Un autre morceau du truc (après j’arrête)
Tu t’ignores dans le point mort
de tes gestes
A l’orée des fractures
tu te figes interdite
Peut-être que tes mains n’imposent
aucun mouvement
…
On guette la naissance
d’une pulsation née du rien
Le grand rebond peut-être ?
Toi-même parfois
tu doutes de ton existence
alors il faut se toucher
pour le croire
Il semble que tu respires un air différent
lorsque nos gestes t’observent
Tu n’habites pas toujours ton corps
et sa pesanteur
…
Nous déclinons de la présence instable
d’un mot caché
porteur de mémoire
Voilà ce nom secret
que tu entends hurler au fond
de ta gorge
…
Tu t’épuises au bord de la tentation
Chaque seconde
est un précipice ajouré
Tout se tait avant l’assaut
Rien en lieu et place du regard
n’équilibre tes doigts sur ton sexe
Qu’attends-tu pour brandir ton sceptre
au-dessus des mondes ?
La pierre est déjà fendue lorsque
ta main s’y pose
…
se réjouissent tant
de goûter
la surface arrondie
de tes eaux
ils ne prient pas pour que
tu leur souries
de ta bouche diastème
par où passe le vent
si longue endormie
tu surprends leurs gestes alors
tranches d’un coup la lune qu’ils brandissaient
au-dessus de ton lit
ils voulaient te réduire
au reflet de leur écorce
Un autre morceau du truc (après j’arrête)
ha c'est excellent !
Un autre morceau du truc (après j’arrête)
Le truc en plus le truc en moins
le truc en plus
un matin opportun
déclina son offre
contre la vérité
d'avoir longtemps encore
le secret en sus
de ne devoir
jamais se contredire
en allégations
évidemment cela fit l'affaire
d’émérites soudards (à l'arc)
pour la réunification des peuples
afin que le courant alternatif
soit la norme
dans les abbayes monarchiques
dés lors dit le prince
consort à l'occasion
institua le cri du péquin
comme l’authentification
absolue en matière
de rationalité
Un autre morceau du truc (après j’arrête)
! éclat de rire ! sacre bleu ! comme tu y vas !
Un autre morceau du truc (après j’arrête)
grande grande sensibilité de "regard"
j'aime beaucoup les "profondeurs" des vers..
je veux dire qu'ils forent tandis que la voix "exfore"
(et/ou "extime")
l'impactant est à la fois subtil et fort
fort au sens de puissance et clarté et justesse
je trouve ça à te lire
c'est fantastique et heureux que l'essor-de-Faire-l'écrire te revienne enfin
Un autre morceau du truc (après j’arrête)
tu sais l'impro a des fois des réveils sensoriels
des mots en goguette
des phrases qui s'étreignent
et le verbe qui s'insurge
oui
ça arrive ! ;)
Un autre morceau du truc (après j’arrête)
Merci infiniment.
Il n’y a que la nécessité qui s’écrive.
C’est elle, l’essor, la force vitale qui passe par la main.
Un autre morceau du truc (après j’arrête)
oui
nécessité
ou
urgence (disent d'aucuns)
ou encore
"submergence"
c'est captivant, à te lire, l'impression "sommet de l'Iceberg"
et/ou
de "goulée d'air" et de "plongée"
(et je sonde malgré moi les espaces entre les vers)
je disais : beaucoup de profondeur
et ça donne le goût de lire la suite
Un autre morceau du truc (après j’arrête)
Mon dieu, c’est tellement ça… « sommet de l’iceberg », « goulée d’air » et « plongée ».
L’ensemble est en creux le portrait d’une femme, ce qu’elle donne à voir, les mondes multiples et les abîmes qu’elle semble créer par le mélange d’une sorte d’énergie vitale prodigieuse qui émane d’elle et de tout le manque à être qui la constitue… et ce que ça produit dans ses alentours, de vie et de chaos…
Cette profondeur que tu sens, elle ne vient pas de mon écriture. Du tout.
Un autre morceau du truc
c'est fascinant. d'autant que tu ne pourrais écrire une telle profondeur sans que tu la perçoives et/ou la "résonnes"
(fascinant aussi les perceptions)
et tu continues alors ?
(parce que oui)
Un autre morceau du truc
Oui… enfin non.
Je veux dire, l’ensemble a fini de s’écrire depuis peu.
Envoyé à quelques éditeurs et ma foi on verra bien.
Mais j’aimerais beaucoup que ça devienne un livre.
Je crois même que j’ai jamais autant voulu qu’un de mes trucs devienne un livre.
Un autre morceau du truc
hahahah ! je t'entends !