cahiers
où tu retrouves la parole
sous l'effet d'un fouillis baroque
il y a la mort
des sentiments
de quelques uns des sentiments
quelques naissances de délires
divers mais toujours convaincants
et tu te sens comme engourdi
il y a des cris parfois la nuit
tant certains sont hallucinés
il y a le réveil à 7h
la prise des petits cachets
puis la bataille du p’tit dèj
où chacun cherche un pain moins mou
et fait main basse sur le beurre
on se dispute
la confiture
assis par 4
on se regarde
boit le café
sans caféine
et puis on fume
on fume
et puis après on fume
et certains pleurent
d’autres s’en foutent
le coin fumeur est le poumon
de nos malheurs de nos outrages
qui font parfois baisser les têtes
de honte
d’effroi
ou de colère
le coin fumeur cour des miracles
où se défont les mots d’un sens
compréhensible par à-coups
et lise marche et lise est rouge
tant sa colère l’envahit
puis lise tombe en dépression
et ça peut durer la saison
nico lisse inlassablement
les plis de son pantalon bleu
abdel s’est perdu dans ses doigts
on fait circuler du poppers
et puis on rit
15 secondes
et ça suffit
bleu devient cri
un beau vermeil
des signes naissent
dans le soleil
nicolas lisse
lise est lassée
abdel contemple ses doigts fins
on se croirait dans un coussin
les infirmiers tâchés de blanc
veillent sur tes pathologies
ils sont si blancs les infirmiers
et chaque nuit tu te répètes
comme un verset comme un mantra
que demain sera le grand jour
que tu seras le seul absent
*