Vise la dégaine

par s[i]e[/i]nile ll @, mercredi 05 février 2020, 19:16 (il y a 1535 jours)

' Y a des fois, je sais pas comment, je me retrouve dans d'anciens rêves. N'avez-vous jamais eu ce sentiment d'appartenir au passé, et de lire soudain dans l'avenir ? Ce sont de petits moments qui n'appartiennent qu'à vous. Parce que ma plus belle histoire d'amour, ça n'est pas vous. C'est presque ça pourtant, à une lettre phonétique près. Mais ça n'est pas non plus de moi. Tout le monde, tous ceux qui s'intéressent à ceci voudraient que j'accouche.
C'est pourquoi il importe de n'avoir pas trop d'amis. C'est la revanche des délaissés : on ne leur prend pas ce qui leur reste. Et moi, ce qui me reste, pour moi c'est inestimable. Si l'on me demandait combien je l'aime, enfin je répondrais que je ne sais pas mais tout sauf un centime, rien sauf une pièce de deux, tout sauf cinq, rien sauf mes cinq sens. Et si la monnaie peut valoir plus qu'on ne le pense, je vous invite à retourner vos pièces, à y voir qui vous serez à ne cesser d'y jouer, à ne cesser de donner, à ne cesser de prendre et de gagner, à ne cesser d'échanger et de vouloir. Parce que valoir, c'est vouloir. Ça sonne comme une citation pompeuse mais ça dit tout le sérieux de mon amour. Mon amour pour... Sait-on ? Le sait-elle,
combien je l'aime. Le sait-elle,
la fin des moissons, et la venue de l'âge ? Le sait-elle,
les rêves cruels, et le chant des chandelles, au bout des tunnels ? Le sait-elle enfin,
que rien n'est plus sûr qu'un lancer d'hoplite pour les yeux sombres d'une Lolita aux airs joyeux et frais d'un printemps sans fin ?
Si elle le sait, combien n'aurons-nous pas trimé en vain, dansé, chanté, couru et escaladé de montagnes enneigées et sciées dans l'azur pour un regard, une silhouette et des cheveux aux allures du destin.