nul

par Cerval @, jeudi 23 avril 2015, 23:36 (il y a 3292 jours)

je vous parle depuis un endroit sans intérêt
MON CORPS
qui n'a rien à dire
mais je le plie d'une façon ou d'une autre, comme tout le monde
et ce n'est même pas un miracle

LA NUIT EST UNE ENVELOPPE
au sens postal
du terme, cachet faisant foi : l'insomnie
je parle de vos cernes sur votre sale gueule
LE MONDE ENTIER
connait votre dépression
IL SAIT
que vous ne dormez pas
ne savez pas
ne pouvez pas
et si vous l'avez jamais su
et ô oui vous l'avez
la vie est une ques
tion de cont
exte

dans un pays, la mémoire; ou ce qu'il en reste
je reproche à dieu de ne pas m'avoir prévenu
et suis un prophète sans parole revenue
de ma peau intérieure; révélée
la vie se dévoile comme dans le bain pour les photographies
et ce qui semblait un accident EST UNE PROPRIÉTÉ CONSTITUTIVE DE SON ÊTRE

GRANDIR
cela arrive à tout le monde, même à des gens très biens
et tout le monde vit pour le principe
c'est ce que je fais moi-même
mais avec une patience qui va
s'étiolant
je suis de plus en plus vexé

la vie tombée
comme un châle sur tes épaules
seule la lumière honore son rôle
ses mains sont un tamis qui révèle les objets

nul

par julienb @, vendredi 24 avril 2015, 09:57 (il y a 3292 jours) @ Cerval

Excellent, ce nul, une fois de plus.

stades

par Claire, samedi 25 avril 2015, 15:13 (il y a 3290 jours) @ Cerval

Sur les gradins du stade vide
où nous maintient notre besoin
d’être aimés et sur le dos des limaces
pérégrinant dans les buées
dans les jardins dans les forêts de feuilles
sur les lettres que nous avons apprises
(leurs formes) et celles qui attendent
dans leurs sacs
nous attendons -

l’affection forêt central pays cerné de l’anneau rebattu des vagues
écume d’écriture blanche où se cassent les bouteilles
verre usé, comme larmes vertes
dépolies

- que les choses
se transforment
que la pluie persiste sur l’esplanade de ciment
et dans le paysage étreint de tristesse
qu’une lumière ronde
du dedans
se lève et vacille
dans nos enveloppes vides.