Quelques brins d'insouciance

je m'en offre à l'automne une fois l'été terminé
quand le gris est revenu avec de la pluie
il en coule par-dessus ma tête et dedans aussi
mes yeux ne sont que vagues

pour calmer le stress
de cent petites contrariétés
auxquelles j'évite de prêter trop d'attention
pour ne pas m'isoler dans un carcan
de parano

même le soleil quand il traverse la ciel a perdu son aura
même les rares étoiles cachées par les lampadaires
c'est une période annuelle et charnière
chaque changement de saison

une histoire amoureuse, ou même pas, s'est finie aussi
je vis des changements qui me déstabilisent
c'est le temps et le temps
des choses différentes

je vais me promener sur le port un soir
j'appréhende la solitude
je respire en laissant aller les pensées
deux scouts-heurts comme des frelons font les fous
des passants vont par grappes
des couples se tiennent par la main
plus loin vers la mer certains tournent comme ils peuvent
par petites foulées de footing
un pêcheur avec ses deux ligne est au calme
j'échange avec lui quelques mots
je m'assoie un peu et salue ceux qui me saluent

un coup chez un copain on prend le thé
il me fait rire par l'absurde
c'est vrai qu'on songe des fois à s'immoler

et chez moi je fais du mieux en écoutant
un peu de jazz ou d'autre musique
je lis des poèmes

je passe cinq minutes de coup de fil
sympathique

et quand je sors faire des courses
j'échange aussi avec la caissière autre chose que le règlement
un peu de parole et de sourire
et puis je croise des connaissances
des vagues et puis des paroles
avec de l'humanité

j'écris un peu pour l'insouciance
parce que les tracas c'est peu dire si j'y prête trop d'importance
ils me rendent fou je suis fragilisé
alors je préfère les taire et les laisser en l'état
et prendre mes distances en attendant, je ne fuis pas mais
je souhaite juste cueillir des instants agréables comme ils se présentent

respirer un bon coup trouver des ressources.