s'en sortir du gouffre

par Claire @, mardi 19 août 2014, 08:28 (il y a 3752 jours) @ Kel

J'aime bien quand quelque chose de dissonant mais réel fait irruption dans le poème.
Là, il me semble que le problème n'est pas vraiment le cri de ce coq (qui en plus à une connotation accusatrice tout à fait en écho avec le poème, avec l'angoisse du matin), mais la façon dont le poème passe de la vision - cette progression dans une jungle intérieure - et la réalité.

par exemple, on pourrait écrire :

Nous avançons comme on passe au travers
un orage à l'horizon déphasé - une boursouflure
de liane en liane les langues se délient
des arbres porteurs d'eau
au fond d'un précipice - à pic
un ravin où nous sommes tombés vivants
nous aussi tenons grâce aux branches
remontant la pente sinueuse
grâce à mille brindilles feuillues
nous laissant dériver par les courants
nous sauvant des cascades
des terrains mouvants

autour de moi
au milieu de la ville
ce coq qui déchire le petit matin au réveil d'insomnies
après des nuits blanches aux idées noircies
meurtri, mais il fait encore jour chaque jour
il est temps de continuer à vivre.

En tout cas je vois que la poésie t'est revenue, Kel....

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