(écrie-toi)

par Poème d'anonyme, dimanche 29 mars 2015, 11:08 (il y a 3325 jours)

contre toutes ces pages noircies
cent mille fois
sans foi réécrites
au papier d’amnésie
où l’on apprend à savoir
mensonger pour faire croire
avoir jouissance des possessions
prendre la place de l’être
avec la peur des autres
maux nés des faussaires
déshistoire ces pages
noires de l’histoire
écrites au sang d’innocents
blanchies à la chaux
tournées vers l’oubli
inscrites à l'esprit
inscris-toi en faux
contre les murs froncés
engoncés dans leurs baux
plein de dévitalités
mêle-toi aux problèmes
aux graffitis solitaires
insurgés solidaire
écrie-toi à la compagnie des vivants
en silences qui en disent aussi long
que des tonnes de sang d'encre
coulées de glace
fonds-toi dans ce monde
pourri d'injustices jusqu'à la moelle
ce monde sur le point de rompre
avec tes mots de peau
de sang et d'os
achève-le enfin
singe-le et puis mort-le.

anti-mortel

par Poème d'anonyme, dimanche 29 mars 2015, 11:49 (il y a 3325 jours) @ Poème d'anonyme

la précarité
file sa traîne tous les jours
on se sape à l'oeil
et on la rend transparente
comme l’eau de javel
qui nous lave de tout soupçon
elle s'infiltre pourtant par toutes
les nervures de la terre
on tombe dans ses ruisseaux
pour presque rien
on pluie de boue
vie mise à nu
au cours du temps foutu dégringolé...
Jusqu'à l'égout dégoût.


Dis rejoignons à présent la mer
houleuse de la foule
en un flot de paroles
déchaîné
avec toutes nos galère mutines
nos temps passés à ramer

taire ferme
entendons-nous dis-moi

revenir un instant, intense
sur le cours des choses
des éléments
qui semblent nous échapper
arrêter la course, à temps.

Renverser, offrir, rouvrir, découvrir
la face cachée du monde enseveli
sous la lune le soleil les planètes et les étoiles
à la lumière de nuit au jour
recueillir nos visages ce moment
comme dans un long baiser à l'abandon
doux en entier donné sans réserve en pensée
à la solitudes de nos êtres de doute
oubliés tous les affres infligés
par le souffle ravivant nos espoirs volés !

On reçoit un sourire de courage
comme un geste de solidarité
plein coeur

nous ne sommes pas si loin
d'être les mêmes
avec nos différences
nous sommes même assez près
de voir pareil
sans l'indifférence
qui nous divise

ici, y pige que dalle
à la marche forcée
du monde présent
au ton cassant, marchand
toujours en avant
sans un regard pour tous ceux
laissés à l'arrière
d'un TGV grand
comme dans le Transperceneige
sur le carreau glacé
on y trébuche
dans la précarité créée
de toute pièce
sur une absurdité béante

vacille avec des papiers manquants
réclamés par millier
interdite, désinscrite
se coltine en éparpille
à la file de l'administratif
en colonne serrée ANPE ASSEDIC PREFECTURE EN TRIBUNAUX et
et la presse, ah la Presse
elle la hèle ! L'appelle ! L'interpelle !..
Reçoit des coups de l'Interpôle, et des coups de bleus
plein la figure, sous le visage
des problèmes à la pelle
des tas de procès durs en modernité

à cause d'un tas d'ordures
terriblement pauvres
en humanité.


Rebrousser chemin
remonter le cours des évènements
qui nous ont fait couler les larmes au moral


un jeu d'enfants
les funambules pris en otage
entre deux tours de mirador
on se fait ce petit film
pour ne pas mourir avec eux de désespoir
on se rappelle au petit fil
des petits rien du tout...

Comme une poterie d'argile
se tient sur un bout de fil fragile
shmilblick à deux sous
un fil tissé entre nous

non pas envie de lâcher prise...

Deux balles à filer
tiens-y la vie
la mienne comme la tienne
notre fraternité ébréchée
à la notre ! A coup de flottes
nous gagnerons les mers
On y trinque quand on trinque
relie tiens bon relie

une demande de pas grand-chose hein
un minimum de base pour chacun(e)
un lit pour dormir et à manger
le droit de vivre avec
les droits pour vivre sans mendir

songeons bien à nous retrouver
un jour sans déserteur
après le désêtre diviseur.


Précarité ? pas à vendre
à abolir par don de solidarité
y a urgence à partager
pour de vrai
pour de bon. Message de bille
à la Planète ! Et grouille-toi de vers, ça s'accélère
au fil d'années lumières
on se rapproche de soi à l'autre.