nuit

par c. it, vendredi 16 janvier 2015, 21:01 (il y a 3390 jours)

creuse moire de profond
deviens
la nuit de ta nuit
la chair de ce qui n'est pas encore
l'os de ton rêve






le jour est une trahison
qui enveloppe d'exosquelettes froids
a briser contre
tous les murs d'inconsciences

nuit

par zeio @, vendredi 16 janvier 2015, 22:29 (il y a 3390 jours) @ c. it

[image]
Les moires de Goya

issu de la nuit

par Claire @, samedi 17 janvier 2015, 11:23 (il y a 3390 jours) @ zeio

Cette nuit, j’ai rêvé que j’arrivais dans un hôpital, j’étais un jeune médecin. En fait le rêve se passait plutôt dans les parcs qui entouraient cet hôpital, il y avait une sorte de congrès, les gens allaient et venaient.
Il y avait aussi, dans un autre endroit de la même ville, un homme que j’aimais. Le rêve était étrange parce qu’à la fois je devais l’épouser, lui faire rencontrer mes parents, et pourtant cet amour était clandestin. Donc j’allais le voir, il vivait dans une sorte de chambre où le lit prenait toute la place. Une pièce qui elle aussi semblait comme une cache, presqu’un squat, assez grise. De temps en temps il venait avec moi, on traversait la ville, en bus peut-être. On était assis côte à côte, découvrant la ville à travers les vitres.
Il était venu avec moi aussi dans le parc où se tenait ce rassemblement médical, bien que n’étant pas médecin. Il était très silencieux. A moment donné, je me rendais compte qu’un des participants, un des gens qui avaient organisé le congrès, avait prévu de nous faire prendre à tous un médicament (c’était liquide, rose foncé) composé de plusieurs molécules, soigneusement dosées. Je commençais à protester, à rassembler d’autres réticents avec moi, disant : « Nous sommes tous différents et nous ne sommes pas malades, qu’est-ce que c’est que cette idée stupide ? ». Le médecin, debout devant un petit stand, son gobelet à la main, disait : « C’est pour prévenir les maladies, c’est adapté à tous ».
Mais je sentais que j’étais en train de rassembler la majorité des gens, et que ça ne se ferait pas.

issu de la nuit

par kel, samedi 17 janvier 2015, 11:51 (il y a 3390 jours) @ Claire

Je reste sans voix (...)

issu de la nuit

par zeio @, mardi 20 janvier 2015, 03:22 (il y a 3387 jours) @ Claire

Je ne crois pas n'avoir jamais été "un autre" ou du moins, moi-même mais dans d'autres habits, dans un autre temps, en rêve. Je suis, chaque fois, moi-même, habitant le même corps que celui qui m'enveloppe le jour, j'ai le même âge, mais dans un autre temps souvent, ou dans un autre lieu, très souvent d'ailleurs dans les maisons que j'ai habité par la passé. Je réfléchis... mais non, je ne crois pas que ça me soit arrivé. Comment le sais-tu, d'ailleurs, que tu étais plus jeune ? t'es tu vue dans un miroir ? c'est excessivement rare, de se voir dans un miroir, en rêve, ou bien était-ce une sensation. J'imagine que c'était ça, une sensation, ou ta voix peut-être, dont la tonalité était plus jeune. Sans doute cette sensation a convoqué, sinon accompagné des événements qui ne peuvent avoir lieu que pour les êtres jeunes comme faire rencontrer l'homme que l'on aime à ses parents. La chambre de bonne, aussi, propre à la jeunesse. Peut-être que ce médicament, c'était l'âge, d'où la crainte qui accompagne sa prise. Il a, en tout cas je le pense, un rapport très resserré avec le temps, que j'imagine il symbolise... Et le refus général, l'effroi devant ce temps qui avance et détruit tout, peut-être même l'amour parfois hélas, s'expliquerait de cette façon. La prise de ce médicament aurait représenté un danger pour cet amour clandestin.

issu de la nuit

par zeio @, mardi 20 janvier 2015, 03:33 (il y a 3387 jours) @ zeio

C'est certainement complètement à-côté de la plaque, et une explication trop simpliste...désolé pour ceci alors, mais je ne vais pas très bien en ce moment, et mon cerveau fonctionne mal.

issu de la nuit

par zeio @, mardi 20 janvier 2015, 03:35 (il y a 3387 jours) @ zeio

En fait, ça n'est pas que je ne vais pas bien en ce moment, je vais comme d'habitude, c'est juste que je m'en rends compte, comme cela peut arriver parfois. Un genre de spasme de lucidité entre deux hébétudes.

issu de la nuit

par Claire @, mardi 20 janvier 2015, 08:46 (il y a 3387 jours) @ zeio

Pour quelqu'un d'hébété, tu poses des questions bien pertinentes. Je vais te répondre plus longuement quand j'aurai le temps à propos de cette histoire d'age, et la question de l'identité. Mais quand même, quelques mots de cette boisson rose foncée.
Si j'ai posté ce rêve (comme d'habitude en respectant exactement le rêve nocturne), à la suite du poème de Catrine c'est parce que je suis convaincue que c'est ce poème qui l'a inspiré. Disons que cette boisson, et les circonstances où elle est proposée, c'est un peu les "exosquelettes" dont il nous demande de nous libérer. Ça fait référence aussi à mon métier, la façon dont je l'envisage, et aussi je crois un peu à Charlie Hebdo.
Et l'homme, dans sa chambre squat, mais partout aussi avec moi, ce serait "l'os" du rêve.

issu de la nuit

par Claire @, mardi 20 janvier 2015, 15:31 (il y a 3387 jours) @ zeio

Cette question d'âge, peut-être tu le ressentiras un jour différemment. Ça m'énervait toujours les gens âgés qui ne cessaient d'en parler, mais j'ai compris depuis qu'on le répète pour tenter de s'en convaincre, parce que centralement on a toujours cet âge intermédiaire, seulement adulte, qui me semble le pivot de l'identité. Alors il y a une sorte d'incrédulité.
Dans ce rêve, c'était encore l'âge de la construction, de l'apprentissage, et du coup de la contestation. L'âge où on donne des leçons aux "vrais" adultes. C'est ça le lien que je fais avec Charlie.
L'autre jour je demandais si les hommes rêvent parfois qu'ils sont des femmes...
c'est très intéressant cette question de l'identité dans les rêves.

Il me semble qu'à moment donné je voyais mon reflet dans la vitre d'un bus. Mais c'était aussi un moment où j'étais très sensible au contact corporel avec cet homme à côté. Comme un étonnement de voir nos deux visages côté à côte, et en même temps de le toucher.

Mais en tout cas, jamais on n'est aussi sûr d'être soi que dans les rêves, à travers ces différentes modalités. Un soi spectateur surtout, et libre à l'intérieur de son attention, de son regard.

issu de la nuit

par zeio, mercredi 21 janvier 2015, 02:09 (il y a 3386 jours) @ Claire

Rêver que je suis une femme pour ma part, à fortiori non ça ne m'est pas arrivé.
En fait, maintenant que j'y réfléchis, il me semble que je suis toujours plus jeune dans mes rêves. Plus vieux, non, je n'en ai pas le souvenir.
Plus jeune, légèrement. Il y a peut-être certaines exceptions. Un nombre conséquent de mes rêves se déroulant dans l'ancienne maison de mes parents (celle de mon père ou de ma mère, au choix), ayant habité ces maisons à un jeune âge, forcément, j'ai la sensation d'être plus jeune que je ne le suis vraiment. Il y a aussi cette absence complète de crainte sociale (surtout quand il s'agit de rêves lucides), et cette vitalité inoculée dans les rêves, et qui rappellent forcément la jeunesse. Rêve t-on parfois que nous sommes plus vieux ? Je ne sais pas... Les rêves, de toute manière sont tournés essentiellement vers le passé, ils le racontent ou le modulent...
Oui cette affaire de l'identité dans les rêves est passionnante, inépuisable.
En fait, lorsque je dis que je suis toujours moi-même dans mon rêve, c'est aussi que je considère que le rêveur, c'est moi, ça n'est jamais un autre. Quand bien même je serais une fille ou un hamster.
Un soi spectacteur, oui, et libre. Même dans les rêves lucides, nous ne devenons pas pour autant acteur, nous avons juste la possibilité de modeler le décor comme on le souhaite.

issu de la nuit

par zeio, mercredi 21 janvier 2015, 02:25 (il y a 3386 jours) @ zeio

Je me rappelle une époque où je faisais des rêves lucides presque chaque nuit, et chaque fois c'était la guerre, une fois l'inconscience abolie, je tentais de prendre le contrôle de différents événements qui se déroulaient dans le rêve.
Et c'était le coup de dès.
Prenons par exemple des avions (il y en a souvent), je tentais de loin de les faire s'écraser, pour voir si j'avais le contrôle. J'étais tout à fait conscient d'être en train de rêver, mais parfois ça marchait, d'autres fois non. Je m'y reprenais à plusieurs fois, mais rien à faire. Il existait certains rêves lucides dans lesquels je ne parvenais pas à prendre un contrôle quelconque si ce n'est pas la direction du regard à la limite. Le plus difficile, c'est de fixer le regard, et de fixer la scène, sans pour autant provoquer le réveil. L'immobilité provoque presque à coup sûr le réveil, quand elle n'est pas tout simplement le signe que le réveil est imminent. C'est pour cette raison aussi que voir son reflet dans un miroir à l'intérieur d'un rêve est rare, et cette vision suggère une certaine fixité du regard, qui ne peut avoir lieu généralement que dans les instants qui précèdent le réveil.

issu de la nuit

par Claire @, mercredi 21 janvier 2015, 10:58 (il y a 3386 jours) @ zeio

non, je parlais de la réalité dans cette histoire de vieillir....ça n'existe pas dans mes rêves, et l'enfance non plus d'ailleurs. Seulement l'âge adulte.

Ce qui est particulier dans tes rêves lucides, c'est que tu gardes (et j'ai l'impression que tu t'y es exercé), la maîtrise du rêve. Ça contraste avec cette position de spectateur dont nous parlons tous les deux, même quand on agit. Le sentiment de liberté est lié à la fois à ce regard "distancié" et au sentiment d'être soi, pleinement présent.

issu de la nuit

par Florian, mardi 20 janvier 2015, 15:01 (il y a 3387 jours) @ Claire

les citrons verts bleuissent lentement.

issu de la nuit

par Claire @, mardi 20 janvier 2015, 15:19 (il y a 3387 jours) @ Florian

ah ?
"réclamer la désintégration des êtres, l'aplanissement des individualités"...c'est marrant j'avais l'impression que le rêve disait exactement l'inverse, que c'était le discours de la dame au gobelet.

mais si tu veux dire que par le biais de l'inconscient nous partageons presque toutes les mêmes expériences, là je suis plutôt d'accord.

et chercher à pacifier, oui, je le revendique. La magie qui tourne au maléfice, c'est la voie naturelle des rapports entre les humains, et il faut toujours qu'il y ait une forme de volonté pour s'y opposer, une intelligence en action.
J'essaie, mais des fois je fais le contraire, je le sais bien.

issu de la nuit

par Florian, mardi 20 janvier 2015, 15:50 (il y a 3387 jours) @ Claire

pourquoi tu dis ça t'es ouf. relis ce que j'ai écrit.

issu de la nuit

par Claire @, mardi 20 janvier 2015, 15:57 (il y a 3387 jours) @ Florian

je m'en souviens assez bien, mais je n'ai peut-être pas tout compris :)

issu de la nuit

par zeio, mercredi 21 janvier 2015, 02:11 (il y a 3386 jours) @ Florian

C'est pas plutôt la knack alsacienne ?

issu de la nuit

par kel, mercredi 21 janvier 2015, 11:28 (il y a 3386 jours) @ Claire

Je l'entends personnellement comme une parabole des temps présents ; le désir avec le désir d'échapper à la propagande, qui distille les pensées rosâtre de fausse communion, et ainsi sauvegarder son humanité.

issu de la nuit

par Claire @, jeudi 22 janvier 2015, 07:41 (il y a 3385 jours) @ kel

oui, tout à fait.

nuit

par cat, dimanche 18 janvier 2015, 18:38 (il y a 3388 jours) @ zeio

les corbeaux de Rimbaud
https://m.youtube.com/watch?v=aGO2bT7yc9s
j'arrive pas à faire fonctionner le truc du menu...

nuit

par zeio @, dimanche 18 janvier 2015, 20:02 (il y a 3388 jours) @ cat


Chouette j'aime beaucoup

nuit

par cat, dimanche 18 janvier 2015, 21:12 (il y a 3388 jours) @ zeio

merci zeio, faudra que je "taponne" (expression Qc.) avec l'applet pour y arriver mi-même ;)

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Les Corbeaux




Seigneur, quand froide est la prairie,
Quand dans les hameaux abattus,
Les longs angélus se sont tus...
Sur la nature défleurie
Faites s'abattre des grands cieux
Les chers corbeaux délicieux.

Armée étrange aux cris sévères,
Les vents froids attaquent vos nids !
Vous, le long des fleuves jaunis,
Sur les routes aux vieux calvaires,
Sur les fossés et sur les trous,
Dispersez-vous, ralliez-vous !

Par milliers, sur les champs de France,
Où dorment les morts d'avant-hier,
Tournoyez, n'est-ce pas, l'hiver,
Pour que chaque passant repense !
Sois donc le crieur du devoir,
0 notre funèbre oiseau noir !

Mais, saints du ciel, en haut du chêne,
Mât perdu dans le soir charmé,
Laissez les fauvettes de mai
Pour ceux qu'au fond du bois enchaîne,
Dans l'herbe d'où l'on ne peut fuir,
La défaite sans avenir.



Rimbaud

nuit

par kel, dimanche 18 janvier 2015, 21:21 (il y a 3388 jours) @ cat

[image]

Vincent Van Gogh - Champ de blé aux corbeaux

chanson de l'horizon (Ivar Ch'Vavar)

par Claire @, lundi 19 janvier 2015, 09:28 (il y a 3388 jours) @ kel

L’horizon de la route est posé de tra
vers. Les bois fuient au long, parfois
viennent par le travers. Les grandes
corneilles font souvent de même ; oi
seaux des croix, oiseaux de calvaires
(ni oies ni colverts) oh nageuses noir
es de l’air, nuageuses elles croissent
par dessus nos têtes ; par dessus nos
crânes, et crawlent par devers, croââ
croââ ! décroissent derechef ; on voit
qu’elles croisent, décroisent leurs ai
les. Quelle proie cherchent-elles ? Q
uelle proie convoite leur âcre convoi
voisant le pays qu’il va et qu’il voit ?
et le bec qui vaque à l’est et à l’oues
t, qui claque et qui broie son croââ al
erte ? Point d’interrogation. Moi, toi,
nous, camarades, et nos brodequins
crissant sur le gravier de la route étr
oite, n’avons guère que, lever la tête
à faire, et plisser les yeux ou mettre
notre main ouverte sur nos arcades
sourcilières, pour suivre les évoluti.
ons des noirs compagnons, qui par
le ciel nous suivent ou nous précèd
ent parallèles ou – croââ ! – nous
croisent perpendiculaires. Quel cou
rage nous donne cet émoi – d’avoir
au dessus de nous cette troupe sûre
, qui trace ses figures sur l’écran du
ciel tout blanc, noires – et dont l’ala
crité camarade nous baille croyance
et patience, espérance en des lende
mains qui chantent – croââ, croââ !
qu’elles reprennent ; refrain rance à
la seule ouïe des cœurs bourgeois,
des foies pourries, des maîtres à qui
nous avons déclaré la guerre, le dji
had des gueux. Corneilles et freux,
en avant ! en route pour l’anarchie !

note

par Claire @, lundi 19 janvier 2015, 16:10 (il y a 3387 jours) @ Claire

« Tous ces poèmes doivent être lus avec la voix, ou, pour les lecteurs les plus exercés, avec l’oreille, précise Ivan Ch’Vavar. Les vers justifiés sont des vers, au plein sens du terme – évidemment pas de la prose découpée ! – et leur suite se constitue en chant. »

note

par cat, mercredi 28 janvier 2015, 20:43 (il y a 3378 jours) @ Claire

je trouve étonnant que personne ne s'exprime par rapport à cet écrit/chant et à propos ou en regard de cette démarche du vers justifié...

chanson de l'horizon (Ivar Ch'Vavar)

par zeio @, jeudi 29 janvier 2015, 14:34 (il y a 3378 jours) @ Claire

Je trouve cette structure en colonne ludique.
Intéressante à lire, peut-être une fois, deux tout au plus…
Ca reste un procédé superficiel (opinion personnelle) au fond.
Il y a bien une recherche dans les sonorités, à l’intérieur du texte en lui-même, mais qui n’ont pas de rapport avec ces coupures, qui produisent un effet visuel imposant, provoque chez le lecteur un certain plaisir antique de la symétrie, du contraste entre la quasi perfection graphique de l’ensemble, et les mots qui sont, eux, cassés. L’ensemble est droit, mais ses éléments sont morcelés…. Un peu comme une colonne faîte de pierres brisées. Et dont la beauté tient au fait qu'elle se tient parfaitement droit malgré ses composantes éclatées...

C’est un genre de « trouvaille artistique » dont l’intérêt est surtout dans la surprise et le visuel.
Ca reste ludique...

Par contre, il est clair que Ivar Ch’vavar est un poète intéressant

chanson de l'horizon (Ivar Ch'Vavar)

par cat, vendredi 30 janvier 2015, 13:55 (il y a 3377 jours) @ zeio

peut-être, je sais pas, je pense qu'il y a un humour très particulier dessous cette histoire de vers justifié
comme quoi la poésie souffre toujours de règles suavement étriquées, lui, c'est comme s'il disait :
"tu vas voir, je vais t'en faire une, de règle, moi! " et vlan " dans ta face" loll





mais oui, je pense que c'est un poète intéressant

chanson de l'horizon (Ivar Ch'Vavar)

par Claire, mercredi 04 février 2015, 10:41 (il y a 3372 jours) @ cat

je l'ai déjà dit, mais ce qu'il en explique c'est que ce n'est pas du tout un texte libre qu'on coupe ensuite au couteau ; c'est écrit à partir de la contrainte..et c'est cette contrainte qui, en rendant idiot (on compte en écrivant), libère le texte de la pensée conceptuelle et donc libère l'inspiration.
L'humour, c'est vrai, a un rôle absolument essentiel chez lui, et l'écouter lire ce texte ou le lire soi-même en marquant les retours à la ligne donne un effet très particulier, cahotant, naïf.
Les poèmes de Ch'Vavar sont aussi une célébration de cette belle idiotie en nous. Ce n'est pas pour rien qu'il a écrit :"Cadavre-grand m'a raconté : anthologie de la poésie des fous et des crétins dans le Nord de la France" (dont les trois quarts sont des hétéronymes).