En souvenir

par kelig, dimanche 06 septembre 2015, 08:02 (il y a 3369 jours)

 
Revu se dessiner au visage à peau de rides, aux cheveux de gris poivré sel, sourire de vieil homme au-delà l'endurance, par-delà les souffrances. Revu jouer avec soi, raconter le temps, dire au présent, senti le mouvement en remontant. A la lumière d'enfance perçu la gentillesse par-delà la vieillesse, au-delà la mort. Vu éclairer une bougie dans l'obscurité – il fait quelquefois si nuit dans la vie. Accompagnant à côté, sourire en retour. Accueillant de réconfort, bonté – sourire tel bourvil, courage par-dessus la vilenie et la maladie. Revu, revis fort brave. Complice de l'échange, du jeu, du partage. Malin comme Merlin, tendre comme l'arc du pouce à la paume de la main. Souris au monde à se souvenir de pépé. Il dort à présent profondément.

En souvenir

par LECTRICE :)), mardi 08 septembre 2015, 08:45 (il y a 3367 jours) @ kelig

Bravo Kelig :))

En souvenir

par kelig, mercredi 09 septembre 2015, 08:57 (il y a 3365 jours) @ LECTRICE :))

Thank's Lectrice.

Mon pépé, Louis...




En forme d'exorcisme



Soirs de défaite

Petit louis trébuche dans la nuit errant sans but.
Quelques verres répandus sur le sol ombres bruyantes
et bris dans le décors en compagnie...
Il n'y a plus toute sa tête à faire la fête
les traits tirés des rats traversant les rues
en file de bars en bars la chaloupe solitaire.
Il fait noir aux tribords du vieux port
à boire en dépensant sa part de vie sans fortune... Pauvre petit louis d'or.
Des femmes lui font désir et ils dansent
au radar de transes déchaînées
se consumant d'étreintes cigarettes rougies
branché sur les lumières d'artifices l'oblique s'oubliant
dans un tournis de monde à monde...
Des sons sans parole le tournant à vide
il s'y abîme en quête de plus aucune
se retrouve seul à seul et en froid
personne à chérir petit louis même
ne tient plus à lui, à qui parler chez lui ?
Trop tard. Coule la bruine sur les soirées livides
la vie à vau-l'eau
s'y dégrise.



Exorcisme

Petit louis se laissant porter par les jours tour à tour,
à l'intérieur clair obscur il fait entre chiens et loups.
Luit la nuit, lui prend un coup l'envie de courir comme un fou n'importe où.
Comme illuminé sous la lune les yeux hagards et roux se perdent à travers des lumières aux lueurs incertaines,
alors il s'arrête comme hurlant à la mort, comme gueulant comme un sourd
criard à la volée de goélands vainqueurs et moqueurs
pendant des heures, comme sortant toutes les horreurs de toutes ses forces de ce monde enferré à sa propre face...
Comme les extirpant de ses tripes, comme dégobillant toute sa bile servile à ses propres pieds.
Puis tombant tel un poids mort dans un coin du vieux port achevé, au pied d'un unique arbre à fendre le cœur.
Une plume collante à ses cheveux à la chiure verte d'une mouette. Du bout de la nuit...
Voici l'aurore.



Et pendant tout ce temps las, Louis dort.

l'enfant-oiseau

par Claire, jeudi 10 septembre 2015, 08:57 (il y a 3364 jours) @ kelig

Je n'ai jamais lu quelqu'un qui soit capable d'exprimer avec une telle nudité les émotions.
Je crois que tu as gardé en toi l'enfant, l'enfant désarmé devant le spectacle des autres, devant ce qu'il ressent...et ce regard tu es capable de le poser aussi sur toi-même, comme si tu te survolais.

l'enfant-oiseau

par kelig, jeudi 10 septembre 2015, 11:27 (il y a 3364 jours) @ Claire

merci claire, je ne sais que répondre, ton commentaire me touche beaucoup.
j'ai envie de te dire : oui. je crois que c'est quelque chose comme ça... l'enfant en moi, et moi, on se connait, comme les doigts de la main gauche :) et parfois on plane quand je me laisse aller