Salle blanche

par Rod., mardi 24 février 2015, 09:44 (il y a 3357 jours)

parois serrées blanches
d'air ni de ciel
plus de formes connues
de miroir au-delà
des yeux collés malades à
grands coups de caboche
sur ces murs d'est en ouest
débordent leur cours

poings durs d'os à tenir
quoi sans lumière
qu'il faudra bien nommer
un corps vide d'elle échappée
déposé loin là-bas dans le fond
d'un couloir en damier
comme si de marcher
se faisait sans savoir

Salle blanche

par Claire, mercredi 25 février 2015, 10:02 (il y a 3356 jours) @ Rod.

il y a quelque chose d'une quête à l'intérieur d'un labyrinthe, qui serait en même temps celui qu'on porte et celui dans lequel on est enfermé. L'amour des fois c'est ça, cette recherche-là...avec ses pires moments.

Salle blanche

par Rod., mercredi 25 février 2015, 14:41 (il y a 3356 jours) @ Claire

Merci Claire pour cette lecture.
C'est éclairant, parce qu'en écrivant je pensais à une situation très précise et très concrète. Et en te lisant, je comprends qu'au final, il ne reste quasiment rien du point de départ (ou tout peut-être) et que finalement ce texte creuse juste le même sillon que les autres.

Salle blanche

par Claire, mercredi 25 février 2015, 14:47 (il y a 3356 jours) @ Rod.

il m'a fait penser à un vieux poème que j'avais mis dans "les lettres de l'absence". Je te le fais lire.

Lettre III : Jour de garde


C'est un couloir d'hôpital psychiatrique.
Couloir avec des portes hautes et des plafonds presque écrasants.
Couloir vide, on n'entend rien, des cris parfois. Humains ?
Où sont les gens ?
Où sont les regards des gens qui passent, des pas qui glissent ?

Le carrelage est inégal, fendillé comme le plâtre, les peintures ; lieux trop anciens pour leur beauté, trop grands.
Lieux qu'on n'entretient pas où le malheur a fait son nid.

La chambre est blanche et grande, la petite table où on travaille, le téléphone qu'on n'aime pas entendre sonner. Tout sent la vieille cuisine, et la porte-fenêtre donne sur un jardin envahi, sur des lianes d'ombre verte, un jardin que tout le monde a oublié.
C'est quoi ce bruit terrible de panique dans le couloir ?

Bruit d'ailes fracassées sur les colonnes, sur la terreur que rien ne calme ?

On s'est précipité hors de la grande chambre, on l'a pris quand même dans un coin de mur, on l'emmène
A travers la chambre, la porte-fenêtre,
Vers le jardin,
Dehors.

On serre les mains autour du pigeon ramier,
L'oiseau des solitudes,
Dont le vent retourne les plumes.
On se fie à la rapidité de son cœur,
A ses os légers et fins, sa chaleur.

On lève les bras et on ouvre les mains,
Petites griffes un instant sur les doigts,
Et les ailes qui s'appuient
D'un seul coup, sur l'air baignant ;

Il est parti
On n'a pas d'ailes,
On n'a rien.
On est un moment vacillant et vide
Sous un ciel de fin de journée.

Salle blanche

par dh, mercredi 25 février 2015, 12:27 (il y a 3356 jours) @ Rod.

il y a quelque chose de trop pathétique dans ce poème.

une mise en spectacle de soi qui me rebute.

Salle blanche

par dh, mercredi 25 février 2015, 13:06 (il y a 3356 jours) @ Rod.

et puis stylistiquement ce que tu fais c'est du sous émaz, qui fait déjà lui-même du sous beckett.

alors évidemment les gens s'y retrouvent. ils reconnaissent, ça leur plait.

Salle blanche

par Claire, mercredi 25 février 2015, 14:23 (il y a 3356 jours) @ dh

c'est parce que Rod va être édité ou parce que je t'ai dit que ce que tu écris ne ressemble à rien d'autre et que le compliment t'a monté à la tête ? ou les deux ?

Salle blanche

par Rod., mercredi 25 février 2015, 14:36 (il y a 3356 jours) @ dh

C'est marrant, cette manie que tu as de mettre certains sous d'autres...
Tu fais souvent ça. D'ailleurs tu mets généralement des poètes que j'admirent sous d'autres poètes que j'admire

Salle blanche

par dh, mercredi 25 février 2015, 15:26 (il y a 3356 jours) @ Rod.

bah, laisse tomber. claire a surement raison.

Salle blanche

par dh, mercredi 25 février 2015, 17:13 (il y a 3356 jours) @ dh

mais toi rodrigue, tu ne crois pas que certains auteurs sont meilleurs que d'autres ? tu penses que "tout se vaut" ? tu es relativiste ?

Salle blanche (mise en forme mais sans les blancs)

par Rod., mercredi 25 février 2015, 14:44 (il y a 3356 jours) @ Rod.

parois serrées blanches
d'air ni de ciel

plus de formes connues de miroir au-delà

des yeux collés malades à grands coups de caboche
sur ces murs d'est en ouest
débordent leur cours



poings durs d'os à tenir quoi sans lumière
qu'il faudra bien nommer son corps
vide d'elle échappée

déposé loin là-bas dans le fond
d'un couloir en damier

comme si de marcher
se faisait sans savoir

catrine ? un avis ?

par dh, mercredi 25 février 2015, 17:09 (il y a 3356 jours) @ Rod.

- pas de texte -

catrine ? un avis ?

par cat, mercredi 25 février 2015, 18:02 (il y a 3356 jours) @ dh

... (très subjectivement) je pense juste que le poème n'a pas besoin que blanc/blanche soit souligné ou surligné dans le texte. l'évocation est plus puissante. mais, Rod sait cela. puis, comme le texte est neuf je lui fais confiance. il a une main sûre et il est capable d'une extrême précision.




(tu me cherches, denis, hm ?)

catrine ? un avis ?

par rodrigue, mercredi 25 février 2015, 19:05 (il y a 3356 jours) @ cat

Tu peux préciser le surlignage? C'est la redondance entre le titre et la première ligne? Parce que en fait, y a pas de titre... C'était juste histoire de mettre un "sujet"...

(évitement)

par cat, mercredi 25 février 2015, 20:17 (il y a 3356 jours) @ rodrigue

euhm... si tu n'y vois pas d'inconvénient je préférerais que tu élucides par toi-même ce que tu es en train de faire/écrire. je ne veux pas entrer dans le texte et je ne veux plus d'incident diplomatique avec toi.

Mise au point

par Rod., mercredi 25 février 2015, 22:00 (il y a 3356 jours) @ cat

En même temps, chère Catrine, je ne te demandais pas d'élucider quoi que ce soit dans mon texte. Ni élucidation ni auscultation. Juste que tu précise ce que tu entendais par là. Après, j'aurais pu juger si j'estimais ton avis ou ressentis pertinent ou pas. Parce que mine de rien, tu l'es souvent, pertinente (quand tu oublies de te prendre pour une sorte de spin doctor de la poésie des autres.)
Mais bon, peu importe. Je pense que si ce texte évolue encore ce sera en fonction de la place où je le mettrai dans l'ensemble où il ira. Ça pourra provoquer quelques aménagements.

Quant à un hypothétique incident diplomatique, tant que tu fracasse pas le bébé contre le mur, y a pas de raison...

Mise au point

par cat., jeudi 26 février 2015, 01:21 (il y a 3356 jours) @ Rod.

Rodrigue,



je suis navrée de voir la manière dont tu me parles. je suis navrée de constater que — parce qu'un jour j'ai dit une chose crue et cette chose crue tu l'as prise et entendue d'une façon qui n'était pas ce que je disais — tu m'en veuilles encore et toujours aussi gravement. mais, Rodrigue, pendant que tu m'accuses (me pointes et piques) tu oublies que tu es responsable du malentendu aussi, et que tu l'es parce que tu as bloqué ton entendement, tu auras choisi d'entendre de cette manière et de cette manière seulement. je ne peux pas régler ce qui t'appartient ...bon, il y avait un contexte qui n'a aidé en rien et nonobstant cedit contexte j'ai toujours pensé que nous étions des adultes, et je ne t'ai jamais retiré mon estime, je n'ai pas envie de le faire (mais ça me chauffe un peu..). alors, quand je stipule dans un message que je ne veux pas entrer là j'aimerais bien que tu y entendes mes égards à ton endroit, et que tu respectes ça.

je me suis excusée ici sur ce forum de cette chose maladroite et dite crue, nous nous sommes lus, répondus, et je croyais que nous nous étions compris assez bien pour pouvoir passer à autre chose. mais à re-re-lire ce que tu as nommé là, j'entends que j'aurai droit à tes petits couteaux au moins jusqu'en 2050. sauf que la rancoeur, le ressentiment, la vindicte et la petite vengence sont des poisons qui infectent non seulement celui à qui ils sont administrés mais également à l'administreur... nul n'a besoin de ça. ni toi, ni moi. aussi je te demanderais de bien vouloir observer tes petites lames au lieu que de me les faire subir, que tu observes bien comment elles sont construites, et depuis quand, si elles t'ont été léguées, comment tu t'en sers, etc... puisque de toute évidence je n'ai rien à voir avec ta collection de petits couteaux... (et j'en suis vraiment à autre chose dans ma vie)

bon... après, dans plusieurs semaines, ou mois, ou années (qu'en sais-je?) peut-être pourrons-nous en parler de manière adulte, c'est à dire sans petits couteaux. (j'apprécierais beaucoup).





P.S. je répète ici ce qui était important dans ma réponse à denis demandant mon avis parce que tu ne sembles pas l'avoir lu :
[...]l'évocation est plus puissante. mais, Rod sait cela. puis, comme le texte est neuf je lui fais confiance. il a une main sûre et il est capable d'une extrême précision.

Mise au point

par rodrigue, jeudi 26 février 2015, 08:38 (il y a 3355 jours) @ cat.

Bon. Pendant un moment j'ai hésité à faire une vraie réponse pour préciser l'exacte mesure de ce que j'avais écrit.
Et puis finalement non. Rien que l'idée me fatigue d'avance.
Alors on va faire comme ça: s'en tenir là.

denis ? un avis ?

par c., mercredi 25 février 2015, 21:28 (il y a 3356 jours) @ dh

(et j'aimerais que tu cesses un peu de me pousser dans l'huile chaude...)

denis ? un avis ?

par dh, jeudi 26 février 2015, 09:30 (il y a 3355 jours) @ c.

bah, je trouve que c'est bien fait et tout à fait honorable, mais ça ne touche pas, voilà. ça renvoie à trop de trucs que je connais déjà.

denis ? un avis ?

par c. mais je signe Bertrand, samedi 28 février 2015, 23:30 (il y a 3353 jours) @ dh

ouin... y a de ça... mais des trucs qui me chicotent aussi
comme le fait que l'écriture soit devenue "orale" assez subitement
(ça, ça fait partie des choses qui font que ça me touche pas vraiment)

à cat

par kel, dimanche 01 mars 2015, 00:13 (il y a 3353 jours) @ c. mais je signe Bertrand

tu penses quoi toi de ce que fait Laura Vazquez ? déjà je trouve moi que c'est une belle personne, pour ce que je connais d'elle, un peu déjà. et puis j'aime ses poésies et aussi celles qu'elles "dit" avec sa bouche en gestes.

à cat

par c. mais je signe Bertrand, dimanche 01 mars 2015, 00:38 (il y a 3353 jours) @ kel

honnêtement, je n'ai pas suivi le fil "Vasquez" , et ..comme je suis en session d'enregistrement sur un projet, je ne mets rien dans mes oreilles depuis... deux mois... :/ histoire de pas ..glisser.. (souvent, je trouve que les auteurs Français qui se lisent sont/font "trop Français", ça met des frontières, ça marque un territoire, ça ferme quelque chose (je le sens comme ça, mais c'est perso.. idem pour les québécois) et ça m'est très difficile à l'oreille, dans le sens de tics ... après je reste avec un mot ou une phrase qui me fait un vers d'oreille que je répète pendant des jours et c'est terrible lol et j'en perds mon français à moi — donc c'pas bon si j'enregistre, tu vois...)

j'irai écouter peut-être quand j'aurai terminé le projet..



sinon, je ne mélange pas la personne, l'auteur, les textes, la lecture... pour moi ce sont des ..euh... aspects différents. je veux dire que... y a la personne dans sa vie à elle, la personne quand elle est auteur et tient cette barre, puis ce que la personne écrit... bon, et comment cette personne se lit... parfois il y a cohésion... mais c'est rare.. plutôt très rare... donc je ne me trempe pas trop dans toutes ces.. choses... je me concentre sur le texte écrit... hors des masques...et hors frontière...

à cat

par kel, dimanche 01 mars 2015, 00:47 (il y a 3353 jours) @ c. mais je signe Bertrand

moi pareil, cat. c'est pour ça que j'aime bien rencontrer les auteurs en vrai, des fois. :)

à cat

par cat, dimanche 01 mars 2015, 01:15 (il y a 3353 jours) @ kel

(ça me ferait vachement loin vachement cher et souvent...)

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