Ein Streitgedicht.

par Florian @, vendredi 14 août 2015, 03:11 (il y a 3392 jours)

Je recherche, étonnement le vide
Le grand trou du grand tout

MAIS

J’aimerais surtout clore le bec immonde
Fermer la gueule de goéland des poètes
Les rapetisser si bien
Qu’ils aient à piailler ailleurs
Leurs inventions, leurs rénovations
Leurs alibis et leurs détonations abjectes
De petits mots vautrés
Dans le grand salon du vautour
Dans la grande dame charogne sur le blanc du papier
Qu’ils aillent un peu voir ailleurs
Que dans la fibre et l’interstice noués
Du ciel en vapeur
Mais qu’ils voient le grand vide et le grand tout
Qu’ils idolâtrent
La grande folie qu’ils mâchonnent derrière des tapisseries en dentelles
La grande lèvre et le grand vagin noués de leurs entrailles
Qu’ils claquemurent à petit feu dans leurs villas
Dans leur hameau rénové où mourut Debussy
Où composèrent Bizet et monsieur romantique
Fargué du vomi d’un écorché dans la tourmente
Qu’ils aillent se morfondre dans la haine oui qu’ils s’y perdent
Qu’ils deviennent le poisson chat terrible
L’horrible poisson chat
L’ignoble et répugnant qui nage dans la Seine juste en contrebas
Tout aussi répugnant d’oisiveté
De programmation sommaire et de fausse liberté

Ein Streitgedicht.

par Florian, vendredi 14 août 2015, 12:46 (il y a 3391 jours) @ Florian

J'ai posté ce vilain poème très tard, je n'aurais peut-être pas dû...
Comprendra qui entendra !

Ein Streitgedicht.

par Timothée @, vendredi 14 août 2015, 21:55 (il y a 3391 jours) @ Florian

Au moins ça n'est pas politiquement correct.

Ein Streitgedicht.

par Timothée @, vendredi 14 août 2015, 22:48 (il y a 3391 jours) @ Timothée

N'est-ce pas, ce que je dis, chers delivriens, chères delivriennes ?
Si j'étais une delivrienne, au Streitgedicht de Florian, de la sorte et sans retenue je me dirais : Enfin, aaah, de l'air...
Si j'étais un delivrien, je lui dirais, un rien Pater Noster : Il est bon ce petit. Cela promet.
Mais je ne suis ni un delivrien, ni une delivrienne. D'ailleurs je ne suis ni un homme ni une femme. Je suis un extraterrestre infiltré sur delivre et d'autres communautés humaines, dont je tairai les noms, pour les mettre en garde.
Ceux d'entre vous qui se seront bien conduits auront mérité le paradis extraterrestre. Pour les autres, la géhenne.
Aussi ce conseil : tenez-vous bien.
Maintenant, excusez-moi, j'ai du travail.
Au plaisir de vous revoir bientôt, unis par les liens de la vertu.

Ein Streitgedicht.

par Florian, samedi 15 août 2015, 02:21 (il y a 3391 jours) @ Timothée

On pourrait se retrouver chez Gegene a Joinville-le-pont...

Ein Streitgedicht.

par Timothée @, samedi 15 août 2015, 02:34 (il y a 3391 jours) @ Florian

Trop spirituel pour moi je pense...

Ein Streitgedicht.

par Amateur, samedi 15 août 2015, 03:42 (il y a 3391 jours) @ Florian

"Litige sans issue de l'onde avec le rivage" Valéry

Ein Streitgedicht.

par Florian, samedi 15 août 2015, 16:54 (il y a 3390 jours) @ Amateur

C'est très beau !

Ein Streitgedicht.

par Amateur, samedi 15 août 2015, 18:54 (il y a 3390 jours) @ Florian

(Oui! c'est extrait d'Eupalinos ou l'architecte, un très beau dialogue entre Phèdre et Socrate, au "domaine" des morts.)

Ein Streitgedicht.

par Florian, samedi 15 août 2015, 19:28 (il y a 3390 jours) @ Amateur

Alors il faudrait en parler au modérateur de ce forum, il fantasme sur tout ce qui vient du domaine des morts.


(c'est son élément je veux dire)

Ein Streitgedicht.

par quatre sans onze, dimanche 16 août 2015, 12:38 (il y a 3389 jours) @ Florian

On sent le rebond dans l'association des mots, on sent une pensée vive, qui saute d'un tout à un autre, jusqu'à ce poisson chat, détail physique, animalisation soudaine (puis situation: la Seine) au beau milieu d'un questionnement métaphysique. Je ne sais pas si je dois dire que tout tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, ou que ce poème est surprenant. En tout cas ça s'emboîte, même si l'on sent que tout cela est improvisé, et peut-être pas pris au sérieux par l'auteur lui-même. Ca sent la poésie, désinvolte et cathartique.

Ein Streitgedicht.

par Florian, lundi 17 août 2015, 00:04 (il y a 3389 jours) @ quatre sans onze

Merci bien !