Perdu la ville

par Rod., lundi 21 septembre 2015, 21:57 (il y a 3353 jours) @ Rod.

PERDU LA VILLE









Avons perdu la ville
marche en seize moitiés quartiers amers
découpe tant
de points morts
pierres noires

Temps de poussières
personne de dos se souvient









Ton poids dans l'herbe
au bord du canal Entre les murs

la chambre

des bouts de peau collés à la place
quand
de retour il fait noir








Il pleut sur ordonnance

il y a tout dans un souvenir il n'y a rien
l'été s'ouvre et teint les plates-bandes

cahier jazz barreaux
sexe bandé bras nus

tiennent dans un seul mot









Tu tires le jour durant poumons remplis
je ne me rappelle pas

ta voix
retourne dans la fatigue
dans les draps dans ta langue
de dos

Détournes le temps frappes poitrine de rage
C'est elle

ce tableau









Moiminotaure au pied du lit

Notre gorge sommeille
tristes chaînes derrière les paravents feuillus

ce n'est rien n'était rien
les fruits sombrent au sol

et leurs lèvres
se rendent








Esprit saint du lieu parcourt la cour
vide courant d'air
par morceaux

toi tête loin rouge
pieds dans l'eau froide ruissellent sanglots
durcissent

Mots en sang mains de pierre








Vagues descendent sèches
Foehn envahit les squares les narines les ongles
pour toute harmonie










Quatre jours sous le ciel plus deux plus un demi
s'enchassent dans la tête

une seule mémoire je suis présent

Cet endroit glisse est une silhouette face contre terre contre rive
est une ombre








Tout un monde aspiré par la bouche noyé
quitte

linge de notes exil


Nos voix pliées au fond d'un tiroir
s'étalent à même l'heure

ni lieu ni rien demeure









Un autre nom tombé
dans un trou
de souris

l'asphyxie des syllabes
épaules contre
épaules

jusqu'à l'épuisement
des traces









Ce qu'on frôle on n'en sait pas le nom
visages villes aux mêmes yeux
mêmes angles arrondis pour
entrer dans
un mot une main

L'eau stagnante aux coins des rues
les choses floues
patauger dedans sans plus
ni dire
ce qu'on frôle

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