la langue au banc d'essai
Le poète tient sa langue et l’observe sous divers angles. Il la dépose devant lui sur le parquet et la piétine doucement, avec des tendresses de laboureur au bord de la ruine céréalière. Elle couine un peu, proteste, mais au final résiste à son poids, pourtant substantiel et amplifié par la multiplication de petits bonds que leur propriétaire calcule avec la meilleure perfidie. Ensuite, il saisit le muscle retords et le plonge dans une gamelle d’eau en ébullition. Charmé, il se tortille. Nous verrons bien jusqu’où ira sa bonne humeur.