Étranger

par zeio, mercredi 27 août 2014, 00:22 (il y a 3745 jours)

I

Lui, entra par la porte de devant, comme il en avait l’habitude, ne broncha pas, ne salua personne, entra. Il avait les mains gelées. Je n’en savais rien, je le devinais seulement, comme il gardait ses mains dans les poches de son manteau, fermées sans doute, deux poings fermés, qu’il tenait fermement dans ses poches, sans les retirer, tandis qu’il restait là, debout, statique, dans l’entrée, sans rien regarder d’autre que le salon devant lui. Attendait-il ? quoi, je ne savais pas précisément, dans le doute je restais là moi aussi, après avoir refermé la porte d'entrée derrière lui, j’étais bien au chaud, il venait d’entrer dans une maison agréablement chauffée, tandis que moi je m'y trouvais depuis plus longtemps que lui, dans la maison agréablement chauffée et je me dis qu’elle lui faisait du bien, cette chaleur enveloppante, au milieu de cet hiver redoutable. Du reste il resta là, debout dans l’entrée, et moi aussi, debout, longtemps, assez longtemps peut-être, et quand cela avait assez duré, je laissais échapper un soupir qui ne signifiait rien de particulier, qui ne cherchait pas à signifier quoi que ce soit de particulier, qui ne signifiait rien d’autre qu’un soupir, laissé échappé, là, à ce moment précis, sans raison précise. Probablement cela déclenchait quelque chose, quelque part, à l’intérieur, ou dans la pièce où maintenant avait résonné quelque chose qui ressemblait à un ébranlement, une impulsion de vitalité nerveuse, loin de l’hiver sinistre extérieur, où tout semblait mort, enseveli sous la neige, neige suffisamment dense, asphyxiante, extérieur où tout paraissait redoutable et blanc, ce soupir était un signe probablement, le signe qu’il était temps, de quelque chose, un élan, un pas, une autre chose plus vague qu’un pas, qui pouvait dorénavant croître, se libérer, remplir l’espace. Lui, debout, frappa le sol de l’entrée, pour se départir de la neige accumulée sur ses chaussures. Je répondis « Oui », puis je l’aidais à ôter son lourd manteau, lourd en raison de l’eau accumulée dans le cuir, lourd en raison de la neige et du froid, en raison de l’épuisement. Il entra, finalement.

Étranger

par zeio, mercredi 27 août 2014, 15:06 (il y a 3744 jours) @ zeio

II


Un instant après nous étions lui et moi confortablement assis, lui en face de moi, autour d’une table de forme circulaire, lui, avait posé ses coudes sur la table circulaire dont la surface était recouverte de carreaux de couleur jaune, tandis que moi j’étais assis, les mains sur les genoux, je regardais ses coudes posés sur la table circulaire et ses mains, qui soutenaient son visage, de part et d’autre de son visage, ses deux mains qui effectuaient un mouvement régulier de bas en haut de part et d’autre de son visage, sans véritablement s’arrêter, comme s’il cherchait à réchauffer ses joues et ses mains par ce mouvement régulier de bas en haut. Lorsque ses mains remontaient de part et d’autre de son visage sa bouche au même moment s’ouvrait grand, quand bien même elle ne produisait aucun son, elle s’ouvrait grand en laissant échapper une expiration, à peine audible, je tendais l’oreille, mais je ne percevais aucun son et certainement aucun mot, puis, sa bouche qui n’avait produit aucun mot, se refermait à mesure que ses mains de part et d’autre de son visage redescendaient au bas de ses joues. Ce mouvement de va et vient, mouvement d’ouverture puis de fermeture de sa bouche qui ne produisait aucun mot, se répétait, à priori indéfiniment, du moins j’avais peur désormais que ce mouvement de va et vient, mouvement d’ouverture puis de fermeture de sa bouche qui ne produisait aucun mot, ne cesse jamais effectivement, ce qui m’aurait fait craindre d’avoir à faire face à un homme devenu fou ou plutôt que moi-même, au rythme de ce va et vient je finisse moi-même par tomber dans la folie, la neige au-dehors, dense, asphyxiante, n’aurait pas manqué de jouer en ma défaveur à ce niveau.

Étranger

par dh, mercredi 27 août 2014, 15:35 (il y a 3744 jours) @ zeio

mouais bof ... je ne peux pas dire que je trouve ça passionnant.

Étranger

par dh, mercredi 27 août 2014, 15:36 (il y a 3744 jours) @ dh

je trouve même ça passablement mal écrit.

Étranger

par dh, mercredi 27 août 2014, 15:39 (il y a 3744 jours) @ dh

une véritable écriture de cochon, il faut bien le dire.

Étranger

par Kel, mercredi 27 août 2014, 16:38 (il y a 3744 jours) @ dh

et mon poème au-dessus denis ? moi aussi je veux un commentaire.

Étranger

par dh, mercredi 27 août 2014, 19:37 (il y a 3744 jours) @ Kel

désolé kellig, je ne sais pas quoi dire sur ton texte.

et je demande à françois de supprimer mes commentaires de son texte.

Étranger

par zeio, jeudi 28 août 2014, 01:05 (il y a 3744 jours) @ dh

J'ai tenté de t'écrire mais je ne retrouve pas ton email. Cela me met vraiment dans une position désagréable. Si je les supprime, de fait je supprime des articles qui ne sont pas en ma faveur, ce qui me place dans une position ambigüe de censeur, quand bien même la demande d'effacement vient de toi. S' ils sont édités pour ne laisser qu'un "Message supprimé sur demande" cela laisse une suite de coquilles vides absurdes. Si je les garde tel quels, cela fera penser à tous que je n'accède pas à ta demande dans le seul but de t'irriter.

Je ne sais pas si c'est le remords, une haine, un changement d'avis sur les textes, ou juste l'envie de passer la serpillère après un coup de sang, qui motive cette demande, dans tous les cas, ces relents, ces pertes de temps qui ne dépassent pas les 14 ans d'âge mental me fatiguent. Ces messages sont là, ils ont été lus, ils valent ce qu'ils valent, ces réponses sont certainement stupides, dénuées de toute critique littéraire intéressante, tant pis, elles sont là, passons à autre chose.

Étranger

par dh, jeudi 28 août 2014, 09:48 (il y a 3743 jours) @ zeio

oui françois, passons à autre chose.

Étranger

par Kel, jeudi 28 août 2014, 11:30 (il y a 3743 jours) @ zeio

Zeio, perso je n'accroche pas à cette suite "Etranger". Quand je dis, je n'accroche pas, je trouve que c'est illisible, les répétitions ne passent pas par exemple, et je ressens de l'ennui à la lecture.

Étranger

par c. personne, jeudi 28 août 2014, 19:04 (il y a 3743 jours) @ Kel

moi je pense que je sens où il s'en va avec cette écriture, et j'aimerais qu'il continue

Étranger

par Florian, dimanche 31 août 2014, 01:39 (il y a 3741 jours) @ Kel

Pourtant ça pourrait apporter quelque chose ces portraits de situation, si un fait à la hauteur ce tableau vivant venait comme racler la couche de peinture et tout t'expliquer. Mais il ne faudrait pas avoir peur de trouver ce ressort, ce début de discours ce que vous voudrez.

Étranger

par c., dimanche 31 août 2014, 02:14 (il y a 3741 jours) @ Florian

oui, c'est ça, exactement, soudainement tout est clair et je vois

Étranger (III)

par zeio, jeudi 28 août 2014, 00:27 (il y a 3744 jours) @ zeio

III

Tandis qu’un bloc de neige avait chuté du toit de la maison confortablement chauffée, produisant le son sourd et désagréable, caractéristique d’un bloc de neige chutant du toit de la maison, lui, se redressa, ôta les coudes de la table circulaire et dirigea son regard vers la fenêtre, qui n’était qu’un rectangle blanc, donnant sur un paysage blanc à l’infini, vers la fenêtre, qui n’était qu’un rectangle blanc, à travers laquelle il n’était décidément pas possible de distinguer autre chose qu’un paysage blanc à l’infini. Moi, je regardais toujours son visage et sa bouche qui n’avait jusqu’à présent produit aucun mot, sa bouche qui n’avait pas produit autre chose qu’une suite d’expirations à peine audibles et moi, rassuré indirectement par cet événement que représentait la chute du bloc de neige, bloc de neige qui avait chuté du toit et provoqué l’arrêt du mouvement de va et vient de ses mains de part et d’autre de son visage, mouvements d’ouverture puis de fermeture de sa bouche qui ne produisait aucun mot, j’étais rassuré par la cessation de ce mouvement de va et vient, d’ouverture puis de fermeture, qui n’aurait pas manqué de me faire tomber dans la folie, au bout d’un certain temps que j’aurais eu du mal à définir. Moi, je regardais toujours son visage qui désormais semblait plus apaisé que tout à l’heure ce qui, du coup, ne manqua pas de faire monter en moi un sentiment d’apaisement et je réalisais que ce sentiment d’apaisement qui montait en moi, je le réclamais de toutes mes forces à l’intérieur depuis un certain temps déjà, un certain temps que j’aurais eu du mal à définir.

Étranger (IV)

par zeio, jeudi 28 août 2014, 22:33 (il y a 3743 jours) @ zeio

IV



Ses yeux portés sur la fenêtre qui n’était qu’un rectangle blanc, ne semblaient plus désormais pouvoir se défaire de cette vision d’un paysage blanc à l’infini, comme ils étaient fixés, moi, j’étais fixé aussi dans ses yeux si bien que j’observais, dans ses yeux portés sur la fenêtre qui n’était qu’un rectangle blanc, la vision d’un paysage blanc à l’infini qui semblait pouvoir être observée dans ses yeux, tout aussi bien qu’à travers la fenêtre qui n’était plus qu’un rectangle blanc. Lui, ses yeux, me paraissaient dorénavant blancs, totalement remplis de ce blanc, le même blanc que le paysage blanc à l’infini qu’il était possible d’observer à travers la fenêtre. Happé, pris de stupeur je fis, pour ne pas me laisser emporter par ce blanc infini, un mouvement brusque de la tête vers l’arrière. Lui, remarqua très certainement ce mouvement brusque de ma tête vers l’arrière, il tournait son visage maintenant en ma direction. Il me semblait que c’était la première fois, véritablement la première fois que ses yeux regardaient mon visage, tandis que j’avais eu jusqu’à ce moment précis le sentiment d’être inexistant à ses yeux et que lui paraissait, depuis qu’il était entré dans la maison confortablement chauffée, se trouver ailleurs, toujours dehors peut-être, ailleurs, un endroit que je ne pouvais raisonnablement pas élucider, un endroit où, j’en avais la certitude, je ne me trouvais pas. Je réalisais, à ce moment précis où il avait remarqué ma présence, que je n’étais plus totalement seul dans la maison confortablement chauffée, seul avec lui, seul avec un être qui me paraissait avoir sombré dans la folie ce qui était pire, bien pire, que d’être simplement seul avec moi-même.