comme un pollen
autour d'abeilles nerveuses
Le désir
était devenu
mon centre de gravité
Dans mes nuits
papillonnaient des yeux mi clos
et des mains attentives
Dans mes nuits
la flore était fraîche
et la faune brûlante,
on se raccrochait
à des lianes de soupirs
à des liserons de caresses
Le corps n'existait plus
qu'à l'état
de précipité
Peaux et membranes
faisaient figure
des miroirs absorbants
poème sans titre
par marianne , dimanche 03 août 2014, 16:29 (il y a 3571 jours) @ marianne
Peaux et membranes
faisaient figure
de miroirs absorbants
poème sans titre
par konsstrukt , dimanche 03 août 2014, 18:50 (il y a 3571 jours) @ marianne
Le désir
Etait devenu
Mon centre
De gravité
Le corps n'existait plus
Qu'à l'état
De précipité
et je crois qu'on tient là un très bon texte, doux et amer à la fois.
poème sans titre
par zeio, lundi 04 août 2014, 02:11 (il y a 3570 jours) @ konsstrukt
Ces 7 lignes sont très bien, puissantes.
Et cela me fait penser que marianne a un fort potentiel.
poème sans titre
par dh, lundi 04 août 2014, 11:32 (il y a 3570 jours) @ zeio
poème sans titre
par zeio, lundi 04 août 2014, 15:11 (il y a 3570 jours) @ dh
Faut dire que je ne suis pas tellement floral, question de goût aussi.
En entier, le texte reste bon, et sa version condensée est plus incisive et énigmatique.
poème sans titre
par Claire , lundi 04 août 2014, 11:29 (il y a 3570 jours) @ konsstrukt
Tu ne gardes qu'une sorte de force assez janséniste du désir. C'est beau mais ce n'est pas le même poème.
Question qui vient aussitôt, même si elle est un peu convenue et casse-gueule d'un vécu différent du désir entre masculin et féminin.
Parce que moi, je m'y retrouve vraiment dans cette évocation, et je n'y vois aucune fanfreluche (je n'aime pas trop les fanfreluches et je crois que je les détecte vite).
Non, c'est plus la sensation d'avoir le corps entier comme un jardin envahi de soleil.
Une autre question c'est ton goût à toi, et c'est légitime dans toute lecture. Je crois qu'on avait eu déjà un échange autour de ça : tes propres choix esthétiques.
poème sans titre
par dh, lundi 04 août 2014, 11:33 (il y a 3570 jours) @ Claire
poème sans titre
par konsstrukt , lundi 04 août 2014, 11:50 (il y a 3570 jours) @ dh
par ailleurs, je ne suis pas les gens, et je ne dis pas "fanfreluches" à tout propos et comme une anathème ; et je ne suis pas certain non plus, au regard de ce qui se publie et surtout de ce qui se lit en masse, que le minimalisme sec soit particulièrement à la mode. les écureuils qui se font enculer sauce gribiche dans les fourrés mauves de central park à l'heure où les grands fauves vont boire, qui est je crois un des bouquins le plus vendus de ces dernières années, ça n'est pas exactement du dashiell hammet, non.
poème sans titre
par marianne , lundi 04 août 2014, 12:38 (il y a 3570 jours) @ konsstrukt
oui
par dh, lundi 04 août 2014, 14:26 (il y a 3570 jours) @ marianne
poème sans titre
par konsstrukt , lundi 04 août 2014, 15:58 (il y a 3570 jours) @ marianne
L'été dansait
comme un pollen
autour d'abeilles nerveuses
Le désir
était devenu
mon centre de gravité
alors, à mon sens, les deux strophes ci-dessus, mises l'une à la suite de l'autre, n'ont, rythmiquement, aucun sens. ça rallonge, sa raccourcit, ça termine sur des syllabes ouvertes ou fermés, les césures sont un coup symétrique un coup paumé au tiers un coup inexistante, sans que j'ai à aucun moment l'impression que l'ensemble de ces éléments produise une cohérence rythmique, j'ai plutôt l'impression d'une absence de souci concernant cet aspect-là de l'écriture. en revanche, quand on isole la deuxième strophe, je trouve qu'elle sonne tout à fait juste.
Dans mes nuits
papillonnaient des yeux mi clos
et des mains attentives
Dans mes nuits
la flore était fraîche
et la faune brûlante,
on se raccrochait
à des lianes de soupirs
à des liserons de caresses
là, il me semble que les rejets ne fonctionnent pas, rendent la lecture heurtée alors qu'elle pourrait couler davantage ; par ailleurs le dernier vers, encore une fois je parle d'oreille et c'est quelque chose que je vais avoir du mal à expliciter ou à démontrer, mais je le sais, c'est comme ça, sonne faux. pas dans l'absolu, mais la manière dont il se déroule après ce qui précède, ça coince, il se prend trois pieds de trop.
Le corps n'existait plus
qu'à l'état
de précipité
Peaux et membranes
faisaient figure
des miroirs absorbants
ces deux derniers sont pas mal, mais il y aurait moyen je pense, de leur donner plus de nerf. ils sont, comment dire, ils sont approximatifs.
bon, c'est juste une opinion, hein, mais je la fonde sur mon travail, et aussi sur la lecture des innombrables très mauvais textes qui m'ont été envoyés pour la grosse revue, et sur les quelques très bons qui m'ont donné des leçons assez fortes - considérant qu'on apprend davantage de ce qui est raté de ce qui est réussi, bien sûr.
mais je ne te demande pas de changer quoi que se soit, entendons-nous bien. c'est ton texte et c'est tout, il est comme il est. nous ne faisons pas un travail éditorial, là, on discute juste à bâtons rompus.
poème sans titre
par jude, lundi 04 août 2014, 20:07 (il y a 3570 jours) @ marianne
Bravo!