insomnie

par little raven, mercredi 12 août 2015, 11:26 (il y a 3393 jours)

]- insomnie








[ torture de mouche

ça bouge...
peut-être est-ce une mouche
une mouche agitée
pleine de bruit et pleine de rien
les pattes sales
une satanée mouche qui serait entrée
dans ma tête
elle tripotte toute sorte de choses
des vestiges des reliefs
ça m'énerve

j'imagine
un collant suspendu au plafond intérieur de mon petit crâne
histoire d'attraper l'insecte voleur
puis voilà dix mouches qui me torturent
tripotent mes choses idées manèges machins
j'imagine dix collants suspendus
c'est l'horreur je m'empêtre me débats
roule à gauche et à droite
la mouche se pose
(hé merde je l'ai ratée)











[ torture de langue

dans la nuit qui me garde
les yeux grands ouverts
sur rien
je revois le grand con qui m'a envoyée paitre

je reste avec des anathèmes silencieux
et l'envie de lui remplir la cavité orale
avec de la farine surfine
de lui blanchir la gueule
la langue se scellerait au palais pour de bon
ça c'est de la pâte pour empâteur










[ torture d'ours

quelque chose vibre répétitivement
ce n'est pas un ventilateur
l'intermittence me rend attentive
l'oreille au matelas

la vibration hoquette puis reprend
avec une intermittence égale
l'ours qui vit dans l'appartement du dessous
s'est endormi sous mon lit...

je regarde
le plafond
longtemps

une araignée au plafond

par julienb @, mercredi 12 août 2015, 12:05 (il y a 3393 jours) @ little raven

Dans la nuit je crus être éveillé – mais en réalité je dormais encore et ce qui suit est le rêve que je fis – par un infime bruit un peu mat, comme celui d’une chose petite et molle mais compacte qui serait tombée sur mon lit. Dans l’obscurité je n’y prêtai guère attention, désireux de plonger à nouveau dans la torpeur du sommeil et des songes. Mais bientôt le même phénomène se produisit de nouveau, et il me sembla que cette fois-ci quelque chose s’était posé tout prêt de mon visage, peut-être sur mes cheveux. Je palpai ma figure, mon front, mon crâne : rien, si ce n’est la confuse moiteur du dormeur au cœur des nuits un peu poisseuses. Achevant de m’éveiller, l’oreille aux aguets, j’entendis faiblement mais distinctement un minuscule bruissement au-dessus de moi. Je me levai mollement et allai presser l’interrupteur. La lumière jaillit comme de son fourreau la lame d’une épée, et l’éclair me brûla les yeux. Tout ébloui, faisant écran de ma main ouverte comme face au soleil, je levai la tête vers l’aplomb de mon oreiller. Quelques fissures dans le plâtre blanc. De rares vestiges filamenteux de toiles d’araignée bercés lentement par l’air lourd de ma chambre. Enfin, une petite araignée noire et ronde dont j’avais d’abord pris la tache immobile pour un défaut de ma vision engourdie. Je la fixai quelques instants. Imperturbable, peut-être en faisait-elle autant ? Mais bientôt lassé de ce petit jeu, les paupières lourdes, j’éteignis le plafonnier et regagnai à tâtons le cours de mon sommeil.
Des rêves particulièrement tenaces s’enchevêtrèrent dans mon esprit tout le reste de la nuit.
Je m’éveillai la tête lourde et douloureuse. Le sang battait à mes tempes. Un poids oppressait ma poitrine et entravait l’amplitude de ma respiration. Je voulus porter la main à mon crâne, mais une étrange paralysie retenait mon bras. Je sentis alors qu’un réseau de fils gluants courait sur mon corps, le ligotant intégralement ; et à mesure que le jour filtrait à travers les rideaux tirés se dessinait devant mes yeux grands ouverts la texture diaphane de la toile qui me recouvrait. De très fines pattes noires s’agitèrent alors, minuscules, au coin de mon œil. La petite araignée courait sur mon visage et sur mes paupières désormais appesanties, achevant de tisser ce cocon qui m’emprisonnait comme un linceul, et qui serait bientôt mon cercueil.

une araignée au plafond

par little raven, mercredi 12 août 2015, 16:08 (il y a 3393 jours) @ julienb

brrr terrible, prèfère encore ne pas dormir :/

psst dis à ton araignée qu'elle se trompe de gibier ;)