fumée pensive - 9

par c. @, dimanche 22 novembre 2020, 22:55 (il y a 1244 jours)

» comme « tu es une forêt » résonnent les forêts

et comme résonnent nos "forêts" d’êtres «












arbre de sang

arbre

des nerfs

forêt vive

des branches du coeur

jusqu’à la conopée neurale

tu scintilles

sans jamais le percevoir

tu regardes

fascinés

les arbres accrochés

au ciel

et ta forêt

vive épouse

les entrelacs et les interstices

dans l’éclat mouvant les ombres dansantes

aux caprices des vents ou ceux de la mémoire






tu alignes ton tronc au corps de l’arbre

et tu plonges

dans ses feuillages

où soudain ta pensée respire

et s’expand

lentement

très lentement

et ton regard glisse et revient

aux mouvements autour

des êtres debout sous les arbres

et tu vois autant de forêts que d’êtres

autant d’êtres que de forêts

arbres de chairs et toi tout pareil

accolé au corps dru d’un siècle ou deux






dans les bruissements et les murmures

tu fermes les yeux

et tu vois apparaître des siècles d’êtres

des forêts entières de vies de sang de coeurs pulsants

encordés de corps donné

et ces forêts entourées d’arbres dressés de millénaires

tes yeux s’ouvrent

tu souris

car tu es le bruissement et le murmure








*





« avant nous ne savions pas que

nous étions des arbres vivants,

ou des arbres qui marchent et parlent

nous nous pensions si stupidement seuls

mi-animaux ou mi-humains et

stupidement nous abattions des vies de chairs

et des arbres à tour de bras

nous tuions toutes les créatures qui respirent

stupidement, jusqu’à l’extinction »













*



à dh — anaphore

:



tu respires largement

dans l’arbre double de tes poumons

dans l’arbre de ton corps debout vibrant

dans l’arbre que dessine ton sang

dans l’arbre que dessinent tes nerfs

dans l’arbre de tes mémoires et souvenirs

dans l’arbre de tes apprentissages

dans l’arbre de toute ta pensėe

dans l’arbre caché de ta psyché

dans l’arbre des mères de ta mère, et leurs mères

dans l’arbre des pères de ton père, et leurs pēres

dans l’arbre de toutes les espèces du vivant

dans l’arbre du temps et de la vie

tu respires longuement

et tu n’y penses même pas











*


un jour nous réaliserons
que nos forêts d’êtres sont si nombreuses
qu’elles étouffent la Terre, la vie,
par inconscience d’elles.

fumée pensive - 9

par dh, lundi 23 novembre 2020, 12:23 (il y a 1243 jours) @ c.

fumée pensive - 9

par au phil de la vie, dimanche 13 décembre 2020, 15:15 (il y a 1223 jours) @ c.

C'est puissant.

Juste ce passage là j'aurais plus vu "longtemps nous ne savions plus que"

au lieu « avant nous ne savions pas que"



nous étions des arbres vivants,

ou des arbres qui marchent et parlent

nous nous pensions si stupidement seuls

mi-animaux ou mi-humains et

stupidement nous abattions des vies de chairs

et des arbres à tour de bras

nous tuions toutes les créatures qui respirent

stupidement, jusqu’à l’extinction »


Car je pense que nous avons dans l'ensemble plus régressé qu'avancé, perdant l'essentiel avec les liens tissés depuis la nuit des temps avec la nature et les savoirs.

fumée pensive - 9

par c. @, jeudi 31 décembre 2020, 02:52 (il y a 1206 jours) @ au phil de la vie

ha! merci bien !
bonne idée, plus fine, merci !

fumée pensive - 10

par c. @, samedi 02 janvier 2021, 17:06 (il y a 1203 jours) @ c.

" la Terre fait une révolution par vingt-quatre heures

la révolution est constante dans la pensée "













la présence et la conscience de l'état d'être
dans la charge de la planète et la vélocité
la résonance du champ magnétique
la puissance de l'appel à 27000km/min.
l'emportement et les vents du grand carrousel stellaire

et le vent vif que tu respires
celui duquel tu es
et où [ je ] te respire













tout change
constamment et
si tout change constamment
comment en arrive t-on
à s'inventer l'illusion de l'immobilité
si ce n'est l'acte d'une résistance
et à quoi sinon qu'au réel de soi-même














figes-tu la mer ?

(seulement dans le grand hiver)

ta pensée est-elle le grand hiver ?

(non voyons, mais...oui, elle bâtit des murs livides)

les murs blancs s'autojustifient pense-t-on

(pour en-fermer ...)

... enfermer ses peurs

au lieu de les laisser passer avec les courants d'air



















une révolution, un tour, retour sur Terre-même
et un retournement en un an
empreinte terrestre
et matricielle
par la force des choses et d'un réel réel
le réel du méta-sanguin intra-utérin
au réel concret du monde de la planète Terre
au réel concret du cosmos et de ses bulles quantiques
au réel réel de la quantique de l'être dans le monde
pas à pas
dans la conscience

la joie

le deuil

la libération

l'inconnu

se regarde s'observe par — lentement —
les apprentissages et les intégrations
les rythmes de croissance
dans le physique du monde Terre
les rythmes de croissance psychique
dans le physique de l'être
acquisitions intellectuelles et affectives
dans les champs magnétiques des orbes
les résonances et nutriments
les petites valises pour la vie
les essentiels



















la pensée révolue
la pensée ré-évolue sans cesse
le pensée se révolutionne
et est projeté
sur le monde
en intra-cinémascope
où la pensée fait des manèges
puis, les manèges suffisent !
alors la conscience descend du manège
elle a le vertige ou elle est étourdie
jusqu'à se confondre le vertige et l'étourdissement
en les mariant dans l'absolu senti
c'est certain ça donne mal au coeur
autant que la nausée de Sartre
alors on vomit tout et
on voudrait mourir ce qui le doit






et
on se penche — lentement —
la tête vers les genoux
comme dans le ventre de sa mère
et tout se calme
tout se place et s'éclaire
les murs auxquels on a voulu croire
les manèges des kaléidoscopes
on trouve les montants comme les moyeux
on reconnaît la structure et le moteur
on atteint la matière et le motif
on éteint la machine
on s'écroule des murs tenus debout pour tout fermer





















suite de — fumée méditative