des amours noires

par cat, lundi 02 mars 2015, 19:18 (il y a 3350 jours)

l'hiver ne finit pas — sa nuit dure
fait trembler
des heures blanches et sales
poussent
le vent du Nord
la remontée de la sphère
le chemin des eaux
les embâcles
et pourtant l'air passe une douceur dans nos cous

en attendant de retrouver
l'odeur des chiens
la terre mouillée
des tiges pâles
les premiers cris du printemps
viennent noirs comme la suie
du bal des corneilles










la haute épinette bleue fait office de balise dès le début d'après midi. le clan d'oiseaux criards la couvre au faîte et tournoie. depuis ma fenêtre je les regarde et les écoute. j'entends l'appartenance et le territoire, je vois dans leurs mouvements les hiérarchies et, un instant seulement mes yeux trouvent l'ancien. chaque année il revient crier et enseigner, il revient avec ses pairs toujours plus nombreux. bientôt au sommet des arbres aux alentours, les corneilles s'alerteront les unes les autres de qui passe et quand, de qui est inquiétant ou inoffensif, repéreront les physionomies. quelques unes seront de garde devant la maison pendant que d'autres iront trouver des nourritures, puis apprendront le langage qui leur est commun aux plus jeunes. les couvées du printemps aux cris maladroits seront réprimandées jusqu'à l'obtention de l'appel en trois sons rauques, un long et deux courts, pour signer la présence. alors, elles iront ensemble dans l'aube et le soir dessiner des flèches et des arcs sombres, traquant l'été jusqu'à l'automne. je ne sais pas si m'est assignée la même corneille d'année en année. peut-être mon garde me donne-t-il un nom et m'offrira-t-il encore une plume... l'hiver souffle son vent froid. seule, à la fenêtre j'oublie que l'heure glisse. les corneilles se sont tues. demain et jusqu'à la mi-mars, elles danseront dans le ciel des charades et des amours noires.












(extrait de journal)

des amours noires

par Écrire, lundi 02 mars 2015, 21:36 (il y a 3350 jours) @ cat

A la première lecture, j'ai enfilé un pull. Dès la seconde, j'ai ajouté une buche dans la cheminée imaginaire. C'est dire si la littérature peut provoquer des effets dans le réel et au delà.

des amours noires

par cat, lundi 02 mars 2015, 21:49 (il y a 3350 jours) @ Écrire

j'ai mis un pull de plus aussi ;)
et ...merci pour la bûche qui crépite !

des amours noires

par Claire, mardi 03 mars 2015, 19:22 (il y a 3349 jours) @ Écrire

et moi je me suis vue enfant, en arrêt derrière une baie vitrée dans l'appartement où habitaient mes cousines...regardant les hauts pins derrière chez elles, pareil, tout début de printemps encore nuiteux ...la profonde, puissante et incompréhensible nostalgie que je ressentais chez elles, comme si j'étais exilée.

des amours ... mon exil

par cat, mercredi 04 mars 2015, 15:05 (il y a 3348 jours) @ Claire

j'ai six ans et le monde vient de s'écrouler. dans le grand salon aux poutres de pin blond le Steinway reste muet.
les gens de la maison chuchotent agités, se touchent bien plus qu'à l'habitude, et la voix de ma grand-mère
perce tous les murs d'étanchéité dont chacun s'entoure. je vois tous les yeux rouges, les mains qui tremblent
sur des corps ployés. je vois toutes leurs bouches me mentir, mais je sais. je savais avant eux tous. mon seul
refuge est une des grandes fenêtres françaises. ces fenêtres sont habillées de longues robes de velours bleu,
bleu du bleu de la mer qui entoure les atolls, et les grands jours leurs font des voiles de fées. je m'enroule dans
le velours, drapée serrée, et me glisse entre la fenêtre et son voile. il pleut. les grands arbres du jardins sifflent
doucement dans le vent froid de novembre. mon souffle dessine des cercles de buée où je trace des étoiles.
je n'ai jamais été aussi seule de toute ma vie et je ne sais pas encore que je serai seule pour toujours. exilée.
je ne regarde que le plus haut des arbres du jardin. il se berce. il n'a que le ciel pour l'embrasser, et moi aussi...
parce que la nuit dernière ma petite maman s'est donnée la mort.

par la fenêtre / dans l'arbre

par cat, jeudi 05 mars 2015, 16:51 (il y a 3347 jours) @ cat

c'est ce jour précis, jour où je ne voulais plus me souvenir de la nuit ni du jour d'avant, enroulée d'un manteau que je ne pouvais emporter nulle part, appuyée tout contre la fenêtre de novembre, que je me suis devenue grande. quand on est grand on peut faire plein de choses. silencieuse et regardant l'arbre, j'ai senti que je pouvais être dedans et avec lui. je n'avais qu'à laisser mon corps dans le drapé de velours bleu, et tout ce que j'étais se fixait dans l'arbre exactement. dans l'arbre exactement. la chanson du silence. les ruisseaux de sève. le temps immensément ralentit. la tête dans le ciel. exactement dans le ciel. puis je revenais vers moi avec l'arbre en moi. et je n'étais plus simplement grande, intérieurement j'étais très très grande. ébahie, essoufflée, je venais de faire une chose interdite. mon coeur cognait fort de comprendre que je venais de découvrir un secret dont il ne faudrait jamais parler. mais comme ma grand-mère quelques heures plus tôt m'avait dit «...ta maman est partie en voyage..», même en sachant que ce n'était pas vrai j'étais ravie de pouvoir voyager moi aussi.

par la fenêtre / dans l'arbre

par jude, jeudi 05 mars 2015, 17:33 (il y a 3347 jours) @ cat

Michel Tournier


Vendredi ou les Limbes du Pacifique

L'ASCENSION DE L'ARBRE

Dans Vendredi ou les Limbes du Pacifique, Tournier inverse en quelque sorte la légende de Robinson en retournant sa relation avec Vendredi : après l'échec de Robinson dans sa tentative pour asservir Vendredi, c'est Vendredi qui devient le meneur de jeu. La page qu'on va lire nous montre un autre aspect du roman. En grimpant au sommet d'un araucaria, Robinson, l'homme civilisé, prend un contact de plus en plus profond avec la nature. Progressivement, il participe à la vie et à la fonction de ce géant des forêts, fait corps avec ce « grand navire », assimile sa respiration à celle de l'arbre ; et, au lieu d'éprouver vertige et angoisse comme dans le clocher d'York, il va se sentir rassuré et apaisé. Extase suprême, le soleil vient le réchauffer, l'illuminer de ses rayons et lui apporter « une allégresse nouvelle »

Il empoigna la branche la plus accessible et s'y hissa sur un genou, puis debout, songeant vaguement qu'il jouirait du lever du soleil quelques minutes plus tôt s'il grimpait au sommet de l'arbre. Il gravit sans difficulté les étages successifs de la charpente avec l'impression grandissante de se trouver prisonnier - et comme solidaire - d'une vaste structure, infiniment ramifiée, qui partait du tronc à l'écorce rougeâtre et se développait en branches, branchettes, tiges et tigelles, pour aboutir aux nervures des feuilles triangulaires, piquantes, squamiformes et enroulées en spirale autour des rameaux. Il participait à l'évidente fonction de l'arbre qui est d'embrasser l'air de ses milliers de bras, de l'étreindre de ses millions de doigts. A mesure qu'il s'élevait, il devenait sensible à l'oscillation de l'architecturale membrure dans laquelle le vent passait avec un ronflement d'orgue. Il approchait de la cime quand il se trouva soudain environné de vide. Sous l'effet de la foudre, peut-être, le tronc se trouvait écuissé en cet endroit sur une hauteur de six pieds. Il baissa les yeux pour échapper au vertige. Sous ses pieds, un fouillis de branches disposées en plans superposés s'enfonçait en tournant dans une étourdissante perspective. Une terreur de son enfance lui revint en mémoire. Il avait voulu monter dans le clocher de la cathédrale d'York. Ayant longtemps progressé dans l'escalier raide et étroit, vissé autour d'une colonnette de pierre sculptée, il avait brusquement quitté la rassurante pénombre des murs et avait émergé en plein ciel, au milieu d'un espace rendu plus vertigineux encore par la lointaine silhouette des toits de la ville. Il avait fallu le redescendre comme un paquet, la tête enveloppée dans sa capeline d'écolier...
Il ferma les yeux et appuya sa joue contre le tronc, seul point ferme dont il disposât. Dans cette vivante mâture, le travail du bois, surchargé de membres et cardant le vent, s'entendait comme une vibration sourde que traversait parfois un long gémissement. Il écouta longuement cette apaisante rumeur. L'angoisse desserrait son étreinte. Il rêvait. L'arbre était un grand navire ancré dans l'humus et il luttait, toutes voiles dehors, pour prendre enfin son essor. Une chaude caresse enveloppa son visage. Ses paupières devinrent incandescentes. Il comprit que le soleil s'était levé, mais il retarda encore un peu le moment d'ouvrir les yeux. Il était attentif à la montée en lui d'une allégresse nouvelle. Une vague chaleureuse le recouvrait. Après la misère de l'aube, la lumière fauve fécondait souverainement toutes choses. Il ouvrit les yeux à demi. Entre ses cils, des poignées de paillettes luminescentes étincelèrent. Un souffle tiède fit frémir les frondaisons. La feuille poumon de l'arbre, l'arbre poumon lui-même, et donc le vent sa respiration, pensa Robinson. Il rêva de ses propres poumons, déployés au-dehors, buisson de chair purpurine, polypier de corail vivant, avec des membranes roses, des éponges muqueuses... Il agiterait dans l'air cette exubérance délicate, ce bouquet de fleurs charnelles, et une joie pourpre le pénétrerait par le canal du tronc gonflé de sang vermeil...
Du côté du rivage, un grand oiseau de couleur vieil or, de forme losangée, se balançait fantasquement dans le ciel. Vendredi exécutant sa mystérieuse promesse faisait voler Andoar.
Vendredi ou les limbes du Pacifique, IX (Librairie Gallimard, éditeur).

par la fenêtre / dans l'arbre

par cat, vendredi 06 mars 2015, 00:41 (il y a 3347 jours) @ jude

oui ! oui ! ce livre a été longtemps mon préféré, et je l'avais oublié (comment ai-je pu, où l'ai-je rangé..?)
je l'ai lu très jeune et ce passage m'avait fascinée et me faisait penser à l'axolot et ses branchies externes,
mais le poumon renversé est si parfait (le renversement est chez moi plus qu'une manie) ...merci Jude,
merci beaucoup pour ce lien avec le livre de Tournier qui m'est réel depuis toutes mes réalités.

par la fenêtre / dans l'arbre

par kel, samedi 07 mars 2015, 15:12 (il y a 3345 jours) @ cat

oh oui merci jude - pour ce passage, merci catrine pour ces mots aussi. quel merveilleux livre oui je le réalise, merci monsieur stourn de nous l'avoir donné à lire en sixième, avec à la suite du livre de poche pierrot ou les secrets de la nuit.

( http://www.grin.com/fr/e-book/32106/le-symbole-du-bouc-dans-vendredi-ou-les-limbes-du-pacifique )

par la fenêtre / dans l'autre

par cat, mardi 10 mars 2015, 04:52 (il y a 3343 jours) @ cat

-texte auto-détruit-

par la nuit / ma mère

par cat, mardi 10 mars 2015, 05:08 (il y a 3343 jours) @ cat

-texte auto-détruit-

par le monde / la vie

par cat, mardi 10 mars 2015, 05:40 (il y a 3343 jours) @ cat

-texte auto-détruit-

fenêtre / à l'heure du thé — Carrie

par cat, mardi 10 mars 2015, 13:21 (il y a 3342 jours) @ cat

-texte auto-détruit-

3 jours & 33 années

par cat, mardi 10 mars 2015, 14:26 (il y a 3342 jours) @ cat

-texte auto-détruit-

[fenêtres]

par cat, mardi 10 mars 2015, 14:50 (il y a 3342 jours) @ cat

...maintenant que je les ai ouvertes et avant que quelqu'un dise quelque chose,
je vais repasser plus tard ce soir pour m'effacer tout ça.. ;)

[fenêtres]

par VeM, mardi 10 mars 2015, 16:01 (il y a 3342 jours) @ cat

J'espère - nous espérons - que tu ne vas rien effacer de tout ça/toi - qui est très beau
et que tu vas en faire un livre !

[fenêtres]

par cat, mardi 10 mars 2015, 16:56 (il y a 3342 jours) @ VeM

-pas de message-

ben oui

par Claire, mardi 10 mars 2015, 17:23 (il y a 3342 jours) @ VeM

- pas de texte -

ben oui

par cat, mardi 10 mars 2015, 18:16 (il y a 3342 jours) @ Claire

-pas de message-

ben oui

par cat, mardi 10 mars 2015, 22:10 (il y a 3342 jours) @ cat

-pas de message-

ben oui

par kel, mardi 10 mars 2015, 22:18 (il y a 3342 jours) @ cat

(en tous cas ça m'a énormément touché. et j'ai tout cru.)

[fenêtres]

par VeM, mardi 10 mars 2015, 16:11 (il y a 3342 jours) @ cat

En modeste écho cet embryon de texte, écrit il y a quelques semaines:



J’ai grandi dans leur ombre
Enfant satellite
Ne leur en fais pas grief
Eclairée par les pays, les visages rencontrés
Tant de singuliers et curieux visages
Penchés tôt sur mon lit pour dire bonsoir
Mais je me relève pour
Lorgner par le trou de serrure leurs parades
Dames élégantes robes de soirées et les hommes piliers d’un monde
En ruines, qu’un brouhaha de paroles tente inlassablement de rebâtir
Trouve refuge dans la bibliothèque paternelle, l’ombre où prospère la pensée,
Et parfois accable le trouble émoi
Perce sous la croute des mots un ferment originel
Les livres y sommeillent, font le dos rond sous la main et s’ouvrent
Petits démiurges aux yeux pervers
Trouve asile dans la cuisine où s’affaire la bonté
Dans le jardin avec les arbres les chiens l’eau du ruisseau qui lèche les pieds

[fenêtres]

par cat, mardi 10 mars 2015, 17:03 (il y a 3342 jours) @ VeM

haha je te vois ! ... elle devait sentir, cette bibliothèque ; j'aime bien — le poursuivras-tu ?

[fenêtres] t'accompagne / dans l'escalier

par cat, mardi 10 mars 2015, 18:11 (il y a 3342 jours) @ VeM

-texte auto-détruit-

[fenêtres] t'accompagne / dans l'escalier

par VeM, mardi 10 mars 2015, 19:03 (il y a 3342 jours) @ cat

héhé trètouette !

dans la nuit / le bruit

par cat, mardi 10 mars 2015, 19:28 (il y a 3342 jours) @ cat

-texte auto-détruit-

la neige des choses

par cat, mardi 10 mars 2015, 22:00 (il y a 3342 jours) @ cat

-texte auto-détruit-

la vie est une piscine

par cat, mardi 10 mars 2015, 22:40 (il y a 3342 jours) @ cat

-texte auto-détruit-

la vie est aussi avant

par cat, mardi 10 mars 2015, 23:17 (il y a 3342 jours) @ cat

-texte auto-détruit-

la vie est aussi avant

par kel, mardi 10 mars 2015, 23:22 (il y a 3342 jours) @ cat

c'est (trop) bô

la vie est aussi avant

par cat, mardi 10 mars 2015, 23:44 (il y a 3342 jours) @ kel

..euh...


j'en ai aucune espèce d'idée kelig, mais merci.
tout ce que je sais c'est que si mon remonte-pente est bloqué
mon remonte-temps, lui, fonctionne ...

bon maintenant on va refermer ce drôle de livret sans livrée (...)

la vie est aussi avant

par kel, mercredi 11 mars 2015, 00:33 (il y a 3342 jours) @ cat

j'espère que ton remonte pente va se débloquer et bien fonctionner (surtout si tu te mettais à lire ma tentative de livre-recueil, parce qu'il est sacrément raide par endroits) et que tu pourras décoller à nouveau (...)

— les tissages de réels

par cat, mardi 10 mars 2015, 23:56 (il y a 3342 jours) @ cat

rien ne nous quitte, tout nous déborde, et c'est toujours soi qui quitte le moment précis des tissages de réels.

— les tissages de réels

par jude, mercredi 11 mars 2015, 16:25 (il y a 3341 jours) @ cat

c'est exactement ça : tout nous déborde, toujours. Il y a plusieurs solutions:laisser ouvert en soi un trou noir où s'engouffrent les rivières. (Il faut bien survivre!)ou bien être capable d'accumuler dans des retenues d'eau et peu à peu filtrer, distiller. Ce n'est pas donné à beaucoup. Profite et fais nous profiter.

— les tissages de réels

par cat, mercredi 11 mars 2015, 17:16 (il y a 3341 jours) @ jude

des retenues d'eau et peu à peu filtrer, distiller

oui.. l'affaire c'est qu'il y faut de la patience

— les tissages de réels

par kel, mercredi 11 mars 2015, 19:06 (il y a 3341 jours) @ cat

ahlala.

(oui)

— les tissages de réels

par catrine, jeudi 12 mars 2015, 00:32 (il y a 3341 jours) @ kel

des patiences
et une détermination tenace





... écrire est autant une lente distillation ... qu'une ascension du Mont Blanc ou de l'Everest
dans ces deux cas de figure, il faut 1) procéder par étapes et ...2) se réserver


;)

— les tissages de réels

par kel, mercredi 11 mars 2015, 16:48 (il y a 3341 jours) @ cat

"c'est toujours soi qui quitte ce moment précis des tissages de réels"

— les tissages de réels

par cat, mercredi 11 mars 2015, 16:54 (il y a 3341 jours) @ kel

... autrement dit :




ce n'est pas le temps qui passe
mais nous qui y passons et en trépassons

— les tissages de réels

par catrine, jeudi 12 mars 2015, 00:24 (il y a 3341 jours) @ kel

-message effacé-

— les tissages de réels

par kel, jeudi 12 mars 2015, 07:33 (il y a 3341 jours) @ catrine

oui.. hier j'ai relu mes messages restés collés à la fenêtre, ça m'a fait drôle.. je me suis dis que tout tournait - y compris moi autour du temps, de façon inconsciente, à travers mes tentatives.. mes poèmes, tout comme ma vie (la vie), me semblent tourner autour du temps, et de l'espace, courbes.. voilà pourquoi certaines coïncidences : arrivent souvent comme "pile-poil" dans le temps. peut-être j'essaye de réaliser cette proposition. avec "coupes" ou "coupures" en vers. c'est là ce que j'ai retenu de tes mots, je me suis dis enfin, quitter le poème qu'on laisse, en même temps qu'il nous laisse tout en allant avec lui, le temps venant et allant, filant.

(tentative d'illustration en poème à la suite (...) )

(suis-je lisible ..?)

(se révèlerait -sensible- le temps en double, (clé de) sol en double, au photon double, double vue, double vie, double soleil (avec la lune), double arc-en-ciel double (double sens des symboles), double double, à la vie à la mor ("mer" en breton)..? à la rosée d'une étoile filante..?)

je baragouine..?

des amours noires

par kel, mardi 03 mars 2015, 10:56 (il y a 3349 jours) @ cat

"la haute épinette bleue"

j'ai québlo dessus.
[image]

(tout lu, aimé)

mars ou la nuit neige

par cat, mercredi 04 mars 2015, 14:36 (il y a 3348 jours) @ cat

[image]






noire neige et grisaille sont les couleurs de mes yeux

dans la nuit de mars on dirait qu’un astre éclate,

la suie des mers, les songes agonisant viennent chuinter sur nous.

… encore.

à grandes pelletées l’eau du monde se jette et se salit.

ce n’est plus un manteau de joie, des écumes et des fleurs,

c’est l’hiver qui meurt de spasmes blancs, une plainte

longue qui s’essouffle tandis que sa main crispée nous serre les os.






[image]


images prises dans la nuit du 03 au 04•03•2015, depuis mon thermogriphe

mars ou la nuit neige

par julienb @, mercredi 04 mars 2015, 15:03 (il y a 3348 jours) @ cat

Je préfère celui-là, qui est vraiment terriblement réussi (je sais, ça fait deux adverbes). Je n'aurais pas fait l'inversion du début ("noire neige"), mais c'est un détail, et j'ai peut-être tort. Jolis photos aussi. Bravo !

mars ou la nuit neige

par cat, mercredi 04 mars 2015, 15:22 (il y a 3348 jours) @ julienb

ha! oui, au sujet de l'inversion je me suis demandée, mais ce n'en était pas une au départ
c'était "la nuit est noire de neige" et j'ai coupé le de, puis j'ai recoupé le sujet et le verbe
pour ne garder que la sensation "noire neige" — c'est la soeur bannie de l'autre qu'est blanche ;)
non, sérieusement... "neige noire" c'est, dans mon réel urbain nordique, une toute autre chose
(ha tiens je devrais faire des images de ça...) et je ne pouvais pas, donc ça m'a impatienté et
j'ai dit "tant pis, je laisse ça là" ..noire neige / cendres / funèbre / la mort de l'hiver / l'hiver mourant
aux pieds de Mars le guerrier...et autres mots/images.. euh... voilà

merci julienb !

mars ou la nuit neige

par julienb @, mercredi 04 mars 2015, 15:28 (il y a 3348 jours) @ cat

Sa "noire soeur", sans doute, tout en noirceur. ;)

mars ou la nuit neige

par cat, mercredi 04 mars 2015, 15:29 (il y a 3348 jours) @ julienb

tu as tout saisi ! ;)

mars ou la nuit neige

par kel, mercredi 04 mars 2015, 15:52 (il y a 3348 jours) @ cat

encore une coïncidence, parfois je suis un peu fatigué. bisou.

mars ou la nuit neige

par kel, mercredi 04 mars 2015, 16:27 (il y a 3348 jours) @ kel

(troublantes coïncidences, en étonnement)

mars ou la nuit neige

par kel, mercredi 04 mars 2015, 17:15 (il y a 3348 jours) @ kel

il y a des images qui volent

:)

mars ou la nuit neige

par Claire, mercredi 04 mars 2015, 17:48 (il y a 3348 jours) @ kel

et moi je suis à Pompéi, où une noire neige est tombée le 24 août 79 de notre ère, moulant le corps des gens qui étaient revenus chercher quelques affaires, au pied du grand volcan qui venait de les asphyxier.

à catrine

par kel, mercredi 04 mars 2015, 23:07 (il y a 3348 jours) @ cat

noire neige

l'image que j'avais en tête en l'écrivant - telle quelle - ce matin même était similaire, approchant de "la soeur bannie de l'autre qu'est blanche"(-neige)
je ne savais pas les autres sens
après tes écrits déposés je ne sais si je vais la garder.
(recueil, page 73)

il fait relativement froid, mais il neige rarement à marseille. une année, nous habitions rue des muettes, il y avait eu la neige c'était doux, tout blanc, et froid, c'était bien et bon. pas mal de pagaille dans la ville. la neige me manque un peu ces temps-ci.

douce pensée.

à catrine

par kel, jeudi 05 mars 2015, 00:04 (il y a 3348 jours) @ kel

(non, je ne vais pas la garder, j'enlève noire)

à kelig

par cat, jeudi 05 mars 2015, 16:06 (il y a 3347 jours) @ kel

...en 2003 ou 4 j'avais écrit un truc ..ça s'appelait « proche-lointain », je l'avais lu en public..
deux ans plus tard Cécile G. utilisait et publiait, collait copiait sur blog ou je ne me souviens plus.
ce n'était pas une inconnue, on avait écrit ensemble sur un groupe et tout... mais... j'ai rien dit,
j'ai regardé ça filer, mitigée j'étais parce qu'en plus il y a les initiales..(comme pour Cathy Garcia)
est-ce que je devais prendre ça au sérieux que mon mot-téléscope soit récupéré ? après tout
je n'avais pas signé un contrat là-dessus, je veux dire je suis personne, je prétends à rien...
à l'époque ça m'est devenu lourd et j'ai décroché du web un temps. pour publier le premier..

tu peux bien garder noire dans ton poème tu sais ... je ne vais pas crier à la propriété intellectuelle,
et ta chair à verbe n'est pas sculptée dans mes fibres ou mes tissus, alors tout va bien. y a pas de plagiat.



p.s.
ne panique pas quand des choses comme ça arrivent. j'ai remarqué qu'on ne choisit pas
une longueur d'onde, elle nous choisit plutôt. et pareil pour la poésie...
les concordances se placent elles-mêmes avec leurs desseins réfléchissant. à force de résonner
et de raisonner ensemble et les uns vers les autres des contiguïtés s'installent ...
c'est, je crois un des privilèges de l'internet, ce niveau de rencontre dans les ondes

à kelig

par kel, jeudi 05 mars 2015, 17:53 (il y a 3347 jours) @ cat

(don't worry, baby. no problem. life is life. not fade away)
c'est pas pour ça poète catrine :)
mais c'est pour le sens par rapport à mon poème mien.
ce dont tu parles ce sont de vielles affaires qui n'ont rien à voir avec notre image trouvée là. là ce sont des histoires du muses, quelque chose comme ça oui.

je sais qu'il s'agit "d'ondes", je l'ai appréhendé puis vite réalisé (relis mes petits posts à la suite). j'ai saisi que tu n'avais pas plagié, toi-même. ;) (je suis incapable d'en douter une seconde de ta part, sache-le, si tu as des doutes moi j'en ai pas pour ça :)) que tu n'avais même pas lu la dernière version du recueil que je t'avais envoyée le matin même, c'est-à-dire avant que tu ne postes tes écrits, je te connais je connais ton écriture et je l'ai senti. à moins que tu ne l'aies pas reçue. tu peux regarder, dans cette dernière version, à la page 73 - à présent c'est à la 74 car hier soir j'avais inséré "c'est jojo" ; il y a "neige noire" - j'avais écrit trop vite d'ailleurs le vers je filais au bureau.

voila, c'est pas grave :) simplement me relaxer, laisser décanter c'est pas simple :o)
il ne s'agit que de bonnes ondes entre nous. bisous.

à kelig

par kel, jeudi 05 mars 2015, 18:08 (il y a 3347 jours) @ kel

(je viens de te faire suivre le mail que je t'avais envoyé au cas où tu ne l'avais reçu
c'est vrai que ça peut paraître incroyable, c'est pour ça que je disais que parfois ça me fatiguait les "coïncidences", il faut simplement s'y habituer c'est souvent comme ça par ici alors. t'embrasse.)

(bon je file taquiner les boules, chuis à la bourre)

à kelig

par cat, jeudi 05 mars 2015, 18:32 (il y a 3347 jours) @ kel

ben... j'ai reçu cinq ou six versions, mais... je ne les ai pas ouvertes ni lues parce que ...tu bouges trop,
tu m'étourdis, j'attendais/j'attends que tu te places solide, calme ... hors de l'effervescence des remaniements..



alors je ne peux pas avoir plagié, ni toi.
et oui, je sais que tu connais vraiment bien ma main d'écrire
... il se passe quelque chose .. c'est weird..

à kelig

par kel, jeudi 05 mars 2015, 19:32 (il y a 3347 jours) @ cat

entendu.. là je vais faire une pause, prendre le temps de me retourner un peu.

neige noire et noire neige

par cat, jeudi 05 mars 2015, 02:23 (il y a 3348 jours) @ kel

(hihi, je sens ça d'ici ce que tu te tournicottes les idées dans tes pages de vers mouahahahAhahah que je connais ça !)




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neige noire :
la composition de la chose est un mélange de matière
hivernale (neige qui a glacée subitement) et d'exase
de char
* poussières d'oxydes de carbone, etc... se mêle
à la dernière chute de neige propre quand le chasse-neige
pousse la bordée contre les chaînes de trottoir. ne pas
confondre avec la slutch mélange sale de neige mouillée
et collante dont la couleur est souvent proche de cassonade.
prière de ne pas consommer :// X/ :X D A N G E R.








* expression typiquement Qc.

neige noire et noire neige

par kel, jeudi 05 mars 2015, 06:24 (il y a 3348 jours) @ cat

eh oui ça m'arrive.. ça tourne drôlement par moment. et là tu perçois mon double trouble ? de te lire hier cette image identique. je me suis même dis un moment : "c'est moi, mars le guerrier". et son sens, en sus. qu'en faire à présent ? c'est troture la torture

j'ai changé l'écrit du matin d'hier en ceci ce matin-ci :

"Nos vies mêlées
emmêlées avec d'autres vies que tout deux
- une histoire à noire neige
une jeune fille appelle sa maman -
amants nous aimantant
(...)"

tout est véridique dans mon recueil, au révélateur ultra-sensible, va falloir assumer, pas commettre une seule ombre d'erreur une seule faute de goût ni laisser de tâche ou de coquille (vide) - qui serait nécessairement grossière.
je tends vers l'au-delà du plus que parfait.
sans neige pour la lessive faut que l'imagine..:)
not fade away

neige noire et noire neige

par kel, jeudi 05 mars 2015, 08:08 (il y a 3348 jours) @ kel

(j'ai le graal en lignes de mire mais pour l'accomplir il faut la grâce, elle ne dépend pas de moi. ldl)

neige noire et noire neige

par kel, vendredi 06 mars 2015, 08:29 (il y a 3346 jours) @ kel

espèce de prétentieux, tais-toi.

neige noire et noire neige

par kel, vendredi 06 mars 2015, 09:58 (il y a 3346 jours) @ kel

(cesse de mal dire)

neige noire et noire neige

par cat, jeudi 05 mars 2015, 13:04 (il y a 3347 jours) @ kel

hon, j'en reviens pas, tu parles d'un truc...







ça devait être « dans les ondes »...

mars ou la nuit neige

par jude, mercredi 04 mars 2015, 16:22 (il y a 3348 jours) @ cat

Vraiment un texte fort, coup de poing et les photos aussi.
J'aurais préféré la main qui" serre les os" à la fin, plus imagé encore et là j'ai la respiration coupée, le ventre comprimé dans la main de l'hiver.

Quand je vois les températures chez vous, j'ai du mal à imaginer comment vous résistez...

Chapeau pour le titre et pour des photos précédentes de givre sur tes fenêtres:une vraie merveille.

mars ou la nuit neige

par cat, mercredi 04 mars 2015, 17:48 (il y a 3348 jours) @ jude

oui, pour serre ho oui ! tout de suite, j'adhère j'y vais !!


ha ! je joie ! merci, merci pour le tout ;)

mars ou la nuit neige

par catrine, mercredi 04 mars 2015, 18:08 (il y a 3348 jours) @ jude

[...] dès novembre le sol croustille de givre et tout disparaît dans le blanc. c'est comme une grande lessive pendant le sommeil des ours. je ne peux pas imaginer vivre dans un lieu qui jamais n'a ce sommeil, ni cette si brillante lessive ! ..quoi que là... il fait gris...

[image]

... aujourd'hui 8 mars, le ciel dit gris aussi, il giboule..

mars ou la nuit neige

par kel, mercredi 04 mars 2015, 19:15 (il y a 3348 jours) @ catrine

"pourtant une chose est certaine, n'importe où sur le territoire par grande froidure, si on est perdu on nous ouvre ; la valeur est celle du coeur bien plus que du lys"

vive le québec.

pour jude

par catrine, mercredi 04 mars 2015, 18:19 (il y a 3348 jours) @ jude

pour jude

par jude, jeudi 05 mars 2015, 09:05 (il y a 3347 jours) @ catrine