Dentellières
par jude, dimanche 03 août 2014, 13:41 (il y a 3555 jours)
---Supprimé à la demande de l'auteur---
Dentellières
par marianne , dimanche 03 août 2014, 16:39 (il y a 3555 jours) @ jude
La dernière strophe me parait très réussie, l'image autour de la mémoire est très belle. Mais je suis un peu perplexe sur le petit quatrain du milieu, je me demande s'il ajoute vraiment quelque chose.
Dentellières
par jude, lundi 04 août 2014, 20:25 (il y a 3554 jours) @ marianne
Merci de ton commentaire.
Une première version de ce texte, plus ancienne était:
Dentellières
Elles ont
Dans leurs gros doigts gonflés du givre des mares
Le gonflement infini à venir
De la parure des filles
Et sous leur coiffe qui se mouille à la sueur de l'âme
De la pitié pour les belles, les trop belles
Qui danseront leurs dentelles au gré des violes
Et voici que cependant
Dans la tiède ironie des heures trop légères
Sous la nuit patiente allongées
Elles tâcheront les vieilles
Dévidant la mémoire lentement tissée de leur jeunesse
D'oublier nœud à nœud
Leur vie défilée
Mais il me semblait qu'il était important d'introduire le sens de la vue et une sorte d'évocation de la durée du bal.
Une première version de ce texte, plus ancienne était:
Dentellières
Elles ont
Dans leurs gros doigts gonflés du givre des mares
Le gonflement infini à venir
De la parure des filles
Et sous leur coiffe qui se mouille à la sueur de l'âme
De la pitié pour les belles, les trop belles
Qui danseront leurs dentelles au gré des violes
Et voici que cependant
Dans la tiède ironie des heures trop légères
Sous la nuit patiente allongées
Elles tâcheront les vieilles
Dévidant la mémoire lentement tissée de leur jeunesse
D'oublier nœud à nœud
Leur vie défilée
Mais il me semblait qu'il était important d'introduire le sens de la vue et une sorte d'évocation de la durée du bal.
Dentellières
par zeio, lundi 04 août 2014, 02:17 (il y a 3555 jours) @ jude
À mon goût ce texte est trop ampoulé. Du proust trempé dans une tasse tiède.
Dentellières
par jude, lundi 04 août 2014, 20:33 (il y a 3554 jours) @ zeio
Merci de ton commentaire.
"ampoulé" je ne comprends pas. La mention de Proust me ravit car c'est exactement le but recherché. Tout comme la tiédeur d'ailleurs : après une longue vie tout devient un peu tiède non? Les choses du coup sont moins tranchées...
Ne t'inquiète pas ! j'ai compris que, de ta part, ce n'était pas un compliment. Moi j'aime beaucoup Proust...
"ampoulé" je ne comprends pas. La mention de Proust me ravit car c'est exactement le but recherché. Tout comme la tiédeur d'ailleurs : après une longue vie tout devient un peu tiède non? Les choses du coup sont moins tranchées...
Ne t'inquiète pas ! j'ai compris que, de ta part, ce n'était pas un compliment. Moi j'aime beaucoup Proust...
Dentellières
par zeio, lundi 04 août 2014, 21:22 (il y a 3554 jours) @ jude
Tu m'as mal compris, ou sans doute je me suis très mal exprimé, j'aime immensément Proust, il fait partie de mes écrivains préférés.
Et je suis content d'ailleurs de rencontrer quelqu'un qui l'aime aussi, le connaisse, ça ne m'est presque jamais arrivé sur les forums.
Quand j'ai dit que pour moi c'était du proust tiède, j'ai voulu exprimer l'idée que cela m'y faisait penser, dans la terminologie. En soi ça n'est pas un mal bien au contraire. Mais ce que j'aime chez proust, au-delà des senteurs second empire crépusculaire et les froufrous un peu désuet (qui sont finalement je crois très accessoires dans son œuvre), c'est le "musée intérieur" de sa mémoire et sa sensibilité abyssale, sa vision du rêve infiltré dans le réel, et la manière qu'il a toute "gustative" de sentir le monde et de laisser pénétrer en lui, comme l'eau dans le sucre.
Je n'ai pas senti ceci ici. Peut-être ma lecture a été mauvaise, il me faut toujours du temps pour appréhender un auteur. J'ai exprimé l'impression qu'a laissé sur moi le texte. Ca ne m'empêchera d'y revenir, sur ce texte, ou un prochain texte, et de poser sur lui un nouvel éclairage, un nouvel angle. Sachant que tu aimes Proust, cela signifie déjà beaucoup.
Mais je maintiens cette impression que le texte a un aspect ampoulé pour moi, par les tournures et des expressions comme "sueur de l'âme", "parures des filles", "au gré des violes" ou "la nuit patiente", passages et termes utilisés dont la désuétude n'est pas compensée par un affaissement émotif, justement proustien, ou bien plus personnel, qui laisserait s'entrouvrir une faille par laquelle on pourrait distinguer la trame latente, les fluctuations invisibles de la vie et des désirs de ces vieilles dont il est question, qui sont bien présents je crois, mais que je n'ai pas réussi à ressentir dans le poème. L'annonce n'ayant pas été conforme à mon ressenti sur ce coup-là, c'est pour cette raison qu'il en est ressorti une impression de tiédeur.
Et je suis content d'ailleurs de rencontrer quelqu'un qui l'aime aussi, le connaisse, ça ne m'est presque jamais arrivé sur les forums.
Quand j'ai dit que pour moi c'était du proust tiède, j'ai voulu exprimer l'idée que cela m'y faisait penser, dans la terminologie. En soi ça n'est pas un mal bien au contraire. Mais ce que j'aime chez proust, au-delà des senteurs second empire crépusculaire et les froufrous un peu désuet (qui sont finalement je crois très accessoires dans son œuvre), c'est le "musée intérieur" de sa mémoire et sa sensibilité abyssale, sa vision du rêve infiltré dans le réel, et la manière qu'il a toute "gustative" de sentir le monde et de laisser pénétrer en lui, comme l'eau dans le sucre.
Je n'ai pas senti ceci ici. Peut-être ma lecture a été mauvaise, il me faut toujours du temps pour appréhender un auteur. J'ai exprimé l'impression qu'a laissé sur moi le texte. Ca ne m'empêchera d'y revenir, sur ce texte, ou un prochain texte, et de poser sur lui un nouvel éclairage, un nouvel angle. Sachant que tu aimes Proust, cela signifie déjà beaucoup.
Mais je maintiens cette impression que le texte a un aspect ampoulé pour moi, par les tournures et des expressions comme "sueur de l'âme", "parures des filles", "au gré des violes" ou "la nuit patiente", passages et termes utilisés dont la désuétude n'est pas compensée par un affaissement émotif, justement proustien, ou bien plus personnel, qui laisserait s'entrouvrir une faille par laquelle on pourrait distinguer la trame latente, les fluctuations invisibles de la vie et des désirs de ces vieilles dont il est question, qui sont bien présents je crois, mais que je n'ai pas réussi à ressentir dans le poème. L'annonce n'ayant pas été conforme à mon ressenti sur ce coup-là, c'est pour cette raison qu'il en est ressorti une impression de tiédeur.