elle, Phrase (WIP)
née du néant
retournée laisse
langue inachevée
doigts orphelins
seuil de mots avec
leur chevelure
matin s'agrippe à l'isthme
du corps
une peau manque à ce qui
forme soi
la nécessité de résoudre
une inconnue
*
tant que cratères
au ventre s'ouvrent
se ferment d'elle
son nom de lèvres
d'amandes douces
articule
des spirale de feu
glissent
en-deçà de son cri
l'écho lointain
s'approche de la
surface
*
elle
sussure la distance
entre le geste et l'ombre
la parole et la faille
sépare les secondes
de l'infime
elle
berce leur dépouille
quoi s'empare de l'air
à l'énoncé des choses
soudé aux yeux
elle
de son antre
vrille la mort et
phrase
le silence
*
perte d'haleine
on eût dit
filons sur des rails
à partager l'encre
le vin l'échappée
se coudre au visage
des mots d'amont
malades
vider nos poumons
de chants et de lunes
chaque page sa cicatrice
arpentée
nous des frôlements
à voix sourdes
*
du fin fond comble
ses commissures avides
tout commence une révolution
se résume dans tout
sur des ondes lignées
sans autre point
entre-deux-mondes membrée
ronde ou rêche
selon tel écho las
donnons dans la jouissance
de nos formes
communes
*
emplis tes joues
porte reflux apauvris
tu te gonfle de toutes celles
qui te précèderont
te jouxtent
qu'en est-il de la voix
floue transparente
quand trouve refuge au creux
d'autres jardins d'autres mains
ni souffle ni
l'aube des chambres
que glissent nos os
décors
*
où va t'elle et ses soeurs
car oui longtemps s'échappe
l'orchidée liquide entre
nos doigts gourds
c'est une chose une autre
qui s'est passée
on ne sait quoi ce qui rend floue
transparente elle
dont la membrane s'étend
jusqu'à l'absence
est une chose une autre
battant chairs en-dessous
*
s'aiguise les angles et fore
l'extérieur des rêves
elle Phrase
troue les yeux de qui
dérangés les sons précipitent
dedans elle
noms engloutis comme
lacunes
parfait son contour charnel
à force de
se manquer
*
parfois repoussons l'heure
les vagues faciles
une prière en coin
risque s'encourt
de la lisière des mondes
elle
Phrase-fontaine au bord
de la soif
ainsi vont leurs noces
hors des lits convenus
grappes vives d'écume et de fond
vase dans le tamis du désir
dure
*
le soir s'invente une mesure
de désordre
il conviendrait
dans la mangrove
souvenirs algues fines
racines digitales
se fendre
peut-être plonger
dicte au poumon
sa conduite
on se ferait saumon
parmi d'autres saumons
dans l'espoir de
se fondre
*
son ventre et ses oripeaux
chaîne des temps
voiles levées
couleurs pénètrent l'oeil
toutes formes
tel s'incline devant
la marée singulière
s'inquiète de voir
embrassée
mourir l'élue
*
évidée
ne tient plus qu'à
ce fil
jours et mots
scrutent carcasses
ruines
éden
l'exil épanche
tout point d'origine
toute ligne dévalée
par elle
Phrase
retournée laisse
langue inachevée
doigts orphelins
seuil de mots avec
leur chevelure
matin s'agrippe à l'isthme
du corps
une peau manque à ce qui
forme soi
la nécessité de résoudre
une inconnue
*
tant que cratères
au ventre s'ouvrent
se ferment d'elle
son nom de lèvres
d'amandes douces
articule
des spirale de feu
glissent
en-deçà de son cri
l'écho lointain
s'approche de la
surface
*
elle
sussure la distance
entre le geste et l'ombre
la parole et la faille
sépare les secondes
de l'infime
elle
berce leur dépouille
quoi s'empare de l'air
à l'énoncé des choses
soudé aux yeux
elle
de son antre
vrille la mort et
phrase
le silence
*
perte d'haleine
on eût dit
filons sur des rails
à partager l'encre
le vin l'échappée
se coudre au visage
des mots d'amont
malades
vider nos poumons
de chants et de lunes
chaque page sa cicatrice
arpentée
nous des frôlements
à voix sourdes
*
du fin fond comble
ses commissures avides
tout commence une révolution
se résume dans tout
sur des ondes lignées
sans autre point
entre-deux-mondes membrée
ronde ou rêche
selon tel écho las
donnons dans la jouissance
de nos formes
communes
*
emplis tes joues
porte reflux apauvris
tu te gonfle de toutes celles
qui te précèderont
te jouxtent
qu'en est-il de la voix
floue transparente
quand trouve refuge au creux
d'autres jardins d'autres mains
ni souffle ni
l'aube des chambres
que glissent nos os
décors
*
où va t'elle et ses soeurs
car oui longtemps s'échappe
l'orchidée liquide entre
nos doigts gourds
c'est une chose une autre
qui s'est passée
on ne sait quoi ce qui rend floue
transparente elle
dont la membrane s'étend
jusqu'à l'absence
est une chose une autre
battant chairs en-dessous
*
s'aiguise les angles et fore
l'extérieur des rêves
elle Phrase
troue les yeux de qui
dérangés les sons précipitent
dedans elle
noms engloutis comme
lacunes
parfait son contour charnel
à force de
se manquer
*
parfois repoussons l'heure
les vagues faciles
une prière en coin
risque s'encourt
de la lisière des mondes
elle
Phrase-fontaine au bord
de la soif
ainsi vont leurs noces
hors des lits convenus
grappes vives d'écume et de fond
vase dans le tamis du désir
dure
*
le soir s'invente une mesure
de désordre
il conviendrait
dans la mangrove
souvenirs algues fines
racines digitales
se fendre
peut-être plonger
dicte au poumon
sa conduite
on se ferait saumon
parmi d'autres saumons
dans l'espoir de
se fondre
*
son ventre et ses oripeaux
chaîne des temps
voiles levées
couleurs pénètrent l'oeil
toutes formes
tel s'incline devant
la marée singulière
s'inquiète de voir
embrassée
mourir l'élue
*
évidée
ne tient plus qu'à
ce fil
jours et mots
scrutent carcasses
ruines
éden
l'exil épanche
tout point d'origine
toute ligne dévalée
par elle
Phrase
elle, Phrase (WIP)
Je ne pourrais pas dire que j'ai compris grand chose. Le sens m'échappe. Et pourtant, je ne peux que saluer le rythme, la musicalité de ce langage retravaillé, soumis à la Phrase. Je repère assez vite l’esbroufe dans ce genre de poème complexe, obscur. Mais là non, je ne pense pas que les mots "fassent joli", je ressens la profondeur.
D'où relecture bientôt. Oui.
D'où relecture bientôt. Oui.
elle, Phrase (WIP)
Merci pour ta lecture. (Et ta relecture prochaine.)
Je ne pense pas que tu sois très loin du "sens" général. En tout cas, je crois que tu le sens bien quand tu dis "soumis à la Phrase".
Je ne pense pas que tu sois très loin du "sens" général. En tout cas, je crois que tu le sens bien quand tu dis "soumis à la Phrase".
elle, Phrase (WIP)
moi ça ne me convinct pas vraiment. je trouve ça ennuyeux et convenu. je n'y vois pas le geste d'un artiste mais plutôt la volonté de se conformer à une stylistique à la mode dans certaines sectes de poésie contemporaine.
elle, Phrase (WIP)
Le fond est ambitieux et il y a pléthore de très belles images, mais je suis un peu gêné moi aussi par une certaine "posture syntaxique", qu'il me semble lire souvent ces derniers temps (Maël Guesdon...).
elle, Phrase (WIP)
Je trouve un petit peu pénible ce genre de procès en insincérité. "posture syntaxique", "conformisme" à je ne sais quelle secte...Pénible et limite insultant. En tout cas, pas envie de justifier ma démarche en expliquant de quoi elle se nourrit ni en quoi elle est personnelle. Mais j'admet me sentir en résonance avec des auteurs que conchient Denis. (Et j'en suis pas mécontent.)
Cette suite (à laquelle il manque environ un tiers encore) me semble surtout manquer de quelques éléments qui la rendrait un chouïa moins absconse, quelques éléments qui puissent diriger ou en tout cas aider la lecture, si ce n'est par le sens, au moins par les sensations. C'est en tout cas là que j'en était de ce travail en le postant.
Cette suite (à laquelle il manque environ un tiers encore) me semble surtout manquer de quelques éléments qui la rendrait un chouïa moins absconse, quelques éléments qui puissent diriger ou en tout cas aider la lecture, si ce n'est par le sens, au moins par les sensations. C'est en tout cas là que j'en était de ce travail en le postant.
elle, Phrase (WIP)
Désolé, je ne voulais insulter personne, surtout pas ce poème qui a d'indéniables qualités, est très beau. Je voulais juste dire que le style choisi (déterminants et pronoms omis par exemple) me rappelle clairement une nouvelle génération de poètes, qui utilisent un peu les mêmes ficelles (ou ce que j'appelle tel), lesquelles ne m'emballent guère, on l'aura compris. Tant mieux pour toi si tu t'y retrouves. J'aurais dû écrire "position" ou "choix" plutôt que "posture", certes. J'aurais peut-être dû ne rien dire du tout, mais j'essaie de commenter lorsque j'aime (au moins en partie).
elle, Phrase (WIP)
Désolé aussi. Ma réponse était plutôt destinée à Denis. Mais la "posture" a fait écho à son message.
Merci de ta lecture.
Merci de ta lecture.
elle, Phrase (WIP)
c'est très beau. parfois un tout petit peu trop, comme dans "trop pausé", ou "trop posé", mais j'entends vraiment le tout, fond et forme. et c'est très beau. mais ose encore. ose, Rodrigue.
elle, Phrase (WIP)
"trop pausé. ou trop posé".
Oui, je sais... Je verrai plus tard. Quand ce sera fini. reposé.
Oui, je sais... Je verrai plus tard. Quand ce sera fini. reposé.