d'un peu d'amour et de hauteur

par 411, lundi 25 mai 2020, 11:49 (il y a 1425 jours)

nous avions rapproché nos chairs et charrié petit’ misère
en délivrant des djinns mauvais les vents violents de nos déserts
ton jean était toujours trop bas tu naviguais entre tes airs
d’enfant sauvag’ qui bat du cœur et les tréfonds qui te baisèrent

voilà-t-y pas qu’tu passais crème on eût dit parfois qu’tu savais
comment amour peut réunir le tournesol et le pavé
j’étais pas si loin d’être humain toi pas si loin d’être sauvée
mais non par moi j’en étais sûr le tpl m’avait trouvé

j’étais cramé j’étais amer tu nettoyais mes vomissures
je rampais nu sur le parquet baisant le plat de tes chaussures
crachais dans main puis léchais paume et tranchais l’aorte à coup sûr
tu voulais nettoyer mon âme et prenais soin de mes blessures

t’avais le cœur comme un grand fleuve où l’on pouvait se ressourcer
où je buvais ma prime enfance et puis soudain me déversais
sur la surface de ton corps tu finissais par me bercer
si près du bord tout doucement tout doucement tu m’embrassais

j’avais besoins de gosse à plaindre et tu m’offrais ta profondeur
lors que j’étais si maladroit je me voyais dans ta candeur
j’avais b’soin d’ta simplicité tant j’avais délir’ de grandeur
mon ego agaçait les gens mêm’ si au fond j’étais d’mandeur

d’un peu d’amour et de hauteur

mal au cœur quoi complèt’ment dort l’enfant seul eh je sais qu’c’est toi
t’es l’enfant coi le silencieux pas bavard quoi je sais qu’c’est toi
t’es toujours là prends garde à toi c’est la branlée de 7h03
pipi au lit et lyricisme ô la street cred je sais qu’c’est toi

j’écris va bien niquer ta mère en octosyllabes prenant
mon pied à compter les syllab’ de mes secrets les plus gênants
les vents violents de nos déserts j’en ai fait mon job à plein temps
même ta chatte sous ma plume a eu sa gloire son instant

tout me paraissait si mouvant je passais d’amour à colère
de déprime en hypomanie de joie fugace en froid polaire
nous n’avions pas même lumièr’ j’étais lunaire et toi solaire
ton jean était toujours trop bas mais c’était point pour me déplaire

on fond on s’aimait tous les deux mais il fallait que je te prouve
mon attach’ment à chaque instant oh il fallait que je te trouve

et j’en étais bien incapable
je ne connaissais que ma table
ma vie pourrie mon air coupable
et tout me semblait haïssable

mêm’ si au fond je suis l’auteur
de mon amour de ta hauteur

je suis un homme misérable

d'un peu d'amour et de hauteur

par seyne, jeudi 11 juin 2020, 10:49 (il y a 1408 jours) @ 411

méditation sur l'amour du poète, amère(douce) et moins limpide que la plupart de tes poèmes. on sent une confusion encore active.