Des crues
on n'est que fragments
confins dispersés
proches
étrangers
parcelles à unir nuit et jour
seconde à seconde
on s'essouffle à
ramener à soi ces petits bouts
pensées larmes disjointes
joies différentes éclatées
suppurant d'orifices de chaque
autre
ça pue
dégouline en tous sens alors
bien obligé d'en faire une histoire connue
des idées possibles à rentrer dans
la cervelle
et ça fait quelque chose
quelque chose de plus ou moins
géométrique
à peu près carré ou bien rond
selon qu'on est plutôt
tel ou tel jour
ou d'un siècle à venir
et ça tient dans la main
ce qu'on fait de ce monde
un peu rond
dans la main
dans la poche et l'on va
son chemin
peuplé de semblables à ce qu'on dit
sous les semelles
des théories fantasques
de terres
de branches qu'on écrase
gravier mélangé fiché
dans les rainures
des pieds à la tête
en passant par les mains
ça ne change pas grand chose
à la fois victime et coupable
de trainer cette boue
le plus souvent
oublieux de ce qu'on porte
à marcher comme ça
un monde dans la poche
plus si rond ni carré
de moins en moins régulier à force
on sait pas tellement quoi faire
pour alléger son pas
se doute qu'il faudrait
peut-être s'arrêter nettoyer ce fourbi
se délester
curer ses souliers
sa tête
puis un jour
on sent bien que ça coule
se répand sur la cuisse
et le long de la jambe
ça gêne la marche on croit qu'
on s'est pissé dessus
de marcher un peu loin de concert
l'outre s'est déformée
ramollie
dissoutes les paroies chimériques
de ce monde de poche
et tout est à refaire encore
toujours
ensemble ou seul
on se pisse dessus
tant et tant
que marcher c'est noyer le chemin
de crues innombrables
confins dispersés
proches
étrangers
parcelles à unir nuit et jour
seconde à seconde
on s'essouffle à
ramener à soi ces petits bouts
pensées larmes disjointes
joies différentes éclatées
suppurant d'orifices de chaque
autre
ça pue
dégouline en tous sens alors
bien obligé d'en faire une histoire connue
des idées possibles à rentrer dans
la cervelle
et ça fait quelque chose
quelque chose de plus ou moins
géométrique
à peu près carré ou bien rond
selon qu'on est plutôt
tel ou tel jour
ou d'un siècle à venir
et ça tient dans la main
ce qu'on fait de ce monde
un peu rond
dans la main
dans la poche et l'on va
son chemin
peuplé de semblables à ce qu'on dit
sous les semelles
des théories fantasques
de terres
de branches qu'on écrase
gravier mélangé fiché
dans les rainures
des pieds à la tête
en passant par les mains
ça ne change pas grand chose
à la fois victime et coupable
de trainer cette boue
le plus souvent
oublieux de ce qu'on porte
à marcher comme ça
un monde dans la poche
plus si rond ni carré
de moins en moins régulier à force
on sait pas tellement quoi faire
pour alléger son pas
se doute qu'il faudrait
peut-être s'arrêter nettoyer ce fourbi
se délester
curer ses souliers
sa tête
puis un jour
on sent bien que ça coule
se répand sur la cuisse
et le long de la jambe
ça gêne la marche on croit qu'
on s'est pissé dessus
de marcher un peu loin de concert
l'outre s'est déformée
ramollie
dissoutes les paroies chimériques
de ce monde de poche
et tout est à refaire encore
toujours
ensemble ou seul
on se pisse dessus
tant et tant
que marcher c'est noyer le chemin
de crues innombrables
Des crues
je trouve ça très bien.
Des crues
bonjour Rod,
tout lu!
est-ce un premier jet, une ébauche?
je suis surprise de te lire aussi "oralement"...
tout lu!
est-ce un premier jet, une ébauche?
je suis surprise de te lire aussi "oralement"...
Des crues
Je n'ai pas saisi le poème... Suis-je passé à côté, possible.
Des crues
Bonjour Cat.
Presque un premier jet, à quelques détails près. Je crois que ce sera la fin du texte qui paraitra chez Centrifuges en fin d'année. Je sentais depuis un moment qu'il y manquait quelque chose sans mettre le doigt dessus. Et puis parallèlement j'étais en panne d'écriture depuis des mois. Cela dit je sais pas encore s' il va rester en l'état. Il est en effet assez différent du reste du texte, même s'il colle au thème. Voilà.
Presque un premier jet, à quelques détails près. Je crois que ce sera la fin du texte qui paraitra chez Centrifuges en fin d'année. Je sentais depuis un moment qu'il y manquait quelque chose sans mettre le doigt dessus. Et puis parallèlement j'étais en panne d'écriture depuis des mois. Cela dit je sais pas encore s' il va rester en l'état. Il est en effet assez différent du reste du texte, même s'il colle au thème. Voilà.
Des crues
c'est fort et dur, simple. j'aime la façon dont tu mets en images tous ces ressentis. en particulier celle d'avoir sur soi une poche pleine d'un liquide tiède, organique, qui peut se percer, c'est extrêmement pertinent. une sorte d'hémorragie psychique invisible, et une fausseté en même temps.
Il y a des moments où on a l'impression que notre identité est une sorte de bricolage que les évènements et les humeurs malmènent, remanient, dégonflent.
D'autres où on ne se pose même pas la question.
et où on est vraiment, dans ce chemin ?
Il y a des moments où on a l'impression que notre identité est une sorte de bricolage que les évènements et les humeurs malmènent, remanient, dégonflent.
D'autres où on ne se pose même pas la question.
et où on est vraiment, dans ce chemin ?
Des crues
et où on est vraiment, dans ce chemin ?
parfois, dans la présence, c'est peut-être la seule chose qu'on a vraiment... ( ? )
mais je pense on l'oublie très très vite ...parce que tout nous absorbe
parfois, dans la présence, c'est peut-être la seule chose qu'on a vraiment... ( ? )
mais je pense on l'oublie très très vite ...parce que tout nous absorbe
Des crues
oui.
La présence - dans un moment de désarroi glacé, ou dans un moment de joie profonde, se sentir juste exister. Quelque chose circule, entre le dedans et le dehors.
La présence - dans un moment de désarroi glacé, ou dans un moment de joie profonde, se sentir juste exister. Quelque chose circule, entre le dedans et le dehors.
Des/ crues (vers°2)
nous disparates aux confins
proches
étrangers
nombre parcelles à unir
seconde à seconde
on s'essouffle à
ramener à soi ces bouts
pensées larmes disjointes
joies différentes éclatées
suppurant d'orifices de chaque
autre
ça pue
dégouline en tous sens alors
bien obligé d'en faire une histoire connue
des idées possibles à rentrer dans
la tête
et ça fait quelque chose
plus ou moins
géométrique
à peu près carré ou bien rond
selon qu'on est plutôt
tel ou tel jour
ou d'un siècle à venir
et ça tient dans la main
ce qu'on fait de ce monde
un peu rond
dans la main
la poche et l'on va
son chemin
peuplé de semblables à ce qu'on dit
sous les semelles
des théories fantasques
de terres
de branches qu'on écrase
gravier mélangé fiché
dans les rainures
des pieds à la tête
en passant par les mains
ça ne change pas grand chose
à la fois victime et coupable
de trainer cette boue
le plus souvent
oublieux de ce qu'on porte
à marcher comme ça
un monde dans la poche
plus si rond ni carré
de moins en moins régulier à force
on sait pas tellement quoi faire
pour alléger son pas
se doute qu'il faudrait
peut-être s'arrêter nettoyer ce fourbi
se délester
curer ses souliers sa cervelle
puis un jour on
sent bien que ça coule
se répand sur la cuisse
et le long de la jambe
ça gêne la marche on croit qu'
on s'est pissé dessus
de marcher un peu loin de concert
l'outre s'est déformée
ramollie
dissoutes les paroies chimériques
de ce monde de poche
et tout est à refaire encore
toujours
ensemble ou seul
on se pisse dessus
tant et tant
que marcher c'est noyer le chemin
de crues innombrables
proches
étrangers
nombre parcelles à unir
seconde à seconde
on s'essouffle à
ramener à soi ces bouts
pensées larmes disjointes
joies différentes éclatées
suppurant d'orifices de chaque
autre
ça pue
dégouline en tous sens alors
bien obligé d'en faire une histoire connue
des idées possibles à rentrer dans
la tête
et ça fait quelque chose
plus ou moins
géométrique
à peu près carré ou bien rond
selon qu'on est plutôt
tel ou tel jour
ou d'un siècle à venir
et ça tient dans la main
ce qu'on fait de ce monde
un peu rond
dans la main
la poche et l'on va
son chemin
peuplé de semblables à ce qu'on dit
sous les semelles
des théories fantasques
de terres
de branches qu'on écrase
gravier mélangé fiché
dans les rainures
des pieds à la tête
en passant par les mains
ça ne change pas grand chose
à la fois victime et coupable
de trainer cette boue
le plus souvent
oublieux de ce qu'on porte
à marcher comme ça
un monde dans la poche
plus si rond ni carré
de moins en moins régulier à force
on sait pas tellement quoi faire
pour alléger son pas
se doute qu'il faudrait
peut-être s'arrêter nettoyer ce fourbi
se délester
curer ses souliers sa cervelle
puis un jour on
sent bien que ça coule
se répand sur la cuisse
et le long de la jambe
ça gêne la marche on croit qu'
on s'est pissé dessus
de marcher un peu loin de concert
l'outre s'est déformée
ramollie
dissoutes les paroies chimériques
de ce monde de poche
et tout est à refaire encore
toujours
ensemble ou seul
on se pisse dessus
tant et tant
que marcher c'est noyer le chemin
de crues innombrables