(un désir pour

par (kelig), samedi 18 avril 2015, 08:56 (il y a 3298 jours)

l'autre jour si, je vais déclarer ma flamme
ce sera une toute petite flamme, au début
mais déjà plus qu'une lueur
elle sera chaude et douce comme la bougie
allumée le soir dans la chambre, elle saura l'attendrir j'espère
ce sera une petite flamme tranquille
mais chaude et ardente
profonde et calme
un petit foyer
un petit feu lumineux
- je me sens déjà un peu amoureux quelque fois en mèches
je vais tenter d'allumer un petit feu pour une femme – je ne sais laquelle
pour nous deux, et pour d'autres avec nous peut-être
je vais prendre sa main dans la main avec deux silex en esprit
à la main gauche je vais frotter sur l'autre, avec cran et tact au contact, essayer
avec du papier buvard et du journal, avec patience
je vais tenter de créer un peu de lumière avec elle
ce sera doux j'espère
j'aurai une pierre noire anthracite, dans ma poche chez moi
- ne me demande pas ce que c'est ni d'où elle provient – c'est pas important
et une puis pierre ramassée aux calanques offerte – dans une autre histoire – ce n'est pas sacré ni secret
cailloux posés près d'une plante hirsute, près de la tortue en bronze verte - un cadeau encore, près du portrait de bébé ma filleule de coeur
je porterai mon bracelet en cauri au poignet droit je crois que ce coquillage porte message et bonheur
pour le reste je serai nu, sous mes peaux de tissus
je ferai un petit passage éclair à la fermeture
dans le couloir l'un vers l'autre
tu verras dans mes yeux, tu liras sur mes lèvres à mon visage ouvert
par les gestes de mon corps
j'irai vers toi, venant de moi, pour nous aller, peut-être
ce serait bon et droit, souple et ample, fin et drôle, grave à l'air léger
ce serait simple enfin il y a aurait de la joie
des vœux et des souhaits à la lancée de dés
des pensées en romance, pour ce que tu fais, pour ce que tu es
peut-être des surprises, je ne sais pas, on échangera longuement
moi-même serai surpris, étonné, content qu'il en arrive
il y aura une amitié sincère ressentie aussi
peut-être de l'amour ? J'imagine en courant solitaire
un petit coup de foudre senti comme un courant vers celle
on verra bien l'autre jour quand je vais déclarer ma flamme de coeur accord en désir s'il lui plait)

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par (kelig), dimanche 19 avril 2015, 16:55 (il y a 3297 jours) @ (kelig)

si vous pouvez supprimer ces deux écrits, s'il-vous-plait.
(désolé du dérangement)

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par Claire, dimanche 19 avril 2015, 17:50 (il y a 3296 jours) @ (kelig)

tu es sûr ?
Je laisse ça un moment, le temps de te dire combien j'aime le premier, dont tu avais posté une première version je crois. Le second un peu moins.

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par (kelig), dimanche 19 avril 2015, 19:13 (il y a 3296 jours) @ Claire

Hm. Bon d'accord (pour le premier).
merci.

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par jude, dimanche 19 avril 2015, 17:56 (il y a 3296 jours) @ (kelig)

Comme Claire j'aime beaucoup la fraîcheur du premier, sa limpidité.

"fraicheur, limpidité"

par (kelig), dimanche 19 avril 2015, 20:45 (il y a 3296 jours) @ jude

"tao



L'esprit de la vallée ne meurt pas ; on l'appelle le féminin secret.
La porte du féminin secret s'appelle la racine du ciel et de la terre. Il est éternel ; il est bien réel. Si l'on en fait usage, on n'éprouve aucune fatigue."

C'est peut-être mon problème. Une chance ou une malédiction. il faut que j'assume et fasse attention. Que je devienne "sage"...

"fraicheur, limpidité"

par (kelig), lundi 20 avril 2015, 10:58 (il y a 3296 jours) @ (kelig)

je crains d'être destiné à la solitude. et aussi à l'incompréhension.

"fraicheur, limpidité"

par dh, lundi 20 avril 2015, 11:01 (il y a 3296 jours) @ (kelig)

tu n'es pas le seul. moi aussi je ressens ça parfois très fort.

"fraicheur, limpidité"

par (kelig), lundi 20 avril 2015, 11:04 (il y a 3296 jours) @ dh

quelque part ça rassure un peu.
c'est difficile à vivre, hein.

"fraicheur, limpidité"

par julienb @, lundi 20 avril 2015, 11:35 (il y a 3296 jours) @ (kelig)

Difficile... Et bien pratique parfois... Être un incompris... Jouir dans la mélancolie... Je connais aussi, ou j'ai connu.

"fraicheur, limpidité"

par (kelig), lundi 20 avril 2015, 11:51 (il y a 3296 jours) @ julienb

je me demande bien quoi en c'est pratique.. perso je ne me sens pas mélancolique pour autant, juste solitaire (je garde espoir que ça change, mais j'exprime une crainte.)

"fraicheur, limpidité"

par julienb @, lundi 20 avril 2015, 13:42 (il y a 3296 jours) @ (kelig)

Si tu veux mon avis, se positionner comme seul et incompris, ça peut faciliter (au moins en apparence) la vie, ça évite de se remettre en cause, puisqu'on est déjà tout excusé.
Et on peut aussi jouir dans une position (fantasmée) de victime.

"fraicheur, limpidité"

par (kelig), lundi 20 avril 2015, 13:47 (il y a 3296 jours) @ julienb

Certes, ça peut. Ce n'est pas un positionnement souhaitable.

"fraicheur, limpidité"

par julienb @, lundi 20 avril 2015, 14:02 (il y a 3296 jours) @ (kelig)

"souhaitable" ? Les gens font ce qu'ils peuvent.

"fraicheur, limpidité"

par (kelig), lundi 20 avril 2015, 14:04 (il y a 3296 jours) @ julienb

souvent, oui.

"fraicheur, limpidité"

par catr @, lundi 20 avril 2015, 15:30 (il y a 3296 jours) @ julienb

oui, il y réside le piège d'une certaine complaisance, ou... d'une complaisance certaine (à fuir, en tous les cas)

"fraicheur, limpidité"

par zeio @, lundi 20 avril 2015, 17:41 (il y a 3295 jours) @ catr

Dans la solitude on a parfois tendance à s'inventer des missions mystérieuses voire messianiques, par la poésie par exemple, comme pour équilibrer ou plutôt justifier une existence incomplète ou trop douloureuse.
Après, au-delà de la complaisance, est-ce que ce cheminement n'est pas nécéssaire à l'élaboration d'une poésie, cette question peut-être posée.
Personnellement je pense que oui.

"fraicheur, limpidité"

par dh, lundi 20 avril 2015, 17:46 (il y a 3295 jours) @ zeio

d'accord avec toi, françois.

"fraicheur, limpidité"

par catr @, lundi 20 avril 2015, 18:29 (il y a 3295 jours) @ dh

et si on retourne l'affaire, te vois-tu faire figure d'apôtre ?



..ne disais tu pas quelque part que la poésie de certains milieux singeait les rites religieux, dont tous et chacun se trouvent papes et papesses à qui mieux mieux ?

"fraicheur, limpidité"

par julienb @, lundi 20 avril 2015, 17:48 (il y a 3295 jours) @ zeio

Sans doute, oui.

"fraicheur, limpidité"

par catr @, lundi 20 avril 2015, 18:30 (il y a 3295 jours) @ julienb

question : l'oeuvre doit-elle être compensatoire ?

"fraicheur, limpidité"

par julienb @, lundi 20 avril 2015, 18:34 (il y a 3295 jours) @ catr

Pourquoi devrait-elle être ceci ou cela ? Elle peut l'être, ou pas ; c'est le résultat qui compte. Toutes les raisons sont bonnes, même les mauvaises.

"fraicheur, limpidité"

par catr @, lundi 20 avril 2015, 18:38 (il y a 3295 jours) @ julienb

hm.. j'ai de sérieux doute lã-dessus...
mais bien sûr mes doutes n'engagent que moi

"fraicheur, limpidité"

par zeio @, lundi 20 avril 2015, 19:44 (il y a 3295 jours) @ catr

Les lois de la physique universelle semblent répondre à l'unisson : oui.

"fraicheur, limpidité"

par catrine, lundi 20 avril 2015, 20:30 (il y a 3295 jours) @ zeio

tu es sérieux ? tu penses que tous les auteurs compensent ?

"fraicheur, limpidité"

par catr @, lundi 20 avril 2015, 18:13 (il y a 3295 jours) @ zeio

hé bien je pense qu'il y a le cheminement de vie (les expériences et ce qu'on en fait) d'une part, puis le travail de la justesse dans l'écriture (l'expérience et ce qu'on en fait) d'autre part. les deux sont parallèles et s'échangent des "données" (on peut se le figurer comme la double hélice de la séquence d'ADN, par exemple) qui nourrissent et soutiennent les processus, rendent possible la cohésion, l'aident, à tout le moins.

... mais de la mission ou du messianique (comme de la complaisance) je me méfie énormément, le "je suis le christ et je vous apporte la bonne nouvelle" ou le trip de s'incarner en sauveur de "je-ne-sais-quoi", l'expression du surmoi qui supplante la personne, je trouve que ça tient de la psy, c'est dangereux aussi, et surtout ce n'est pas mon domaine. quant à ce que cela peut produire dans l'écriture, j'aime mieux me tenir loin... si jamais je vois apparaître des signes de loin ou de proche ça sonne l'alarme immédiatement ( si c'était en moi, il y aurait un travail à faire et c'est urgent, et si c'est chez autrui je me distancie sur le champs). je ne trouve pas ça sain..

à un autre degré, l'écriture est une mission, ou si tu préfères, l'écriture contient sa mission, ou quête. celle-ci, qui vaut pour soi-même, peut être à certains niveaux partagée, mais en réalité au moment du faire, ça, en général, ne se partage pas plus qu'un poumon ou un coeur, dans le sens où c'est viscéral, intime, à moins d'avoir construit un processus "ouvert", expressément fait pour la "respiration" et le don (de peau, de sang), et ça, je ne l'ai jamais vu ni croisé encore. personne ne le supporte (et je sais de quoi je parle).





..mais peut-être que je n'ai pas bien compris ce que tu voulais dire et que je réponds à côté ??

"fraicheur, limpidité"

par zeio @, lundi 20 avril 2015, 19:34 (il y a 3295 jours) @ catr

Je pense aux auteurs passés ou présent que j'aime et me dis qu'il subsiste toujours en eux une quête, une mission mystérieuse d'ordre messianique dans le sens où il s'agit de sauver. Quand il ne s'agit pas de sauver une entité magique obscure, une reine prisonnière, une réalité autre, une mémoire, une langue, un père, une mère, une identité, ça peut-être être, à travers tout ça, plus simplement se sauver soi, son univers intérieur, s'extirper de la mort, de l'inexistence ou de l'oubli. La tentative de sauver de l'extinction, soi-même, un autre, une idée ou un objet, est clairement pour moi une mission d'ordre messianique. Et je ne crois pas qu'il existe une littérature digne de ce nom qui ne sauve pas.

Il y a évidemment le "C'est oracle, ce que je dis" de Rimbaud
La poursuite du moi rêveur, démiurge et cicatrisant de Pessoa. "Car je traverse la vie quotidienne sans lâcher la main de ma nourrice astrale".
La chasse à la mémoire involontaire de proust. C'est beaucoup plus qu'un souvenir qui surgit, c'est lui-même qui vient au monde (forme de messianisme) et ses univers propres en cohortes.
le messianisme pessimiste, sec voire impossible de beckett. "Attendre godot sans l'attendre"
Baudelaire qui voudrait par sa "sorcellerie évocatoire" rendre vie aux choses déshéritées.
les exemples sont sans nombre vraiment.


A chaque auteur son expérience de l'errance, sa mission mystérieuse...
à chacun sa justification d'une existence boiteuse, sa justification des phénomènes réels mal maîtrisés.
walter benjamin l'explique un million de fois mieux que moi.

"fraicheur, limpidité"

par julienb @, lundi 20 avril 2015, 19:36 (il y a 3295 jours) @ zeio

Très belle intervention.

"fraicheur, limpidité"

par catrine, lundi 20 avril 2015, 19:39 (il y a 3295 jours) @ zeio

d'accord alors, mais il me faudrait vraiment un autre lexique (suis véritablement allergique) :/

"fraicheur, limpidité"

par catr @, lundi 20 avril 2015, 20:57 (il y a 3295 jours) @ catrine

aussi... ne nommes-tu pas là que des exemples masculins ? en est-il tout pareil du côté féminin ??
(mon questionnement est réel)

"fraicheur, limpidité"

par dh, lundi 20 avril 2015, 21:35 (il y a 3295 jours) @ catr

emily dickinson.

sylvia plath.

marina tsvetaieva.

nelly sachs.

virginia woolf.

etc etc etc...

"fraicheur, limpidité"

par catr @, lundi 20 avril 2015, 22:00 (il y a 3295 jours) @ dh

alors je lis vraiment différemment...
ou plutôt, mon intérêt se trouve complètement ailleurs en les lisant

"fraicheur, limpidité"

par catr @, lundi 20 avril 2015, 18:42 (il y a 3295 jours) @ zeio

heu... j'espère ne pas froisser ni rien...
perso j'ai un différentiel barré sur tout ce qui est d'ordre religieux
rien ne me crispe plus que ça :/

...

donc exit "mission" et surtout "messianique" et autres machins du genre

"fraicheur, limpidité"

par julienb @, lundi 20 avril 2015, 18:45 (il y a 3295 jours) @ catr

Les missionnaires sont chiants, certes, mais j'adore les mystiques.
Et ton point de vue m'intéresse, donc certainement pas froissé, non (si du moins ça s'adressait à moi).

"fraicheur, limpidité"

par (kelig), lundi 20 avril 2015, 19:13 (il y a 3295 jours) @ julienb

moi j'avoue qu'il m'arrive de me prendre pour jésus, d'imaginer des correspondances, ce n'est pas très original, mais bon si ça peut rassurer certain(e)s je suis en soin, j'ai un suivi.
pour le reste, les religions je m'y intéresse par endroits mais je n'en fais aucunement partie et n'adhère à aucune.

"fraicheur, limpidité"

par julienb @, lundi 20 avril 2015, 19:17 (il y a 3295 jours) @ (kelig)

Jésus lui-même se prenait bien pour le messie ! ;)

"fraicheur, limpidité"

par (kelig), lundi 20 avril 2015, 19:18 (il y a 3295 jours) @ julienb

"fraicheur, limpidité"

par catr @, lundi 20 avril 2015, 19:31 (il y a 3295 jours) @ julienb

euh.. à zeio, à toi, à qui lit..


pour le coup, j'ai un peu peur d'être ou de passer pour péremptoire là-dessus...
mais c'est que je pense qu'on peut très bien avoir la foi ou une foi sans se prendre pour, sans tomber dans le piège de se prendre pour.. ni trop au sérieux, ni au pied de la lettre (les fous de dieu, quel terrible délire, que d'actes horribles et que de folie. j'ai vu de ces délires, et j'y ai perdu quelqu'un de cher à mon coeur). aussi je ne mélange pas la mystique, la gnose et le religieux. à mon sens il est capital de laisser l'esprit libre, de laisser l'espace libre en soi pour soi, pour que la créativité s'exprime, rêve, pense, advienne ; de ne pas se dépêcher de remplir cet interne espace de "notions bruyantes" (souvent parce qu'on pense "vide" cet espace, et ce "vide" fait peur on cherche vite à combler quand il est déjà "plein" de "libre espace") qui, d'une certaine manière occupent et font diversions, dissipent ou absorbent complètement la concentration, happent l'être (...et le déresponsabilise). écrire n'est pas au mirage. écrire c'est voir en face, bien en face. c'est, je pense, une des principales difficultés de l'écriture, et ce qu'elle appelle de chacun : la lucidité.









tu dis un peu plus haut que tous les moyens se valent, que c'est le résultat qui compte ... je pense pourtant que ce qui compte réellement est tout le chemin interne parcouru pour que le livre advienne et puisse possiblement traverser des époques, que tout ce chemin en fait la chair, que cette chair de verbe maintient vivant l'esprit du livre, l'essence d'une pensée qui y est transmise, et encore que c'est là qu'on s'y trouve des correspondances, des résonances, qui font à la fois offices de balises (ou de marques) et d'appuis, qui sont autant de marches à gravir et dépasser, pour que d'autres en sculptent et en gravent de nouvelles à leur tour, qu'elles soient ensuite gravies et ainsi de suite...

"fraicheur, limpidité"

par julienb @, lundi 20 avril 2015, 19:35 (il y a 3295 jours) @ catr

C'est une belle conception, mais un peu... dogmatique dans le fond, justement. Comment juger de l'intention qui a présidé à l'oeuvre, sauf à en faire le procès ? Le résultat est ce à quoi seul on a accès (de l'extérieur), et la seule chose qu'on puisse juger, il me semble... Maintenant, que tu voies les choses comme ça pour toi est tout à ton honneur.

"fraicheur, limpidité"

par catrine, lundi 20 avril 2015, 20:22 (il y a 3295 jours) @ julienb

...euhm... ben, c'est plutôt pour défaire les dogmes, même celui du vide
mais je ne suis pas la fille de Voltaire ni de Rousseau et je n'ai probablement pas le langage qu'il y faudrait...




prenons l'exemple du religieux, disons, qui met un cadre dans la pensée, un cadre moral, ce qui est bon comme dieu, ce qui est mauvais comme le diable. c'est une base, une base en noir et blanc. oui/non. oppositionnelle. c'est l'ancêtre du mode de pensée binaire, en deux dimensions. c'est un conditionnement, et le conditionnement est un esclavage, une servitude volontaire en deux dimensions, bien, mal, pour réduire le réel. le réduire et le contrôler tout en contrôlant l'humain. maintenant, l'esprit est-il en deux dimensions ? non. est-ce que l'esprit contemporain a besoin d'être en deux dimensions ? non.

hors du religieux, il existe quantités de dogmes qui sont autant de conditionnements que de laisses pour l'esprit de l'humain, ils ont tous été conçus dans le but implicite d'assujettir, car l'esprit libre et pensant dérange, questionne sans cesse l'ordre établit, la nature du monde et sa propre nature. si l'esprit humain remet en question, c'est que ce doit être. hors les pouvoirs établis (quels qu'ils soient) exigent et exercent un certain formatage de la pensée (ce en quoi on croit devient réel à l'esprit, l'esprit ne fait pas la distinction entre le réel et non réel — ce qui est rêvé lui est autant une expérience que ce qui est vécu — à moins d'une contradiction qui mette soudainement en lumière l'objet qu'on a voulu croire réel et qui se révèle ne pas l'être). le formatage ferme l'esprit, ferme la pensée à des possibles tout en le maintenant dans des formes connues (qu'on peut appeler "conforts")...

la créativité, l'expression de la créativité du cerveau humain est ce qui fait avancer et l'humain et ses sociétés, ça lui est aussi vital que ça l'est au monde. il existe maints exemples de sociétés (dogmatiques) sans arts ni artistes qui ont vite sombré dans l'horreur. pour que la créativité rende à l'homme ce qui lui appartient, n'est-ce pas important que de lui donner ou de faire en sorte qu'il puisse s'octroyer un "interne et libre espace" où créativité puisse s'exprimer ?

bon, c'est une pauvre tentative de formulation, j'en suis la première désolée... mais ce sont les grandes lignes de ma pensée, où j'en suis... pour le moment... si on veut...

"fraicheur, limpidité"

par catr @, lundi 20 avril 2015, 20:46 (il y a 3295 jours) @ catrine

ouing.. je prends pas mal de risque

"fraicheur, limpidité"

par (kelig), vendredi 24 avril 2015, 11:58 (il y a 3292 jours) @ catr

en tous cas c'est intéressant, je trouve.

"tasse & soucoupe"

par catr @, mardi 21 avril 2015, 02:15 (il y a 3295 jours) @ julienb

je pense qu'on ne peut jamais juger de l'intention (ou à partir d'une idée de l'intention qu'on suppose aurait pu avoir tel ou tel auteur), je pense aussi que le véritable de l'écriture n'est pas dans la surface apparente de celle-ci, mais dessous, dans ce qui n'est pas dit/écrit, dans ce qui affleure à peine. je pense encore que c'est par l'interne et libre espace en soi qu'on lira cette part réelle du livre, que cette part ne sera pas appréhendé par l'intellect, que l'intuition fera les correspondances, que de celles-ci naissent ensuite dans l'intellect et l'affect des concordences, que celles-là encore recréent le livre, dans le discours et la portée, et que c'est au moment où tous ces aspects sont mobiles dans la personne du lecteur qu'apparaît un "chemin", un chemin pensé et vécu, traversé ou renversé, vaincu, rencontré, dépassé — des années plus tard, ce même livre, même en lui-même, repris et relu, sera sans doute un tout autre livre, et il ouvrira sur autre chose encore.. (ou pas, parce que tout absorbé déjà).

"le proces" n'a d'importance que pour celui qui veut avoir raison du livre, être au-dessus comme on possède les choses. le proces d'intention ou plus proprement du livre tel quel n'est pas du tout une lecture, mais une prétendue lecture, une prétendue saisie. on fait ça pour se défendre, défendre, ou contrôler, avoir un pouvoir, parce que c'est ce qu'on "connaît" c'est "confortable", on le fait pour l'utiliser comme "faire valoir", et parce que c'est bien "plus simple" que de descendre complètement dans tout ce que "respire" le livre, de s'y abandonner, ou de le laisser descendre en soi pour qu'il s'y "déploie" et nous trempe en tout.


on pense qu'on sait lire, on pense qu'on sait écrire, mais pour l'un comme pour l'autre, dans le plus réel et multidimensionnel du lire et de l'écrire, on ne sait pas. on est toujours aveugle de quelque chose, ou aveuglé. penser savoir cause la perte du livre ou du poème, la perte de la pensée sauvage qui court sous les lettres, la perte de la rencontre. hors il est dit que l'écriture est une rencontre, donc il serait de bon aloi que d'aller relire tous les sens du mot rencontre, dans toutes les langues et toutes les cultures, pour repeupler le mot de toutes ses dimensions.. alors peut-être commencerait-on à approcher le lire, l'écrire, livre ou poème, comme se rencontrent "des espaces"...




bon, on vient de me dire que je ne suis pas sur la même fréquence... halala
oú ai-je bien pu encore égarer ma soucoupe volante.. ?

"tasse & soucoupe"

par (kelig), vendredi 24 avril 2015, 11:41 (il y a 3292 jours) @ catr

si j'en dégotte une au marché aux puces de soucoupe volante je la troque contre ma sculpture de tortue en bronze verte.

"tasse & soucoupe"

par (kelig), vendredi 24 avril 2015, 11:44 (il y a 3292 jours) @ (kelig)

(j'y ajoute ma pierre anthracite)

"tasse & soucoupe"

par (kelig), vendredi 24 avril 2015, 12:12 (il y a 3292 jours) @ catr

j'ai peut-être un côté e.t., ça m'a causé.
ah imaginez, comme une idée, un rêve, un désir de livre tel qu'un idéal, avec une couverture où se glisseraient vos folles feuilles sauvages où vous livrez, vos folies, vos coupures, votre vie en morceaux, votre écriture en voyage mais en traces de véracité, imagée telle une bande dessinée, à l'écriture parfois brutes, souvent travaillées, composées, sous toutes les coutures, feuilles assemblées tel un rouleau de papyrus, de votre peau parcheminée, comme sur du vélin, et puis à chaque fois s'échappe, s'envole, comme une mouette rieuse. lagaffe, à ne surtout pas faire sous peine d'être viré.
(bon.. :) )

"tasse & soucoupe"

par catr @, vendredi 24 avril 2015, 13:47 (il y a 3292 jours) @ (kelig)

héhé je connais ça, tiens j'ai eu une sorte d'obsession visuelle d'installation et de tableaux miniatures, genre "exposition". c'était tellement fort que j'ai débordé l'écrire, ça se trouve dans le Livre des ravages, puis à une autre période, c'était une suite de tableaux Rouges, je les voyais partout, ils n'existeront jamais, il n'en reste au concret qu'un texte dérivant quelque part dans le grand roulant de mon webterritoire. dernièrement, c'était "l'encre de passage". tu vois, écrire le projet, même irréalisable, nourrit d'autres projets qui seront peut-être réalisés.

beaucoup de projets sont rêvés et n'aboutissent pas, ou pas comme on les rêve mais transformés, et d'autres seront générés et existeront dans un laps de temps ultérieur. j'en suis venue à penser que c'est comme un rendez-vous (et il arrive ce qu'il arrive des rendez-vous... )

;)

"tasse & soucoupe"

par (kelig), vendredi 24 avril 2015, 20:30 (il y a 3291 jours) @ catr

ah oui c'est comme un rendez-vous.
alors soyons philosophe, on verra si un de ces jours arrive un livre au détour de ma vie.
:-)

Prière à la figue

par Écrire, lundi 20 avril 2015, 19:43 (il y a 3295 jours) @ catr

La complaisance, c'est une facon de jouir de son impuissance. C'est un peu comme si, chaque matin, on démissionnait de la vie avec délectation. Là, on atteint vraiment le fin fond de la tristesse. Que faire en tel cas ? Je n'entrevoie qu'une solution. : prier la mère des figues.

Prière à la figue

par zeio @, lundi 20 avril 2015, 19:45 (il y a 3295 jours) @ Écrire

J'ai bien ri !

Prière à la figue

par zeio @, lundi 20 avril 2015, 19:47 (il y a 3295 jours) @ zeio

Prière à la figue

par catr @, lundi 20 avril 2015, 20:54 (il y a 3295 jours) @ zeio

bel à propos !

Prière à la figue

par catr @, lundi 20 avril 2015, 20:52 (il y a 3295 jours) @ Écrire

maître Horloger, nous voilà bien aiguillés ! gloire à la figue !


(j'ai plaisir ã vous trouver si ...subversif)

"fraicheur, limpidité"

par Ecrire, lundi 20 avril 2015, 11:54 (il y a 3296 jours) @ julienb

(...) Être un incompris... Jouir dans la mélancolie (...)

Ça rappelle une discussion récente.

"fraicheur, limpidité"

par Claire, lundi 20 avril 2015, 11:59 (il y a 3296 jours) @ Ecrire

on jouit tous de choses dont il vaudrait mieux ne pas jouir. Quelquefois c'est le choc des autres qui nous éjecte de notre petit logement de bille qui roule. l'air entre dans les poumons.

"fraicheur, limpidité"

par (kelig), lundi 20 avril 2015, 12:04 (il y a 3296 jours) @ Claire

florian m'avait bien prévenu il y a quelques temps... que ma sincérité (un choix) me jouerait mille tours.
je ne pensais pas qu'il aurait autant raison

"fraicheur, limpidité"

par Claire, lundi 20 avril 2015, 12:45 (il y a 3296 jours) @ (kelig)

ben oui, il avait raison. il vaut mieux le savoir, la sincérité absolue n'est pas compatible avec la relation humaine "ordinaire", et elle entraîne toujours en face des réactions de défense, et c'est normal.
les situations où l'ouverture complète est possible sont très rares, et pour moi plutôt silencieuses, comme si la parole portait toujours quelque chose d'une tentative de prise de pouvoir....

il me semble que la parole poétique, parce qu'elle est allusive, méditative, "illisible", offerte, peut contourner cet écueil.
c'est pour ça aussi que les écrits de quelqu'un portent souvent le meilleur de lui.

"fraicheur, limpidité"

par (kelig), lundi 20 avril 2015, 12:57 (il y a 3296 jours) @ Claire

oui probablement c'est normal.
je crois néanmoins qu'elle à sa possibilité, du moins est-ce ainsi que j'essaye de vivre, y compris avec l'autre et en fonction de la relation.
ça n'a pas de rapport avec le n'importe quoi ni le n'importe comment.
j'entends ce que tu dis sur ta réflexion sur la parole, c'est juste.

"fraicheur, limpidité"

par Claire, lundi 20 avril 2015, 13:32 (il y a 3296 jours) @ (kelig)

je crois qu'il faut être aussi sincère qu'il est possible.
je parlais de la parole poétique, mais c'est l'art tout entier, aussi parce que son "adresse" est si particulière (cf ce qu'en disait Catrine).

il y a une autre situation, c'est la situation thérapeutique, où un autre est payé pour recevoir cette complète sincérité.

"fraicheur, limpidité"

par (kelig), lundi 20 avril 2015, 13:45 (il y a 3296 jours) @ Claire

"je crois qu'il faut être aussi sincère qu'il est possible."
oui. et des fois il arrive qu'on le soit trop, et qu'on en vienne à s'en vouloir. personne n'est parfait.

"fraicheur, limpidité"

par zeio @, lundi 20 avril 2015, 13:32 (il y a 3296 jours) @ Claire

Je suppose qu'un poème est habitude brisée. Et la solitude, une habitude.

"fraicheur, limpidité"

par (kelig), lundi 20 avril 2015, 22:56 (il y a 3295 jours) @ zeio

C'est bien dit.

"fraicheur, limpidité"

par (kelig), mardi 21 avril 2015, 08:16 (il y a 3295 jours) @ (kelig)

"fraicheur, limpidité"

par (kelig), mardi 21 avril 2015, 08:53 (il y a 3295 jours) @ (kelig)

(je ne me fous pas des autres, ni de leur regard, ni de leur vision de l'écriture - ce qu'elle "doit" être - mais j'avoue que je prends le parti de faire et d'écrire comme je pense et ressens les choses. déjà parce que si j'écoute de trop je pourrais bien devenir muet pour de bon (j'essaye déjà de m'écouter d'abord). publiable ? je ne sais pas. je mets en ligne, je fais prendre l'air aux textes, je les sors, et si ça tient suffisamment longtemps je verrai mieux. j'assume les textes que je mets en ligne. c'est le temps qui (me) dit, me dira si ça peut le faire, si ça vaut le coup, ou si ça n'en valait pas la peine.)

"attendre voir"

par Claire, mardi 21 avril 2015, 09:22 (il y a 3295 jours) @ (kelig)

je suis en train de lire un roman dont l'héroïne, prise dans des questions un peu torturantes, dit ça : "je vais attendre voir." Quelquefois c'est la seule chose à faire, attendre la réalité qui répondra.

"attendre voir"

par (kelig), mardi 21 avril 2015, 09:58 (il y a 3295 jours) @ Claire

c'est ça. soumettre à l'épreuve du temps, de la vie, de la réalité.

"fraicheur, limpidité"

par dh, mardi 21 avril 2015, 09:33 (il y a 3295 jours) @ (kelig)

attendre, attendre ! vous en avez de bonne vous ! je ne fais que ça depuis des années ! je veux être riche et célèbre, moi ! et maintenant, hein. pas à la saint glinglin !

"fraicheur, limpidité"

par (kelig), mardi 21 avril 2015, 09:38 (il y a 3295 jours) @ dh

"fraicheur, limpidité"

par (kelig), mardi 21 avril 2015, 10:24 (il y a 3295 jours) @ dh

ça peut être embarrassant plutôt qu'autre chose, du moins me concernant ça ne m'attire pas. ce doit être lourd à porter la célébrité, en tous cas j'envie pas du tout. quant à la richesse.. no comment. quoi que, au moins ça offre la possibilité de donner.
par contre, quand on entreprend quelque chose, qui inclut un travail, on aspire à être reconnu pour ce qu'on fait ; je pense que ça au moins ça concerne (sans doute) chacun.

précision concernant les textes mis en ligne

par (kelig), mercredi 22 avril 2015, 11:53 (il y a 3294 jours) @ (kelig)

ce sont des essais, des tentatives, des expressions.

je les livre avec avec mes doutes, mes tiraillements qui vont avec quant à leur existence.

il y a peu j'ai essayé de faire un recueil avec certains d'entre eux, je n'ai pas pu, et je me suis aveuglé.

aussi je mets en ligne, à l'épreuve du temps en espérant y voir mieux, plus clair.

désolé pour mes débordements.

précision concernant les textes mis en ligne

par julienb @, mercredi 22 avril 2015, 12:29 (il y a 3294 jours) @ (kelig)

Tout le monde en est là, non ? Moi oui, en tout cas.

précision concernant les textes mis en ligne

par (kelig), mercredi 22 avril 2015, 13:00 (il y a 3294 jours) @ julienb

merci julien.

en réponse à un comm sur mon blog :

"mes débordements concernent aussi mes comportements dans la vie auprès de ceux, celles que je suis censé apprécier, aimer, et je me reproche certaines attitudes.

mon aveuglement, c'est un cheminement de fil en fil qui m'a conduit à avoir des visions biaisées de la réalité et de moi-même. ce n'est pas nouveau, c'est récurent, là c'est passé par l'écriture essentiellement. j'ai cru entrevoir des "visions" (intérieurement je veux dire) d'idéal qui m'a semblé si proche qu'il pouvait être, exister, ça m'a brûlé l'entendement et la lucidité. il est reparti, bien sûr, se perdre dans les nuages, tombé à l'eau, m'a laissé comme deux ronds de flan."

précision concernant les textes mis en ligne

par zeio @, mercredi 22 avril 2015, 13:25 (il y a 3294 jours) @ (kelig)

"désolé pour mes débordements"

Perso je t'en voudrais bien plus si tu cessais de déborder.

Le petit prince en punk trash, hip-hope

par (kelig), samedi 25 avril 2015, 11:54 (il y a 3291 jours) @ zeio

Il est revenu, alléluia. On l'a vu un peu partout, mais pas comme il faut. Il n'était pas content du tout, il était en rogne même... Son conte c'est de la merde, répétait-il en boucles blondes, pas Kirikou. Sa gerbe de fleur à misère puait le pot pourri, disait-il aussi. Et l'amitié avait le goût du renfermé, des faux-semblants et de la trahison. On l'a vu passer par tous les états, toutes les formes, toutes les couleurs. Il en a côtoyé du monde, mais il se trouvait has-been et tricard. Il voulait faire la peau à son auteur, il haïssait son créateur, le traitait de menteur et d'hypocrite, avec une imagination à la con. C'était insupportable de l'entendre ainsi blasphémer, infamant, honteux ! Il se sentait seul comme c'est pas permis – mais c'était de sa faute, il avait qu'à pas quitté sa rose tellement aimable - même si elle était artificielle, évidemment, elle était jolie tout de même.... Il avait grandi avec des épines, était piquant de partout, terriblement incarné. On l'a vu avec son serpent, il le tenait autour de son bras et de son cou, comme s'il sortait de lui, fallait pas l'approcher de près il était vénéneux comme un boa. Il a beaucoup bu aussi, jusqu'à plus soif, puis a continué à fréquenter des ivrognes, des toxico et des malades mentaux, ça pouvait plus durer on l'a enfermé il était trop marginal. Dans une boîte en bois avec plein de boîtes autour pour qu'il s'échappe et qu'il répande des mauvaises humeurs et des crasses. On a bien essayé de le ranger, de le remettre à sa place, mais son caillou c'était des clous, disait-il, il n'aimait que la lune. On l'a traité comme un mouton noir, il le méritait. Il a mal fini, on l'a chassé comme un renard. Il parlait trente-six langues – il avait beaucoup voyagé : on lui les a coupées une par une pour qu'il se taise enfin. Un coup il est parti dans le désert puis on l'a plus revu. Bon débarras ! Ca a soulagé tout le monde, le monde s'est enfin senti libéré de sa pesanteur. Mais alors comme ça a fait un vide d'illusion, parce qu'on l'aimait tant tant qu'il était loin, seul et suicidé. On en avait besoin, pour continuer à croire aux illusions universelles.

Le petit prince en punk trash, hip-hope

par julienb @, samedi 25 avril 2015, 13:53 (il y a 3291 jours) @ (kelig)

J'aime bien ! Même si le boa n'est pas vénéneux (mais c'est vrai que dans le Petit Prince, c'est un boa).

Le petit prince en punk trash, hip-hope

par (kelig), jeudi 30 avril 2015, 11:19 (il y a 3286 jours) @ julienb

Bien vu ! Aussi je l'ai transformé en cobra.





Le petit prince en mode punk trash, hip-hope



Il est revenu, alléluia. On l'a vu un peu partout, mais pas comme il faut. Il n'était pas content du tout, il était sacrément en rogne même... Son conte c'est de la merde, répétait-il en boucles blondes, pas Kirikou. Sa gerbe de fleur à misère puait le pot pourri, disait-il aussi. Et l'amitié avait le goût du renfermé, des faux-semblants et de la trahison. On l'a vu passer par tous les états, toutes les formes, toutes les couleurs. Il en a côtoyé du monde, mais il se trouvait has-been et tricard. Il voulait faire la peau à son auteur, il haïssait son créateur, le traitait de menteur et d'hypocrite, avec une imagination à la con. C'était insupportable de l'entendre ainsi blasphémer, infamant, honteux ! Il se sentait seul comme c'est pas permis – mais c'était de sa faute, il n'avait qu'à pas quitté sa rose tellement aimable - même si elle était artificielle, évidemment, elle était jolie tout de même.... L'amour lui filait des boutons et des torticolis. Il avait grandi avec des épines, était piquant de partout, terriblement incarné. On l'a vu avec son serpent, il le tenait autour de son bras et de son cou, comme s'il sortait de lui, fallait pas l'approcher de près il était venimeux comme un cobra. Il a beaucoup bu aussi, s'est arrêté pour cause de déboires mais à continué à fréquenter des ivrognes, des toxico et des malades mentaux, et des étrangers ça pouvait plus durer on l'a enfermé il était trop marginal. Dans une boîte en bois avec plein de boîtes autour pour pas qu'il s'échappe et qu'il répande des mauvaises humeurs et des crasses. On a bien essayé de le ranger, de le remettre à sa place, mais son caillou c'était des clous, disait-il, il n'aimait que la lune. On l'a traité comme un mouton noir, il le méritait. Il a mal fini, on l'a chassé comme un renard. Il parlait trente-six langues – il avait beaucoup voyagé : on lui les a coupées une par une pour qu'il se taise enfin. Un coup il est parti dans le désert puis on l'a plus revu. Bon débarras ! Ca a soulagé tout le monde, le monde s'est enfin senti libéré de sa pesanteur. Mais alors comme ça a fait un vide d'illusion, parce qu'on l'aimait tant tant qu'il était loin, seul et suicidé. On en avait besoin, pour continuer à croire aux illusions universelles.

la solitude est une grandeur

par Ecrire, lundi 20 avril 2015, 12:19 (il y a 3296 jours) @ julienb

"Et bien pratique parfois.."

La solitude annoncée signe une irréductible singularité. Cela, pour peu qu'on l'accrédite (mais il y a évidemment loin de la déclaration à l'accréditation), entraîne la rupture d'avec le "troupeau".

La solitude, c'est le prix que paie le génie pour son extrême singularité. Martyr incompris. Victime de l'ostracisme de la multitude. Condamné à l'exil. Etc,.

Deux siècles de littérature en attestent : la solitude est une grandeur. Celle du poète, éminemment.

la solitude est une grandeur

par julienb @, lundi 20 avril 2015, 12:21 (il y a 3296 jours) @ Ecrire

Il n'y a pas que les génies qui sont seuls !

la solitude est une grandeur

par Ecrire, lundi 20 avril 2015, 12:50 (il y a 3296 jours) @ julienb

"Il n'y a pas que les génies qui sont seuls !"

Évidemment non. Il est fort probable que l'adolescent chinois assigné à travailler douze heures par jour, six jours par semaine, pour moins de deux cent euros par mois, ce afin d'assembler des téléphones mobiles pour Apple ou Samsung se sente seul.

Quoiqu'il se sente sans doute plus fatigué qu’esseulé.

la solitude est une grandeur

par julienb @, lundi 20 avril 2015, 13:46 (il y a 3296 jours) @ Ecrire

Pourquoi prendre un exemple aussi extrême ? (à moins de s'exciter tout seul dans son coin...)

la solitude est une grandeur

par Ecrire, lundi 20 avril 2015, 14:34 (il y a 3296 jours) @ julienb

Tout un chacun est seul, Chinois ou pas, génie ou pas, excité ou pas, quelle que soit l'heure et la météo du jour.

Après, chacun se sent plus ou moins accompagné ou esseulé, en fonction de sa situation. Il y a les idéaux qui réchauffent et ceux qui refroidissent ( ce sont parfois les mêmes)... Il y a des gens entourés par leurs amis, leurs collègues et leurs familles et ceux qui n'ont pas d'amis, plus de collègues ni de famille.

L'homme n'est pas une île, comme disait l'autre. Il lui faut des liens, des racines, des attaches. Sinon, il dérive dans sa solitude.

et puis trop souvent

par (kelig), mercredi 22 avril 2015, 11:17 (il y a 3294 jours) @ (kelig)

quand je réalise les erreurs que je commets - des erreurs intimes - envers moi-même, envers les autres, erreurs de dire erreurs de faire, mes maladresses, entraîné que je suis par le fil, je me demande bien comment faire ensuite pour me rattraper.

je n'ai pas de mots d'excuse valable à me fournir.

c'est inimaginable combien on peut se tromper, parfois, tout en ayant l'impression d'être dans le vrai.
et quand je dis "on" c'est encore parce que c'est trop difficile d'assumer.

(un désir pour

par (kelig), mercredi 22 avril 2015, 08:19 (il y a 3294 jours) @ (kelig)

l'autre jour si je savais déclarer ma flamme - comme j'imagine et je rêve
ce serait une toute petite flamme, au début
mais déjà plus qu'une lueur
elle serait chaude et douce comme la bougie
allumée le soir dans la chambre, elle l'attendrirait j'espère
ce serait une petite flamme sincère et tranquille
chaude et ardente
profonde et calme
un petit foyer
un petit feu lumineux
- je me sens un peu amoureux quelque fois en mèches
- mais quand je tente ça ne donne rien et je suis maladroit
je tenterais d'allumer un petit feu pour une femme – je ne sais qui, je cherche
pour nous deux, et pour d'autres avec nous peut-être
- je cherche celle avec avec qui ça colle bien et bon
je prendrais sa main dans ma main avec deux silex en esprit
à la main gauche je frotterais sur l'autre, avec cran et tact au contact, à essayer
avec du papier buvard et du journal, avec patience
je tenterais de créer un peu de lumière avec elle
ce serait doux j'espère
j'aurais une pierre noire anthracite, dans ma poche chez moi
- me demande pas ce que c'est ni d'où elle provient – c'est pas important mais je te dirai et ce qu'elle est pour moi
et une puis une autre pierre ramassée aux calanques offerte – dans une histoire passée – ce n'est pas sacré ni secret
cailloux posés près d'une plante hirsute, près de la tortue en bronze verte - un cadeau encore, près du portrait de bébé ma filleule de coeur
je porterai mon bracelet en cauri au poignet droit je crois que ce coquillage porte message et bonheur
pour le reste je serai nu, sous mes peaux de tissus
je ferai un petit passage éclair à la fermeture
dans le couloir l'un vers l'autre
si c'est toi tu verras dans mes yeux, tu liras sur mes lèvres à mon visage ouvert
par les gestes de mon corps
j'irai vers toi, venant de moi, pour nous aller - peut-être
ce serait bon et droit, souple et ample, fin et drôle, grave à l'air léger
ce serait simple enfin il y a aurait de la joie
des vœux et des souhaits à la lancée de dés
des pensées en romance, pour ce que tu fais, pour ce que tu es, pour ce que nous sommes
peut-être des surprises, je ne sais pas, on échangerait longuement
moi-même serai surpris, étonné, content qu'il en arrive
il y aura une amitié sincère ressentie aussi
on apprendrait à se connaître
peut-être de l'amour ? J'imagine en courant solitaire
un petit coup de foudre senti comme un courant vers celle
on verra bien un jour si je la rencontre je lui déclarerai ma flamme de coeur accord en désir et s'il lui plait on ira bien ensemble j'imagine et je rêve)

(un désir pour

par (kelig), jeudi 23 avril 2015, 18:17 (il y a 3292 jours) @ (kelig)

me concernant ce poème inspiré par... est has-been.
sanctionné par un échec.
pour cette raison il n'a plus lieu d'être.

(un désir pour

par catr, jeudi 23 avril 2015, 21:09 (il y a 3292 jours) @ (kelig)

hé bien je ne suis vraiment pas d'accord avec toi là-dessus, kel
et qui plus est ça aura donné une discussion très pleine, pleine d'avis contraires ET sans empoigne !

..incroyable


yo ... y a tout de même des limites à l'auto-censure, à l'auto-étouffement, à l'auto-sadisme, à l'auto-effacement... merdouille

(un désir pour

par Claire, jeudi 23 avril 2015, 22:06 (il y a 3292 jours) @ catr

ouaip.
tes poèmes ne sont pas des billets doux à usage unique.

(un désir pour

par (kelig), vendredi 24 avril 2015, 04:48 (il y a 3292 jours) @ Claire

je ne demandais pas à ce qu'il soit effacé de délivre.
mais j'ai simplement un peu de mal à l'assumer à présent, c'est ce que je voulais dire.
bon sorry, je vous écoute, et du coup je le remets aussi sur mon blog tant pis.
(mes doutes me gonflent moi-mêmes à un point !)

à catrine, que penses-tu de ma démarche, concernant mes textes que je mets sur mon blog à l'épreuve du temps etc pour voir ?
en même temps tu m'avais dit de préserver je sais (mais je n'arrive pas à écrire simplement dans mon coin, je n'arrive pas écrire-vivre en n'étant pas ouvert, ça me nuit je crois si je ne le fais pas. est-ce que tu comprends..?) je ne sais pas, j'essaye. combien ça m'irrite de ne jamais pouvoir être sûr de rien, de ce que je suis comme de ce que fais. je ne suis pas auto-sadique. comme j'aimerais être plus simple par moments!
bises

("j'y suis un fou!" comme ils disent par ici)

(un désir pour

par catr @, vendredi 24 avril 2015, 14:08 (il y a 3292 jours) @ (kelig)

ha... bon... euh... (lol) mais dis, as-tu un carnet (papier) ? je demande parce que... écrire au papier calme et dépose, ça préserve tout en réservant. c'est une stratégie pour le "débordant", le sur-créatif. l'écrit a le temps de dormir un peu avant que tu y reviennes, travailles, décides, choisisses. c'est une idée juste comme ça, mais peut-être que ça marcherait pour toi. peut-être que tu regarderais autrement ce que tu fais, ta démarche ?

(un désir pour

par (kelig), vendredi 24 avril 2015, 20:27 (il y a 3291 jours) @ catr

oui c'est bien comme idée, mais j'ai eu tout un tas de carnets, ça marche pas.
je m'emballe tout pareil chaque fois, ça fait des ratures de partout, avec des petits croquis et puis après je mets au word ce qui me semble pas mal et je finis par m'en débarrasser. ça ne me convient pas mieux. finalement le blog me semble la meilleure option pour le moment, le temps je voie un peu mieux, un peu plus clair.
thank's

(un désir pour

par zeio @, vendredi 24 avril 2015, 20:34 (il y a 3291 jours) @ (kelig)

Tiens, d'ailleurs j'ai ajouté ton blog sur mon site decadences.net