Extrait 3 / de "dix jours en mai"

(..) Force est de l’admettre, même le périmètre restreint d’un hameau égaré ne s'oppose que mollement à l'irruption de l'improbable. Ainsi un marin débarqua-il un jour sur cette demi portion de campagne traversée par un modeste cour d’eau, voie certes navigable pour des bouchons de liège mais inapte à supporter le tonnage d’un destroyer. Bref, le quidam, de retour d'une mission en Indochine, avait parcouru du chemin depuis son port d’attache. La permission lui offrit l’occasion de se distinguer à maints égards. Il se partagea généreusement. A la mère, il réserva ses anecdotes croustillantes et confia la fascination affectueuse que lui inspirait l’étroitesse des vagins Tonkinois. Quant à la fille, il la fertilisa... Démonstration de ce que l’exotisme des rizières ne chasse pas nécessairement tout engouement pour le modèle autochtone et ses proportions standards. (...)