Point de vue

par alizarine, mercredi 23 juillet 2014, 11:14 (il y a 3559 jours)

Un repli obstiné
nous laisse tout décatis.


Un jour peut-être
hors de portée des mots

pourras-tu expliquer
les marges et les hors-champs
cette vie secrète que tu refoulais
avec tes biffures ?


Angle mort soudain

on se heurte aux murs
rocs poussières ou miroirs.

On se perd de lézardes en fissures
surtout la nuit
quand le corps patiente
quand la pensée dérape.

Point de vue

par alizarine, samedi 26 juillet 2014, 12:44 (il y a 3556 jours) @ alizarine

Belle unanimité silencieuse, merci ! :-/

Point de vue

par mes petits pois sont verts, samedi 26 juillet 2014, 17:15 (il y a 3556 jours) @ alizarine

il me semble que tout le monde est au jardin ou a la mer...


chère a.,

surtout, ne jamais interpréter ou donner un sens à l'absence de réponse.
parfois je n'arrive pas à mettre en mots ma pensée ou mon sentiment,
et au lieu de me forcer j'attends ou passe — j'évite ainsi une mal compréhension,
ou d'être mal entendu dans mon propos. aussi il est des égards silencieux.

Point de vue

par Ramm77, samedi 26 juillet 2014, 16:24 (il y a 3556 jours) @ alizarine

Expliquer hors de portée des mots. Se heurter aux poussières et aux miroirs. Le corps patiente la pensée dérape, justement parce que le corps s"impatiente"... Refouler par les biffures ; se barrer. Ces mots me parlent. L'obstination du repli nous épuise. Ton titre relativise ; ce n'est qu'un point de vue. On peut en espérer donc un autre. Si les commentaires font défaut c'est peut-être que ton thème se prête au mutisme de ceux-ci Mais ce n'est pas une raison. Moi j'aime ce texte. Il me questionne bien.
Pour te consoler je constate aussi que mes "Deux fillettes" ne reçoivent guère plus de lecture commentée que toi. Courage. Merci.

Point de vue

par catrine, samedi 26 juillet 2014, 20:36 (il y a 3556 jours) @ alizarine

j'entends ce que dit le poème... j'entends. j'ai toutefois beaucoup de mal a y entrer a., il me fait mal, mal de gris au coeur, angoisse, chagrin, et je ne sais pas bien pourquoi ou alors je sais trop bien, et je ne veux pas "y retourner"... sladit, l'écriture est précise, la découpe aussi, et le mal-être poignant. les couleurs ici sont complexes.

Point de vue

par zeio, dimanche 27 juillet 2014, 09:26 (il y a 3555 jours) @ alizarine

Bonjour Alizarine,
J'accroche moins sur celui-ci (comparé au rouge par exemple) je trouve notamment que le champ lexical du panneau indicateur poésie est trop présent : roc, corps, nuit, repli. Tu ne me sembles pas être allée au bout des choses, comme si tu t'étais regardé écrire. Juste mon avis à bientôt.

Point de vue

par catrine, dimanche 27 juillet 2014, 10:00 (il y a 3555 jours) @ zeio

..c'est drôle les avis différents, les différences des lectures
je veux dire.. c'est intéressant, je trouve

Point de vue

par zeio, dimanche 27 juillet 2014, 13:21 (il y a 3555 jours) @ catrine

Juste histoire de préciser ma pensée. Ce que j'appelle le panneau indicateur (expression utilisée par jacques roubaud à la base), c'est une sorte de symptôme de la poésie contemporaine, un marché, une bourse de la poésie dans laquelle les auteurs viennent piocher des termes dont la valeur est "forte". Et cette tendance de mon point de vue fait partie de ces procédés qui ont rendu la poésie passablement ennuyeuse, ce "vague truc chiant" et à côté de ses pompes, à côté de l'homme, de sa sueur, de ses convulsions ou de ses joies simples.
Fondamentalement, pourquoi donc sitôt que l'on parle poésie, doit-on sortir des ombres, des corps, des souffles, des ciels, la mer ou des cris ? Il n'y a pas de raison valable de mon point de vue.
Je ne dis pas non plus qu'il faille les éviter à tout prix bien sûr, tous ces termes sont indispensables lorsqu'ils ont leur raison d'être autre que la volonté de faire dans la poésie. Souvent, lorsqu'ils viennent en trop grand nombre, cela démontre que l'auteur n'est pas véritablement dans son texte, il entre plutôt dans une sorte de mimique.
Voilà, juste mon impression parmi d'autres, pas plus valable qu'une autre, sur un poème en particulier, et certainement pas sur l'œuvre entière.

Point de vue

par catrine, dimanche 27 juillet 2014, 21:43 (il y a 3555 jours) @ zeio

(j'avais saisi) ;)

Point de vue

par alizarine, dimanche 27 juillet 2014, 16:28 (il y a 3555 jours) @ alizarine

Merci pour ces points de vue. Ils donnent à réfléchir... ja vais réfléchir. Loin de moi le plaisir de me regarder écrire, (et encore moins l'envie ou le désir d'écrire "chiant" - un mot que je n'aime pas du tout) mais si vous le dites c'est que vous le percevez ainsi. Désolée... :-/


Juste ceci de Victor Hugo, en partage, parce que c'est une réflexion que j'aime :

On se plaint quelquefois des écrivains qui disent moi. Parlez-nous de nous, leur crie-t-on. Hélas ! quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas ? Ah ! insensé, qui crois que je ne suis pas toi !
Victor Hugo

Point de vue

par zeio, dimanche 27 juillet 2014, 18:06 (il y a 3555 jours) @ alizarine

J'aime bien cette citation que je ne connaissais pas. J'approuve complètement.

Je pense avoir été mal compris dans mes remarques. Le terme chiant n'a pas été choisi au hasard, il était là pour exprimer la vision indifférente majoritaire de la jeunesse au sujet de la poésie. Non pas au sujet de ton texte en particulier. Je ne pense pas que tu as du "plaisir à te regarder écrire" par ailleurs, vraiment pas.
il s'agissait plutôt d'un procédé littéraire qui à mon goût personnel était trop stéréotypé sur ce coup là.
Remarques que j'espère constructives, et non pas cassantes.
Bien à toi

Point de vue

par alizarine, dimanche 27 juillet 2014, 18:36 (il y a 3555 jours) @ zeio

T'inquiète, j'ai bien compris : la poubelle a reçu mon texte ainsi que d'autres dont je doutais... :)

Point de vue

par Claire @, dimanche 27 juillet 2014, 20:38 (il y a 3555 jours) @ alizarine

je ne sais pas....c'était un poème qui griffonnait une question sur les murs, et cette question m'a semblé importante, et la forme était adéquate.

Point de vue

par Claire @, dimanche 27 juillet 2014, 21:30 (il y a 3555 jours) @ Claire

c'est sur que c'est un poème refermé, enfermé. De ceux qu'on écrit quand quelque chose vous colle au mur.
Du coup, le battement d'aile qui permet l'évasion, le changement de territoire, manque. C'est peut-être ce que zeio à ressenti comme un embourbement dans des formes trop familières, ce qui vous donne l'impression de respirer un air non renouvelé.
Mais, c'est exactement ce qu'on vit à certains moments, non ? Ça ne peut pas être dit par des nouveautés fulgurantes puisque c'est justement la foudre, le feu, qui manquent.