feu de joie
Bonjour. Longtemps que je n'étais pas venu. Je retranscris ici mon dernier texte de rap, qui n'a pas encore d'instru.
Je mets le texte tout nu car je crois enfin avoir pu réussir ce que je souhaitais: un texte à la croisée entre rap et poésie. Je vais le poser, bien sûr, mais j'hésite entre trois instrus. Je vais les mettre à la suite du texte, et j'aimerais bien avoir votre avis sur celle qui serait le mieux à même de soutenir le texte. J'ai essayé, elles ont toutes trois la bonne longueur, mais elles sont très différentes les unes des autres et je ne sais pas laquelle choisir. Peace.
FEU DE JOIE
tout m'interpelle tout s’interprète se tête avant
d'y planter les dents d'y ranger des enfants
dans nos cases vides et enfin d'en finir
d'un geste élégant
tu pestes et tu t'élèves le reste tue tes rêves
et la nuit et le jour ne sont rien
qu'des
ombres tutélaires
mais tu délires tu défiles tu t’exiles
t'ériges en king élu des pires désastres
tu pues l’éclat la pluie t'égare
le pus qui sort de ton regard me tord
les tripes et sous le fard
se cache un astre doux et fort
ou un salaud sourd et fou
tu n'es rien tu es tout
tue des chiens tue des loups
tu es plein tu n'as rien et tu t'en
fous
tu es saint et partout ton reflet te rend fou
rageux rare creux et rouge de colère
tu
c'est moi et je connais tes sources de poète
tes bouges peu honnêtes où tu allais alors
pour oublier l'aurore le jour qui se défait
l'amour qui se sait mort l'épreuve la belle idée
d'avoir conjugué l'imparfait
un passé compliqué
au présent du sur ta face
tu pues la farces
te rues dans l'tas comme on s'étonne de
tuer son papa
tu passes traces baisses
la tête longes les tess les tox les crs
tu sais la place que laisse l’ego blessé
lorsqu'il se sait surveillé
lorsqu'on le tire par l'oreiller
par le sommeil du condamné
c'est con la vie, hein?
c'est toujours par la perte qu'on
connaît ses richesses qu'on
se promet des ivresses telles qu'elles
changeront nos vies
viens voir la pluie de météores
la destruction de la terre
tu es né dehors semblable
et pourtant devenu corps
entier quittant ton
premier domicile
ta première pensée racine
est un rêve d'homicide
et te voici ici couché remuant faiblement
en position fœtale toi mon bel enfant
ma chair dormante mon tendre enfer
tu es mon bien depuis toujours
tu n'y peux rien je suis ta mère
et je te vois là au plus proche de la rime
tu es ce rythme imprévisible ce débordement sacré
cet atome indivisible
tu es la preuve que je suis là tout près
même si risible
mais toujours imprévisible
indécise et distraite
je suis la main qui te dissèque
je suis la voix qui te rassure
c'est moi ton dernier texte
tes premières ratures
tu viens de moi je vis pour toi
sache-le mais cache-le et garde ceux
qui te savent le mieux comme un pare-feu
et si ton art saigne
c'est que tes nerfs vieillissent
tu n'as plus cet air seul sacré
telle une nef d'église
tel un haut regard surplombant les beaux débats
naissant des gros dégâts
qu'annoncent les faux départs
le sort
de tout homme qui ne se respecte plus
ta plume est une secte de plus
dont tu es le gourou malhabile
et tu ne sortiras jamais plus
te ton souffle maladif
allez mon gars parle de toi
de la croix que tu portes de la voix qui te porte
tu ne sais faire que ça
jouer les humbles et simuler le génie
stimuler ta colère pour feindre le déni
tu pardonnes trop
ta voix sonne faux
et pourtant bientôt
tu sortiras de ton exil
tu seras libre et tu naîtras au son des villes
à l'odeur âcre du délire
et la foule t'emportera et tu seras malheureux
libre de perdre un peu de toi
à chacun de tes pas peureux
je suis ta mère et je t'en veux
ivre de voir que je te sers de feu de joie
tu es un homme de peu de foi
*
*
Je mets le texte tout nu car je crois enfin avoir pu réussir ce que je souhaitais: un texte à la croisée entre rap et poésie. Je vais le poser, bien sûr, mais j'hésite entre trois instrus. Je vais les mettre à la suite du texte, et j'aimerais bien avoir votre avis sur celle qui serait le mieux à même de soutenir le texte. J'ai essayé, elles ont toutes trois la bonne longueur, mais elles sont très différentes les unes des autres et je ne sais pas laquelle choisir. Peace.
FEU DE JOIE
tout m'interpelle tout s’interprète se tête avant
d'y planter les dents d'y ranger des enfants
dans nos cases vides et enfin d'en finir
d'un geste élégant
tu pestes et tu t'élèves le reste tue tes rêves
et la nuit et le jour ne sont rien
qu'des
ombres tutélaires
mais tu délires tu défiles tu t’exiles
t'ériges en king élu des pires désastres
tu pues l’éclat la pluie t'égare
le pus qui sort de ton regard me tord
les tripes et sous le fard
se cache un astre doux et fort
ou un salaud sourd et fou
tu n'es rien tu es tout
tue des chiens tue des loups
tu es plein tu n'as rien et tu t'en
fous
tu es saint et partout ton reflet te rend fou
rageux rare creux et rouge de colère
tu
c'est moi et je connais tes sources de poète
tes bouges peu honnêtes où tu allais alors
pour oublier l'aurore le jour qui se défait
l'amour qui se sait mort l'épreuve la belle idée
d'avoir conjugué l'imparfait
un passé compliqué
au présent du sur ta face
tu pues la farces
te rues dans l'tas comme on s'étonne de
tuer son papa
tu passes traces baisses
la tête longes les tess les tox les crs
tu sais la place que laisse l’ego blessé
lorsqu'il se sait surveillé
lorsqu'on le tire par l'oreiller
par le sommeil du condamné
c'est con la vie, hein?
c'est toujours par la perte qu'on
connaît ses richesses qu'on
se promet des ivresses telles qu'elles
changeront nos vies
viens voir la pluie de météores
la destruction de la terre
tu es né dehors semblable
et pourtant devenu corps
entier quittant ton
premier domicile
ta première pensée racine
est un rêve d'homicide
et te voici ici couché remuant faiblement
en position fœtale toi mon bel enfant
ma chair dormante mon tendre enfer
tu es mon bien depuis toujours
tu n'y peux rien je suis ta mère
et je te vois là au plus proche de la rime
tu es ce rythme imprévisible ce débordement sacré
cet atome indivisible
tu es la preuve que je suis là tout près
même si risible
mais toujours imprévisible
indécise et distraite
je suis la main qui te dissèque
je suis la voix qui te rassure
c'est moi ton dernier texte
tes premières ratures
tu viens de moi je vis pour toi
sache-le mais cache-le et garde ceux
qui te savent le mieux comme un pare-feu
et si ton art saigne
c'est que tes nerfs vieillissent
tu n'as plus cet air seul sacré
telle une nef d'église
tel un haut regard surplombant les beaux débats
naissant des gros dégâts
qu'annoncent les faux départs
le sort
de tout homme qui ne se respecte plus
ta plume est une secte de plus
dont tu es le gourou malhabile
et tu ne sortiras jamais plus
te ton souffle maladif
allez mon gars parle de toi
de la croix que tu portes de la voix qui te porte
tu ne sais faire que ça
jouer les humbles et simuler le génie
stimuler ta colère pour feindre le déni
tu pardonnes trop
ta voix sonne faux
et pourtant bientôt
tu sortiras de ton exil
tu seras libre et tu naîtras au son des villes
à l'odeur âcre du délire
et la foule t'emportera et tu seras malheureux
libre de perdre un peu de toi
à chacun de tes pas peureux
je suis ta mère et je t'en veux
ivre de voir que je te sers de feu de joie
tu es un homme de peu de foi
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